12. L'hymne à l'amour

En média "l'hymne à l'amour" d'Edith Piaf version Johnny Hallyday

La préparation des cookies ne se fait pas sans peine puisque le beau châtain et moi finissons recouverts de farine, parce que Monsieur a lancé l’offensive et que je n’ai pas su me retenir de répliquer. 

Après avoir mis les biscuits à cuire et nettoyer entièrement la cuisine, je me retrouve malgré tout enfarinée des pieds à la tête. Lui faisant remarquer que je ne peux pas rester dans cet état au risque d’en mettre partout, il me propose de me rafraîchir à l'étage où il m’accompagne jusqu’à la salle de bain.  Alors qu’il s’apprête à m’y suivre à l’intérieur, je le freine d’une main sur le torse.

_ Ecoute Manoé, je… nous… enfin je ne suis pas encore prête à franchir le pas. Tu comprends, je… enfin tu vois, je…, bégayé-je bêtement, ne sachant comment lui faire comprendre que je n’ai jamais expérimenté cette intimité avec un garçon.

_ Hé, no stress, Petite Abeille ! Rien ne presse. Je ne t’obligerai jamais à faire quelque chose que tu ne veux pas, d’accord ? Je peux attendre le temps qu’il faudra, le temps que tu sois prête à ce qu’on aille un peu plus loin tous les deux. Je veux juste profiter un peu de tes lèvres, tu veux bien ? me rassure-t-il en caressant ma joue de ses doigts agréablement rugueux.

Il m’embrasse un moment puis va prendre sa douche dans la salle de bain de sa mère, après m’avoir donné un serviette et un tee-shirt propre. 

Quand nous nous retrouvons en bas, prêts à dévorer son goûter d’anniversaire, Manoé se pavane avec un tee-shirt bleu et rouge à l’inscription comique “ I am a Super man”. Il fait le pitre en se servant d’un torchon comme d’une cape. J’explose de rire et je suis vite accompagnée de son rire profond qui me chamboule. 

Après avoir englouti l’ensemble des différentes fournées de cookies et réservé quelques uns pour le petit déjeûner de Monsieur, nous nous installons sur le canapé et rapidement, Manoé, me place le dos contre son torse pour profiter d’un moment câlin. Je saisis l’occasion de lui poser les questions qui ne cessent de me turlupiner.

_ Pourquoi à chaque fois que l’on passe du temps ensemble, on le fait en cachette ? 

_ Tu penses que j’ai honte de m’afficher avec toi ? Ce serait plutôt le contraire. Jusqu’à il y a peu, tu ne me portais pas trop dans ton coeur, Petite Abeille, me répond-il rapidement

_ Qui te dit que ça a changé ? Ok...Ok… arrête ! Je retire ce que je viens de dire, reviens-je sur mes mots quand il se met à me chatouiller les côtes. Mais n’essaie pas d’esquiver la question !

_ Pour tout te dire, comme je te l’ai expliqué l’autre jour, être populaire n’a pas que des avantages. On attire souvent la convoitise et surtout la jalousie des autres. Je sais qu’à partir du moment on l’on se montrera en public, tu risques de devenir la cible privilégiée de mes détracteurs et encore pire, une fille éconduite pourrait s’en prendre à toi. Et ça je ne le supporterai pas. Il n’était pas con celui qui a dit : “ pour vivre heureux, vivons caché !”. Mais si tu m’en fais la demande, je te promets qu’à la première heure demain, je crierai sur tous les toits que tu es ma petite amie, prononce-t-il théâtralement.

_ Petite amie, hein ? A mon plus grand désespoir, je crois que ça me plait ! le taquiné-je un peu. Ouais, t’as raison, restons cachés encore un peu, que je prépare mes munitions ! Mais c’est quoi cette histoire de défi me concernant ?

_ Qui t’a raconté ça ? se redresse-t-il tout d’un coup l’air contrarié.

_ Mes amis ont des amis qui ont laissé traîner leurs oreilles par-ci par-là. C’est quoi cette embrouille ? insisté-je même si son brusque changement d’attitude me blesse un peu.

_ Melissa, tu ne dois pas écouter tout ce qui se dit au bahut. Il y a plus de ragots que de vérités. Il y a bien eu un pari, mais c’était juste parce que mes camarades ne me pensaient pas capable de me mettre au service de la famille d’un élève du lycée, c’est tout. Et honnêtement, comparé aux piaules de la plupart des lycéens du Corbusier, c’est ta grand-mère qui a le jardin le plus intéressant. C’est un heureux hasard que dans cette maison, il y ait eu une petite abeille qui m’a envouté dès la première piqûre, me rassure-t-il avant de me prendre de nouveau contre lui.

Manoé se met à me masser tendrement le crâne mais je sens que la tension engendrée par mes questions suspicieuses, n’a toujours pas quitté son corps. Pour effacer son air maussade, je change de sujet et lui fait une révélation qui moi même m’a surprise quand je l’ai réalisée.

_ Dimanche, ce sera mon dix-huitième anniversaire à moi aussi. Il faut croire que toi et moi avons beaucoup de points communs. Comme chaque année, ma grand-mère organise une petite fête, avec quelques amis à nous et mes potes que tu as déjà aperçu au lycée. On ne sera pas très nombreux et ma mère nous accompagnera un moment via skype. Ça te dirait de passer faire un coucou ? lui déballé-je rapidement, n’en croyant pas moi-même à ce que je suis en train de faire : intégrer officiellement Manoé dans mon monde.

_ Alors comme ça, ma petite amie est aussi une native du mois de février ? Hmmm, intéressant ! Bien sûr que je m'arrangerai pour être présent. Je ne vais pas manquer une occasion de passer du temps avec toi même si cela suppose de te partager avec tes autres convives, me dit-il tout en m’allongeant sur le canapé.

_ Tu sais que je vais devoir y aller ? Il commence à se faire tard et j’aimerais autant ne pas éveiller les soupçons de ma grand-mère en rentrant bien plus tard que d’habitude, le raisonné-je.

_ Donne moi juste le temps de t’offrir un pré-cadeau d’anniversaire, ma Petite Abeille, et par là même, profiter du mien jusqu’à la dernière minute, murmure-t-il contre mes lèvres. Hmmm, exquis ! Je ne me lasse pas du goût de tes lèvres. Tu m’as rendu accro. Tu vas me rendre diabétique !

_ Pour ta gouverne, le miel stabilise la glycémie ! Donc tu ne risques pas grand chose, l’informé-je.

_ Serais-tu en train de me proposer de te dévorer jusqu’à plus faim ? me nargue-t-il.

Nos langues s’entremêlent encore et encore dans leur propre chorégraphie. La douce pression du corps de Manoé contre le mien, fait se crisper des muscles internes que je ne savais pas posséder. C’est tellement bon et pourtant nous ne faisons quasiment rien. La raideur que je sens grandir et grossir contre mon ventre m’indique que si je ne calme pas le jeu immédiatement, nous franchirons les limites que je ne suis pas encore prête à transgresser.  

Me détachant lentement de sa bouche, j’accueille joyeusement son souffle saccadé sur mes lèvres. Je n’en reviens pas de faire autant d’effet à un mec comme lui. Il se redresse, réajuste discrètement son entrejambe et m’aide à me relever. 

_ Je vais te raccompagner. Si on reste encore ici, je vais avoir du mal à me contrôler. Tu n’imagines pas à quel point te voir dans mon tee-shirt exacerbe mon côté primitif. Tu es un véritable péché de gourmandise Mélissa, pour mes cinq sens délicieusement attisés à ton contact, m’avoue-t-il happant mes prunelles dans son regard océan. J’aime savoir que ce sont mes baisers qui rendent tes lèvres encore plus appétissantes pour les yeux.

Je passe ma main sur mes lèvres gonflées. Je n'ose imaginer la tête que je dois avoir. Mes craintes se confirment quand je m’observe dans le miroir du vestibule. Je donne l’impression d’avoir passé une après-midi de débauche. Même si l’on est loin du compte, ce que j’ai ressenti dans les bras de Manoé me gorge de bonheur. 

Sur le trajet du retour jusqu’à chez moi, nous continuons à discuter de tout et de rien. Je lui révèle que contrairement à lui, je ne sais pas du tout vers quelle branche exacte m’orienter après le BAC. Ayant des parents médecins, on pourrait croire que ça me botterait mais, je veux un métier de contact et d’échanges. Non pas que j’estime que les médecins ne prennent pas le temps d’échanger avec leurs patients mais moi je veux pouvoir créer des liens plus étroits, pouvoir observer leur évolution jusqu’à leur complète guérison. Du coup, peut être que la kinésithérapie pourra être une bonne filière. Lui m’avoue être partagé entre le fait de poursuivre son cursus dans une école à Versailles ou dans le prestigieux institut de Marseille qui forme les meilleurs paysagistes. De toutes les façons, nous n’en sommes qu’aux prémices de notre relation. Nous verrons bien où nous déciderons d’étudier.

En bonne compagnie, on ne s’ennuie jamais, et le trajet se fait court quand nous arrivons déjà à l’angle de ma rue. Ne voulant pas attirer les doutes de Mamie, je lui dit au revoir à quelques mètres de mon portail. Une pointe de tristesse, m’alourdit le coeur car je sais que demain, au bahut, nous devrons rester discrets. Maintenant qu’il m’en a donné les raisons, je comprends et respecte. Mais ça n’empêche que ça m’attriste un peu. J’aimerais profiter de chaque instant avec lui. C’est bizarre, depuis Loly, je n’avais jamais ressenti cette espèce de fusion.

_ Je te remercie vraiment du cadeau que tu m’as fait en passant l’après-midi avec moi. J’en veux tellement d’autres encore, Petite Abeille, me dit-il tout en m’embrassant. Ma seule consolation est de savoir que d’ici la fin de la semaine, on se verra à ta fête et ensuite, les vacances d’hiver débuteront. Mes grands-parents doivent passer quelques jours à la maison et je voudrais vraiment te les présenter ; ils vont t’adorer. Dis-moi que tu m’accorderas quelques unes de tes journées ? 

_ Euh… ok, suis-je seulement capable de lui répondre.

Il m’embrasse une dernière fois sur le bout du nez et s’en va en empruntant le chemin inverse. Je le suis du regard jusqu’à ce que sa silhouette ne soit plus qu’un point à l’horizon, massant ma poitrine afin d’apaiser mon coeur qui cherche par tous les moyens à rejoindre celui pour qui il bat désormais.

Ça y est, je suis irrémédiablement et complètement amoureuse de Manoé Beauchamp...

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Coucou à tous !

On continue sur notre lancée et ce goûter d'anniversaire placé sous le signe de l'amour.

Je ne sais pas vous mais aussi je suis "in full love" de mes petits insectes bourdonnants !

... Peu m'importe les problèmes
Mon amour, puisque tu m'aimes...

Manoé nous cacherait-il des choses ?
En tout cas, avec ses baisers et sa douceur, il nous retourne la tête et le cœur !
Ah la la ❤️

Je me demande ce que nous réserve à son tour, l'anniversaire de Mélissa.

À mercredi pour le savoir.

Bisous mielleux
Namsra

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