Rêve n°ⅠⅠⅠ

La sonnerie de mon téléphone me fait sortir de mon rêve. La lumière du soleil éclaire ma chambre, j'ai oublier de fermer mes rideaux hier soir.  Je tiens toujours le carnet noir au bout de mes doigts.  Je le referme soigneusement et le pose sur mon bureau, je continuerais la lecture en rentrant de l'école. Je me dirige vers mon armoire, je n'ai encore rien à me mettre. Il y a un mois, je me serais faufilée dans la chambre de ma sœur en douce et lui aurait piquée un de ses vêtements sans lui demander son autorisation. Je secoue la tête, pourquoi tout me ramène toujours à elle ?

J'attrape finalement des vêtements au hasard dans ma penderie, je les enfiles et descend prendre mon petit déjeuner. Maman était à table ce matin, elle mélangeait lentement ses flocons d'avoines dans son bol. Elle leva ses yeux cernés rouges vers mois, les larmes montèrent de nouveau. Non, je ne pouvais pas rester ici. Je sortis à toute vitesse de chez moi et me mis en route vers mon lycée. J'arriverais bien trop en avance, tant pis, c'était trop dur de rester une minute de plus en face d'elle. 

J'arrivais enfin devant le portail du lycée. J'étais bien trop en avance comme prévu, il n'était même pas ouvert. Je regardais l'heure sur mon portable et soupirais lorsque je m'aperçut qu'il me restait encore un quart-d 'heure à attendre dehors dans ses températures bien trop fraîches pour un mois de Mai.  Tout était devenu gris depuis la mort d'Anna, il pleuvait tout le temps. Il fallait que j'arrête de penser à elle, il ne fallait pas que je pleure, je n'avais pas le droit maman était bien trop triste pour que je me laisse submergée moi aussi. 

Après tout, elle avait perdu sa fille,  un être qu'elle avait conçu elle même et porté pendant neuf mois. Un enfant qu'elle avait élevé, dont elle avait pris soin la moitié de sa vie.  Maman se sentait responsable de sa mort, on le lisait dans ses regards tristes. Je détestais la voir comme ça, elle devait ressentir tellement plus de souffrance que moi. Pourtant, nous n'avions qu'un an d'écart avec Anna, nous avions grandit comme des jumelles, nous partagions absolument tout, nos vêtements, nos secrets, nos peurs, nos amis. Pour je ne sais qu'elle raison, j'avais toujours cru que je mourrais la première, mais maintenant elle n'était plus là et tout était gris. 

J'entendis des bruits de pas se rapprocher de moi :

— Salut Luna ! 

Je levais les yeux, Maxime un ami se tenait à côté de moi. Il eut une drôle d'expression lorsque nos regards se croisèrent.

— Ça va ? demanda-t-il

Je m'aperçut alors que j'avais fini par verser une larme. Je l'essuyais rapidement et accrochait à mon visage mon sourire habituel.

— Oui t'inquiète pas, c'est à cause du froid. 

— Je vois, dit-il en hochant la tête.

Il n'y croyait pas une seconde.

— Moi ça va pas trop, ça va faire un mois tout pile maintenant, ça fait bizarre.

Mon sourire se crispa, pourquoi avait-il fallut qu'il en parle. Une larme coula à nouveau, puis une autre et encore une jusqu'à ce que ma vu se brouille complètement. Maxime ne fit rien, il me regarda pleurer gentiment.

— Pardon Luna, je... 

— T'inquiète pas, c'est pas grave, je me sens pas bien je pense que je vais rentrer chez moi. 

— Je viens avec toi

Il me suivit avant que je puisse l'en empêcher.

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