Un pied devant l'autre
J'ouvre lentement les yeux, étant quelque peu ébloui par la lumière du soleil. Je m'étire alors longuement, j'ai tellement bien dormi, je n'ai aucune envie de sortir du lit. Je suis allongé sur le flanc, face à Chris. Ce dernier est toujours endormi. J'observe amoureusement son visage. Il est si paisible. Il a l'air de bien dormir. J'ai profondément envie de caresser son visage mais d'un autre côté j'ai peur de le réveiller. Même si ça parait étrange, je pourrais me complaire rêverie. J'ai l'impression que cette situation n'est pas réelle, qu'à tout moment je vais me réveiller et que Chris ne sera plus là, que je serais à nouveau seul dans mon lit à subir le poids de mes tourments. J'amène alors timidement ma main à son visage et viens passer furtivement le bout de mes doigts sur ses joues rougies. Sa peau est brûlante. Je laisser glisser mes doigts sur son épiderme et viens finalement remettre en place quelques une de ses mèches qui cachent jalousement son front. Je me mets à sourire, le trouvant craquant. J'ai envie de me blottir à nouveau dans ses bras et de rester comme ça pour toute la journée. Si seulement c'était possible... Penser au moment où Chris va devoir partir de chez moi me pince le cœur. Je n'ai pas envie de songer à cela pour le moment. Je chasse alors cette idée de ma tête et me perds à nouveau dans une observation méticuleuse et affectueuse de celui que j'aime si fort.
Ses yeux s'ouvrent. Il bouge doucement et s'étire à son tour. Lorsque ses yeux croisent les miens, je me sens profondément gêné. Je retire alors ma main de son visage et attends, sans un bruit, sans un geste particulier. Est-ce que je dois faire quelque chose de particulier ? C'est la toute première fois de ma vie que je me réveille aux côtés de quelqu'un. Mon cœur bat plus lourdement dans ma poitrine. Mon souffle est, lui, plus profond. Mes orbes parcourent brièvement le faciès endormi de Chris. Ses yeux ne sont pas pleinement ouverts et il est toujours parfaitement emmitouflé dans la couverture. J'en viens finalement à lui sourire, le trouvant craquant.
- Bonjour petit prince.
Susurre-t-il alors qu'il m'envoie un petit sourire timide à son tour. J'ai l'impression que mon cœur va exploser. Cette petite phrase a eu l'effet d'une bombe dans mon être, je suis complètement perturbé. Je me sens excessivement heureux et j'ai envie de bondir de partout.
- Salut.
Osais-je finalement répondre alors que je sens le rouge me monter aux joues. Je me sens intimidé face à sa personne. Est-ce que je suis présentable ? Je me frotte discrètement le visage, ayant peur d'être horrible de bon matin. J'essaie également de remettre mes cheveux en place. Est-ce normal que je stresse autant ? Je triture nerveusement mes doigts. Chris s'approche doucement de moi et dépose un bref baiser sur mon front. Le contact de ses lèvres contre ma peau m'électrifie. Dès lors qu'il se recule, c'est comme si une marque brûlante persistait sur mon front.
- Bien dormi ?
- Oui et toi ?
J'espère qu'il a bien dormi également... Il hoche positivement la tête en posant sa main sur ma hanche. Quel réveil parfait. Malgré tout je me sens perturbé et me redresse dans mon lit. Je m'assieds, ayant du mal à respirer. Il me donne tellement chaud que j'ai l'impression de fondre. J'ai envie de me jeter dans la douche, de pouvoir laver mes dents et de me faire un minimum présentable. J'ai la sincère impression que j'ai l'air ridicule et que je suis immensément moche. Je regarde face à moi, n'osant plus faire face à Chris. L'une des mains de ce dernier se glisse sous mon haut et caresse doucettement ma peau embrasée.
- Tout va bien ? Me questionne-t-il d'une petite voix.
J'ai peur de plein de choses. Celle d'être pitoyable et surtout celle que Chris regrette ce qu'il s'est passé hier entre nous. Tout s'est enchaîné si vite. Je n'y avais pas réellement prêté attention mais au cours de la même journée il s'est passé tellement de choses, je suis complètement perturbé. Je rabats mes genoux vers moi, y croise mes bras et pose ma tête par dessus ces derniers, me perdant alors dans mes réflexions. Je me mords nerveusement la lèvre inférieure. Est-ce que tout ça était une bonne idée ? C'est peut-être allé bien trop vite... Chris se relève aussi, il se met dans mon dos, je le sens. Je me tends alors quelque peu, ne m'attendant pas à ce contact.
- Adam ? Tu te sens mal à l'aise ?
J'aimerais lui dire que non, que je suis parfaitement heureux et que j'adore cette situation. Jamais je n'aurais cru qu'elle se produirait, et ça, c'est la vérité. Cependant je ne peux cacher que, oui, je suis timide. Et de surcroit je me prends la tête tout seul...
- Un peu oui... J'ai l'impression d'être affreux et que je vais te faire fuir... C'est la première fois que je me réveille aux côtés de quelqu'un que j'aime de cette manière et je suis gêné.
- C'est aussi la première fois pour moi. Tu sais, moi je te trouve très beau dès le réveil.
Je ris, il dit n'importe quoi. Je sais bien qu'il affirme cela uniquement pour me mettre à l'aise. Et je ne vais pas mentir, dans le fond ça marche. Je souris désormais.
- Je pense que tu n'es pas encore assez bien réveillé alors.
Il me vole un baiser sur la joue. Je fonds, jamais je n'avais pensé que je pourrais aimer quelqu'un à ce point. Dès qu'il est proche que moi, mon cœur s'emballe. Et quand il me touche c'est comme si j'allais fondre sous son toucher. Je souris d'autant plus.
- Qu'est-ce que tu racontes, ton visage est angélique.
J'ai envie de rester contre lui, à sentir sa chaleur se propager dans tout mon être mais je décide de prendre la fuite en riant doucement. Il me rend timide avec ses ravissantes confessions. Je sors du lit et au moment même où je tente de faire un pas, une violente douleur me traverse la cheville. Tel un choc électrique qui m'aurait sonné, je geins plaintivement et m'effondre au sol. J'agrippe ma cheville douloureuse et grimace fortement.
- Ça va ? Qu'est-ce que tu as fait ?
Chris bondit hors du lit et se met face à moi, ses yeux sont grands ouverts et il me détaille d'un rapide coup d'œil. Je serre fortement ma cheville dans mes mains. Qu'est-ce qu'il se passe ? Pourquoi j'ai mal comme ça ? Chris me fait retirer mes mains, voyant que j'ai mal à la cheville, il me fait tendre la jambe et regarde cette dernière. Il l'examine attentivement.
- Dis moi si ça te fait mal.
Il bouge quelque peu ma cheville mais la douleur se ravive. Je me plains alors et lui fais retirer ses mains.
- Tu as du te tordre la cheville hier soir quand tu es tombé...
Hier soir ? Les souvenirs de cette soirée passées au parc me reviennent alors à l'esprit. En effet, je suis tombé à un moment, j'avais senti une vive douleur me traverser vivement mais je n'avais plus eu mal depuis...
- Je n'avais pourtant pas mal hier soir en rentrant...
- Probablement car ta cheville n'avait pas été au repos. Dans la nuit elle et devenue froide et le choc se fait ressentir. Il s'assied en tailleur face à moi et me fait tendre ma deuxième jambe. Il place mes pieds l'un à côté de l'autre et il les observe. Une petite grimace déforme son visage harmonieux.
- En effet, ça a l'air d'être une entorse, tu as vu comme ta cheville est gonflée ?
Je baisse alors les yeux vers cette dernière. En effet, elle a doublée de volume et ne ressemble aucunement à sa jumelle.
- Je te l'avais dit que j'étais mauvais en escalade et que c'était une mauvaise idée. Soupirais-je.
- Je suis désolé...
J'amène ma main à son visage et lui caresse la joue. Je sais bien qu'il n'a jamais voulu que je me blesse. JE m'en veux quelque peu de lui avoir alors fait cette remarque inutile. Il doit s'en vouloir.
- Ça n'est pas de ta faute.
Je n'ai qu'à être moins empoté. Chris se redresse et m'aide à me relever. Je m'appuie sur son corps. Il me fait m'asseoir sur le rebord du lit. Lui, s'assied à nouveau au sol, face à moi. Il caresse tendrement ma cheville, me regardant avec une petite mine sur le visage.
- Tu veux qu'on aille à l'hôpital ? Je peux t'y amener si tu veux.
- Tu crois qu'on devrait y aller ?
- Il hausse les épaules. Ne serait-ce que pour vérifier que rien n'est cassé ?
- Je n'ai rien de cassé. Riais-je tendrement. Je n'aurais pas pu me lever hier soir sinon.
- C'est vrai, mais je serais plus rassuré.
Ce qu'il vient de me dire me touche profondément. Mais je ne suis pas très à l'aise à l'idée d'aller à l'hôpital pour cela. Je pourrais prendre rendez-vous avec un médecin un peu plus tard, ça ne presse pas. Nous sommes dimanche et donc je vais déjà passer la journée à me reposer chez moi. Je glisse ma main dans ses cheveux et les caresse langoureusement.
- Je prendrais rendez-vous chez le médecin demain, ça te va ?
Il acquiesce en silence. J'ai envie de me lover dans ses bras, de le remercier de toujours être là pour moi et de m'apporter autant d'attention. Je n'arrive toujours pas à réaliser ce qui est en train de se passer. Ma vie est passée d'un paradis à l'état pur à un enfer sans nom et tout naturellement elle est redevenue paisible et agréable. Est-ce que je le mérite sincèrement ?
Je descends du lit, ne m'appuyant pas sur ma cheville. Chris, me regarde, surpris et ne comprenant probablement pas ce que je fais. Il reste assis au sol et se recule simplement, me détaillant en silence. Je m'assieds face à lui et le prends alors dans mes bras, sans un mot. Je ne veux pas justifier cet élan de dévotion.
- Qu'est-ce qui me vaut cet honneur ?
Les bras de Chris m'entoure simplement. Leur présence contre mon corps est sécurisante. Je me sens en paix avec moi-même. Il chasse au loin tous mes doutes et mes craintes. Je souris dans son cou.
- Le fait que tu sois la plus belle personne que j'ai rencontré et que je veux te montrer tout l'amour que je te porte ?
- Ça me va parfaitement comme réponse.
Notre étreinte se resserre. Le silence s'installe mais au lieu d'être pesant il revête une allure alléchante. Il est agréable et apaisant. Je pourrais rester des heures avec lui dans le plus grand des silences. Sa présence seule suffit à faire mon bonheur.
Nous nous défaisons l'un de l'autre. Je me noie dans son regard intense. Il se relève et m'attrape par les mains. Je me lève à mon tour mais j'appuie sur mon pied meurtri et gémis plaintivement. Il me rattrape alors que je manque de m'effondrer à nouveau. Ses mains sont agrippées à mes hanches. Il susurre au creux de mon oreille :
- Je préfère quand tu gémis de plaisir.
Je tourne brusquement la tête vers lui et le regarde avec une expression de surprise marquée sur le visage. Mes yeux s'arrondissent comme des billes et ma bouche forme un O parfait. Il ricane tout doucement et me fait fermer la bouche d'un habile mouvement avec sa main. Je ne suis pas gêné par sa remarque, loin de là, je la trouve aguicheuse mais pas déplacée. Son regard arbore une pointe de malice alors qu'il me fait à nouveau asseoir sur le rebord du lit. Il reste près de moi, son visage non loin du mien. Nos regards se confrontent. Je chuchote alors :
- Je vais finir par t'appeler mon prince coquin.
Un sourire malicieux prend place sur son faciès. Je ne m'attendais pas du tout à cette réaction de sa part. Il est très romantique et possède une éloquence sincèrement intéressante. Sa manière de s'exprimer est proche du lyrisme, elle prend par les émotions, transperce par l'utilisation des mots mais malgré tout il est capable d'être plus fourbe. Son côté choc et romantique est également capable de céder à sa place à une luxure classe et élégante. J'adore ça. Chris frôle doucement mes lèvres avec les siennes et il se redresse. Je meurs d'envie de l'embrasser. Je reste cependant assis, je le détaille.
- Tu as de quoi te soigner ?
- Mmh... je dois avoir des serviettes que tu peux humidifier ?
- T'as pas de glace ou de bandes ?
Je n'ai aucune pharmacie à portée de main. A la limite j'ai des doliprane et ça doit être le seul médicament qui se trouve chez moi. Je hausse les épaules pour lui faire comprendre que ce sera ça ou rien. Il soupire et lève doucement les yeux au ciel.
- Et comment tu vas faire si tu te brûles ou que tu coupes ? Ou pire même.
- Je connais le numéro du Samu. Riais-je bêtement.
- Tu n'as vraiment aucune trousse de secours chez toi ?
Il semble alors plus qu'étonné. Il devait penser que je rigolais sauf que ça n'était pas le cas. Je n'ai jamais eu besoin de trousse de secours alors, non, je n'en ai pas.
- J'en ai jamais eu besoin.
- Disait-il jusqu'au jour où il se videra de son sang dans son appartement en attendant les secours.
- Tu es un peu dramatique, non ?
- On dit toujours qu'on a pas besoin de quelque chose jusqu'à ce qu'on se rende compte que finalement si. Ça n'est pas quand tu auras un doigt coupé qu'il faudra te dire : ''Zut j'aurais du en avoir une''.
Dans le fond il n'a pas tort. Il s'inquiète pour moi et je trouve ça mignon. J'ai rêvé toute ma vie de trouver quelqu'un qui serait autant attentionné et amoureux de moi et je me sens à chaque seconde comme sur un petit nuage.
- Je vais aller te chercher de quoi te soigner à la pharmacie.
- Non, ne t'inquiète pas, ça va.
- J'insiste.
Je serre sa main dans la mienne et le regarde d'une manière conciliante. J'aimerais lui dire de rester près de moi mais il a l'air déterminé.
- Je serais rapide.
- Reste.
Je tente de paraitre plus mignon et fais doucement la moue. J'ai peur que s'il sort il ne revienne jamais. C'est idiot, je sais pourtant qu'il va revenir, il ne me poserait pas un lapin surtout si je suis blessé. Ça n'est rien de grave, c'est vrai mais tout de même. Chris se recule de moi, laissant glisse sa main le long de ma joue. Ce contact me fait avoir de longs picotements dans le bas vente. Il retire son haut, j'aperçois alors ses abdos finement définis. J'essaie de ne pas l'observer mais c'est plus dur que moi. Je dévie quelque peu le regard, tentant alors de faire disparaitre cette chaleur qui inonde mon corps petit à petit. Chris remet ses vêtements et enfile son jean. Il est sexy... Il passe alors par ma salle de bain et se lave le visage. Je l'observe.
- J'y vais, tu fermes derrière moi ?
- Prends mes clés, de toute manière je vois pas où je pourrais aller...
Ma cheville est trop douloureuse, je n'ai aucune envie de bouger de mon lit. Je vais peut-être essayer de me laver pendant le laps le temps où il ne sera pas là. Comme ça je serais plus beau et présentable car il reviendra. Chris attrape mes clés qui sont sur la table, il les lève en l'air, comme pour me montrer qu'il les a bel et bien pris et il se dirige vers la porte d'entrée. Je n'ai pas envie qu'il parte... Il prend son sac à dos au passage et se retourne vers moi avant de sortir. Il m'envoie un bref sourire charmeur :
- Je serais rapide.
Je fais oui de la tête et le regarde partir. Il ferme à clés derrière lui. Je suis enfermé chez moi. Dans le fond c'est étrange comme sensation. Je lui fais parfaitement confiance alors je lui ai laissé mes clés mais je ne l'aurais pas fait avec n'importe qui. Il serait capable de me laisser mourir dans mon propre studio. Ça serait réellement triste... Je chasse cette idée saugrenue de ma tête et soupire d'aise. Je m'affale dans mon lit et me surprend à sourire comme un idiot, adorant le moment qui se profile entre lui et moi.
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Finalement, j'ai rajouté un chapitre, ca n'était pas prévu mais bon ! Il m'est venu tout naturellement en tête alors j'ai décidé de l'insérer aha. Merci à tous de continuer à me lire, j'ai beaucoup moins de lecteur qu'au début mais j'espère que ca remontera quand cette histoire sera finie ! C'est vrai que je ne réponds pas toujours aux commentaires car je n'aime pas répondre depuis mon téléphone et que parfois sur PC ca bug, mais cela n'empêche que je lis tous vos commentaires ! Sachez que tout me fait plaisir, j'adore voir vos réactions. Vous êtes tous bienveillant et ca fait énormément.
J'ai réussi à poster ce petit chapitre avant noël car des repas de familles se sont annulés de mon côté alors j'ai eu du temps pour moi. Je vous souhaite alors à toutes et tous un bon réveillon. J'espère que vous aurez ce que vous avez demandé à noel et même si vous n'avez peu ou pas de cadeau ca n'est pas important ! Noel et en réalité une fête commerciale, ne l'oublions pas.
Je viens tout juste de découvrir cette chanson, je suis complètement amoureuse.
https://youtu.be/EUz-yrbCJ2Y
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