Cendres, chapitre 1

Where there is desire, there is gonna be a flame
Where there is a flame, someone's bound to get burned
But just because it burns doesn't mean you're gonna die
You've gotta get up and try, try, try


Récap (vu que le dernier chap date d'il y a 6 mois & je m'en excuse un peu) :
Elise et Pierre ont dormi ensemble au nouvel an & elle a découvert qui il était grâce à son cousin beaucoup trop protecteur qui voulait qu'elle s'éloigne de lui. De son côté, Domi a tenté de prévenir Pierre qu'Élise était très indépendante et qu'il fallait qu'il fasse attention puisqu'elle a vu qu'elle lui plaisait (ce qu'il a nié face à elle, mais s'est énervé que Tim - le cousin - dise d'elle que c'était une conquête d'une nuit).


vingt-deux janvier sept heures, normandie

Élise se réveille après une nouvelle nuit saccadée pour la troisième fois cette semaine-là. Le logement dans lequel elle dort depuis le début de la semaine parait parfait, mais il le serait d'autant plus s'il possédait un véritable lit. 

Malheureusement elle se contente pour l'instant du lit de camp qu'elle a emprunté au travail sans vraiment laisser le choix à ses collègues. Ils n'ont de toute façon rien dit, comprenant la situation. Elle espère que le matelas des chambres annexe pourra être sauver, mais elle n'a aucune idée de quand elle le saura. En attendant, elle n'a rien à faire que d'espérer un appel positif de la société chargée du nettoyage de l'intégralité de ses affaires restantes qui devraient normalement pouvoir être réutilisées. 

Elle déteste malgré tout les nuits sur ce lit peu confortable avec l'air froid du sol pénétrant à travers ce qui fait office de matelas et la glaçant au milieu de la nuit. Elle rêve de sa couette et non plus du duvet emprunté chez ses proches dans lequel elle dort depuis une petite semaine. 

Malgré le sommeil manquant, elle se lève à la première sonnerie de son réveil matinal. Elle se dirige immédiatement vers sa cuisine où elle récupère un morceau de brioche qu'elle mange en même temps qu'elle boit son verre de jus d'orange. Quinze minutes plus tard, elle est derrière le volant de sa voiture orange à traverser la campagne gelée en direction de son cabinet. 

Salut Élise.

Elle fait un léger mouvement de main à celui qui l'accueille. 

— Dis-moi que t'as fait un café.

— Dure nuit ? 

— Ouais, j'ai trop trop hâte de retrouver mon matelas et mon lit.

Son collègue lui adresse un sourire compatissant et elle le suit jusque dans leur salle de pause où elle se sert une grande tasse de la boisson amère. Si au début elle ne l'aimait pas, elle a fini par s'y faire à force de se forcer à en boire pour faire plaisir à ses patients lors de ses rendez-vous à domicile. Elle profite du calme relatif avant son premier rendez-vous de la journée pour étirer les muscles de son cou et de son dos contractés après sa nuit passée sur le lit très peu large. Sur celui-ci, elle a dû mal à se faire au froid passant également par le dessous, là où un matelas protège de celui-ci. 

T'as des nouvelles ?

Non, mais c'est déménagé et je suis en attente de l'entreprise. Ça ne devrait plus trop tarder de ce qu'ils disaient au téléphone quand je les ai eus. 

 Un léger hochement de tête lui répond alors qu'elle plonge ses lèvres dans la boisson bien chaude. Alors qu'elle profite des quelques minutes avant que le chaos débute elle se demande à quelle heure elle finira ce soir-là. En ce milieu du mois de janvier, les gastro et autres maladies sont présentes en bien trop grosses quantités, entrainant un nombre de rendez-vous importants. Ce jour-là, la jeune médecin sait que sera une nouvelle fois le cas. Malgré le médecin de garde les aidant en permettant des visites sans rendez-vous, le nombre de patients est trop important pour lui et elle sait que des patients vont être intégrés dans son planning tout au long de la journée. Comme d'autres de ses collègues, Élise a du mal à dire non quand il s'agit d'une personne qui restera dans la difficulté si elle ne peut pas la voir. Cela entraine des horaires trop importants et beaucoup disent que cette situation n'est pas viable. Mais renvoyer les patients vers les urgences de l'hôpital le plus proche ne l'est pas plus, en plus d'être particulièrement injuste pour ceux y travaillant. 

Elle pose donc sa tasse vide au centre la table, sachant qu'elle resservira plus tard dans la journée, avant de se jeter dans la fosse aux lions, récupérant sa première patiente de la journée dans la salle d'attente. C'est la première fois qu'elle la voit et elle s'étonne. 

Bonjour. 

Elle lui serre fermement la main comme elle le fait avec l'intégralité des personnes avant de la faire rentrer dans son cabinet et de refermer la porte derrière elle et de lui indiquer de s'assoir en face d'elle sur son petit bureau. 

Bonjour. Docteur Dupré.

Je viens pour un certificat médical. 

Elle n'a pas le temps de poser sa question qu'elle a déjà obtenu sa réponse.

C'est pour participer à un cross en candidate libre. 

Elle secoue doucement la tête avant de lui demander sa carte vitale et d'accéder à son dossier médical quasiment vide. Dans les données qu'elle a, il n'y a que des visites pour de rares blessures et des certificats pour la pratique du sport. Elle lui indique de se lever avant de faire les diverses vérifications nécessaires à la signature du papier. Les certificats pour la pratique sportive sont des rendez-vous simples mais qui ont tendance à l'énerver, ainsi que ses collègues, mais également les patients. Puisqu'ils se retrouvent à devoir parfois attendre des semaines, ne passant plus en priorité et se retrouve bloqués pour faire du sport. Mais normalement c'est plutôt sur le mois de septembre que cette situation se produit.  

Quand elle rentre chez elle à vingt-deux heures ce soir-là, elle avale en vitesse des pâtes qui trainent dans son frigo et qu'elle fait réchauffer sur le micro-ondes qui lui a été prêté par une coéquipière du volley. Elle se glisse ensuite dans son duvet avant de poser sa tête sur son oreiller. Elle note les sms laissés par Pierre de retour en Angleterre pour une semaine en préparation de sa future saison de formule un. Elle hésite à l'appeler puisqu'il lui propose de le faire. Puis elle change d'avis et se contente de lui dire qu'elle l'appellerait plus tard ans la semaine, car elle est épuisée. Elle lit ensuite les mails laissés par l'assurance, lui proposant une date pour faire l'expertise ainsi que l'ensemble des personnes convoquées. Elle reste plusieurs secondes figées quand elle voit s'afficher le nom de celui qui lui a vendu la propriété. Elle valide le rendez-vous prévu plusieurs semaines plus tard et l'indique sur le champ dans son agenda professionnel pour prendre sa journée cet après-midi-là. 

Elle retourne ensuite sur sa conversation avec celui dont le statut dans sa vie n'est pas vraiment défini. Elle ne sait pas trop quoi rajouter. Si elle aime la compagnie de celui qu'elle a revu à plusieurs reprises depuis le nouvel-an et avec qui elle échange régulièrement par sms, elle se demande parfois ce qu'elle fait. Elle préfère quand il commence les conversations puisqu'elle ne sait pas toujours quoi lui raconter quand elle rentre chez elle ou qu'elle traine sur son téléphone en même temps qu'elle mange. Elle se demande également tout le temps si elle lui répond suffisamment rapidement. De la même façon, depuis ce matin-là, elle est un peu perdue, ne sachant pas toujours comment agir alors que les battements de son cœur accélérant lui font un peu peur. 

Elle se questionne sur le nombre de fois qu'ils se sont revus sans réellement savoir si cela est beaucoup ou non. Est-ce qu'elle allait trop vite ou pas assez ? Elle déglutit en espérant ne pas le faire fuir comme elle l'avait fait sur les précédents à ne pas répondre suffisamment vite aux messages et à avoir du mal avec d'autres lorsqu'elle se retrouvait avec quelqu'un trop à ses basques. Malgré ses doutes, elle ne met pas bien longtemps avant de s'endormir, ne voyant même pas la réponse que le sportif lui envoie quelques minutes après sa réponse à ceux laissés en cours de journée. 

dix-sept heures, oxford

Le silence de sa chambre d'hôtel à Oxford est pesant alors que Pierre s'y trouve depuis plusieurs jours seul. Dans un autre appartement de la ville, il sait que son coéquipier est certainement aussi seul que lui. Il a vu passer les annonces de rupture pendant les vacances de fin d'année. Il n'a pas réussi à avoir de la peine pour lui. Se faire jeter est certainement ce que mérite à ses yeux le second normand pour avoir été l'un des grands artisans de ses réactions disproportionnés depuis des années. Après tout, la même personne est celle qui l'avait rejeté pour le brun alors qu'ils étaient encore tout jeunes, brisant son cœur en mille morceaux au passage. La voir dans les bras d'Esteban quelques jours après leur rupture avait alors été particulièrement difficile à encaisser. 

Les excuses de son ancien ami n'y avaient rien fait. Celui aux mèches châtains sait pourtant très bien qu'il lui avait fait du mal de la même façon quand il s'était mis en couple avec celle dont le fils Ocon était à l'époque complétement amoureux. Il lui avait d'ailleurs confié et Pierre n'avait alors pas osé lui dire que c'était la même chose de son côté. Il ne pensait juste pas à l'époque qu'elle l'avait fait par dépit puisque le natif d'Évreux lui semblait inaccessible. Le sentiment de trahison lorsqu'il avait compris qu'elle ne partageait pas ses sentiments avait été tel qu'il a énormément de mal à faire confiance, encore plus qu'il ne voit pas comment ils ne pouvaient pas être ensemble alors qu'elle était encore normalement sa petite-amie, même si tout deux avaient nié qu'il se soit passé quelque chose avant leur rupture.

S'il s'est amélioré et est désormais moins méfiant sur le plan de l'amitié, même si dans son domaine, il ne doute pas que certain n'hésiteront pas à lui planter un couteau dans le dos si cela peut leur permettre de récupérer son baquet, rien n'a changé concernant ses histoires de cœur. Car, comme il l'a compris après avoir eu le cœur brisé par sa première histoire d'amour : pas de cœur donné, pas de cœur pouvant potentiellement être brisé.

Après plusieurs semaines passées avec des amis et sa famille, la solitude est beaucoup plus pesante que d'ordinaire, même s'il voit du monde en journée. Il mange un repas qui plairait à son entraineur avant de mettre des sms à Élise. Pourtant, elle n'a pas répondu à celui qu'il lui a laissé en milieu de matinée alors qu'il venait de se réveiller. Il a compris à ses précédentes réponses qu'elle croule sous les rendez-vous avec des classes entières semblant tomber sous les grippes et gastro. Cela ne l'empêche pas d'être déçu de son silence. 

Après le nouvel an, il a profité qu'il restait pour encore quelques jours chez sa cousine pour la voir à plusieurs reprises. Ils ont été faire un tour à la mer, emmitouflés dans des couches de pull, manteaux et écharpes alors qu'il gelait un dimanche après-midi. Il l'a invitée à manger dans un de ses restaurants préférés quand il était enfant. Il a par la suite du changer de date pour le suivant. C'est à cette occasion qu'il a découvert que si elle n'aime pas la formule un et adore le vélo, le sport qu'elle pratique est le volley. 

Cette idée l'a directement enjoué, lui-même aimant bien y jouer avec ses amis. Peut-être qu'avec elle dans son équipe et non Charles, il arrivera enfin à battre les équipes qui comptent dans leur rang Daniel et Max. Pas une seule fois il n'a réussi à les battre, mais les deux mains gauches de son ami monégasque en sont la principale raison. 

Il se résigne à mettre un message pour savoir si Max qu'il sait être en test pour Red Bull en Angleterre ne veut pas venir passer la soirée avec lui, même si cela signifie qu'il doive se rendre sur Londres pour le retrouver. Il a d'ailleurs hésité à insister après avoir reçu pour réponse une excuse tout sauf plausible. Car il est évident qu'il n'est pas en date. Il ne voit pas pourquoi ce serait le cas. 

Il finit par regarder un de ses films préférés. Il lui remonte toujours le moral et c'est donc en mangeant un plat confectionné sur les directives de son entraineur et enfouie sous une douce couverture dans son canapé qu'il passe cette soirée. Il dérive régulièrement vers d'autres choses, textotant avec le monégasque qui semble heureux des améliorations apportées à sa Ferrari. Pierre se moque légèrement, lui rappelant qu'il est toujours bien trop optimiste l'hiver. 

Quelques minutes plus tard, il s'énerve et se dit qu'il avait raison quand il voit que le pilote à qui il avait proposé de sortir a posté une photo d'un verre de vin dans un bon restaurant de la capitale avec Daniel en arrière plan. Le néerlandais aurait clairement pu l'inviter et qu'il ne passe pas la soirée seul chez lui mais en leur compagnie. Alors qu'il peste et hésite à lui envoyer un message pour se plaindre, son écran s'illumine. 

Sur le haut de celui-ci, le nom de la rouquine qui lui plait apparait. Il ouvre immédiatement le sms avant qu'une déception l'étreigne. Vue l'heure de la réponse, il n'aurait pourtant pas dû être étonné qu'elle soit négative. Il soupire en lisant ses quelques lignes. Un sourire amusé étire ses lippes alors qu'il imagine les scènes dans la salle d'attente et se dit qu'il est peut-être mieux ici tout seul depuis dix-sept heures qu'à enchainer les patients atteints de diverses maladies contre lesquelles il n'y a souvent pas grand chose de plus à faire que d'attendre. 

Il finit par lui répondre en lui proposant de se voir plutôt que de s'appeler, car il sera de retour sur le continent d'ici le début de la semaine suivante. Il attend naïvement sa réponse qui ne vient pas. Il repense alors aux mots prononcés par sa cousine. Ceux sur le fait qu'il terminerait brulé. Sur le fait qu'Élise ne se mettait pas en couple. Sur le fait qu'elle mettait son métier et son indépendance au-dessus de tout. Il déteste cette idée tant il est heureux lorsqu'il se retrouve en compagnie de l'optimiste rouquine. 

Il essaie de se dire que Domi se trompe, qu'elle ne la connait pas si bien que ça. Pourtant, alors qu'il passe en revue les messages qu'ils se sont envoyés, ceux à la fin desquels il n'y a pour l'instant pas de réponse, un élément lui parait évident. Pas une seule fois la médecin ne lui a fait de proposition. C'est lui qui a proposé les journées, c'est lui qui a entamé quasiment toutes les conversations. Et là encore c'est lui qui vient de reproposer un rendez-vous. Peut-être qu'il s'imagine qu'il y a bien plus entre eux que ce qu'elle pense de son côté. Après tout, il ne s'agissait que de quelques baisers partagés et d'une ou deux sorties où ils en avaient profité pour se raconter des choses sur leurs vies bien chargées.

incroyable mais bel et bien vrai, je suis de retour ici après des mois de pause où je bouclais d'autres histoires et surtout un gros passage à vide niveau inspi ici, puisqu'étant donné qu'un morceau est très perso, c'est pas simple d'écrire dessus quand ça n'avance pas dans la réalité. je vais essayer de la continuer plus régulièrement désormais que les premières briques vont enfin être posées ! ça a été difficile de me remettre dedans, ça devrait aller mieux dans les prochains chaps après celui-ci qui était un peu de transition, puisqu'on arrive dans la 2nde partie de l'histoire. 

pour l'histoire, dans mon secteur, quand on veut un certificat médical pour le sport dans certains cabinets vu que "pas urgent" y a 2 mois d'attente ! (ambiance quand on en a besoin pour jouer au foot)


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