Chapitre Seize

Flashlight - Hailee Steinfeld (Sweet Life Mix)
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Point de vue Mia

J'ai toujours été effrayé par le noir, surtout depuis le suicide de Belle. Et je dois dire que le fait d'être sur ce même pont, à vingt-trois heures passées.

Après avoir quittée Nathan, je me suis décidée à faire le chemin jusqu'ici, certainement l'endroit où je n'aurais jamais voulu revenir il y a deux jours. Mais ça a changé et maintenant je ressens le besoin de venir, comme pour me recueillir.

Les mains sur la rambarde du pont, toujours habillée de mon peignoir qui laisse l'air passé sous ma nuisette, je regarde l'eau seulement éclairée par la lune brillante. Et je ferme les yeux.

Depuis que je suis revenue, rien n'est plus pareil. J'ai retrouvé ma famille, mes amis, ma relation avec Mike a changé et j'ai pu enfin dire la vérité à Ryan et aux autres sur mon départ. Étonnamment je me sens plus libre, j'ai un poids en moins. Savoir qu'on ne m'en veut pas me fait du bien mais il y a toujours cette part de moi qui s'en voudra toujours.

- On se revoit dans longtemps j'espère, m'avait-elle dit.

Un sourire s'inscrit sur mon visage lorsque je repense à Belle. Elle était tellement géniale. Ryan n'aurait pas pu avoir meilleure sœur. Nous n'étions pas des meilleures amies, mais les seules fois où j'étais chez Ryan, elle était là et nous rigolions. Quelques fois nous nous amusions toutes les deux, à essayer des tenues devant le miroir de sa chambre.

Et je la revois ce soir là, son regard perdu, triste sur l'eau, à me demander de dire à Ryan qu'elle l'aimait. J'ignore pourquoi elle a fait ce qu'elle a fait, mais elle ne l'a pas fait pour blesser ses proches non. Elle savait que ça leur briserait le cœur. C'était peut-être la seule solution qu'elle avait trouvé.

Sur un coup de tête, je prends mon courage à deux mains et marche rapidement, éclairée par les réverbères, jusqu'à son appartement. Je dois avoir l'air d'une folle avec mes cheveux roux flottants dans le vent et mes habits de maison. Mais peu importe. J'ai besoin de la voir.

Je gravis les étages jusqu'au sien et me rue jusqu'à sa porte. Je toque.

Une fois.

Deux fois.

Trois fois.

La porte s'ouvre sur le visage fatigué d'une vieille femme, légèrement plus vieille que mes parents. Elle porte une robe pastel et ses cheveux blonds sont attachés en un chignon. Je suppose qu'elle était à la fête mais que je ne l'ai pas vu.

- Mia ? Elle m'interroge.

- Bonjour Madame Wilder, je lui souris, est-ce que je peux entrer ?

- Oh oui bien sûr mais ne reste pas dehors tu vas attraper froid ma puce.

Elle me laisse rentrer et m'ordonne de m'installer sur le canapé de son salon pendant qu'elle part nous préparer du thé. On ne change pas les bonnes habitudes de l'Angleterre.

- Qu'est-ce qui t'amène ici à cette heure Mia ? Elle me demande en posant un plateau devant moi. La fête est finie depuis au moins une bonne demi-heure.

Mes jambes tremblent et je serre les lèvres. Peut-être que je ne devrais pas lui demander, pourtant j'en ressens le besoin.

- Je devais vous parler, j'annonce d'un trait.

Elle hoche la tête et sert la boisson chaude dans nos tasses.

- De Belle.

Ses mains se gèlent pendant un instant tout comme son corps mais très vite elle repose le contenant du thé. Elle me tend une des tasses et en saisit une qu'elle commence à boire.

- Je ne pensais pas que tu viendrais m'en parler, elle m'avoue en triturant la tasse.

- Ryan vous l'a dit ? Je lui demande en faisant référence à la raison de mon départ.

- Oui, elle me confirme, je ne t'en veux pas Mia. Je suis déçue que tu ne nous en aies pas parlé mais je comprends. Ça ne devait pas être facile pour toi.

- Ça ne l'était pas, je lui réponds, mais j'aurais dû venir vous en parler. Vous étiez sa famille.

- De quoi voulais-tu me parler en particulier ? La mère de Ryan change de sujet.

- Est-ce que vous savez pourquoi elle a fait ça ? Je lui demande et me mords la lèvre pour avoir osé poser la question.

Elle ne me répond pas et se lève du canapé. Ses jambes la mènent jusqu'à un buffet d'où elle extrait un morceau de papier avant de refermer le tiroir qu'elle vient d'ouvrir. Chacun de ses gestes semblent douloureux et je me sens vraiment mal de lui avoir demandé. Elle revient s'asseoir près de moi et me tend le papier sans le déplier.

- Belle a, elle hésite puis termine sa phrase, avait écrit des lettres à Ryan et moi qu'elle avait déposé sur nos lits respectifs. Le soir où ça s'est passé, j'étais tellement en colère contre elle parce qu'elle n'était pas rentrée que je n'étais pas rentrée dans ma chambre. Mais si j'avais su, j'y serais allée.

Des larmes perlent sur ses joues et elle m'incite à déplier la lettre. Mes mains posées sur le morceau, j'hésite à l'ouvrir. C'est leur vie privée, je n'ai pas le droit de faire ça. Belle ne voulait sûrement pas que d'autres personnes soient au courant. Je jette un œil à Madame Wilder qui attend patiemment que j'ouvre la lettre. Alors je déplie le papier et observe l'écriture légère d'une femme et une odeur qui s'en dégage. Certainement le parfum de Belle.
Les premiers mots me sautent aux yeux et je me décide enfin à la lire.

Salut,

Ouais je pensais pas en venir jusqu'à faire une lettre mais si vous la lisez, c'est que je n'ai pas trouvé d'autre solution. N'allez pas croire que c'est facile pour moi de faire ça, de laisser les gens que j'aime derrière moi. Ça n'est jamais facile.

Ça a commencé au lycée, avec cette populaire, un peu la reine des abeilles. Elle s'amusait à m'énerver, à me pousser dans les couloirs, à jeter mes vêtements quand j'avais sport, à raconter des choses fausses sur moi. Je ne sais toujours pas pourquoi c'était moi qui avait été choisie. Certainement qu'on ne choisit pas mais que notre visage inspire la haine à certains. Puis il y a eu cette liste qui a circulé. La liste des filles les plus chaudes du lycée. Et bien évidemment, j'étais dessus. Allez savoir pourquoi encore une fois. Les garçons ont commencé à venir me voir pour me proposer des soirées qui pouvaient se finir dans des chambres et j'ai toujours refusé. Et même quand le mec que j'aimais secrètement depuis plus de trois ans est venu me le demander, j'ai refusé. Ça ne l'a pas empêché de faire ce qu'il a fait. Sale con de Jefferson.

C'est devenu beaucoup trop dur à encaisser et je sais que j'aurais dû vous en parler. Mais la mort de papa était encore trop fraîche pour moi et je ne me voyais pas vous embêter avec des histoires de gamines. Enfin si on peut appeler ça comme ça. Je ne pouvais pas venir vous voir en vous disant que les gens m'harcelaient et que j'avais été violée par le mec que je croyais le plus parfait au monde.

Mais la nuit de ton bal Ryan, je n'ai pas résisté. Maman tu rentrais tard du travail aujourd'hui, personne n'était à la maison alors je me suis dit que c'était peut-être le moment pour moi de vous laisser. Je ne me voyais pas partir sans vous donner toutes ses raisons. Je ne voulais pas passer pour une salope qui quittait sa famille sans donner d'explications. Cette lettre était le meilleur moyen.

Maman, tu as été et tu es la meilleure mère au monde pour moi. Tu es la personne la plus gentille, la plus aimante que je connaisse. Je sais que tu réussiras à vaincre tout ça. Je t'aime fort.

Ryan, frérot, t'es le meilleur bonhomme. Continue de rendre maman fière. Je suis sûre que tu trouveras un bon métier et une jolie femme à tes côtés, si ce n'est pas déjà fait.

Je vous aime tellement. S'il vous plaît ne l'oubliez jamais. Restez forts, vous l'êtes déjà, vous surmonterez tout ça. J'en suis sûre.

Ne m'oubliez pas.

Belle.

Il se passe plusieurs minutes avant que je ne remarque que la lettre est bien terminée. Mes larmes coulent à flot sur mes joues, je n'arrive pas à m'arrêter. Comment Belle a-t-elle pu supporter tout ça ? Elle que je connaissais si sensible et joyeuse. Jamais je n'aurais pu penser qu'elle était harcelée.

- Nous l'avons retrouvé le lendemain dans l'eau, sous le pont, elle m'explique et essuie ses larmes.

Mes mains serrent le papier très fort, comme si cela pouvait faire revenir Belle à la vie. J'arrive pas à croire que j'ai pu partir quand Ryan avait le plus besoin de moi.

- Je peux vous demander autre chose ? Je l'a questionne et la vois me répondre positivement. Est-ce que vous avez gardé ses affaires ?

Madame Wilder se relève et me fait signe de la suivre. Doucement nous nous dirigeons et atterrissons dans le couloir menant aux chambres. La mère de Belle pivote sur sa droite et ouvre une porte que je devine être celle qui mène dans l'ancienne chambre de Belle.

Lorsqu'elle allume la lumière, je suis surprise de voir qu'aucun meuble n'a changé de place. C'est comme si Belle vivait toujours ici. Son lit est fait, des vêtements sont toujours posés sur son lit et des dizaines de feuilles ornent son bureau. Des cartons vident sont empilés près du dressing.

- Nous n'avons pas eu le courage d'enlever ses affaires.

Je hoche la tête. Évidemment je comprends. Perdre un enfant ne doit pas être facile.

Je rentre dans la pièce et continue de faire passer les yeux sur chaque recoin. Dieu que c'est étrange de revenir ici après tout ce temps. Mes doigts voyagent sur les vêtements accrochés aux cintres et tombent sur une robe rouge aux manches longues, à dentelle et à volant. Je la décroche du portant et la serre contre ma poitrine. Même odeur, même matière, même souvenirs.

- Je vais me coucher Mia, me déclare Madame Wilder, mais tu peux rester autant que tu veux. Tu es un peu de la famille, elle me sourit tendrement.

- Merci Madame, je lui rends son sourire.

- Pas de Madame, appelle-moi Pattie.

Elle sort de la chambre et me laisse seule devant les affaires de ma défunte amie. Je dépose la robe sur le lit et continue de chercher les vêtements que nous nous amusions à essayer dix ans plus tôt. Après avoir sortie une vingtaine de vêtements, je m'assois par terre et les inspecte pour me souvenir de chaque moment.

La soirée va être longue.

*

Je suis morte de fatigue. Il doit être minuit passé et je n'ai toujours pas bougé du sol. Mes yeux ne cessent de parcourir la chambre. Je ne recherche rien en particulier. Mais me retrouver ici après tant de temps me rend nostalgique.

- Qu'est-ce que tu fais ici ? Me demande une voix rauque et fatiguée.

Une tête dépasse de l'entrée de la chambre et je regarde Ryan froncer les sourcils à ma vue. Il s'avance dans la chambre et met ses mains dans ses poches de pantalon. Son nez ne saigne plus, on ne voit d'ailleurs presque plus l'impact du coup de Mike. Mon copain n'a pas vraiment de force apparemment, pas que je m'en plaigne à cet instant puisqu'au moins Ryan n'est pas beaucoup blessé.

- Ta mère m'a laissé rentrer, je lui apprends, j'avais besoin de venir ici.

Ryan hoche la tête et s'approche, s'asseyant à côté de moi. Il se met dos au lit et prend quelques vêtements dans ses mains.

- Ton copain va bien ? Il me demande cassant le silence.

- Tu l'as bien amoché, je lui réponds sérieusement le faisant étouffer un rire. Eh c'est pas drôle !

- Si. Ce crétin l'a bien mérité.

Je souris et continue mon inspection. Il n'a pas complètement tort. Mike l'a mérité. Mais je n'approuve tout de même pas la violence dont Ryan a fait preuve. Malgré mon envie de le cacher, une question me taraude.

- Pourquoi avoir dit à Mike que toi tu pouvais me rendre heureuse ?

Ryan arrête tout geste et me surprend à me répondre sans avoir peur.

- Parce que je sais qu'il ne te rend pas heureuse comme moi je le pourrais.

Nos regards se croisent et un instant j'oublie tout. J'oublie que je rentre demain, que Mike est en ville... Je me redresse, face à Ryan tandis qu'il approche son visage du bien. Ses mains viennent étreindre ma taille, ma main vient se poser sur sa joue, sa bouche n'est qu'à quelques centimètres de la mienne. J'ai l'impression de ne plus respirer. Nos fronts se posent l'un contre l'autre et nos souffles saccadés se mélangent.

- Je peux pas Mia, il me susurre.

- Quoi ?

- Je ne peux pas t'embrasser si Mike est toujours là. Je ne peux pas.

Ryan s'éloigne de moi et relâche la prise autour de ma taille. Non. Tout est redevenu froid, vide et sans importance. Ne t'éloigne pas.

- Ryan...

- Je suis désolé Mia.

Et il se relève rapidement et sort de la chambre. Je suis à nouveau seule.

*

- Putain, je jure et me frotte la nuque alors que j'ouvre les yeux.

Je suis allongée au sol, une robe je crois me servant d'oreiller. J'ai dormi dans cette chambre. Je me redresse et manque d'aplatir le dessin de la robe que je dois rendre à ma patronne dans quelques heures. J'ai enfin trouvé mon idée. Alors que je rangeais les vêtements, j'ai saisis un morceau de papier qui traînait sur le bureau de Belle ainsi qu'un stylo. Il faut croire que l'inspiration m'est venue. J'ai hâte de voir cette robe défiler demain soir.

Demain soir. Jeudi. Je pars ce soir.

Je ramasse mon dessin et remets le stylo sur le bureau. En moins de cinq minutes j'ai rangé tout ce que j'ai pu sortir hier soir et je me précipite à l'extérieur de la maison. Je n'ai pas envie de croiser Ryan après ce qu'il a failli se passer hier soir. Rien n'est encore clair dans ma tête, je n'ai pas tous les éléments et finalement c'est peut-être mieux que je ne sache pas exactement ce qu'il se passe. J'ai presque trompé Mike.

*

J'ouvre la porte avec mes clés et claque la porte de ma chambre d'hôtel. Exténuée je pose mon dessin sur ma commode et m'affale sur le lit. Je le terminerai plus tard. Il n'est que neuf heures du matin.

- T'étais passé où ? Demande une voix grave et sévère.

Je tourne la tête et regarde Mike appuyé contre la porte qui mène à la salle de bain.

- Je suis sortie faire un tour, je lui réponds simplement.

- À vingt-trois heures ? Il reprend énervé. Qu'est-ce que tu foutais dehors à cette heure là ?

- Je voulais prendre l'air, d'accord ? Je me relève du lit et m'énerve à mon tour. Je pense que j'ai le droit, non ?

Moi qui voulais dormir c'est raté. Mike est toujours en face de moi, ses poings serrés comme s'il allait me frapper. Qu'il le fasse, je suis presque sûre que j'ai plus de force que lui vu le coup qu'il a donné à Ryan.

- Je vais prendre l'air.

Et je le regarde sortir de la chambre en claquant la porte. J'espère que les gens qui étaient aussi dans l'hôtel n'ont pas été trop gêné par ces bruits.

*

- Stupide valise qui ne se ferme pas ! Je m'énerve et saute sur le bagage qui refuse de se fermer.

J'ai beau enlevé des affaires pour les mettre dans un autre sac, rien n'y fait. La valise ne se ferme pas.

Il est bientôt midi. Je n'ai qu'une envie : manger. Mais je ne peux pas sortir tant que cette punaise de valise n'est pas fermée. Bordel.

- Besoin d'aide ? On me demande derrière mon dos.

Je me tourne et trouve Andrew dans l'encadrement, à la limite d'exploser de rire. En même temps, trouver sa sœur en train de sauter sur une valise doit être drôle, je l'avoue.

- Ouais je veux bien.

Il s'avance et m'indique de descendre de la valise. Il ouvre le bagage et extrait du sac un t-shirt. Il me le tend et insiste pour que je le tienne. Pendant que je le prends, Andrew s'assoit sur la valise et fait glisser la fermeture éclair, sans aucun souci.

- Ton t-shirt bloquait la fermeture, il m'explique.

Je râle et glisse le t-shirt dans une poche sur le devant de la valise. Si quelqu'un veut me le voler, aucun souci. C'est pas comme si j'y tenais.

- Alors tu as pu rendre le dessin à ta patronne ?

- Elle a adoré et apparemment ils sont tous en train de bosser dessus, je lui déclare fière de moi.

- Je suis content pour toi sœurette, il vient me prendre dans ses bras.

Surprise, je pouffe et le serre contre moi. J'aime tellement mon frère. J'espère qu'il ne l'oubliera pas quand je serais repartie d'ici.

- Tu viens manger avec Kaitlyn et moi ? Il me propose se détachant de notre étreinte. Un petit restaurant italien nous ferait du bien.

Je souris et accepte sa proposition, étant donné que je repars dans quelques heures.

*

- Ton avion décolle à quelle heure ? Me demande Kaitlyn alors que nous sortons du restaurant italien.

- Dix-huit heures, je rétorque et regarde les deux amoureux dans les bras l'un de l'autre me faire la moue. Je suis désolée de ne pas pouvoir rester plus.

- C'est pas ta faute, m'annonce ma future belle sœur, essaye juste de revenir avant notre mariage.

- Promis. Je dois aller voir les parents, vous voulez venir ?

Andrew tourne la tête pour regarder sa jolie compagne et la voit hausser les épaules.

- Nah on va te laisser y aller, il m'apprend, ils ont besoin de te voir seule je pense.

Je hoche la tête et prends le chemin qui mène au parking où stationne mon véhicule. Enfin véhicule que je vais devoir rendre ce soir. Finalement je me suis bien habituée à cette carcasse.

Je jette mon sac sur le siège passager et insère les clés dans la serrure. J'attache ma ceinture et suis surprise par un vibreur provenant de ma sacoche. Pitié pas une mauvaise nouvelle.

Reçu aujourd'hui à 15h28 : J'ai dû prendre le premier avion. On se voit à New-York ce soir. Je t'aime.

Oh bon au moins on ne se disputera pas l'avion. Et puis Nathan sera heureux de ne pas avoir à supporter Mike pendant plusieurs heures.

*

- J'espère que tu viendras nous voir souvent ma puce, me dit mon père en m'étreignant.

Je participe à l'étreinte et sens mon père embrasser ma joue. Ce n'est que maintenant que je ressens le manque de la présence de mes parents. Je les ai un peu oublié durant toutes ces années et je réalise ma bêtise. Je les aime et j'ai besoin d'eux tous les jours. Et savoir que certaines personnes n'ont pas cette chance me donne mal au cœur.

- Tu vas nous manquer mon bébé, m'embrasse à son tour ma mère.

- Tu me préviens dès que tu rentres demain à l'hôpital, je lui demande. Ma question sonne plus comme une affirmation.

Ma mère hoche la tête et tous les trois nous nous câlinons encore. Ce sont les moments comme ça qui m'ont manqué durant tout ce temps.

- Je dois y aller, je leur annonce, mon avion décolle dans deux heures.

- On t'accompagne, ils me déclarent en une seule et même voix.

*

- J'arrive pas à croire que tu partes maintenant, me dit Kaitlyn avant de me serrer dans ses bras. Tu vas tellement me manquer Mia.

- Tu vas me manquer aussi, je lui réponds la larme à l'œil, mais je reviens vite. C'est promis.

Elle me lâche et me laisse embrasser mon frère. Ma tête posée sur son torse, il me caresse le dos et me murmure des mots doux, comme pour me rassurer.

- Je m'occuperai bien de maman, il me chuchote.

- Je veux m'occuper d'elle aussi, je lui ai avoué remontant ma tête jusque devant la sienne.

Ses doigts attrapent une mèche de mes cheveux et la remettent derrière mon oreille. Ses lèvres viennent se poser sur mon front.

- Je t'aime Mia, fais attention à toi.

La larme que je retenais depuis plusieurs minutes déjà coule maintenant sur ma joue. Comment je vais pouvoir faire sans lui ? Quand je lâche Andrew, Nathan s'approche pour faire leur accolade de mecs. Mes parents viennent m'entourer de leurs bras et m'embrassent tendrement les joues.

- Bon retour Mia.

Je m'éloigne de mes parents et attrape mon sac à bandoulière. Nathan me fait signe. C'est l'heure de partir. Je leur fais un dernier au revoir et leur tourne leur dos pour suivre Nathan qui est déjà à plusieurs mètres de moi dans le hall de l'aéroport de Oxfordshire.

- J'ai hâte de voir ta robe défiler, m'apprend Nathan alors que j'atteins sa hauteur.

- Moi aussi, je lui réponds, un faux sourire sur mon visage.

Je n'ai pas tellement hâte. J'aurais mille fois préféré rester ici, aux côtés de ma famille et de mes amis.

- MIA ! Crie quelqu'un derrière nous.

Je me retourne et espère secrètement que ce soit lui. Mais visiblement mon souhait ne se réalisera pas. Kaitlyn nous court après, son sac à main traînant par terre, les cheveux décoiffés.

- Wow qu'est-ce qu'il se passe ? Je l'interroge quand elle arrive à nos côtés et qu'elle reprend sa respiration.

- Tu veux être ma demoiselle d'honneur ?

Je lâche un petit cri et saute dans ses bras, bien trop heureuse. Je suis la demoiselle d'honneur de ma meilleure amie. Ma meilleure amie va se marier avec mon frère et je vais être la demoiselle d'honneur.

- Aller tu vas être en retard, elle me dit pleurant mais de la joie dans la voix.

Je renifle et hoche la tête avant de ramasser mon sac et de la prendre une dernière fois dans mes bras. Nous entendons notre vol être appelé dans le haut-parleur et nous détachons contraintes et forcées.

Je reprends le chemin jusqu'à la salle d'embarquement et c'est le cœur lourd que j'y rentre.

Ryan n'est pas venu.

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J'espère que vous avez aimé ce chapitre !

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Merci. Léa <3

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