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- Mon dieu Deen. C'est trop bon, je gémis.

L'intéressé explose de rire alors que je replonge ma cuillère dans la mousse au chocolat. Bordel, je vais prendre 15 kilos si il continue à me goinfrer comme ça. Je veux épouser ce mec.

- C'est bon, à moi aussi elle me dit ça, bougonne Antoine.

Je lève les yeux au ciel. J'arrive pas à croire que ce mec soit jaloux de Deen. En réfléchissant j'avoue qu'il y a de quoi envier ce mec. D'abord c'est un excellent cuisto, puis il est toujours aimable et de bonne humeur. Qualité qui n'est pas donnée à tout le monde apparemment. En fait son seul défaut c'est son âge. Et ses cheveux gris.

Je souris. D'accord, je veux bien admettre que Joli-cœur a toutes les raisons d'être craintif.

- Menteur. À chaque fois c'est toi qui jouit le premier, je réplique.

- C'est pas de ma faute si ta plus grande qualité c'est ta langue, raille Antoine.

Je souris. Quel con. Pendant ce temps là, Deen manque de s'étrangler. Il doit pas trop être surpris, il était déjà au courant de notre relation plan cul. Par contre, je pense qu'il apprécie pas trop de connaître les détails de ma vie sexuelle. L'autre jour il m'a confié qu'il me considérait comme sa sœur, ça m'avait tellement touchée que sur le coup j'ai presque pleuré.

- Moi je crois que je vais y aller, lance Deen.

Je fais la moue, il est pas resté très longtemps. Je reporte mon attention sur la bouffe pour tenter de me consoler. Sauf que je suis doublement triste quand je remarque que j'ai finis la mousse au chocolat. Merde. Le point positif : j'ai pas encore envie de vomir, c'était un petit saladier.

Je me dirige vers la porte en même temps que Deen.

- Bon bah à la prochaine. Encore merci pour la valise, je sais pas comment j'aurais fait sans toi, je souffle.

Il me répond d'un hochement de tête avant de partir de l'appart'. Maintenant me voilà en tête à tête avec l'autre. Je souris.

- Au fait t'étais pas censé me rendre mes fringues, je demande.

Il hausse les épaules.

- Et toi tu dois pas me rendre mon skate ?

Je souris. Touché. Mais c'est pas de ma faute si j'adore sa planche. Puis j'ai trop la flemme d'en racheter une autre, mon ancienne a subit pas mal de dégâts. Elle m'a notamment servis de dévouloir après l'accident. Quand j'y repense mon cœur se comprime.

- Viens j'ai une surprise pour toi, il me lance.

Je relève un sourcil, septique. Une surprise ? Le connaissant ça pue la merde. Je croyais pas qu'un mec comme lui était capable de penser aux autres. Enfin, je me suis peut être trompée. Si ça se trouve il n'est pas si égoïste que ça.

- Mets une veste. On sort dehors.

Ce con a piqué ma curiosité. J'enfile une veste en cuir. Je grimace, Abi me forçait tout le temps à enfiler des manteaux. Têtue, je m'obstinais toujours à refuser. Elle serait verte si elle savait qu'Antoine a réussi à me convaincre sans même insister.

Pendant que j'enfile mes éternelles converses, Joli-cœur passe mon écharpe sur mes yeux. Il tente de l'attacher mais j'ai un mouvement de recul alors ça l'empêche de faire.

- J'te préviens si c'est une connerie je t'en fout une !, je râle.

Il soupire.

- Clem...fais moi confiance, il souffle.

J'ai encore un temps d'arrêt puis je finis par accepter. Sa surprise ne peut pas être aussi terrible que ça après tout. Et puis si c'est une blague, au fond c'est pas grave. J'avoue que ces derniers temps j'ai bien besoin de me détendre.

- Je préfère le dire avant que ça dérape : 50 nuances de Grey c'est pas mon truc, je lance.

Il rit et c'est super communicatif alors du coup j'explose moi aussi. Ma mise en garde était pourtant sérieuse. C'est vrai après tout, je sais pas de quoi ce con est capable.

- Vas-y je te guide.

Je sens son sourire même si je ne vois rien. Il fait vraiment tout noir.

- Je le sens pas du tout ton truc.

J'avance super lentement, j'ai pas envie de me casser la gueule et de finir comme lui. D'ailleurs, je sais même pas comment il a pu serrer le noeud avec ses poignets d'handicapé.

Je me rends compte qu'on est dehors quand je sens l'air froid contre mon visage. On marche un petit moment en silence. J'admet que sa présence est agréable. D'un coup Antoine se stoppe alors je m'arrête aussi. C'est bête mais je suis vachement impatiente. On dirait une vraie gamine excitée d'avoir son jouet.

- Prête ?, il demande.

J'ai pas réellement le choix. Je répond par un "mmm mmm" pas très rassuré puis il défait l'écharpe.

Quand je relève les paupières, je suis bouche bée. J'écarquille les yeux et me tourne vers Antoine puis on explose de rire. Ce mec est un génie. J'arrive pas à croire qu'il ait fait ça.

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