Chapitre Dix-Sept

Point de vue Mia

- Bienvenue à New-York mademoiselle, me souhaite l'hôtesse.

Je la remercie et me dépêche d'aller chercher ma valise, Nathan à ma suite. Je suis crevée, il est vingt-trois heures et les mauvaises nuits précédentes se font ressentir.

- Alors on se voit demain soir pour le défilé ? Me demande mon meilleur ami alors que j'attrape ma valise.

Je baille et lui réponds positivement par un hochement de tête, trop fatiguée pour parler. J'ai dormi pendant le vol, mais jamais plus de vingt minutes au cas où l'avion aurait un problème. Oui c'est bizarre mais je suis nerveuse en avion. Mais on s'y habitue vite.

- Tu vas emballer tes affaires demain ? Je l'interroge et m'assois sur le siège passager de ma voiture qui était restée sur le parking de l'aéroport.

- Ouais, il sourit et met le contact, j'ai vraiment envie d'y retourner et le plus tôt j'aurais emballé mes affaires, le plus tôt je pourrais partir.

Je hoche la tête et la pose contre l'appui-tête. Je suis presque sûre que d'ici deux minutes je vais m'endormir alors à quoi bon tenir éveillée plus longtemps.

*

- Mia on est arrivés chez toi, me secoue Nathan me faisant émerger.

Super... Quelle joie de revenir ici. Notez l'ironie. Mes yeux toujours un peu fermés, je sors de la voiture et prends ma valise. Je salue rapidement mon ami et m'engage dans ma montée jusqu'à mon appartement surplombant New-York. Même ça, ça ne m'avait pas manqué.

J'ouvre délicatement la porte pour ne pas réveiller Mike et la referme sans un bruit. Je pose mes clés sur la commode d'entrée et allume une lumière faible pour ne pas déranger Mike à quelques mètres. Je n'ai certainement pas envie de parler maintenant.

Mes jambes me conduisent directement au canapé se lequel je m'étends et mes yeux se ferment doucement.

*

Des casseroles et autres tasses me réveillent brusquement. Lorsque j'ouvre les yeux, je remarque Mike, en costume de travail, buvant son café devant le New York Times. Il pose sa tasse sur le comptoir et le bruit du verre contre le bois me réveille complètement. Il pourrait avoir un peu plus de respect pour moi quand même. Mais quoi qu'il en soit, ça sera une bonne journée.

- Ah tu es réveillée, il ne m'apprend rien, tu aurais pu venir dormir avec moi hier soir.

- J'étais trop fatiguée, je baille. Il est quelle heure ?

- Sept heures vingt. Je vais filer au travail.

Il se lève du tabouret sur lequel il était assis et attrape sa stupide mallette noire que je lui ai offerte pour son anniversaire. Comment j'ai pu mettre autant d'argent dedans ?

- Range ta valise avant qu'on ne se prenne les pieds dedans, il me crie de l'entrée et claque la porte.

Tu parles d'un bon début de journée. Je n'ai qu'une envie : rester sur ce canapé en cuir. Mais je n'ai pas le choix, le boulot m'attend.

Je me lève, pars jusqu'à la chambre où je choisis mes vêtements, une simple robe bleue marine et me traîne jusqu'à la salle de bain pour me préparer. Vingt minutes plus tard je suis prête et il est déjà l'heure pour moi de partir au travail.

*

- Dolan tu es pile à l'heure ! Parfait ! Me félicite ma patronne.

Et bien, si je recevais un dollar à chaque fois qu'elle me disait ça, je n'aurais pas un rond. Je lui souris hypocritement et m'assois lourdement sur la chaise de mon bureau dans le petit open space.

- Pas le temps de s'asseoir Dolan, me crie Madame Grande, on a une robe à vérifier !

Elle part en direction de l'atelier et je la suis en traînant des pieds. Non pas que voir ma robe ne m'enchante mais je suis encore fatiguée et énervée par le comportement de Mike. Et je dois dire que le fait de ne pas avoir vu Ryan avant de partir y est un peu pour quelque chose.

- Voilà la merveille, soupire-t-elle.

Je relève la tête du sol et regarde le mannequin en tissu porter la robe que j'ai dessiné. Elle est encore plus jolie en vraie. Je m'approche, un sourire de fierté inscrit sur mon visage et la touche de ma main. La matière est douce et me rappelle comme je l'avais prévu la robe préférée de Belle. D'un rouge simple, les brettelles descendent des épaules et s'évasent en jupons. Je suis heureuse d'avoir mixer les types que Belle adorait essayer et dans lesquels elle pouvait passer des heures.

- Qui va la porter ? Je demande curieuse.

- Une petite blonde qu'on a engagé spécialement pour le défilé de ce soir, elle m'explique rapidement et reprend sa discussion avec une des couturières.

Je fais le tour du mannequin et fronce les sourcils. Il manque définitivement quelque chose mais je ne sais pas quoi, un petit détail qui fera la différence.

- Bon est-ce que tout le monde peut m'écouter, ordonne ma supérieure.

Toutes les personnes présentes dans la pièce c'est-à-dire celles qui vont participer au défilé d'aujourd'hui, attendent patiemment que Madame Grande reprenne la parole. Pour ma part, je me décale du mannequin et m'appuie contre un plan de travail, les bras croisés.

- Plus que quelques heures avant le grand moment, j'espère que vous êtes prêts. Je ne tolérerai aucun retard et bien sûr je vous veux tous dans une tenue présentable. Cette robe, dit-elle en pointant la plus belle de mes créations, sera la dernière présentée.

Tout le monde hoche la tête et chacun repart à son activité principale. Madame Grande claque du doigt et ordonne à sa secrétaire de la suivre. Je lève les yeux au ciel devant son attitude condescendante et pars à mon bureau non loin d'ici. J'ai beaucoup de respect pour le parcours de cette femme mais disons que je n'aime pas du tout sa façon de traiter ses employés.

*

- À tout à l'heure Mia ! Me salue mon ami styliste John.

Je lui souris et ramasse mon sac pour ranger mes affaires. Il est l'heure pour moi de retrouver ma maison et de me changer.

« La maison n'est pas un lieu, c'est un sentiment Mia. »

Je secoue la tête et m'engage dans le chemin pour aller jusqu'à l'ascenseur. Stupide phrase, sort de ma tête. Je ne vois même pas ce que Nathan a voulu dire par là.

Durant tout le trajet en taxi, je prends le temps d'y réfléchir. La maison n'est pas un lieu, c'est un sentiment. Est-ce qu'il voulait simplement dire que ma place n'était pas ici, à New-York ?

- Bordel, je jure et me cogne la tête contre la vitre du taxi.

Le conducteur ricane et me sourit dans le rétroviseur. Il semble avoir au moins dix ans de plus que moi et a l'air plutôt agréable.

- Problèmes de cœur mademoiselle ? Il m'interroge tout en regardant le trafic devant nous.

- Non, je réfléchis et me frappe la tête, enfin oui mais... c'est compliqué, je soupire.

- Vous voulez en parler ? Il me regarde rapidement dans la glace.

Je me renfrogne. Je ne connais pas ce type. Et même s'il a l'air gentil, je ne peux pas me confier à un inconnu. Oh merde.

- Je ne sais pas si je suis heureuse ici, à New-York, je lui explique. Ma famille vit en Angleterre et ils me manquent tous déjà beaucoup alors que je les ai quittés hier.

- Retournez les voir alors, il hausse les épaules.

- C'est pas si facile, je siffle, ici j'ai tout. Mon travail, mon appartement, mon copain...

- Je suis sûr que vous pouvez trouver un travail là-bas et puis il doit bien y avoir des logements de libres, non ?

- Ouais, je croise les bras et regarde la file d'attente devant nous. Nous sommes presque à mon immeuble. Et...

- Et demandez à votre copain de venir avec vous. Lui aussi peut trouver un travail là-bas.

- Il ne peut pas trouver son travail aussi facilement.

- Quand on aime une personne, on est prêt à tout pour elle.

La voiture se stoppe soudainement et je remarque que nous stationnons devant mon immeuble. L'homme au volant me sourit et se tourne pour me regarder dans les yeux.

- Je suis sûr que vous trouverez la solution à votre problème.

- Merci, je regarde son badge, Gordon.

Je le paie et sors de la voiture, pressée de prendre une bonne douche.

*

- Don't look back in anger, I heard you say, je chante et entoure mon corps d'une serviette blanche.

Je sors de la salle de bain et me précipite dans ma chambre. Je dois me changer et vite. Le défilé commence dans deux heures, je dois y être dans moins d'une heure.

Je fais voler le rideau de mon dressing et attrape la tige pour abaisser les robes à mon niveau. C'est la plus cool des inventions du monde. Mes yeux voyagent sur toutes mes tenues et s'arrêtent sur une en particulier. Une combinaison pantalon noire très simple. Exactement ce dont j'avais besoin. Je la prends et saisis des baskets blanches. Je n'ai pas besoin de mettre des talons à chaque défilé.

Ma tenue enfilée, je mets mes baskets et attrape une pochette blanche très simple. J'y fourre toutes mes affaires importantes et pars dans le salon pour me préparer à sortir. J'appelle un taxi et demande qu'on m'attende en bas de mon immeuble. Je déteste ça. Je préfère être indépendante et prendre ma voiture quand j'en ai envie comme je l'ai fait ces derniers jours en Angleterre. Oxfordshire. Un nom compliqué pour une ville magnifique.

- Je vous rappelle demain matin monsieur Volowitz, prononce une voix derrière mon dos.

Une porte claque et un soupir se fait entendre. Des bras se glissent autour de ma taille et une bouche vient se poser sur ma nuque. Mes nerfs se détendent et j'en viens à apprécier le moment. J'aurais certainement apprécié le baiser de Ryan comme j'apprécie ceux de Mike.

Bordel arrête de penser à lui Mia !

- Mike je vais être en retard, je tente de me dégager mais il me retient contre lui encore.

- Allez tu as bien cinq minutes, non ? Il me dit en gémissant.

Mon dos se plaque contre son torse et je sens une bosse proéminente contre mes fesses. Eurk.

- Mike lâche moi, je dois y aller, je grogne.

Soudainement, Mike jure et me pousse contre le comptoir devant moi. Mon ventre heurte le bois et je hurle de douleur.

- Putain t'es taré ! Je lui crie en me tenant le ventre.

Le visage de Mike ne semble pas se détendre et il serre les poings. Sa veine jugulaire palpite, sa tête devient rouge, je devine qu'il se retient d'hurler.

- Tu pars pendant plusieurs jours, tu ne me téléphones plus, je fais le déplacement jusque dans ton trou perdu et c'est ça que j'obtiens en retour ?! Il perd patience.

Il s'approche de moi et pour la première fois de ma vie j'ai peur de lui. Sans que je n'ai le temps de la retenir, une larme de peur coule sur mon visage et je mords l'intérieur de ma bouche.

- Pourquoi je t'aurais remercié ?! Je lui demande et le pousse à mon tour mais il ne fait pas un pas en arrière. Finalement je n'ai peut-être pas autant de force que ça. Hein ?! Pour avoir frappé Ryan ?!

- Putain ce con va me faire chier jusqu'au bout ! Il frappe son poing dans le mur à côté de moi. Je t'interdis de le revoir ou même de lui parler !

- Tu ne décideras pas pour moi Mike, je murmure à cours de respiration.

Il s'éloigne de moi et j'en profite pour saisir mon sac tombé par terre et cours jusqu'à la porte que je claque. Une chance que je porte mes baskets, je me précipite dans les escaliers de l'immeuble jusque dans l'entrée et y trouve Nathan bien âpreté. Il me sourit mais toute trace de joie disparaît lorsqu'il me détaille.

- Mia tu as pleuré ?

- On peut partir s'il te plaît, j'ai du mal à articuler, maintenant.

Il hoche la tête et prends ma main pour m'attirer contre son torse. Il nous mène jusqu'au taxi et me fait entrer. Assis à côté de moi, il caresse mes cheveux tandis que je tente de me calmer. La voiture démarre et nous amène comme prévu au lieu du défilé.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? Il me chuchote à l'oreille.

J'essuie l'eau sur mes joues et serre sa main dans la mienne. Mon cœur bat à cent à l'heure, j'ai encore peur.

- Mike s'est énervé, il m'a fait peur et...

- Calme toi Mia ça va aller, je suis là, me réconforte mon ami. Il ne te fera pas de mal.

- Je ne veux pas retourner là-bas Nath, je secoue la tête paniquée à l'idée de revoir Mike et son visage rouge de colère, pas tout de suite en tout cas.

- Tu viendras chez moi ce soir.

Je hoche la tête et ferme les yeux pour me reposer le temps de quelques minutes.

*

- Numéro vingt-quatre ! Hurle la responsable de coordination du défilé.

Le mannequin arrive dans ses vêtements créés par l'entreprise et elle se prépare à entrer sur le podium. Téléphone à la main, en coulisse, j'observe les participantes au défilé et attends le message de Nathan qui se trouve parmi l'énorme public.

Reçu aujourd'hui à 19h46 : Magnifique mais je pense que personne n'a remarqué le défaut au niveau de la ceinture.

Dès le début de la soirée, j'ai demandé à mon meilleur ami de m'envoyer un message à chaque nouvelle femme qui défile. Je veux m'assurer que tout est parfait.

Un nouveau message arrive alors qu'une nouvelle personne défile.

Reçu aujourd'hui à 19h49 : Ta robe défile quand ?

Je regarde la jeune blonde qui porte ma robe et souris difficilement, le souvenir de Mike dans la tête.

Envoyé aujourd'hui à 19h50 : Dans quelques minutes.

Dix minutes après, ma patronne monte sur scène pour annoncer la dernière pièce de la collection. Alors que je suis toujours dans les coulisses un bouquet de roses rouges passe devant moi et une idée me parvient. C'est ça le détail qui manque à cette création.

- Eh ! J'appelle discrètement l'homme qui porte le bouquet.

Il s'arrête et se retourne pour regarder. Avant qu'il n'ait eu le temps de parler, je saisis délicatement une rose parmi les centaines et le remercie. Le pauvre ne doit pas savoir ce que je fabrique. Sans me piquer, je prends la rose dans mes mains et m'avance jusqu'à une petite table où sont regroupés divers objets pour les retouches de dernières minutes. J'attrape des ciseaux et coupe la tige de la rose pour enlever un maximum d'épines. Certainement grâce aux nombreux conseils que m'a glissé ma mère pendant mon enfance, la rose est prête et je cours la donner au mannequin qui porte ma robe.

- Prends ça, je lui tends.

Elle l'attrape incertaine, les sourcils froncés, mais finit par me sourire. Madame Grande annonce sa venue sur scène et elle part sur le podium pour défiler.

Je passe la tête hors des coulisses et regarde ma robe rouge défiler, la robe créée en l'hommage de Belle.

La jeune adulte la porte à la perfection, je dois l'avouer. C'est certainement le projet dont je suis la plus fière. La pression que j'ai emmagasiné depuis des jours redescend et je me permets d'applaudir lorsque tout le public le fait. C'est incroyable.

- Une création de mes soins, avance ma patronne à la foule.

Ma joie retombe aussi vite qu'elle était venue. Une création de ses soins ? Quelle connasse ! Les gens l'applaudissent, crient son nom. Comment a-t-elle pu faire ça putain ?!

Madame Grande s'échappe du podium et nous rejoint en coulisses, le sourire sur les lèvres.

- Votre création ? Je l'intercepte alors qu'elle attrape une bouteille d'eau. Comment vous avez pu faire ça ? C'était ma création !

- Voyons Mia, c'est tout comme. Tu travailles pour moi.

- Vous...

- Mia tu es à New-York, elle reprend, pas dans ton petit village. C'est le monde du show-business.

Je la regarde interloquée et la vois s'éloigner de moi pour être félicitée par divers créateurs venus en coulisses.

- D'abord la robe vendue, je lui crie la faisant se retourner, un sourire satisfait au visage, après cette robe qui m'a pris tant de temps. C'était en l'honneur d'une de mes amies putain !

- Arrête un peu Mi...

- Vous n'êtes qu'une salope ! Je m'approche d'elle et fais se tourner les gens dans notre direction.

- Pardon ? Elle manque de s'étouffer et je dois dire que moi aussi.

Qui aurait cru que je pourrais un jour lui parler sur ce ton ?

- Vous m'avez comprise, je rétorque encore plus énervée, vous n'êtes qu'une profiteuse et c'est affreux que tant de gens ne le sachent pas, je montre du doigt le podium.

- Dis leur Mia, elle me dit, tu n'obtiendras que des moqueries. Les gens ne te croiront pas. Tu n'es rien à côté de moi, elle me siffle.

Elle reprend son sourire malicieux et fait quelques pas.

- Au fait, elle s'arrête et fait un demi tour sur elle-même, tu es virée. Ne viens même pas chercher tes affaires, je vais m'assurer qu'elles soient brûlées.

*

- Mia ! Me hurle Nathan alors que je sors limite en courant de la salle de représentation.

- Quelle connasse ! Je jure plusieurs fois. Elle n'avait pas le droit ! C'était ma robe ! La robe de Belle ! Je pleure à grosses larmes.

Mon meilleur ami accourt et me prend dans ses bras réconfortants. C'est la pire journée de ma vie et pourtant j'en ai connu des pas très roses.

Tout le monde va penser que c'est elle qui l'a faite. Personne ne connaîtra mon talent. Personne ne saura que je l'ai faite pour Belle.

- Peut-être que personne ne saura que c'est toi qui l'a faite, me dit-il comme s'il lisait dans mes pensées, mais nous on le sait.

- Nous ? J'essuie mes larmes et me retire de son étreinte.

Nathan sort de sa poche son téléphone et le secoue devant ma tête.

- Je leur ai envoyé la photo de ta robe, il me sourit tendrement, Ryan et sa mère ont vu la robe.

- Oh, je me mords la lèvre.

- Le mieux c'est qu'ils te disent ce qu'ils en ont pensé eux même, il me tend son mobile.

- Non, je n'y arriverai pas.

- Quoi ? Il s'étonne.

- Entendre sa voix, je murmure, sans le voir... Je peux pas Nath.

Il ne dit rien et je le remercie mentalement. Je n'ai pas envie de parler avec Ryan, pas maintenant alors que j'ai quelque chose à régler avant.

- J'ai besoin de passer à l'appartement.

- Je croyais que tu ne voulais plus y aller, me dit Nathan.

- J'ai des choses à dire à Mike, je lui annonce déterminée.

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[J-2 pour le bac de français je suis foutue x(]

Merci de lire cette histoire. Vos commentaires me font toujours chaud au cœur.

Léa <3

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