Chapitre 8
Pdv de Adélia Fallen.
Healthlow se situait à quelques kilomètres de chez nous. C'était un petit village côtier, paisible. Mon arrière-grand-mère qui vivait ici mais elle était décédée, il y a peu de temps. J'avais passé la plupart de mes étés dans ce village à courir dans les criques et dans les champs de fleurs. La voiture de grand-père s'engagea dans une grande allée avec un portail en fer comme dans la maison des Swyle. Un manoir apparut à travers la verdure assez dense. La pluie rendait le paysage très flou et brouillon. Je n'arrivais pas à savoir où nous allions. Il s'arrêta quelques mètres plus loin. Un homme ouvrit la portière avec un parapluie.
-On vous attendait Monsieur Olsen.
-Viens. Me dit Grand père en prenant mon sac.
Je me mis avec l'homme sous le parapluie. Nous étions devant une immense demeure de maître perdue dans une verdure assez imposante. L'herbe était bien coupée et les jardins possédaient beaucoup de plantes bien qu'avec tout ce brouillard, je n'avais pas pût en profiter. Toutes les fenêtres étaient illuminées. La grande porte de fenêtre vitrée s'ouvrit et nous entrâmes dans une demeure majestueuse. Il y avait un grand lustre et un grand miroir dans l'entrée entouré de dorure. Le sol était en carrelage à damier comme dans les anciens hôtels particuliers des années 20. J'avais l'impression de me retrouver dans le passé. Une femme assez petite, les cheveux bouclés par une permanente s'approcha de nous. Elle avait un sourire bienveillant sur le visage ce qui eu le don de me rassurer tout de suite.
-Monsieur Olsen ? Que faîtes-vous ici ? Cela faisait longtemps que l'on ne vous avait pas vu.
-Marlène, pouvez-vous vous occuper de ma petite fille,s'il vous plaît.
Marlène hocha la tête et me demanda de me diriger vers une grande salle qui devait être le salon. Des canapés en velours rouges étaient installés un peu partout dans la pièce. J'avais vu mon grand-père partir avec le majordome qui nous avait accueillis. Le salon était l'une des pièces les plus impressionnantes. De grands lustres en cristal, des murs clairs avec un grand tapis gris. C'était très chargé et ostentatoire. Les hôtes de cette maison devait être très riches. Cette ambiance me rappelait la villa des Swyle. C'était leur style. Je m'assis sur un des canapés, un peu hésitante. Marlène avait l'air d'être une femme stricte mais douce en même temps.
-Qu'est-ce qu'il se passe ici ? Demandais-je à Marlène lorsqu'elle rapporta un plateau avec deux tasses de thé.
-Je ne suis pas celle qui pourrait vous aider le mieux, vous savez.. Soupira-t-elle.
-Je pense bien, mais à qui appartient cette maison ?
-La famille Swyle. C'est la maison de Madame.
Angela détenait à elle seule un cottage de luxe alors qu'ils avaient une villa de luxe sur la côte.
Marlène but délicatement son thé alors que je regardais la décoration. C'était rempli de bibelots de toutes sortes. Petites boîtes, livres, statuettes et de tableaux assez sombres. Ils représentaient des scènes de la mythologie grecque ou de la Bible comme La chute d'Icare ou encore, la tristesse d'Achille en découvrant le corps de Patrocle. Ces tableaux étaient beaux mais me donnaient des frissons. Un tableau en particulier attira mon attention. Celui ci était grand et imposant. C'était une femme qui tenait une rose rouge et un miroir. Sa peau était d'une extrême blancheur et ses yeux d'un vert pâle qui tirait sur le bleu. Elle portait un voile noir qui recouvrait ses cheveux bruns que je supposais bouclés.
- Ces tableaux sont de la Renaissance ? Demandais je à Marlène après un long silence.
- Non madame. Ils ont été peint par un ami de Monsieur Swyle. C'est un cadeau pour Madame.
- Même celui avec la rose ? Il me dit vaguement quelque chose.
Marlène s'apprêta à répondre lorsque l'horloge sonna les coups de dix heures du soir. Marlène but une dernière gorgée de son thé avant de poser sa tasse délicatement sur sa coupelle en porcelaine. Elle s'excusa avant de se retirer vers la cuisine me laissant seule au milieu du salon.
Je me retrouvais seule dans ce salon. Je reposais ma tasse sur sa soucoupe avant,de moi aussi,me lever. J'avais envie d'observer la pièce de plus prêt et ce tableau en particulier. Les traits de cette femme ne m'étaient pas du tout étranger. Ce regard vert et cet air à la fois lumineux et si sombre... Je marchais vers la fenêtre qui donnait sur le jardin et l'allée. La pluie tombait toujours abondement sur le jardin. Sur une des étagères, je vis une boîte à musique posée. Il y avait un couple de danseurs en porcelaine. Ils étaient posés sur un socle rouge entouré de pierres précieuses et d'or. La petite manivelle était en argent. Je tournais délicatement la petite clé et le couple se mit à danser avec de la musique. Une mélodie douce et calme qui me donnait presque envie de danser. Je voulais valser pendant des heures avec un parfait inconnu qui ferait tourner ma robe. J'étais emportée dans mon rêve jusqu'à ce que l'image floue de mon cavalier devienne Hale. Je voyais son visage fin me faire tourner sur cette musique. Ses yeux verts intenses au milieu des volutes de lumières douces. Je portais une longue robe verte émeraude en velours avec des dorures au niveau de la ceinture. Mes cheveux étaient attachés en une longue tresse parsemée de perles nacrées.
-Qu'est-ce que tu fiches ici, toi ? S'exclama une voix derrière moi.
Je la reposais rapidement sur l'étagère. Il était là. Hale Swyle. La personne qui avait l'art de m'obséder et me perturber dès que je le voyais. Je ne l'avais vu que très peu, mais il avait retenu mon attention. Étrange pour un garçon qui avait été très discret jusque là. Il était posté à quelques centimètres de moi, son regard toujours froid. Il avait croisé ses bras contre sa poitrine. Son tee shirt laissa apparaître différents tatouages qu'il avait le long de ses bras musclés.
- J'aimerais bien savoir moi aussi.
- Ne touche pas à ça.
Il m'arracha la boîte des mains et la reposa. Il attrapa mon poignet. Un courant électrique nous traversa avant que mon regard ne croise le sien. Il venait de se passer comme une connexion entre lui et moi. Un lien invisible. Puis, un bruit de pas nous coupa dans cet échange silencieux. Marlène revenue, un sourire gêné sur le visage.
- Oh je ne savais pas que vous étiez ici, Monsieur. S'excusa-t-elle.
- J'étais en bas avec... Il sembla hésiter. J'étais avec mon père et Arthus.
- Ont-ils bientôt fini la réunion ?
- Non, hélas. On va dire qu'un intrus est venu. Il me lança un regard remplis de dédain.
Je lui jetais un regard noir, et m'assis de nouveau, agacée. Quel prétentieux ce Swyle ! Marlène discuta avec Hale alors que moi, je regardais l'ondulation du thé. Je ne savais toujours pas pourquoi j'étais ici et combien de temps nous allions rester ici. L'heure défilait et je sentais les regards parfois pesants d'Hale. Après une heure,Grand père entra dans la pièce. Il avait le visage livide comme si l'on venait de lui annoncer la mort de quelqu'un. Hale se leva, et lui serra la main. Les deux hommes échangèrent un dernier regard et il me fit signe de le suivre. Je fis un dernier sourire à Marlène avant de le suivre. La pluie avait cessé pour laisser place à un ciel étoilé. Je n'avais pas compris pourquoi nous étions venus ici et demander à mon grand père n'était pas vraiment une bonne idée. La tension dans cette maison était palpable même pesante. Je n'avais qu'une hâte, c'était de quitter cet endroit.
- Tiens, ma veste.
Je mis sa veste sur mes épaules. Je tremblais de froid. Il conduit jusqu'à un petit cottage près de Healthow. Le cottage n'avait pas changé. Il était perdu dans la verdure. C'était la maison où ma mère avait passé son enfance et moi aussi. Mes grands parents avaient ce cottage et la maison de Ravenswest comme grand mère travaillait sur Ravenswest, ils avaient choisi de garder les deux maisons.Grand père était très attaché à cette maison et il n'avait pas voulu la vendre à la mort de ma grand mère. J'aimais bien la tranquillité de cet endroit.Il y avait des magnifiques hortensias en été et des fruitiers aussi. Le verger donnait sur la mer. Je m'affalais sur le canapé alors qu'il allumait le feu dans la cheminée. Je regardais les flammes danser en écoutant les bruits de l'horloge. J'avais passé une journée étrange. Vraiment étrange.Grand-père se mit à côté de moi.
- Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi je suis en danger à Ravenswest? Lui demandais-je en regardant la flamme de la bougie danser.
- Je ne peux pas tout te dire mais, je vais aller à l'essentiel. Je t'ai toujours dit que tes parents étaient morts dans un accident de voiture, eh bien c'est faux. Ils... On les a assassinés.
J'étais pétrifiée. Mes parents étaient morts assassinés. Mes deux parents... Je n'avais jamais vraiment cru à la thèse de l'accident de voiture. Je n'avais vu leurs corps. On m'avait toujours dit non.
- On les a retrouvés chez eux, le lendemain. C'est un voisin inquiet qui a appelé la police. Toi, tu étais cachée dans ta chambre. Julia t'avait enfermé pour ne pas que l'on te trouve. Ceux qui le sont tués n'ont jamais été retrouvés, hélas.
- Ils sont morts de quoi ?
-Ton père d'une balle dans le ventre et ta mère d'une en plein cœur.
Les larmes glissaient toutes seules sur mes joues. Rien que de penser que mes deux parents étaient morts assassinés me faisait mal.J'essuyais rageusement mes larmes. Bouleversée, voilà ce que j'étais à présent.
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