Partie 1 : Retour à la maison

Myungsoo. Kim Myungsoo. Un beau brun avec un regard perçant qui hante mes pensées. Pendant les six mois où je suis resté à l'hôpital il était la personne dont j'ai le plus entendu parler. Le seul lien que j'ai avec mon passé mais contrairement à quand j'étais dans le coma, et qu'il venait chaque jour me voir, une fois réveillé je n'ai pas entrevu une seule fois son visage.

Il passerait voir les infirmières mais malgré qu'elles l'encourageaient à venir me voir il ne faisait que leur demander de mes nouvelles avant de partir. J'ai une fois demandé à une demandé à une des infirmières pourquoi ma famille ne venait pas mais ... elle a hésité avant de m'avouer qu'elle avait eut ma mère au téléphone et que quand elle a apprit la nouvelle la seule chose qu'elle aurait dit est : "Après tout il l'a bien cherché. Ne m'appelez plus pour me dire des choses inutiles."

Ainsi, la seule personne qui puisse m'aider à retrouver mes souvenirs est ce fameux Kim Myungsoo. Mais même lui me fui. Etais-je une personne si mauvaise que même ma famille ne veut plus de moi ? Je me suis posé cette question tout au long de mon séjour à l'hôpital et je me la pose encore aujourd'hui alors que je suis dans ce qui serait mon chez moi devant des photos où la seule personne que je reconnais c'est moi.

Je soupirai en m'affalant sur le canapé en cuir noir du salon. J'habitais dans un appartement immense, luxueux. Quel métier pouvais-je bien faire pour avoir autant d'argent ? Le salon dans lequel je me trouve, enfin le salon ... la pièce à vivre plutôt, la cuisine était ouverte sur le salon, doit faire au moins 50 ou 60 m², il y a peu de mur la quasi-totalité de la pièce étant recouverte de fenêtres, d'immense baie vitrée offrant une vue sur Séoul. Le coin salon comportait un grand canapé d'angle en cuir noir face à une télévision écran plat à accroché au mur. Une grande table basse en verre se trouvait face à moi. Dessus beaucoup d'enveloppes mais sans comprendre pourquoi je n'osais les ouvrir.

Je me relevai et avançais jusqu'à la cuisine américaine. Un grand îlot central carré créait comme une séparation. J'avisai l'assiette posée dessus et en déduisai que je devais manger ici. Je le contournais et observais la cuisine dernier-cri qui était dans des tons rouges et gris. Je vis des casseroles posées sur le plan de travail en béton ciré. Je m'attendais à une odeur de pourriture vu le temps que j'ai passé à l'hôpital mais la nourriture semblait encore bonne. Je touchais la casserole et constatais avec étonnement qu'elle était encore tiède.

Je me demandais alors si quelqu'un d'autre vivait ici, après tout vu la taille du logement peut-être avais-je un colocataire ou même peut-être avait-il été loué à quelqu'un d'autre. Dans ce cas ce serait gênant. Je décidais de continuer de faire le tour de l'appartement peut-être trouverais-je des réponses à mes questions. Quoique les photos sont aussi les miennes donc l'hypothèse du coloc' doit être la bonne.

Je me rendis dans la première pièce à droite de la cuisine et découvris un bureau. Comme la pièce à vivre une grande fenêtre couvrait tout un mur. Je m'en approchais et admirais la vue me disant que ce devait être magnifique en pleine nuit. J'observais la pièce elle devait faire 10 m² peut être 15 tout au plus. Une grande étagère couvrait le mur à gauche de la baie vitrée. Elle était remplie de milliers de dossiers. J'en pris un et lis 'Nam Woohyun, client n°720', j'hésitais à l'ouvrir mais finalement le reposais à sa place ce n'est peut être pas à moi.

Je m'approchais du bureau en bois brute, glissant mes doigts sur la surface vernis et observais une photo que je pris entre mes mains. Elle me représentait à côté d'une jeune homme qui me regardait avec douceur un grand sourire aux lèvres tandis que je semblais prendre la photo avec un regard déterminé.

Le jeune homme à mes côtés avait les cheveux blonds avec quelques reflets tirant sur l'or, un visage fin avec une peau lisse, qui me parut douce, des fossettes qui ressortait avec son sourire et de fines lèvres d'un rose assez pâle. Je me surpris à le trouver très beau et sans que je ne comprenne pourquoi, mon coeur s'accéléra et je secouais la tête pour tenter de reprendre mes esprits reposant la photo à sa place.

Je sortis rapidement de la pièce et me dirigeais vers la dernière de l'étage mais quand j'abaissai la poignée, elle resta close. Je montais alors à l'étage et débouchai sur un couloir faisant la longueur de l'appartement desservant deux pièces l'une en face de l'autre.

J'ouvris la porte de gauche et tombais sur la salle de bain. Elle comptait à la fois une douche assez grande et une baignoire où deux personnes pourrait largement tenir dedans. Un lavabo se trouvait sur le mur droit surmontait d'un placard que j'ouvris découvrant une multitude de produits pour la peau et surtout du maquillage. La pièce était plus grande que le bureau faisant entre quinze et vingt mètres carrés ce qui voulait dire que la chambre en faisait peut-être trente qui sait.

Je sortis de la pièce prenant soin de fermer la porte et me retournais face à la dernière. Au fond de moi, quelque chose me disait de l'ouvrir doucement ce que je fis. La pièce était plongée dans l'obscurité la seule source de lumière provenant du couloir. J'entrais sans un bruit et immédiatement mon regard se porta sur le lit. Un lit deux places dans lequel quelqu'un semblait dormir.

J'hésitais entre m'approcher pour tenter de savoir qui ce pouvait être et sortir sans faire de bruit et attendre son réveil. Je choisis la première option. J'avançais sur la pointe des pieds tentant de ne faire aucun bruit et arrivai face à lui. Cachant la seule source de lumière je me baissais pour que son visage, qui heureusement était face à moi, soit éclairé.

Ses cheveux était noirs, sa peau lisse, son visage fin. Il avait un nez droit, fin et des lèvres d'un rose assez pâle. Je reconnus le jeune homme sur la photographie du bureau, seul la couleur de ses cheveux avait changé.

Comme lorsque je regardais la photo, mon coeur s'accéléra et je n'arrivais plus à le quitter du regard. Je le trouvais encore plus beau en vrai et sa peau semblait si douce que j'avais envie de poser mes doigts sur son visage.

C'est cette pensée qui me réveilla. Je sortis rapidement et descendis en bas, j'avais oublié oublié de fermer la porte mais n'osais plus remonter. Je me dirigeais alors dans la cuisine et ouvris chaque placard sans bruit et observais l'intérieur.

Je voulais me souvenir de ce que chacun contenait. Dans le premier était rangé les tasses et verres, le second des assiettes de toutes tailles, le troisième des casseroles. Quand j'ouvris le quatrième, je tombais sur des aliments et de quoi faire du chocolat, du café. Je pris un des paquets dans ma main.

"Americano." Je lus. " Pourquoi ça me dit quelque chose ? Est-ce que j'aimais ça ?" Je me demandais à moi-même. Je reposais le paquet à sa place et continuais mon inspection ouvrant un cinquième placard quand j'entendis une porte se fermer à l'étage. Je restais figé, la main sur la porte du placard, l'autre sur le comptoir.

J'entendis les pas se rapprocher. Je l'entendis descendre les escaliers avant qu'il ne se fige. Ma main se crispa sur le poignet, mon corps se tendit et sans m'en rendre compte j'avais arrêté de respirer. Je l'entendis soupirer avant d'entendre qu'il se rapprochait de moi.

Je vis d'abord une main se poser à côté de la mienne puis sentis une autre sur ma main retenant la porte qu'il ferma avant de saisir mes doigts pour les desserrer et me faire lâcher ma prise. Mon coeur battit plus vite et je sentis son souffle dans mon cou quand il tourna la tête vers moi lançant des frissons dans tout mon corps.

"Règle n°1 : Tu ne touches pas à la cuisine. Si tu as besoin de quelque chose si rapportant, tu me le demande. Mais je ne veux pas que tu touches à quoi que ce soit ici sans me l'avoir demandé. Compris ?" Il murmura dans mon oreille me faisant frissonner plus fortement sous son souffle et sa voix grave. Qu'est-ce qui n'allait pas avec moi ?

Je ne pus que hocher la tête pour lui répondre les mots restant bloquer dans ma gorge. Sans m'y attendre je sentis ses lèvres dans mon cou et je me tendis deux fois plus sous son rire. Il se détacha alors de moi et me retourna de force face à lui.

Je pus alors de nouveau observer son visage avec cette fois beaucoup plus de lumière. Ses yeux n'étaient pas aussi doux que sur la photo, ils étaient plus envoûtants et je n'arrivais pas à m'en défaire. Pourtant malgré leur intensité, ses yeux semblaient refléter une profonde tristesse et en regardant son visage, je pus remarquer qu'il avait une bouille certes mignonne mais sans joie.

"Tu ne te souviens pas de moi, n'est-ce pas ? Tu me regardes comme quand on s'est rencontré ..." Il détourna son regard en soupirant même dans sa voix, quelque chose s'est cassé et c'est à cause de moi en quelque sorte. Je baissais alors la tête sachant que mes souvenirs ne reviendrait pas comme par enchantement. "Je ne t'en veux pas, c'est pas comme si tu le faisais exprès, n'est-ce pas ?" Je le sentis se rapprocher de moi et quand j'acquiesciais à sa demande muette, il me prit dans ses bras nichant son vsage dans mon cou, enserrant ses bras autour de ma taille.

J'hésitais à lui rendre son étreinte mais en sentant une larme couler sur mon cou, je libérais doucement mes bras, en plaçant un derrière sa nuque et plongeant mon autre main dans ses cheveux pour tenter de le réconforter sans savoir avec exactitude ce qui n'allait pas.

"C'est pour ça que je ne venais pas." Souffla-t-il soudainement. "C'est pas que je ne voulais pas, je n'arrivais juste pas à franchir le pas de la porte ou même juste l'ouvrir, ou toquer ..." M'avoua-t-il sa voix devenant de plus en plus faible à chacune de ses paroles.

"Alors ... c'est toi Myungsoo ?" Osais-je lui demander. Il hocha simplement la tête pour me répondre. "Et du coup tu attendais quoi ? Que je revienne par moi-même ?" Cette fois il sembla hésiter avant d'hocher une nouvelle fois la tête. Je me séparais alors de lui doucement.

A cet instant il ressemblait plus à un petit chiot ayant fait une bêtise qu'à ce jeune homme sur de lui qu'il a tenter de laisser paraître un peu plus tôt. Je lui ébouriffais alors les cheveux en soufflant et je lui fis un grand sourire quand il me regarda choqué.

"J'ai faim." Déclarais-je en plaçant mes bras contre mon ventre comme un enfant. "Ils m'ont pas assez nourrit à l'hôpital et on m'a dit que je ne pouvais pas cuisiner ..." Je fis à ce moment-là semblant de bouder, ce qui sembla l'amuser même si ses yeux brillaient toujours du même éclat. Est-ce que je faisais ça avant ? "Tu me fais à manger ?" Lui demandais-je avec la voix la plus mignonne que j'avais. Je réussis alors à le faire rire et c'est avec un grand sourire qu'il me dit de m'asseoir.

Je l'observais cuisiner sans réellement chercher à savoir ce qu'il pouvait bien cuisiner. Je me disais que de toute façon ça ne pourrait pas être pire qu'à l'hôpital, j'ai vraiment cru que j'allais mourir de faim là-bas. Je regardais son dos, il restait droit même en cuisinant et surtout le moment de faiblesse qu'il avait eu me semblait bien lointain.

"Dis. Pourquoi je peux pas toucher à la cuisine ?" L'interrogeais-je au bout d'un moment. Il sortait à ce moment-là deux assiettes qu'il posa avant de prendre tout ce dont nous aurons besoin pour manger.

"La dernière fois que je t'ai laissé toucher à la cuisine, tu t'es coupé et tu as réussi à brûler de l'eau. Je croyais pas ça possible avant de te connaître. Dans tous les cas, j'ai quand même dû racheter une casserole et t'emmener aux urgences." Me raconta-t-il en posant mon assiette devant moi et s'installant face à moi, posant l'assiette que j'avais vu plutôt dans l'évierr. "Tu comprends pourquoi je ne veux plus que tu touches à la cuisine."

"Je le ferais pas promis. J'ai eu ma dose avec les hôpitaux. "Je cru percevoir un moi aussi mais je n'en tins pas compte préférant commencer à manger. Je ne réussissais pas à me souvenir du nom du plat que je mangeais alors que le goût m'était familier. J'eus le plaisir de constater que Myungsoo cuisinait très bien. "En faite, je sais tu es cuisinier. Tu cuisines trop bien pour ne pas l'être." Lâchais-je en le regardant surement avec des étoiles dans les yeux.

Je m'attendais à le voir sourire mais au lieu de ça il fronça les sourcils et me regarda étrangement. Son geste était resté en suspant, ses baguettes proches de sa bouche alors que ce qu'il tenait venait de retomber dans son assiette. "J'ai dis quelque chose qu'il ne fallait pas."

"Tu m'as dit la même chose la première fois que tu as dormi ici." M'avoua-t-il. C'est donc de là que provient le malaise. "Et c'est pareil quand tu me demandais de te faire à manger. Tu agissais à peu près comme tu l'as fait ..." Il soupira en reposant ses baguettes à côté de son assiette. Le silence qui s'installa était pesant, aussi bien pour lui que pour moi. J'avais comme lui arrêté de manger n'osant plus faire un mouvement, n'osant plus faire de bruit.

"Myungsoo." L'appelais-je après ce qui me parut être une dizaine de minutes plus tard. Il posa de nouveau ses yeux sur moi. Je décidais d'éloigner le sujet même s'il finirait par revenir. "Est-ce que j'ai des amis ? Enfin, à part toi ?"

Il hocha la tête dans un premier temps. "Y'a au moins Sunggyu, c'est le seul que je connais. C'est ton meilleur ami. Pour l'instant, il est en voyage d'affaire et il n'a pas pu revenir comme tu n'es pas de sa famille. Il doit rentrer dans une ou deux semaines." M'expliqua-t-il avant de se lever et d'approcher le buffet sur lequel reposait des cadres photos et d'en prendre une. Revenu face à moi, il me l'a tendit. C'était moi et un jeune homme aux cheveux rouges, il a de petits yeux. "C'est lui. Bon maintenant, il a les cheveux châtains mais il n'a pas trop changé depuis.

"Je vois ... Et pour ma famille ..." Commençais-je ayant peur de savoir après tout ma mère semblait ne plus vouloir me voir ou même entendre parler de moi.

"Ton frère ne t'as pas rejeté et ton père n'est jamais là, alors ta mère t'a mis en tord sans mal. C'est juste elle ... Tu as toujours gardé contact avec ton frère même si ce n'est pas évident." M'apprit-il jouant avec la nourriture dans son assiette, il ne m'a pas regardé en le disant. "On en parlait pas vraiment. Sunggyu est le mieux placé pour parler de ta famille et de ce qui t'es arrivé jusqu'à t'es dix-huit ans. Ce n'est pas quelque chose dont tu aimais parler."

"Peut-être parce que ce n'est pas le plus joyeux ..." Supposais-je. "Sinon, parlons d'autre chose. Y'a qu'une chambre ? Non, parce que j'en ai vu qu'une à moins que la porte fermée ..."

"Y'a a qu'une, la porte fermée c'est mon bureau et celui d'à côté le tien, à l'exception des dossiers tu peux tout toucher." M'expliqua-t-il rapidement comme si ce qu'il disait était la chose la plus normale du monde. Pourtant, il n'y a qu'une chambre. Je devais avoir l'air vraiment choqué parce qu'il se mit à sourire d'une façon moqueuse.

" M-mais du coup ... on ... on faisait comment ? Non, parce qu'il n'y a qu'un lit d'après ce que j'ai vu !" M'affolais. Et sans comprendre pourquoi il se mit à rire d'un rire si mélodieux que j'aurais pu le suivre si je n'étais pas aussi choqué. "Mais quoi ! Pourquoi tu rigoles ? Je vois pas ce qu'il y a de drôle!" Finis-je par m'écrier.

"Tu réagis vraiment comme au début. Non mais à ton avis. Pourquoi il n'y a qu'un lit ? T'as vu quand je dors ? On dormira pas ensemble." Tenta-t-il, enfin je l'espère, de me rassurer. "Tu dors quand je bosse te je vais me coucher un peu après que tu sois levé. Donc oui, on dort dans le même lit mais pas en même temps."

"Vraiment ?! Pas en même temps !" Je soupirais de soulagement sous son regard offusqué. Je cru percevoir un : "Quest-ce que ça va être quand il s'en souviendra." Mais je n'en tins pas compte et je me remis à manger finissant rapidement mon plat sous ses yeux qui reprirent leur éclat amusé. Je m'étonnais de pouvoir aussi facilement percevoir son humeur mais au final ça pourra peut-être me servir plus tard.

J'entendis une sonnerie retentir au loin, elle venait de l'étage, comme le son d'un réveil. Myungsoo finit son assiette et monta rapidement en haut coupant le son strident. Pendant ce temps je me décidais de débarrasser la table et de faire la vaisselle. Myungsoo descendit trente minutes plus tard.

Il avait les cheveux humide et s'était changé, il portait à présent un costume noir avec une chemise blanche et des chaussures semblables à des mocassins noirs avec des lacets, noués à la perfection. Il était particulièrement élégant et je me surpris de nouveau à l'admirer, mon coeur battant toujours aussi vite.

"Myungsoo, tu fais quoi comme travaille ?" Lui demandais-je soudainement. Il me regarda un instant surpris ne s'attendant pas à cette question avant de me faire un doux sourire et de s'avancer jusqu'à moi.

"Ce n'est pas important, Sungyeol. Mais disons que je travaille pour le plus offrant." Me répondit-il énigmatiquement. Il passa sa main dans mes cheveux les ébouriffant doucement. A mon grand regret, il retire vite sa main et se retourna pour aller dans l'entrée, alors que je le suivais du regard.

Il prit un long manteau lui aussi noir qu'il mit sans le boutonner. Il se retourna une dernière fois plongeant son regard dans le mien. "A demain." Me salua-t-il avant d'ouvrir la porte et de sortir. Je me retrouvais alors seul dans cet appartement qui me sembla alors bien vide et trop grand pour une personne seule. Qu'allais-je pouvoir faire ?

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