Étincelle, chapitre 1
If you listen close, you'll hear the sounds
Of all the ghosts that bring us down
Hold on to what makes you feel
Don't let go, it's what makes you real
If the flame goes out tonight
Yeah, we'll live until we die
So come out, come out, come out
Won't you turn my soul into a raging fire ?
4h30, normandie
Élise grogne alors qu'elle se réveille. Elle glisse une main sous son oreiller pour récupérer son téléphone. Quatre heures trente. Elle soupire avant de se réenfouir sous sa couette et d'enfoncer sa tête dans son oreiller.
Derrière ses paupières de nouveau fermées, les lumières paraissent clignoter. Elle ouvre une nouvelle fois celles-ci pour tomber sur sa lampe en train de s'allumer et de s'éteindre comme si elle était une guirlande de Noël. Il cligne à plusieurs reprises des yeux le temps de pleinement se réveiller. Ses sourcils se froncent d'incompréhension. Si la lumière du soleil ou celle dans une pièce ne l'avait jamais empêchée de dormir, elle est certaine d'avoir éteint sa lampe la veille au soir avant de s'endormir.
Elle roule jusqu'à l'interrupteur se trouvant de l'autre côté de son lit vide. Après avoir appuyé dessus la pièce s'illumine. Pourtant, lorsqu'elle inverse sa position, elle ne plonge pas dans le noir. Elle cligne à plusieurs reprises des yeux, ne comprenant pas le phénomène permettant à une lumière éteinte de s'éteindre et de s'allumer en continu. Elle grogne avant de se mettre debout sur son matelas et de dévisser l'ampoule pour retrouver la tranquillité du noir et pouvoir reprendre son sommeil.
C'est une fois rallongée et tentant de se rendormir qu'elle prend conscience du son provenant de son plafond. Un bruit entêtant. Elle peste. Une bête courrait dans ses combles. Un loir. Elle avait un putain de loir dans son grenier. A peine l'hiver était arrivé que cette sale bête avait élu domicile chez elle. Après les frelons dont elle avait dû se débarrasser quelques semaines plus tôt, voilà que le rongeur le plus bruyant existant était chez elle. Lorsqu'elle se relève pour taper à son plafond, espérant effrayer la bête, elle se dit qu'en ville, elle n'aurait certes pas eu la vue qu'elle possède sur des kilomètres à la ronde, mais elle n'aurait pas eu le désagrément d'avoir un loir.
Pourtant, malgré tout, les sons continuent encore et encore, l'empêchant de fermer l'œil. L'odeur de bois fumé l'a prend également au crâne. Elle est entêtante et s'infiltre dans ses narines. Bientôt, elle ne sent plus que ça.
La rousse finit par se relever, rattachant ses cheveux au passage. Elle se dirige vers sa salle de bain d'où semble provenir la sensation de chaleur et l'odeur. Mais le ballon d'eau chaude semble intact. Elle se recouche. C'est certainement un reste du feu dans son poêle terminé quelques heures plus tôt. Avec la vmc présente dans toute la maison, l'odeur de brulé doit être recraché dans sa chambre.
Pourtant, l'effluve persiste, le loir continue son vacarme et le doute s'installe. Élise finit par se lever et quitter sa chambre. Du haut des escaliers menant à son salon, elle distingue immédiatement que le brulé ne provient pas de celui-ci. L'air n'y a aucune odeur et le froid la saisit comme c'est le cas chaque matin lorsqu'elle quitte sa chambre chauffée pour le reste de la maison où elle ne met pas de chauffage la nuit.
Lorsqu'elle retourne dans sa chambre, une sensation de chaud lui provient. Elle lève la tête avant de porter sa main à son plafond. Elle la retire immédiatement.
Il était chaud.
Il était très chaud.
Il était trop chaud.
Les battements de son cœur à l'arrêt quelques dizaines de minutes plus tôt s'élèvent immédiatement. Le rush d'adrénaline pénètre dans ses veines et artères. Elle ouvre la porte menant au deuxième étage et grimpe les escaliers à toute vitesse.
Elle voit d'abord la fumée floutant et grisant son environnement avant qu'elle ne s'engouffre violemment dans ses poumons. Sa gorge l'irrite immédiatement et elle porte sa main à sa bouche courant en direction de l'accès aux combles. Elle ouvre les velux au passage, la fumée s'échappant dans la froideur de la nuit.
La trappe lui parait difficile à ouvrir. Elle s'y reprend à plusieurs reprises avant d'enfin réussir. Derrière, il fait noir. Derrière, il fait gris. Derrière, la fumée emplit l'intégralité de l'espace si bien que la pièce sous pression est obligée de l'évacuer en direction de la chambre aménagée. Derrière quelque chose est en train de brûler sans qu'elle ne puisse rien faire pour l'arrêter.
Elle descend les escaliers à toute vitesse, se précipitant dehors, là où elle sait que le réseau passe forcément bien. Ses doigts tremblent alors qu'elle ouvre l'application d'appels. Dix-huit. Dix-huit. Dix-huit. Le chiffre appris par cœur lorsqu'elle n'était encore qu'une enfant tourne en boucle dans sa tête. Elle tape frénétiquement sur les touches et doit s'y prendre à plusieurs reprises.
Et puis, soudain, la voix s'élève de l'autre côté du combiné. Un soupir de soulagement lui échappe quelques secondes avant que des mots le rejoignent.
— Allo ! Ma maison est en train de brûler.
19h30, los angeles
— Et cette chemise là, t'en penses quoi ?
Le normand relève ses yeux bleus sur la chemise que lui présente le monégasque.
— Pas mal.
Les yeux émeraude roulent face à cette réponse.
— Tu pourrais être un peu plus enthousiaste.
Il hausse les épaules. C'était la quatrième chemise que lui présentait Charles après lui avoir montré tout autant, voir plus, de T-shirts. Il ne savait pas quoi en penser d'autre que le fait que leur réservation était pour un quart d'heure plus tard et qu'ils avaient une demi-heure de route.
— Elle est très bien, comme toutes celles d'avant et tous tes T-shirts essayés. Maintenant décide-toi même si c'est en faisant plouf-plouf, le restau et les gars ne vont pas nous attendre.
Après avoir passé l'après-midi à cavaler un sac à dos sur les épaules, Pierre avait très faim.
— Okay, okay. Je crois que je vais mettre celui-là alors.
Il contient son exaspération quand il prend la première chemise qu'il avait essayée une bonne dizaine de minutes plus tôt.
— Excellent choix.
Il était vrai qu'il la portait particulièrement bien. Le plus âgé aurait juste préféré qu'il prenne cette décision dès qu'il l'avait enfilée et pas après avoir vidé et essayé toute sa garde-robe.
Les deux garçons finissent par se mettre en route et traversent un bout de la ville. L'enseigne néon du restaurant les accueille. Ils pénètrent dans une petite boutique excentrée et semblant sympathique. L'ambiance du pays voisin s'y retrouve immédiatement.
— Charles, Pierre !
Il sursaute puis se retourne pour tomber sur Daniel et Max les attendant un verre déjà entamé devant eux, l'australien leur adressant un immense signe de la main. Ils s'empressent de les rejoindre. Le blond se laisse tomber sur sa chaise après avoir salués les deux amis également en vacances dans le coin.
— Pile à l'heure. On a failli attendre !
— Charles ne savait pas quoi mettre.
Il marmonne tout en s'installant. Un sourire malicieux nait sur le visage de l'ainé de la tablée suite à cette remarque.
— Tu vois que j'avais bien fait de réserver pour vingt-heure et de leur dire dix-neuf quarante-cinq, sinon on les aurait encore attendus.
Le rire du néerlandais s'élève en réponse.
— Que je sache, c'est à Daniel qu'on avait proposé de venir, pas à toi Max. Si tu te moques encore, on te vire.
Les éclats se font encore plus forts suite à la remarque de Charles, alors que la malice s'installe dans ses yeux océan.
— A choisir entre vous deux et moi, on sait très bien qui aurait le dernier mot auprès de la personne ayant fait cette réservation Leclerc.
Le sourire est victorieux, le regard taquin. Pierre et Daniel soupirent. Même hors du paddock, la rivalité semblait subsister et ce jour-là, elle prenait la forme enfantine du quel des deux auraient les faveurs du brun aux cheveux bouclés.
— Pas vrai Danny ?
Le normand ne peut s'empêcher de pouffer devant les yeux doux utilisés pour amadouer la personne chez qui le champion du monde logeait pour une semaine.
— N'en fais pas trop quand même, si tu es trop encombrant, tu finis à la rue.
Le combat qui s'engage entre les deux coéquipiers est coupé par l'arrivée du serveur. Vêtu d'habits traditionnels mexicains, il leur distribue les cartes des plats tandis que Pierre se décide pour la même boisson que celle déjà présente devant deux d'entre eux.
x x x
et voilà on rentre dans le vif du sujet d'un côté. (de l'autre, c'est pas la même ambiance - même si leur soirée sera certainement le feu aussi ^^ )
hésitez pas à faire des retours si ça vous plait, c'est toujours agréable.
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