Combustibles, chapitre 1
How can we dance when our earth is turning
How do we sleep while our beds are burning
5 mois plus tôt
— Tu savais que cette chanson parlait du sort des aborigènes en Australie ?
La blonde qui fredonnait les paroles quelques secondes plus tôt hoche négativement la tête.
— J'étais persuadée que ça parlait d'incendie.
— Moi aussi, jusqu'à ce que je fasse enfin attention aux paroles la fois dernière et que je vois que ça collait pas trop.
— C'est comme Lemon Tree, ça parle de mort, j'étais sur le cul quand j'ai découvert ça, j'étais persuadée que c'était une chanson super heureuse.
Les jeunes femmes continuent de chanter encore quelques secondes avant que la rouquine gare sa voiture devant un gymnase et qu'elles descendent toutes les deux du véhicule orange vif. Cela a été le premier gros achat de la jeune médecin et elle y tient tout particulièrement. Elle s'en sert plus que de raison avec ses activités médicales. Être médecin en campagne oblige à prendre régulièrement la route. Elle a donc fait le choix d'un véhicule confortable pour éviter de s'abimer le dos et ne pas souffrir inutilement lorsqu'elle se déplace d'un patient à un autre.
— Et sinon ta maison t'en es où ?
Les sacs de sport se retrouvent sur leurs épaules alors que le soleil chauffe encore fortement au-dessus de leurs têtes. Un soupir échappe à celle qui a une chevelure de feu remontée en un simple chignon pour que celle-ci ne la dérange pas. L'air est lourd et avec l'arrêt de la climatisation qu'elle mettait dans son véhicule, le choc est d'autant plus difficile à supporter.
— On va cramer bordel. Je signe la semaine pro. J'ai trop hâte.
— Tu m'étonnes.
Elles poussent les portes du gymnase et une chaleur insoutenable les enveloppe immédiatement. Cet entrainement sera particulièrement long. Déjà que les entrainements de reprise ne sont pas les plus agréables à ses yeux avec le travail du cardio et musculaire et peu de jeu, mais avec de telles températures, cela peut devenir un véritable calvaire. Elle espère une seconde qu'elles vont plutôt faire un entrainement extérieur, avec possibilité d'aller parcourir leurs kilomètres à l'abri des arbres dans le petit bois longeant le bâtiment. Et puis, la rousse songe qu'elle a malgré tout de la chance d'habiter en Seine-Maritime. Elle n'est pas sûre qu'elle serait capable de supporter les températures du Sud de la France. De plus, malgré les anomalies climatiques de l'année et le réchauffement attendu les prochaines années, elle sera toujours mieux là qu'ailleurs.
Les pas de deux hommes gravissent à vive allure un long sentier alors qu'un paysage mêlant espèces tropicales, montagnes et mer au loin s'étale devant des yeux bleutés et verdâtres.
— Charles, rappelle-moi pourquoi on est ici et on fait ça ?
— Parce que c'est la trêve estivale et que l'été on va en vacances dans des endroits où il fait chaud ? Parce qu'ils ont été clairs que la trêve c'est bien, mais l'entretien pendant cette même trêve aussi ? Parce que c'est noté dans les trois plus belles randos de l'île ?
Le blond a un air renfrogné devant les trop nombreuses et véridiques réponses de celui qui l'accompagne dans cet instant de torture.
— Charles, rappelle-moi d'où je viens ?
— De Milan ?
— Non.
— De Red-Bull ?
— Non. De Normandie. Je viens de Normandie bordel, je supporte pas la chaleur.
— Mais... T'habites à Milan.
— Pour le travail.
Les sourcils de son meilleur ami s'arquent en face de lui tandis qu'un air légèrement malicieux s'installe sur son visage bronzé par le soleil frappant bien trop fort depuis leur début de vacances.
— Ok et la ville aussi. Mais j'ai tout le temps ma clim allumée chez moi. Et dans des moments comme ça, je t'assure que ma Normandie et sa pluie perpétuelle me manquent énormément. Mon corps n'est pas constitué pour faire de l'exercice avec de si grosses températures. Je vais mourir avec le réchauffement climatique, je le supporterai jamais.
Le brun qui l'accompagne éclate de rire devant l'air dramatique qu'il prend.
— J'imagine que c'est même pas la peine que je te propose la Martinique pendant la prochaine intersaison ?
Un sourire s'installe sur son visage.
— Non. A l'intersaison, je rentre chez moi, je veux la pluie, le froid, la tempête et tout ce qui va avec.
— Ça donne tellement envie.
— Ne sois pas ironique Charles. En ce moment précis, je ne rêve de rien d'autre que de me baigner dans l'eau glacée de la Manche à Etretat. Je peux t'y inviter si tu veux.
— Non merci. Mais si la chaleur t'es si difficile à supporter, je peux te proposer une sortie mer turquoise pour te rafraichir quand on rentrera.
— Tout sera mieux qu'une randonnée par cette chaleur. Même si c'est vraiment magnifique.
— Allez râleur, un dernier effort et tu pourras admirer le paysage assis en haut de la montagne à l'abri d'un arbre en buvant de l'eau fraiche !
Il grogne avant de se remettre en marche. Cette chaleur était insupportable !
suite ce week-end, j'espère.
on est dans les chaps de contextualisation pour le moment, j'espère que ça vous plait :)
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