Seokjin n'avait pas encore repris son souffle lorsqu'il atteignit la maison de repos du village. La colère et l'urgence se lisaient dans son regard déterminé. Il frappa à la porte avec insistance, son cheval haletant derrière lui, et attendit impatiemment qu'on lui ouvre. Une infirmière apparut finalement, surprise par l'arrivée soudaine du plus beau jeune homme qu'elle n'ait jamais eu le loisir d'observer.

- Je dois parler au médecin immédiatement, ordonna-t-il d'une voix qui ne laissait place à aucune contestation.

L'infirmière, voyant la détermination de Jin, s'empressa d'aller chercher le Dr Choi. Quelques minutes plus tard, ce dernier apparut, l'air légèrement agacé par cette interruption impromptue.

- Que puis-je pour vous, jeune homme ? Demanda-t-il, tentant de masquer son irritation.

- Je suis venu chercher mon père, Kim Jun, déclara Jin sans ambages. Je veux le voir et le ramener chez nous.

Le Dr Choi secoua la tête avec une expression faussement compatissante.

- Je crains que ce ne soit pas possible. Votre père souffre de démence. Il a besoin de soins médicaux constants que seul notre établissement peut lui fournir.

Jin fixa le médecin avec une intensité brûlante.

- Je veux le voir maintenant. Vous ne pouvez pas me refuser cela.

Après une longue hésitation, le Dr Choi finit par céder.

- Très bien, suivez-moi.

Il conduisit Jin à travers les couloirs froids de la maison de repos, jusqu'à une chambre où Kim Jun se trouvait, allongé sur un lit, les yeux à moitié fermés par les sédatifs.

- Papa ! S'exclama Jin en se précipitant vers lui, prenant sa main dans la sienne.

Kim Jun ouvrit péniblement les yeux et sourit faiblement à la vue de son fils.

- Jin...

Jin se tourna vers le Dr Choi, la colère dans chaque mot qu'il prononça.

- Il ne reste pas ici. Je le ramène à la maison.

Le Dr Choi secoua la tête, frustré.

- Ce n'est pas une bonne idée. Votre père a besoin de soins spécialisés. Sa démence pourrait s'aggraver sans une surveillance médicale appropriée.

- Je ne crois pas un mot de ce que vous dites, répondit Jin, sa voix ferme. Je le ramène avec moi. Je signerai la décharge.

S'ensuivit un long débat, Jin argumentant avec passion contre les réponses médicales répétitives du Dr Choi. Le médecin tentait de convaincre Jin de la nécessité des soins, mais la détermination de Jin ne faiblit pas. Il était prêt à tout pour ramener son père chez lui. Finalement, épuisé et voyant qu'il ne pourrait pas convaincre Jin, le Dr Choi céda à contrecœur.

- Très bien, mais je ne prends aucune responsabilité si son état se détériore.

Jin ne perdit pas de temps. Avec précaution, il aida son père à se lever et à se préparer pour le voyage de retour. Kim Jun, bien que faible, était visiblement soulagé de quitter l'atmosphère oppressante de la maison de repos. En sortant de l'établissement, Jin jura de découvrir la vérité derrière l'internement de son père.

Une fois de retour dans leur maisonnette délabrée, Jin guida son père, affaibli et somnolent, jusqu'à son lit. Il l'aida à s'allonger avec soin, arrangeant les couvertures pour le garder au chaud. Kim Jun murmura quelques mots indistincts, mais sa voix était faible, presque inaudible.

- Repose-toi, Papa. Je vais te préparer un bon repas, dit Jin avec tendresse, sa main pressant doucement celle de son père avant de se diriger vers la cuisine.

La maisonnette, bien que petite et modeste, était remplie de souvenirs chaleureux. Jin se mit rapidement à préparer un repas chaud et copieux, utilisant les provisions qu'il avait encore. La soupe mijotait doucement sur le feu, emplissant la pièce d'une odeur réconfortante. Jin y ajouta des légumes frais et des herbes, espérant que cela redonnerait des forces à son père. Une fois le repas prêt, il apporta un bol de soupe fumante à son père, mais Kim Jun était déjà plongé dans un sommeil profond et réparateur. Jin déposa le bol sur la table de chevet, vérifiant que son père était confortablement installé avant de s'asseoir près de lui, veillant sur lui toute la nuit.

Le petit matin suivant apporta avec lui une lumière douce et dorée, filtrant à travers les rideaux de la maisonnette. Jin, épuisé mais vigilant, se réveilla en sursaut en entendant des mouvements provenant du lit de son père. Il se précipita vers lui, le cœur battant d'inquiétude et d'espoir. Kim Jun ouvrit lentement les yeux, regardant autour de lui comme s'il émergeait d'un long rêve. Il tourna la tête et vit son fils assis à côté de lui, une expression de soulagement et de joie sur le visage de Jin.

- Papa, tu es réveillé, dit Jin, les larmes de soulagement perlées aux coins de ses yeux.

- Jin ! L'appela Kim Jun, sa voix encore faible, mais plus claire que la veille.

- Tout va bien, papa. Je suis rentré, répondit Jin doucement.

Kim Jun fronça les sourcils, essayant de rassembler ses souvenirs confus.

- Je... Tout est si flou.

- Ne t'inquiète pas, dit Jin en souriant doucement. Tu es en sécurité maintenant. Je vais prendre soin de toi.

Kim Jun ouvrit lentement les yeux, et sa vision, encore embrouillée par les effets des sédatifs, se clarifia progressivement. Lorsqu'il tourna la tête, il vit son fils assis à côté de lui, le visage marqué par l'épuisement, mais illuminé d'un sourire de soulagement.

- Jin... C'est vraiment toi ? Murmura Kim Jun, les yeux écarquillés de surprise et de soulagement.

- Oui, Papa, c'est moi, répondit Jin, la voix tremblante d'émotion. Je suis là.

Les larmes commencèrent à couler librement sur les joues de Kim Jun, ses mains tremblantes se tendant vers son fils. Jin attrapa doucement les mains de son père, les pressant avec une tendresse infinie.

- Je... Je craignais de ne plus jamais te revoir, dit Kim Jun, la voix brisée par l'émotion. La bête... Je pensais qu'elle t'avait pris à jamais.

Jin secoua la tête, ses propres yeux remplis de larmes.

- Non, Papa. Je suis sain et sauf. La bête m'a laissé partir pour venir te sauver.

Le soulagement de Kim Jun était palpable, une vague d'émotion le submergeant alors qu'il réalisait que son fils était là, sain et sauf, à ses côtés.

- Oh, Jin, mon garçon... Tu n'imagines pas à quel point j'avais peur. Chaque jour, je priais pour ta sécurité, mais je craignais le pire.

- Je sais, Papa, murmura Jin, ses doigts caressant doucement les mains de son père. Mais je suis ici maintenant, et nous sommes ensemble. Plus rien ne nous séparera.

Kim Jun tira son fils dans une étreinte tremblante, son corps secoué de sanglots. Jin le tenait fermement, ressentant la même vague de soulagement et de gratitude. Pendant un long moment, ils restèrent ainsi, se tenant l'un l'autre, trouvant réconfort et force dans leur proximité retrouvée. Lorsque les sanglots de Kim Jun s'apaisèrent enfin, il se recula légèrement pour mieux regarder son fils. Jin aida son père à s'asseoir, lui apportant le bol de soupe qu'il avait préparé la veille après l'avoir fait réchauffé. Kim Jun mangea lentement, chaque cuillerée semblant lui redonner un peu de force. Jin resta à ses côtés, le soutenant et l'encourageant à chaque bouchée. Au fur et à mesure que Kim Jun retrouvait ses forces, Jin ne pouvait s'empêcher de penser à Namjoon et à tout ce qu'il avait laissé derrière lui au château.

Alors que Jin et son père savouraient ce moment de retrouvailles émouvant, un bruit inattendu résonna soudainement depuis le sac de Jin, posé près de la porte. Jin et Kim Jun sursautèrent, échangeant un regard surpris et inquiet.

- Qu'est-ce que c'était ? Demanda Kim Jun, les sourcils froncés.

Jin se leva doucement, s'approchant du sac avec précaution. Il l'ouvrit lentement, et à sa grande surprise, en sortit la petite tasse ébréchée qui éternua bruyamment avant de sourire de toutes ses dents, bien qu'une soit manquante à l'appel.

- Bonjour ! Dit la petite tasse d'une voix joyeuse, ses yeux brillants de malice. Excusez-moi, je pense que j'ai attrapé un rhume pendant le voyage.

Jin ne put s'empêcher de sourire malgré la surprise.

- Mais... comment es-tu arrivée ici, Hyun ? Demanda-t-il, tenant délicatement la petite tasse dans ses mains.

- Je me suis glissée dans ton sac avant que tu ne partes, répondit la tasse, son sourire toujours aussi large. Je voulais m'assurer que tout irait bien pour toi.

Kim Jun, qui regardait la scène avec étonnement, se pencha légèrement en avant.

- Serais-tu cette petite tasse... Provenant du château ? Demanda-t-il. Je ne pensais pas te revoir.

- C'est un ami du château, expliqua Jin, ses yeux brillants d'affection pour la petite tasse. Il s'appelle Hyunjin.

- Ravi de vous revoir, Monsieur, dit Hyunjin en s'inclinant légèrement dans les mains de Jin. J'ai entendu tellement de choses sur vous.

Kim Jun sourit faiblement, toujours légèrement perplexe.

- Oui, je me souviens de toi ! Les chatouilles ! Dit-il avec un sourire amusé. Merci d'avoir veillé sur mon fils.

- Il n'y a pas de quoi, répondit Hyunjin avec un clin d'œil.

Jin reposa délicatement Hyunjin sur la table de chevet à côté du lit de son père.

- Jin... Pourquoi es-tu parti ? Demanda la voix enfantine. Tu ne nous aimes plus ?

- Mais si, Hyun. Bien sûr que si ! Seulement, je me dois d'être aux côtés de mon père. Toi aussi, tu veux rester auprès de ta maman, non ?

- C'est vrai, mais... Que va penser le maître ? Demanda-t-il doucement, ses petits yeux remplis de préoccupation. Il doit se sentir si seul... Encore une fois.

Jin, assis à côté de son père, sentit un pincement au cœur en entendant ces mots. Il se rappelait de la tristesse dans les yeux de Namjoon lorsqu'il l'avait quitté.

- Je sais, Hyun, répondit-il doucement, les yeux baissés. Mais je ne pouvais pas laisser mon père dans cette situation.

Face aux mots de la petite tasse, Jin se perdit dans ses pensées, un souvenir envahissant son esprit. Il se revoyait dans une des nombreuses salles du château, assis près du feu de la cheminée, en compagnie du chandelier, Jackson. La lumière vacillante des bougies jetait des ombres dansantes sur les murs, créant une atmosphère intime et propice aux confidences.

- Jin, il y a quelque chose que tu dois savoir sur le maître, avait commencé Jackson, ses bougies vacillant légèrement comme s'il hésitait à révéler ce secret. Tu as peut-être remarqué que le maître porte une profonde tristesse en lui, une douleur qui ne semble jamais s'atténuer.

Jin, intrigué, avait hoché la tête, prêt à écouter attentivement. Jackson continua, sa voix empreinte de gravité.

- Le maître est devenu une bête par malédiction. Avant tout cela, il était humain. Il est le frère jumeau du prince héritier du royaume.

- Quoi ? Jin avait écarquillé les yeux de surprise. Il est de sang royal ?

- Oui, répondit Jackson, un soupir échappant de ses bougies. Le prince Namjoon est né quelques minutes après son frère aîné. Dans ce royaume, cela faisait toute la différence. Alors que son frère héritait du trône, Sire Namjoon était considéré comme un enfant de moindre importance. Il a été complètement délaissé par sa famille, traité comme une ombre insignifiante.

Jin avait senti un poids se poser sur son cœur en entendant ces mots.

- C'est pour cela qu'il a été envoyé dans ce château ?

Jackson hocha tristement la tête.

- Oui. On l'a éloigné du palais royal, loin des yeux de sa famille et du monde. Il a grandi seul dans ce château, sans amour ni affection. Les rares fois où il voyait sa famille, c'était pour être témoin de leur rejet. Ils ne lui ont jamais montré de véritable affection, le traitant toujours comme un être inférieur. Il n'était jamais parfait à leurs yeux.

Jin se souvenait de la douleur dans les yeux de Jackson lorsqu'il avait raconté cela.

- C'est horrible, avait murmuré Jin, les larmes aux yeux. Comment ont-ils pu faire cela à leur propre fils ?

- Le cœur humain peut être cruel, avait répondu Jackson, sa voix empreinte de tristesse. L'enchanteresse qui l'a transformé... Il l'avait offensé. Il a alors été condamné à vivre dans la solitude, sa souffrance amplifiée par le sort qui pesait sur lui.

Alors que Jin se perdait dans ses pensées, une nouvelle révélation s'immisça dans ses souvenirs. Jackson reprit la parole, sa voix remplie de tristesse et de culpabilité.

- Jin, il y a encore quelque chose que tu dois comprendre, avait commencé Jackson, ses flammes vacillant comme pour accentuer l'importance de ses mots. Je suis en réalité du même âge que le prince Namjoon, même si sous cette forme cela est difficile à deviner. Nous avons grandi ensemble dans ce château.

Jin avait regardé Jackson avec étonnement.

- Tu as grandi avec Namjoon ?

Jackson avait soupiré, ses bougies vacillant comme pour symboliser la douleur du passé.

- Oui. J'ai été témoin de la manière dont le prince a été traité. Les années passées, il a enduré des souffrances inimaginables. Il était souvent maltraité, et nous, ses serviteurs, étions là pour assister à sa détresse, mais nous étions impuissants.

- Pourquoi personne n'a-t-il fait quelque chose pour l'aider ? Avait demandé Jin, son cœur se serrant à l'idée de tant de cruauté.

- Nous étions liés à ce château, à ses règles et à nos rangs, expliqua Jackson, sa voix tremblante. Nous n'avons pas d'excuses. Nous avons simplement eu peur d'intervenir, de nous approcher du prince et d'avoir des répercussions. La malédiction qui nous a frappés est en partie due à notre propre incapacité à protéger Namjoon.

Jin avait été stupéfait par cette révélation.

- Nous avons tous été maudits non seulement à cause des actions du prince Namjoon, mais aussi à cause de notre propre négligence. Nous avons laissé sa souffrance se transformer en une rage dévorante, et cette colère a attiré la malédiction sur nous tous.

- Donc, ce n'est pas seulement Namjoon qui est responsable ? Il n'est pas le seul coupable ? Demanda Jin, réalisant l'ampleur de ce qu'il entendait.

- Non, confirma Jackson. Nous avons tous été punis pour ne pas avoir agi, pour ne pas avoir montré de compassion et de soutien. Nous avons laissé sa douleur croître en lui, transformant un jeune prince en un homme sans cœur, et la malédiction est le résultat de cette négligence collective.

Jin sentit un poids se soulever légèrement de ses épaules. Namjoon, qui lui avait dit se sentir coupable du sort de ses serviteurs, n'était pas le seul fautif à leurs punitions.

- Merci, reprit Jackson. Tu lui rends de l'espoir, révéla le chandelier avec une lueur d'espoir dans ses yeux de cire. Tu lui montres que quelqu'un se soucie vraiment de lui, que quelqu'un veut le voir heureux.

Le flash-back s'estompa, ramenant Jin à la réalité. Les paroles de Hyunjin résonnaient encore dans son esprit, ravivant la détermination en lui. Il savait qu'il ne pouvait laisser Namjoon souffrir davantage. Jin se tourna vers la petite tasse, sa résolution renforcée par le souvenir de cette confidence.

- Hyun, je ne laisserai pas Namjoon se sentir abandonné à nouveau, dit-il fermement. Je trouverai un moyen de retourner au château et de lui montrer qu'il n'est pas seul. Mais pas toute de suite.

Hyunjin sourit, ses yeux pétillants d'espoir.

- Merci, Jin. Le maître a besoin de toi plus que jamais. Et nous aussi.

Jin hocha la tête, déterminé. La tranquillité retrouvée dans la maisonnette de Jin fut brusquement interrompue par des coups lourds et insistants frappant à la porte d'entrée. Jin, son père et la petite tasse ébréchée, se figèrent, échangeant des regards inquiets. Jin se dirigea vers la porte, le cœur battant, et l'ouvrit lentement, après avoir intimé à Hyunjin de se cacher. Devant lui se tenaient le Dr Choi, accompagné de plusieurs villageois, parmi lesquels Hajoon, le chasseur. Le visage du Dr Choi affichait une expression froide et déterminée, et Hajoon se tenait en retrait, un sourire suffisant sur les lèvres. Les villageois derrière eux portaient des expressions graves, prêtant une attention particulière à la scène qui allait se dérouler.

- M. Kim Seokjin, commença le Dr Choi avec une froideur professionnelle, nous sommes ici pour faire respecter la décision du préfet de la région. Nous avons reçu l'autorisation nécessaire pour placer Kim Jun dans un établissement de soins spécialisé.

Jin sentit une vague de panique monter en lui.

- Mais pourquoi ? Mon père n'est pas malade ! Vous n'avez pas le droit de faire cela ! Protesta-t-il, tentant de rester calme malgré la tension palpable.

- Les troubles mentaux dont souffrirait votre père compromettent sa sécurité et celle des autres, expliqua le Dr Choi avec une certitude glaciale. Selon notre évaluation, ses comportements récents mettent en danger l'ordre public. Il est donc impératif qu'il reçoive des soins appropriés.

Kim Jun, qui était resté silencieux jusqu'à présent, se leva lentement du lit, ses yeux remplis d'incompréhension et de peur. Jin se tourna vers son père, essayant de dissimuler sa propre inquiétude.

- Papa, je vais m'occuper de ça. Reste calme, je vais leur expliquer.

Le Dr Choi et les villageois avancèrent dans la maison, les intentions claires sur leurs visages. Hajoon se permit de faire un pas en avant, ses yeux étincelants de malice.

- Il semble que tu n'aies pas compris la gravité de la situation, Jin. Le préfet a décidé que la sécurité publique est en jeu, et nous avons les papiers nécessaires pour agir.

- Je ne vous laisserai pas emporter mon père comme ça. Vous n'avez pas le droit ! Répondit Jin, en proie à l'angoisse.

- Je te conseille de te calmer, Jin, intervint Hajoon avec un sourire arrogant. C'est une décision légale, et nous n'avons pas le choix. Ton père doit être placé sous soin pour le bien de tous.

Jin, sentant une montée de courage et de frustration, se tourna vers le Dr Choi.

- Je vais contacter un avocat pour contester cette décision. Vous ne pouvez pas simplement faire passer cette situation pour une maladie mentale sans preuve solide.

- Sans preuve ? Nous sommes tous des preuves vivantes, ricana un vieil homme. Kim Jun délirait comme un forcené ! On l'a tous entendu, pas vrai ?

- Ouais, répondirent les villageois.

- Il a causé un sacré bordel au pub, répondit une femme.

Kim Jun, voulant comprendre ce qui se passait, s'appuya sur la porte d'entrée pour observer ses invités indésirables.

- Eh ! Jun ! Raconte-nous encore, mon vieux, de quelle taille était la bête ?

- Elle était... Gigantesque, répondit-il en mimant sa taille des mains pour se défendre sans se rendre compte qu'il s'enfonçait. Plus de deux... Non, presque trois mètres !

Tous les villageois rirent à ses mots, se moquant ouvertement du vieux médecin sous le regard indigné de Jin.

- ça, s'il n'est pas fou ! Déclara un ami de Hajoon.

- C'est vrai, je vous dis ! S'avança Kim Jun en titubant.

- Emmenez-le, ordonna le Dr Choi à deux brancardiers.

- Lâchez-moi !

Les brancardiers, professionnels et impassibles, se dirigèrent vers Kim Jun pour l'installer sur le brancard, leurs mouvements précis et coordonnés. Kim Jun, bien que réticent, n'avait pas la force nécessaire pour résister, et ils l'aidèrent avec une efficacité clinique à se coucher sur le brancard. Jin, bouleversé et déterminé à empêcher cette injustice, se précipita vers son père, ses mains tendues dans une tentative désespérée de le retenir. "

- Non ! Vous ne pouvez pas faire ça ! Il est en bonne santé, il n'a rien à faire dans cet endroit !

Hajoon, observant la scène avec un sourire cruel et un éclat d'amusement dans les yeux, se plaça rapidement derrière Jin. D'une main ferme, il saisit Jin par la taille, le tirant brusquement en arrière. Jin se débattit, mais la prise de Hajoon était trop forte. L'odeur des cheveux de Jin, mélange de savon et de fraîcheur du matin, envahit les narines du chasseur. Il inspira profondément, un sourire pervers se dessinant sur ses lèvres alors qu'il profitait de sa proximité forcée.

- Voyons, Jin. Il est inutile de résister. Ce n'est pas à toi de décider ce qui est bon pour ton père.

Hajoon resserra sa prise autour du corps de Jin, le maintenant fermement contre lui. Les bras de Jin étaient prisonniers, et il se débattait en vain, les muscles tendus sous la pression. Il se sentit impuissant et humilié alors que Hajoon exerçait une pression encore plus grande, rendant toute tentative de se libérer futile.

- Je t'en prie, Hajoon, arrête-les ! Laissez mon père tranquille ! Cria Jin, sa voix empreinte d'une détresse palpable.

Ses yeux se remplirent de larmes alors qu'il regardait son père, maintenant allongé sur le brancard, prêt à être emporté. La scène était chaotique, le désespoir palpable dans l'air. Jin continuait de se battre, mais chaque mouvement semblait le rapprocher davantage de l'impuissance totale. Il pouvait voir les brancardiers commencer à déplacer le brancard, les roues grinçant légèrement sur le sol rugueux. Hajoon, jouant sur la vulnérabilité de Jin, murmura à son oreille avec une voix mielleuse.

- Il est trop tard pour essayer de changer les choses. Ta résistance ne fait que compliquer la situation. Si tu coopérais, peut-être que tout irait plus vite. Pauvre Jin, soupira-t-il avant de déposer un baiser au creux de son cou. C'est dommage pour ton père.

- Hajoon, pitié... Tu sais bien qu'il n'est pas fou !

Hajoon, le sourire cruel toujours sur les lèvres, resserra encore davantage son étreinte autour de Jin, accentuant son contrôle sur le jeune homme. Ses mains étaient comme des fers, immobilisant Jin contre lui. Le parfum du désespoir et de la frustration se mêlait à l'air, tandis que Jin se débattait, épuisé et effrayé. Hajoon, amusé par le désespoir dans la voix de Jin, pencha la tête, ses yeux fixés sur lui avec une intensité glaciale.

- Jin, murmura Hajoon, sa voix basse et malveillante, je pense qu'il est temps pour toi de comprendre les choses de manière plus pragmatique. Je pourrais peut-être t'aider à éclaircir ce petit malentendu, mais il y a une condition.

Jin leva les yeux vers lui, les larmes aux yeux, la sueur perlant sur son front.

- Quelle condition ? Quoi que tu demandes, je le ferai si cela peut sauver mon père.

Hajoon sourit, ses dents blanches se révélant dans une expression de satisfaction.

- C'est simple. Tu devras accepter de me suivre et de devenir ma propriété. Je veux que tu sois à moi, entièrement et sans réserve.

Les mots du chasseur tombèrent comme une chape de plomb sur Jin. La proposition, froide et déshumanisante, était un choc brutal. Jin secoua la tête, une rage mêlée à de la désespérance dans ses yeux.

- Je ne peux pas. Tu ne peux pas me demander ça ! Je ne suis pas à vendre.

Hajoon serra les dents, le sourire se faisant plus tranchant.

- Il semble que tu n'aies pas compris. Je peux faire en sorte que ton père reste là où il est, sans aller à l'établissement, mais pour cela, tu devras accepter de devenir ce que je veux. Une chose à moi, rien de plus.

Jin sentit une boule de terreur et de rage se former dans son estomac. La perspective de perdre son autonomie et d'être traité comme un objet de possession était insupportable. Sa volonté de sauver son père se heurtait à l'humiliation et à la dégradation proposées par Hajoon. Sans compter qu'il ne pourrait plus voir Namjoon.

- Je ne céderai pas à tes exigences, dit Jin avec une détermination douloureuse, ses mots sortant entre ses dents serrées. Je me battrais pour mon père et pour moi-même, quoi qu'il en coûte.

Hajoon émit un rire sec et amer.

- Si tu refuses mon offre, tu seras obligé de regarder ton père partir et d'accepter que rien ne change.

En entendant ces mots, la douleur et le désespoir emplirent le cœur de Jin, mais il se refusa à céder. Il était prêt à tout pour sauver son père, mais il ne pouvait accepter de se soumettre à une telle dégradation.

- Jamais ! Cria-t-il en repoussant vivement Hajoon, réussissant enfin à se défaire de ses bras.

- Comme tu voudras, déclara Hajoon, sans pitié.

La situation semblait désespérée, mais l'esprit déterminé de Jin trouvait encore une lueur d'espoir. Il se précipita vers son sac, les mains tremblantes mais résolues. En fouillant rapidement à l'intérieur, il trouva le petit miroir magique offert par Namjoon, une lueur d'espoir brillante dans ses mains tremblantes. Jin savait qu'il pouvait l'utiliser pour prouver la vérité sur la santé de son père. Jin se retourna vers la foule rassemblée devant la maison, les villageois et le Dr Choi observant la scène avec des expressions variées de curiosité, de scepticisme et de dédain. Hajoon, voyant Jin s'emparer du miroir, fronça les sourcils avec méfiance.

- Mon père n'est pas fou et je peux le prouver ! Montre-nous la Bête ! Demanda Jin d'une voix claire et ferme en levant le miroir vers la lumière.

Le miroir, illuminé par une lueur douce et magique, commença à briller intensément. Une image émergea peu à peu, projetant la scène dans le miroir avec une clarté étonnante. La foule se pressa autour, observant avec une curiosité croissante. L'image montra Namjoon dans sa chambre du château, frappant violemment un miroir qui montrait son reflet. La réaction de la foule fut immédiate. Les murmures et les échanges de regards incrédules commencèrent à se répandre, leurs visages marqués par l'inquiétude. La perspective de la présence d'une créature aussi imposante et mystérieuse à proximité de leur village les alarmait. Les murmures s'intensifièrent en une cacophonie de doutes et de peurs. Jin, voyant le changement dans les attitudes des villageois, saisit l'occasion pour s'adresser directement à eux.

- Voyez-vous maintenant ? Mon père est sain d'esprit. Tout ce que nous avons vu ici est la vérité. La Bête est le prince maudit, mais cela ne change rien à la réalité de ce que vous voyez ici. La folie de mon père n'est qu'un mensonge pour le faire interner.

- Elle est dangereuse ? S'inquiéta une mère de famille.

Jin, voyant la montée de la panique parmi les villageois, s'efforça de calmer la situation. Il se tint devant eux, levant les mains pour attirer leur attention.

- Il est inoffensif, s'empressa de répondre Jin. Je sais qu'il a l'air effrayant, mais en réalité, il est doux et gentil. C'est mon ami. C'est quelqu'un qui mérite notre compassion plutôt que notre peur.

Les villageois échangèrent des regards perplexes, certains exprimant leur scepticisme. Jin, conscient, qu'il devait aller au-delà des simples paroles pour les convaincre, décida de parler avec sincérité.

- La Bête, ou plutôt Kim Namjoon, n'est pas un danger pour nous. Au contraire, il a été une source de soutien pour moi et mon père. Sa transformation en Bête n'est pas de sa faute, mais le résultat d'une malédiction. Derrière son apparence, se cache un cœur noble et une âme bienveillante.

En parlant, Jin utilisa un ton chaleureux et protecteur, ses yeux brillant d'une affection sincère. Sa manière de décrire Namjoon était empreinte de tendresse, et les villageois commencèrent à écouter plus attentivement, captivés par l'émotion dans la voix de Jin. Il peignait Namjoon non pas comme un monstre, mais comme un être capable de grande bonté. Hajoon, observant la scène de son coin, était de plus en plus agité. Ses yeux s'ouvrirent largement alors qu'il réalisait que les sentiments que Jin exprimait pour Namjoon n'étaient pas seulement de la gratitude ou de l'amitié, mais quelque chose de bien plus profond. La manière dont Jin parlait de Namjoon révélait une affection évidente, une affection qui s'était transformée en quelque chose de plus intense et personnel.

Hajoon sentit un mélange de surprise et d'irritation grandir en lui alors qu'il comprenait la vérité. La Bête, loin d'être simplement un sujet de mépris ou de peur, était au centre des sentiments sincères de Jin. Seokjin, malgré la fatigue et le stress, continua de parler avec sincérité, essayant de persuader progressivement les villageois de la vérité sur Namjoon. Dans la confusion qui régnait, Hajoon s'avança brusquement vers lui, ses yeux flamboyant de colère et d'incrédulité. Sans prévenir, il attrapa Jin par les épaules avec une poigne ferme, le secouant légèrement alors que son visage se rapprochait de celui de Jin.

- Si je ne te connaissais pas, je pourrais croire que tu as des sentiments pour ce monstre ! Cracha Hajoon, sa voix chargée de mépris et de frustration.

Les yeux de Jin s'élargirent sous l'effet de la surprise et de l'angoisse. Il ressentit la pression des mains de Hajoon sur ses épaules, mais il refusa de se laisser intimider. La colère et la détermination se mélangèrent en lui alors qu'il regardait Hajoon droit dans les yeux.

- Namjoon n'est pas un monstre, répondit Jin d'une voix ferme, bien qu'il tremblait légèrement sous l'emprise de Hajoon. Il n'y a qu'un monstre ici, c'est toi !

Hajoon, les mâchoires serrées et les yeux injectés de colère, sembla à la fois choqué et défiant.

- Tu te trompes complètement. Ce... Ce n'est qu'une bête, un être maléfique qui a été maudit et qui ne mérite aucune affection.

- Ce n'est pas la vérité, rétorqua Jin, faisant un effort pour rester calme malgré la pression. Namjoon est un prince qui a souffert plus que quiconque. Il mérite de la compassion et non la haine.

Finalement, Hajoon relâcha les épaules de Jin, son visage déformé par une combinaison de frustration et de confusion.

- Tu penses que tout est si simple ? Que tu peux juste ignorer la vérité et tout arranger avec de belles paroles ? Tu es aussi fou que ton vieux père !

Hajoon, voyant que la confrontation avec Jin n'avait pas produit l'effet désiré, décida de changer de tactique. Il se tourna vers les villageois, sa colère toujours palpable, mais maintenant alimentée par une stratégie plus sinistre. Son visage se durcit alors qu'il commença à parler avec une intensité malveillante.

- Écoutez-moi bien, mes amis ! Cria-t-il, sa voix résonnant dans l'air. Vous devez savoir qu'il n'y a pas que des légendes derrière cette Bête. Elle est une menace réelle, un danger pour vos enfants et pour vous tous. Vous avez vu ce miroir, et vous avez vu ce qu'il vous a montré. Ce monstre est capable de dévorer des innocents, de détruire tout ce que vous chérissez.

Les villageois, déjà tendus par les événements récents, commencèrent à montrer des signes de panique. Les yeux s'agrandirent, les murmures se transformèrent en cris d'alarme. La peur se propageait comme une traînée de poudre parmi eux. Hajoon exploitait habilement cette peur grandissante.

- Vous ne pouvez pas vous fier à des promesses de bonté venant d'un tel monstre ! Il est dans la nature de cette créature de causer du tort. Comment pouvez-vous être si aveugles ? Croyez-vous vraiment que vous pouvez vous reposer sur des paroles pleines de compassion et ignorer la menace réelle qu'il représente ?

Les villageois, déjà perturbés par les événements récents, semblaient maintenant complètement convaincus par les arguments de Hajoon. La peur et l'angoisse s'installèrent dans leurs cœurs, effaçant peu à peu les doutes qu'ils avaient eus. La présence de la Bête devint, pour eux, une menace directe et immédiate pour leur sécurité et celle de leurs enfants. Hajoon, sentant que le moment était venu d'intensifier sa manipulation, brandit un doigt accusateur.

- Je vous protégerai comme je l'ai toujours fait. Je vais m'assurer que ce danger soit éliminé. Je vais rapporter la tête de cette Bête pour vous assurer que vos familles sont en sécurité. Nous nous débarrasserons de cette menace une fois pour toutes.

Les villageois, galvanisés par la promesse du jeune chasseur et effrayés par ses paroles alarmistes, commencèrent à acclamer et à soutenir sa décision. Leurs cris de soutien résonnèrent dans la nuit, formant une clameur de dévotion envers Hajoon et sa promesse de protection. Jin, témoin de la tournure des événements, ressentit une montée d'angoisse. Les villageois, maintenant sous l'influence de Hajoon, étaient prêts à croire en la menace que représentait Namjoon. Il savait que chaque minute comptait pour empêcher un désastre imminent. Voyant que Jin serait un obstacle, Hajoon réagit rapidement pour l'en empêcher. Il donna des ordres à ses hommes, et ceux-ci se précipitèrent vers Jin, le saisissant fermement avant qu'il ne puisse faire un seul pas. Jin, choqué et résolu, essaya de se débattre, mais les hommes étaient trop nombreux et trop forts. Ils le maîtrisèrent et le conduisirent vers la cave sombre et humide de la maison, attrapant son père, encore affaibli, qu'ils enfermèrent avec lui. Hajoon, impassible, observa la scène avec une froideur calculée. Les échos de leurs voix résonnèrent dans les escaliers étroits tandis qu'ils tambourinaient la porte en fer verrouillée.

Dans l'obscurité de la cave, Jin et son père se retrouvèrent face à face. La pièce était froide et humide, éclairée seulement par une faible lumière filtrant à travers une petite fenêtre sale. Les murs en pierre étaient recouverts de mousse et l'air était lourd et moisi. Le seul mobilier était un vieux banc en bois et quelques caisses empilées dans un coin. Jin se laissa tomber sur le banc, son visage exprimant la frustration et la peur.

- Qu'ai-je fait ?

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Bisous !😌

I PURPLE YOU 💜