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Je commence à croire que les portes de cet immeuble m'en veulent. En tout cas, celle de l'entrée , il faut dire qu'elle a une éraflure à cause de Moi, Et elle en a discuté avec ses copines au comité des portes. MAIS QUE FAIT LA POLICE DANS CES CAS LÀ HEIN ?!?
Et bien elle se déguise en porte pour s'incruster aux réunions des portes victimes anonymes. Voila, la vérité est révélée.
Mais trêve de plaisanterie je suis vraiment bloquée devant chez moi. Je vais mourir là, Et Ma tombe sera ridicule :
"Ci-gît Lucie, morte pour avoir oublié ses clés dans son appart' Et avoir une colocataire qui se prend pour une princesse"
J'espère que Belle n'embrassera pas son prince pour la première fois devant mon cercueil, Je suis trop importante pour qu'ils aient le temps de se faire des bisous. Leur tristesse et ma perfection d'abord. Et bien sûr ma modestie.
J'entends les escaliers craquer Et Je me retourne en sursautant. Une personne que j'aimerais mieux ne pas connaître s'approche de Moi, tandis que je reste pétrifiée devant ma porte fermée. Et pendant que Paul arrive sur le palier, Je bondit me cacher derrière une plante verte qui se trouve par le plus grand des hasards près des marches.
Mon cher voisin passe sans me remarquer, ombre parmi les ombres mais tout de même plus intelligente que la plante et je sors de ma cachette. Ma situation est bien pitoyable.
-J'ai pas les clés
-Belle ne répond pas
-Je n'ai pas mon téléphone.
Génialissime !
Je réfléchis, plantée devant la plante verte que j'ai décidé d'appeler Gertrude. Vous noterez au passage le jeu de mots je vous prie.
Soudain, mon esprit s'éclaire et j'ai un semblant de solution. Si je me souviens bien, j'avais laissé la fenêtre de ma chambre ouverte et celle ci donne directement sur le balcon des voisins. Il me suffit donc de leur demander de passer par leur balcon pour enfin rentrer chez moi !
Je vais sonner à la porte d'à coté, Et c'est l'un des enfants de la famille qui m'ouvre.
"Heu... Bonjour ?
-Salut, bon écoute j'ai pas le temps de t'expliquer mais je suis ta nouvelle voisine. Ma coloc' est dans l'appartement mais j'ai pas les clés, Et elle répond pas. J'ai besoin de passer par votre balcon pour rentrer chez moi.
-Heu... désolé mais j'ai pas le droit de laisser entrer des inconnus... Et vous avez l'air bizarre."
Et ce jeune malpoli tente de me claquer la porte au nez. Ces jeunes je vous jure, toujours à obéir mais jamais à réfléchir.
Je cale mon pied pour empêcher ce jeune garçon de me laisser mourir dehors, Et lui explique un peu plus fort.
"Écoute bonhomme, je suis seule, Et la seule arme que j'ai est un paquet de pâtes. Alors tu va me laisser passer illico sinon je pourrais vraiment devenir dangereuse, surtout pour ta santé mentale, coco."
Il semble peser le pour et le contre quand une petite boule d'énergie débarque dans ses jambes.
"Mathieu ? C'est qui la dame ?
-C'est rien Thomas. Tu as fini le dessin pour la fête de Maman ?"
LA FÊTE DES MÈRES ! J'avais complètement oublié, Maman va me tuer. Je jure solennellement que ma première action une fois chez moi sera d'envoyer un bouquet chez mes parents. Ou bien de défoncer Belle, je n'ai pas encore choisi.
"Mathieu c'est ça ? Je te jure que je ne veux que rentrer chez moi, pour envoyer un cadeau à ma mère !"
Il me jauge un instant, quand son petit frère intervient.
"Bah Oui, la dame elle doit elle aussi donner son dessin à sa Maman."
Cet argument de poids m'offre la victoire, Et le garçon se décale afin de me laisser passer. Leur intérieur est décoré avec goût, mais on devine que des enfants y habitent. Les montagnes de chaussures dans l'entrée et les petites marques des tailles faites au crayon sur le mur y sont très certainement pour quelque chose. Je m'émeut, fait rare, devant le petit bout de chou qui me prend la main alors que j'entre.
Le plus grand, sûrement un collégien, soupiez et m'indique le balcon.
"C'est par là... heu..
-Lucie. Merci !"
Il m'ouvre la porte-fenêtre, Et je sors à l'air libre. Il fait beau, Et j'entends des enfants jouer dans la cour. Ma fenêtre est ouverte, je reconnais bien ma chambre grâce aux innombrables cours et cahiers lancés en vrac sur le lit.
Je m'apprête à passer la rambarde vers mon chez moi, quand Thomas me tire par Le Bras.
"Dis Lucie ? Tu viens voir mon dessin ?"
Attendrie, j'acquiesce sous l'œil réprobateur de son frère. Je me laisse alors entraîner vers une chambre au sol recouvert de peinture et une œuvre d'art qui représente quelque chose entre sa Maman et la Terre et son apogée céleste lors de la fin du réchauffement climatique causé par le frottement des neutrons à deux molécules. Je penche pour la première hypothèse. Je remarque que les vêtements ne sont pas peints, par opposition au soleil vert et à la maison orange.
"Ça manque un peu de couleur au milieu non ?
-Oui, mais je sais pas faire sans dépasser alors c'est blanc."
C'est sans doute sa détermination infantile à faire un beau cadeau qui me pousse à prendre un pinceau et à lui expliquer, patiemment, comment colorier dans les traits. Mathieu nous regarde, amusé, puis disparaît quelques secondes avant de reparaître avec un chef d'œuvre à la main. On y voit une jolie femme, blonde, entourée de milliers de roses et des mots "je t'aime" en différentes langues. Un petit cri de ravissement m'échappe.
"C'est toi qui a fait ça ?
-Oui..."
Puis, gêné, il se tortille sur lui même.
Ce gamin à vraiment un talent incroyable. La moitié des roses étant encore blanches, il s'installe près de nous sur le tapis et commence à peindre son dessin. J'observe chacun de ces gestes, fascinée.
Dix minutes plus tard, tout est achevé et je passe par la fenêtre jusqu'à ma chambre. Les deux garçons me font des signes, Et je leur répond, quand soudain un bruit insupportable me parvient.
"UN JOUR MON DUC S'RA LÀÀÀÀ ! UN JOUR IL M'ADOR'RA !"
Belle ! Je te cherchais.
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Un chapitre très long (1031 mots) Et tout doux (ou presque) pour plusieurs raisons.
Parce que j'étais en retard la semaine dernière, pour la fête des mères et bien sur les 100 vues. Oui, 100 vues en 5 chapitres et un prologue.
Vous noterez que je suis en avance, de quelques minutes. Je rattrape mon retard.
Donc à samedi prochain, pour un chapitre un peu plus... énergique on va dire.
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