Chapitre 30
Pdv de Adélia Fallen
La mort de Jessica avait fait la une de la presse. J'avais tenu à me rendre à l'enterrement. Je la connaissais depuis pas mal de temps et c'était pour Alexie. Elle était très proche de Jessica. Grand père nous avait déposé Alexie, Sarah et moi devant le cimetière de Ravenswest. Le cimetière était située sur une colline boisée en face de la mer. Tout le monde était habillé en noir le regard vide. J'avais moi aussi choisi une robe sombre avec une veste blanche. J'avais mis une broche rouge noire sur l'une de mes poches. Le cimetière était rempli de personnes en noirs. De la famille et des amis de Jessica je pense. Je n'avais pas assisté à la messe, j'étais juste restée dehors et j'avais rejoint Alexie. Le prêtre récita quelques paroles avant de commencer à descendre le cercueil.
Je me souvenais de l'enterrement de mes parents. Je n'avais que 4 ans mais j'avais quelques souvenirs vagues. Ma main serrée dans celle de mon grand père, la pluie d'automne qui ruisselaient sur les parapluies noirs. Je n'aimais pas l'automne pour cette raison. Dans un coin, je vis Ian. Qu'est ce qu'il faisait là ? Il portait des lunettes noirs avec un tailleur de la même couleur. Il n'avait pas l'air intéressé par l'enterrement de Jessica car il regardait son téléphone portable.
- Je reviens. Dis je à l'intention d'Alexie.
Je me dirigeais vers l'autre bout du cimetière où se trouvait Ian. Il releva la tête vers moi et rangea son cellulaire dans sa poche de veste. Il prit la parole :
- Je suis désolé de ce qu'il y a eu avec Jessica. Je savais que tu étais proche d'elle.
- Qu'est ce que tu fais ici ? Demandais je sur la défensive.
- En fait, j'étais venu te voir.
- Comment tu savais que je me trouvais ici ?
- Adélia arrête de poser autant de questions. Ria t-il.
Je me souvenais de ce que m'avais dit Ashley. Elle ne lui faisait pas confiance et personnellement, moi non plus. Les vampires étaient de très bon menteurs sous leurs airs doux et angéliques.
- Tu sais lorsque nous avions parlé la dernière fois au château, je t'avais dit que..
- Que je devais me méfier des Swyle je sais je ne suis pas amnésique. Je ne vous comprends pas. Ils ne me font rien de mal. Je suis assez heureuse comme ça. Ils me protègent.
- Ils font semblant de le faire.
- Vous n'en savez rien de toute façon. Je ne vois pas pourquoi je vous ferait confiance.
- Tes parents ont été tué par des vampires c'est vrai mais à cause de quoi. Adam était censé assuré la protection de ta mère jusqu'à ta majorité. Dan avait parlé avec Adam de son doute à propos de toi et du fait que tu sois la future reine. Julia a été mise sous tutelle d'Adam qu'elle accouche tranquillement et que tu puisses vivre en sécurité. Sauf qu'il a failli à sa mission un soir et le lendemain, ils étaient morts.
Encore quelque chose que je ne savais pas. Alors on m'avait menti sur autre chose. En ce moment, je n'arrivais même plus à faire la différence entre le vrai ou le faux dans toutes ces histoires mélangées à d'autres. Mon cerveau était sur le point d'exploser. Je tournais le dos à Ian pour partir quand il continua :
- Hale ne devrait pas être ton roi.
- Non. Vous mentez ?
- Non. Les documents ont été falsifiés. A la base, ni Hale, ni Henri aurait dû devenir roi. Une petite préférence des membres du Conseil on dirait. Les papiers des premiers couronnements sont clairs et précis. Ton petit chéri ne devrait pas monter sur le trône, Adélia. Les Swyle ont toujours eu une certaine influence très puissante sur le Conseil et dans la région. Personne ne devait les contredire.
- Alors ça devrait être qui ?
- Je ne sais pas. Peut être moi.
Je me détachais de son emprise avant de m'éloigner vers la sortie. Je ne pouvais pas le croire. Je connaissais Ian depuis seulement quelques temps et ses histoires ne tenaient pas vraiment debout. L'enterrement était fini car je vis Madame Miller avec son mari entrain de quitter le cimetière. J'avais envie d'aller les voir mais d'un côté, je devais les laisser faire leur deuil. Je savais trop bien ce que c'était d'enterrer des personnes importantes. Je partis en direction de la voiture d'Alexie où elle m'attendait.
- Tu en as mis du temps. S'exclama t-elle avant d'allumer le contact.
- Je discutais avec quelqu'un c'est tout.
- D'accord. Tu veux que je te déposes quelques part en ville ou je te ramène chez toi ?
- Non laisses moi à la bibliothèque s'il te plaît.
- Sinon ça va avec Hale ? Demanda t-elle soudainement.
Alexie et Sarah croyaient que j'étais vraiment avec lui alors que c'était faux. Il se rapprochait de moi, il s'éloignait et puis revenait. C'était comme ça depuis quelques semaines et en plus je n'avançais pas dans mes recherches et dans mes études aussi.
- Nous ne sommes pas ensembles, Alex. On est juste amis.
- Amis ? On dirait le contraire.
- Il doit avoir une petite amie en plus.
- La blonde qui est arrivé en cours d'année ? Peut être bien.
- C'est Paige. Elle est gentille. Je lui ai parlé la dernière fois.
- Fais attention, elle va devenir une de tes rivales. Pouffa mon amie.
Je levais les yeux au ciel avant d'éclater de rire avec elle. Alexie avait besoin de décompresser par rapport à Jessica. C'était l'une de ses amies proches et elle l'avait perdu de façon très tragique. Le pire, c'est que le meurtrier courait toujours dans les rues de Ravenswest. Elle m'arrêta devant la porte de la bibliothèque. J'avais toujours en tête mon idée principale. Je devais chercher l'œuvre du poète qu'il y avait marqué dans le livre que l'on avait trouvé§. Ce poète avait un rapport avec Arabella, enfin moi. Cela pourrait nous amener à ce fichu bouquin sur les prophéties. La bibliothèque était assez calme pendant la semaine et surtout ce mardi après midi.
Je passais plusieurs fois dans les rayons en cherchant quelque chose jusqu'à ce que j'atterrisse devant le rayon qu'il me fallait. Je pris un livre avec sa biographie. Elon Jeller était un poète du 16 ème siècle qui avait écrit des recueils de poésie pour le roi et la reine. Il était aussi peintre à ses heures perdues et a fait quelques portraits connus. Il était resté plusieurs années à la cours du roi de France avant de s'installer ici au service de Léopold de Standi jusqu'à la fin de sa vie. Il a été le précepteur d'Arabella et ses frère quand ils étaient enfant. Voilà le rapport avec elle. Mais pourquoi il avait écrit cette phrase dans ce livre ? Et pourquoi celui là particulièrement ?
Je regardais un peu plus le livre. Il y avait des portraits de lui. Bon, à ce que je vois, au Moyen Âge ils n'étaient pas vraiment beaux. Je tournais les pages avant de tomber sur celui d'Arabella. C'était le tableau qui était dans la chambre des Swyle. En dessous du portrait de la jeune femme, il y avait :
" Arabella de Standi à l'âge de 18 ans quelques mois avant sa disparition. La jeune reine a disparu après l'incendie de Ravenswest. Elon Jeller était son précepteur qui a suivi la jeune fille durant ses jeunes années et l'a peinte avant son couronnement. Le poète lui dédie même un poème dans son quatrième recueil de poème qui s'appelle La rose rouge et blanche. "
C'est de ce recueil d'où venait les vers que Hale m'avait répété. Il y avait encore un message codé. Ma mère et Arabella m'auraient laissé des messages pour que je trouve les prophéties ? J'étais tellement perdue dans cette histoire. Une main se posa sur mon épaule. Je me retournais et vis Monsieur Montgomery, mon professeur d'histoire. Je l'aimais bien. Il était professeur d'histoire au lycée de Ravenswest aussi. C'est lui qui m'avait poussé à aller à Yale et Oxford.
- Oh bonjour Monsieur ! Je ne vous avais pas vu.
- Bonjour Adélia. Comment vas tu ?
- Bien et vous ?
- On ne t'a pas vu depuis un petit moment à l'université. Tu travailles ailleurs en ville ?
Je reposais mon livre sur une étagère avant de lui répondre :
- Je suis un peu prise en ce moment c'est vrai mais je vais revenir. Il se passe pas mal de choses à Ravenswest.
- Je voulais te parler justement. On m'a dit que tu avais raté des partiels en symboles religieux et histoire du monde. Je sais que tu es adulte et que tu peux te gérer seule mais c'est tes études Adélia. Tu es souvent absente et tu sais aussi bien que moi ce qu'il va se passer si tu rates trop de cours.
- Vous..vous ne pensez pas me renvoyer quand même ? M'écriais je sous le choc.
- Je t'apprécie beaucoup comme élève. Tu es passionnée depuis longtemps et je sais que tu es très douée mais c'est les règles. Je ne peux pas faire grand chose. Si tu rates encore un partiel, tu vas te faire renvoyer.
Je le savais tout ça. Je savais le règlement et je ne le respectais vraiment, mais en ce moment, ma vie était totalement renversé et je n'arrivais pas à tout gérer. Grand père allait être furieux contre moi si il savait ça.
- Je vais faire de mon mieux, Monsieur.
- J'espère parce que te voir partir serait vraiment dommage. Je vais te laisser, j'ai encore du travail.
- Bonne soirée.
J'allais avoir des problèmes. Je pris mes affaires et partis à mon tour de la bibliothèque. J'allais devoir prendre le bus pour rentrer chez moi. La ville me faisait peur depuis le meurtre. Le meurtrier me regardait peut être dans un coin. Mais je devais garder la tête haute et ne pas penser à ce qu'il allait m'arriver. Puis soudain comme par hasard, une idée germa dans ma tête. J'allais en direction de la librairie de Mme Egans. Elle était au comptoir avec le chat étendu. Elle me fit un sourire :
- Qu'est ce qu'il y a Adélia ?
- Est ce que vous avez un annuaire s'il vous plaît ?
- Oui tiens.
Je le pris et sortis mon téléphone. Je devais trouver Plymouth assez rapidement. Je composais le numéro de téléphone et au bout de quelques tonalités, une voix féminine me répondit :
- Cabinet de psychologie de Mr. Swyle, bonjour.
- J'aimerais parler à Mr Keith Swyle. Dîtes lui que c'est Adélia Fallen. C'est urgent.
J'ai mis du temps et je m'en excuse. Voilà le chapitre 30 et je voulais vous remercier pour les 40K vues pour BM. Je ne m'attendais pas à ça vraiment ! Pour celles qui peuvent être perdues avec la fin, j'ai changé quelques petites choses. Keith Styles ( celui que Adélia à rencontrer dans le chapitre 27 ), est pendant quelques jours à Plymouth et non à Paris. Il a un cabinet de psychologie là bas. C'était pour mettre les choses au clair. Bonne lecture !
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