Partie 1 : 10 -Opposés mais semblables.

Point de vue : James.

Le jour, la nuit. L'amour, la haine. Le courage, la peur. Tous ces termes sont opposés mais aucun ne vivrait sans l'autre. Chacun a besoin de l'autre pour exister, comme une bouffée d'oxygène ou bien une gorgée de sang frai. Pour moi, les contraires font pairs car tout est une question d'équilibre.

Depuis quelques temps, je me sens bizarre. Comme s'il manquait quelque chose dans ma vie. Ordinairement, c'est normal pour un sang-froid de ressentir cette sensation quotidiennement. Mais depuis presque une semaine,  ce sentiment se renforce de plus en plus.

Je ne suis pas retourné voir Mélissa depuis notre petite altercation. Je sais qu'avec mon état, je ne serais pas d'une grande aide pour les recherches d'Astrid. Je n'ai pas revu Darren non plus. Je suis resté chez Caleb et Keïra pour surveiller Daniel. La louve a remarqué que le lien qu'elle avait créé afin de lui soutirer des informations était en train de s'estomper. Pour un Chasseur, il n'était pas doué pour faire les agents doubles.  Sérieusement, ils devraient revoir leur éducation dans les Forces de l'Ordre du Surnaturel. Si l'un des plus puissants Chasseurs était incapable de simuler pour une chose aussi superflue, comment aurait réagi l'un des plus faibles ? Il aurait été pathétique. Complètement. Alors on a enfermé Daniel dans la cave, exactement comme Mélissa, en le prenant dans son propre jeu. Le pire, c'est qu'il croyait vraiment qu'il allait gagner. C'est fou comme les sangs-chauds peuvent être naïf, parfois. Ça en était presque pitoyable, même.

— Comment avez-vous oser me piéger ? rugit-il, vous allez me le payer.

Cela m'a toujours fait rire d'entendre les menaces des mortels pour qu'au final, ils n'agissent pas.

— Arrête de sourire comme un imbécile, Allister. Un jour, j'aurais ta peau.

— Si je n'ai pas la tienne avant, lui répliquais-je, pour le moment c'est bien parti tu ne penses pas?

— Espèce de salaud, marmonna-t-il..

Pour toute réponse, je lui souris de pleine dent. J'adore me foutre de lui, il se met hors-de-lui si facilement. Un peu comme Darren, sauf que lui a plus de crédibilité. Soyons franc, Black est actuellement ridicule.

J'ai déjà eu à faire à lui et jamais il ne m'a effrayé. Je ne l'ai jamais détesté non plus, à vrai dire. Non pas qu'on aurait pu devenir des amis mais je vivais ma vie sans vraiment penser à lui. Je m'en fichais de lui.

Désormais, je le haie. Pourquoi ? Je n'en sais strictement rien. Comme si quelque chose avait changé chez lui ou chez moi qui faisait que désormais, je voulais juste le voir mort. Déjà pour enfin vivre en paix mais aussi pour une raison que j'ignore. C'est cela qui m'énerve en fait, pas lui. Je déteste ressentir ce sentiment d'ignorance. Ce sentiment d'impuissance face à moi-même, aussi.

Nous devions trouvé un plan afin que tout ce bordel se termine, et vite. Que mon frère me fiche enfin la paix avec sa Astrid et que Daniel soit définitivement rayer de nos vies.

— Surveille ton langage Black, ordonna Caleb sur un ton que je ne lui connaissais pas, si j'étais toi je me la fermerais. Et vite.

Je n'avais jamais vu Caleb aussi froid avec quinconce. Cela m'étonna mais me rassura : je n'étais pas le seul à être affecté par la situation et à vouloir en finir avec tout ça. Cette impression se renforça quand nos regards se croisèrent : il était partagé entre la haine et la peine. Entre l'amour et la vengeance, aussi.

Keïra était également dans la pièce à nos côtés mais elle n'a encore prononcé aucun mot. Elle a l'air pensive, comme si tout cela l'affectait aussi. Comme si tout cela l'atteignait en pleins cœur. Son dos était adossé au mur face au Chasseur et elle regardait le sol, les yeux fermés et les bras croisés. Ses cheveux blancs tombaient en cascade sur ses épaules et c'est en la voyant que mon frère me dégouta. Il l'avait forcé à amadouer Daniel tout en sachant pertinemment qu'elle entretenait une relation avec son neveu, considérant Caleb comme mon propre enfant. Il savait très bien que cela allait endommager leur semblant de sentiments l'un envers l'autre mais comme à son habitude, il ne pensait qu'à lui et son petit confort personnel. L'avis et le ressenti des autres ? Il s'en fichait royalement.

Avant, il n'était pas comme cela. Du moins je ne pense pas. A dire vrai, je l'avais toujours vu comme le pillier de notre famille, avant qu'il ne perde son humanité tout du moins. Cette transformation l'avait changé, ce qu'il avait fait l'avait changé.

Son Créateur l'avait obligé à tuer toutes ses attaches humaines, toutes une par une. Nous étions comme des barrières pour sa nouvelle vie, qu'il lui disait. Il voulait surtout en faire un tueur si vous voulez mon avis.

Je me souviens encore de notre échange, celui qui a changé ma vie, à moi aussi.

— Tu te souviens de ce que tu m'avais dit lorsque nous avions six ans ? lui avais-je demandé, espérant lui faire entendre raison.

— Non, avait-il réussi à dire difficilement.

—  Tu m'avais promis de me protéger, de m'aider quoique je fasse, j'avais repris ma respiration avant de continuer, je te retourne ta promesse.  Tu peux  encore changer, je peux t'aider.

J'espérais vraiment qu'il reprenne conscience de ses actes, j'étais même prêt à ne pas le dénoncer alors qu'il avait tué ma famille, notre famille.

— Tu ne comprends pas.

Non, il a raison.

— C'est vrai, je ne comprends pas pourquoi je m'acharne à t'aider  mais je sais que c'est possible, que tout est possible quand on y croit.  Tu me l'as prouvé lorsque nous avions dix ans et que tu m'as appris  comment régler des problèmes sans se battre. Où est passé le frère que  j'avais ?

— Ne cherche pas à me faire changer d'avis, je suis venu pour te tuer  et te montrer qui je suis maintenant. J'ai changé, tout le monde  change.

— Je ne peux pas le croire, Darren. Tu as tué nos parents, notre  petite sœur. Je te propose de te pardonner, de t'aider à redevenir  toi-même et tu refuses !

Refusant de souffrir, je laissais la colère monter en moi. Dans un acte inespéré j'avais tenté de le frapper. Mais avec ses nouvelles capacités dû à sa nouvelle condition, il était impossible de rester en vie face à lui. J'avais désormais peur, peur de lui. Peur de mon propre frère, de mon propre sang. Comment en étions-nous arriver à un stade ou même la fraternité ne l'empêcherait pas de tuer toute sa famille ? Lui qui aimait tant rendre fiers nos parents ?

J'avais alors fermé les yeux, attendant que tout s'arrête. Attendant mon heure, mon dernier souffle.

— Tu sais quoi ? Je ne vais pas te tuer mais te faire renaître.

J'avais senti un liquide traverser ma gorge avant d'entendre, petit à petit, mon cœur s'éteindre.

Désormais j'avais accepté ma condition. Au départ j'étais limite devenu un fan de mon frère, tout comme Caleb l'était devenu pour moi et tout comme Darren l'avait été avec son Créateur. J'étais partagé entre le rire et les pleurs en me remémorant tout cela. Il était clair qu'à ce jour, la donne avait changé.

Ne supportant plus cette ambiance morose avec Caleb et Keïra et pour leur laisser le temps de discuter de tout ça, je décidai de rentrer à la demeure principale des Allister afin de rendre visite à mon frère et Mélissa, espérant que Darren n'est pas oser la toucher. Elle est enceinte tout de même. Même si c'était la femme Black, personne n'a le droit de la toucher. D'une part parce qu'elle est la fameuse cousine de mon fils et parce qu'elle... parce que le bébé n'a rien fait, en fait.

La maisonnée était étrangement silencieuse. Darren n'aurait pas oser laisser Mélissa seule, si ? Je sillonnai les couloirs avant d'accéder aux petits escaliers qui me mèneraient jusqu'au sous-sol, soit là où est actuellement la Chasseuse.

Ce que je vis me laissai dubitatif. C'était tout bonnement impossible. Insensé. Contradictoire.

— Qu'est-ce que... commençais-je avant de me rendre compte que mon frère ne m'écoutait guère.

Je m'approchai doucement de lui et m'assis en tailleurs à ses côtés. Il avait les joues humides, signe qu'il avait pleuré. Un sourire désolée, signe qui culpabilisait. Le regard perdue sur cette femme, signe qu'il réfléchissait.

Je ne l'avais jamais vu comme cela, du moins pas depuis longtemps.

— Je vais sûrement gâcher sa vie, tu sais ? commença ce dernier, je vais devoir l'anéantir. Pourquoi ? Juste pour arriver à mes fins ?

Il secoua sa tête de droite à gauche, les yeux et les poings fermés.

— Je ne me suis jamais senti comme cela depuis, depuis ton seconde naissance à vrai dire. Au début, je voulais juste piéger Daniel. Ce qu'on a fait. Tout était si parfait et pourtant. Pourtant, maintenant que je peux enfin mettre mon plan à exécution, je veux reculer. Tout arrêter et lui rendre sa liberté. Je ne la connais même pas mais je sais que c'est une belle personne. Avant je n'en aurais rien eu à foutre mais aujourd'hui il y a ce foutu sentiment qui m'en empêche. Je...

— ... Darren stop, le coupais-je fermement mais dans un murmure afin de ne pas réveiller Mélissa, c'est normal de ressentir cela.

En vérité, je me demandais comment mon frère pouvait changer d'avis et de comportement en si peu de temps. Peut-être était-ce dû à la disparition d'Astrid ? Qui sait.

— J'ai réussi à lui parler, continua-t-il en changeant de sujet, elle veut qu'on l'attende avant de réaliser ce que nous avons à faire. Au moins, ça me laisseras plus de temps avant de commettre l'irréparable.

Je savais très bien qu'il faisait référence à son âme-sœur, seuls eux peuvent communiquer par la pensée. Mais il faut vraiment être concentrés pour accomplir cela. Alors je fis seulement un hochement de tête afin de lui montrer que j'avais compris.

Un long silence s'en suivit. Mon regard dévia vers la femme qui dormait dans la pièce. Elle avait l'air si paisible comme cela, si sereine. Je remarquai que Darren avait enlever une des chaîne aux poignets de Mélissa ainsi que celles qui lui tenaient les deux chevilles. Cela m'étonna de la part de mon frère, surtout que maintenant elle était retenue seulement par le poignet droit.

Je me mis à réfléchir à ce qu'ils avaient pu se dire pendant mon absence, à ce qu'ils avaient pu conclure suite à un semblant de liberté de la part de la Chasseuse et à un changement radical du comportement de mon frère à l'égard de celle-ci.

Ses longs cheveux bruns étaient propre et un doux parfum envahit mes narines, signe qu'elle s'était lavée.

Que diable avaient-ils fait ?

— Que s'est-il passé durant mon absence ? demandais-je d'un ton plein de reproches.

Darren releva la tête vers ma direction et plissa les yeux en signe d'incompréhension avant de se rendre compte de quelque chose et de prendre sa tête entre ses mains.

— Que veux-tu savoir exactement ?

Son ton était d'un calme déroutant, comme s'il redoutait la suite.

— Est-ce que tu l'as touchée ? le questionnais-je en le foudroyant du regard.

Il émit un petit rire nerveux avant de se lever et de se diriger vers la porte. Néanmoins, il daigna me répondre :

— Tu l'aurais senti si c'était le cas.

Il posa sa main sur la poignet avant de conclure :

— Ne me rends pas la tâche plus difficile qu'elle ne l'ait.


~~

Bonsoir à tous,

Je sais, je poste tard aujourd'hui mais j'ai eu une panne d'inspiration...

De plus, Je pars en vacances à partir de samedi jusqu'à mi-août alors je ne pourrais pas poster de chapitre...

Néanmoins, j'espère que ce chapitre vous aura plu !

Que pensez-vous qu'il se soit passé entre Darren et Melissa ? Qu'a donc voulu dire Darren en prononçant ces mots à son frère ?

N'hésitez pas à commenter afin de me donner vos avis!

Gros bisous à vous et merci de suivre mon histoire ;).

PS: j'ai changé les couvertures de mes deux histoires, j'espère qu'elles vous plaisent :).

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