CHAPITRE 2 - ARMAND RICHARD
Nos parents sont partis, le week-end est terminé et pourtant, je n'arrive pas à oublier que mes parents connaissent aussi bien ceux de Faustine.
En parlant d'elle, elle entre dans le salon vêtue d'un short et d'un tee-shirt bien trop grand pour elle, ses cheveux complètement décoiffés.
Elle croise mon regard et je prends une gorgée de café sans baisser les yeux.
— À quelle remarque cynique vais-je avoir le droit ? demande-t-elle en levant les yeux au ciel.
— Je me demandais à quoi pouvait bien ressembler le mec qui t'avait mis dans cet état-là...
— Pourquoi ça serait forcément un mec ?
— Ose me dire que ce n'en est pas un ?
— Tu te fais des films, Richard. Je dormais simplement, mais si tu veux continuer à te faire des films, je te laisse avec ton imagination.
Elle prend sa tasse de thé et se met face à moi quand un mec inconnu descend les escaliers et s'approche d'elle pour déposer ses lèvres sur sa tempe.
— On se voit tout à l'heure ? demande-t-il.
Elle lève la tête et se tourne vers lui.
— Évidemment, tu viens me chercher à quelle heure ce soir ?
— Vingt-et-une heures ?
— Parfait.
Il se baisse vers elle et l'embrasse langoureusement. Alors, je tousse plusieurs fois, imitant une quinte de tout et il relève la tête dans ma direction.
— Oh, pardon Armand, je n'avais pas vu que tu étais là.
— C'est ça, ouais, soufflé-je.
Il part et Faustine reprend son thé dans ses mains.
— Alors comme ça tu dormais hier soir ? continué-je.
— J'ai dormi oui, je ne vois pas le problème.
— Et ce mec, c'est... ?
— Tu es jaloux, chéri ?
Je lève les yeux au ciel et elle ricane, comme elle sait si bien le faire avec moi.
— Hello la compagnie ! s'exclame Stella en entrant dans la cuisine. Bien dormi ?
— Apparemment Faustine a dormi comme un bébé, lancé-je.
— Par contre, Armand est sacrément frustré... faudrait penser à lui présenter quelqu'un pour qu'il tire un coup, répond-elle à ma pique.
— La journée commence magnifiquement bien, continue Stella en nous laissant à nos joutes verbales.
Je la fixe et elle fait de même sans tourner la tête.
— Pourquoi vous n'êtes pas comme vos parents... soupire Stella. Ils étaient amis et s'entendent super bien, faites pareil !
— Ne parle pas de sujet que tu ne connais pas s'il te plaît, répond Faustine avant de se lever pour récupérer un de ses livres sur la table du salon.
Je ne comprends pas la réaction de Faustine, mais je laisse tomber, c'est souvent comme ça avec elle...
— Alors, ça va être comme ça tous les jours ?
— Et plus si affinités, réponds-je. On ne peut pas s'encadrer et ce depuis le premier jour alors ça ne changera pas maintenant.
Faustine revient prendre place en face de moi et disons que si le titre n'est pas du tout évocateur de la haine que l'on se voue, le majeur dissimulé dans la manière dont elle tient son livre, l'est.
— Il ne manque que nous, on dirait ! annonce Côme en entrant suivi de Daniel. Quelles sont les nouvelles de ce matin, très chère Stella ? Puisque les deux sont encore en vie, je présume que ça va.
— Faustine a vu quelqu'un cette nuit, sur les dires d'Armand, qui est partie au petit matin et Armand, sur les conseils de Faustine, devrait voir quelqu'un pour se vider les couilles et s'apaiser. Un début de mâtinée parfaitement ordinaire.
Elle sourit et les deux autres abrutis rient alors que je récupère mes affaires pour monter dans ma chambre, talonné par Faustine qui a, soit disant passant, toujours le nez dans son livre.
— Tu comptes me suivre dans ma chambre et dans mon lit ?
— Même si je sais que j'en aurais pour très peu de temps avec toi, j'ai déjà eu ma dose hier soir.
Elle tourne à droite pour entrer dans sa chambre et j'ouvre la porte à notre gauche. Parce que, comme la vie est bien faite, ma chambre et la sienne sont face à face dans le couloir. Sympa, non ?
Je me jette sur mon lit et regarde le plafond, pensif.
"Pour en arriver où j'en suis aujourd'hui, Armand, j'en ai chié, j'ai eu des hauts et des bas, crois-moi, je te souhaite de commencer ta carrière mieux que moi."
Je ne peux m'empêcher de repenser aux paroles de mon père et d'essayer de faire le lien entre lui et la mère de Faustine, Noa, il me semble mais, je n'y arrive pas, je ne trouve pas ce qui les a unis et comment c'est possible. Ils semblent si différents, elle et sa vie bien rangée de journaliste et lui avec sa carrière qui peut se terminer à tout moment pour diverses raisons.
J'attrape mon ordi et le pose sur mes genoux en l'ouvrant. J'ai besoin de réponse et comme je ne vais pas parler à Faustine pour les obtenir, mon ami Google fera l'affaire.
Noa Deflandre et Milo Richard
En tapant cette simple recherche, j'ai l'impression d'avoir trouvé le trésor de l'Atlantide.
Des milliers d'articles avec des photos ou des vidéos qui datent, pour la plupart, de l'année 2022, année où mon père était encore en formule 1 si mes souvenirs sont bons.
Une photo s'affiche sur l'écran de mon ordinateur et j'ai la chair de poule...
Pourquoi ne me l'a-t-il pas dit ?
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