Un méandre de tourments
L'odeur des grains torréfiés qui se mélange à celle des grains de cacao moulus. La musique délicate et tendre qui retentit dans l'air. La lumière tirant sur l'orangé, ajoutant de manière subtile une touche de romantisme au lieu. Les meubles en bois lourd et foncé qui contrebalancent à la perfection la couleur du bois clair du parquet. Ce tableau digne des plus beaux chefs-d'œuvre possible maintient mon cœur au chaud, emmitouflé dans une sorte de spirale de réconfort. Quand je pose les yeux sur Chris ce sentiment est d'autant plus amplifié. Son sourire enjôleur et charmeur rencontre le mien légèrement plus timide. Nos jambes se frôlent par moment sous la table. Rien d'extravagant ou de coquin, non. Pourtant, par moment, la tension monte, nos regards s'entrecroisent et semblent se livrer une bataille acharnée, tandis qu'à d'autres moments, nos caresses se font quelque peu suggestives. De longs cercles bien appuyé sur la paume de ma main de sa part, quelques aller-retours rythmés le long de ses doigts en ce qui me concerne. Mais malgré tout, nous contenons ce désir qui nous ronge. Nous restons sage, profitant de la légèreté innocente que nous offre ce café.
- Je suis vraiment heureux que tu aies accepté qu'on se voit après les cours.
- J'ai vu que tu n'allais pas bien, je ne voulais pas te laisser dans cet état... Je n'aime pas te savoir mal.
Un délicat sourire déforme ses lèvres. Je me surprends alors à fixer ses dernières. Je meurs d'envie de l'embrasser. Lorsqu'il est arrivé, il a déposé un baiser brulant sur mon front du bout de ses lèvres. J'ai trouvé ça incroyablement adorable. A aucun moment je n'ai été frustré ou ai trouvé cela étrange mais plus les minutes passent, plus cette tentation devient grandissante.
- Si tu as besoin de me parler ou de quoi que ce soit, tu peux m'envoyer un message. Me demander à ce que je sorte, à ce qu'on se voit ou tu même venir chez moi à l'improviste. Je serais là.
L'étreinte sur ma main se renforce. Je l'aime tellement. C'est peut-être trop rapide pour parler d'amour mais j'ai le sincère sentiment d'avoir eu un coup de foudre. Bien qu'il soit le premier pour qui j'ai de réels sentiments je suis persuadé que ces derniers ne sont pas banals et qu'ils ne relèvent aucunement d'une amourette ou d'une histoire d'amour quelconque. Chaque histoire est spéciale il est vrai mais je pense que celle que je vis avec lui dépasse l'entendement. Elle est tout particulière, une sorte d'étincelle ne cesse de briller entre nous.
- Même en pleine nuit ?
- Si tu as besoin de pleurer, crier ou tout simplement avoir quelqu'un à tes côtés à trois heures du matin je serais là avec plaisir. Je ne veux pas te laisser avec des sentiments négatifs, je ne veux pas que ces derniers te rongent et déforment ce joli sourire.
Il vient alors pincer doucement ma joue alors qu'il prononce la fin de sa phrase. Je ne peux m'empêcher de sourire encore plus, me sentant quelque peu rougir par la même occasion. Une petite chaleur s'illumine en moi. Je déglutis doucement tandis que mon cœur s'accélère à cause de ce contact inattendu.
- Toi aussi, envoie moi un message à n'importe quelle heure du jour ou de la nuit et je serais là le plus rapidement possible.
Je suis tiraillé entre deux sentiments complètement opposés et par moment cela est tellement douloureux. D'un côté cette relation est pure, elle me fait du bien et m'apaise mais d'un autre le mensonge que je maintiens me fait mal. Il me poignarde en plein cœur à chaque attention de la part de Chris.
- Et même à la fac ?
Cette question me glace quelque peu. Je tente malgré tout de ne pas perdre mon sourire et de faire comme si de rien était. Je réponds d'une voix quelque peu tendue pour ne pas éveiller les soupçons :
- Bien sûr.
Alors que je sais pertinemment que je ne pourrais pas. A la fac je suis Adam, Mélodie n'existe pas. Elle n'est que fantasque et ne peut se matérialiser à n'importe quel moment. Elle a besoin de temps, de préparation. Mais bien que je sache pertinemment cela, je lui mens et prétends pouvoir être là pour lui à la fac.
- Tu devrais venir manger avec moi un jour à la fac. J'aimerais te voir plus souvent.
- J'aimerais beaucoup mais avec ma licence je suis vraiment occupée, j'ai très peu de temps libre et je ne mange pas au self.
- Tu manges chez toi ?
- Non, j'habite trop loin pour ça. Je prends simplement à manger de chez moi et je mange seule dans ma classe.
Il semble trouver cela plutôt intriguant puisque ses sourcils se froncent quelque peu. Je ne sais pas trop comment réagir ou sur quoi rebondir alors je laisse le silence s'installer pendant quelques secondes qui semblent s'éterniser.
- Dans ta salle de classe ? Tu as une salle rien que pour toi et ta promo ? Qu'est-ce que tu fais comme licence ? C'est vrai qu'on en a jamais parlé, pourtant c'est idiot car tu es dans ma fac est en première année étant donné qu'on s'est croisé à la soirée d'intégration. Comment ça se fait que j'en sache si peu sur ton domaine d'étude ?
Je déglutis péniblement. Mon cerveau tourne à vive allure, il cherche une excuse qui semblerait logique. Il se prépare à créer un nouveau mensonge. Et ce mensonge, il finit par le trouver :
- Je suis en licence de mode. J'ai une partie des cours qui est théorique mais comme c'est une licence professionnelle, la plus grande partie des cours est pratique. On a donc un atelier de couture à la fac et je pense que je dois être la seule réellement passionnée par le fait de créer toute sorte de choses avec mes mains car je suis la seule à y passer tout mon temps hors des cours.
J'espère que mon mensonge est crédible, Chris semble alors plutôt surpris mais son sourire me rassure. Je me rends alors compte que je vole petit à petit la vie d'Amanda. La sœur de mon meilleur ami qui est par la même occasion ma meilleure amie. Je me sens comme un traitre, un voleur et ce sentiment me dérange au plus profond de mon être. Je lui ai pris ses vêtements, son maquillage, son vernis, je lui ai également volé un sous vêtement pour prétendre avoir une poitrine et maintenant je me mets à lui voler sa propre existence. Du dégoût pour moi-même commence à naitre en mon fort intérieur.
- Et donc tu manges souvent seule là-bas ?
- Je dirais même tous les jours, je m'y sens à l'aise et comme ça, je peux rester concentré sur quoi je travaille.
- Et tu travailles sur quoi en ce moment ?
Je trouve que Chris pose beaucoup de questions aujourd'hui. Je ris maladroitement et lui fais alors remarquer :
- Ahaha, c'est un interrogatoire ? Je m'éclaircis la voix et réponds malgré tout : je travaille sur une robe pour le printemps.
Je repense alors à la robe aux teintes lavandes qu'Amanda est actuellement en train de créer. Je pince discrètement mes lèvres entre elles, je me sens coupable et mal à l'aise.
- Je serais vraiment ravie de la voir et de venir manger avec toi un de ses jours.
Il lâche ma main et croise les siennes, me regardant de manière intense comme s'il essayait de me faire craquer. Craquer par rapport à quoi, je ne sais exactement mais en revanche, une pointe d'angoisse commence à me faire me sentir mal.
- Je n'ai pas le droit, cette salle est réservée aux étudiants de la licence, on a tous une carte spéciale pour y accéder. Il y a du matériel qui coute cher à l'intérieur, les étudiants extérieurs à la licence de sont pas autorisés à entrer.
- C'est rien, je peux entrer avec toi, personne ne le saura. J'aimerais sincèrement passer plus de temps avec toi. C'est vrai qu'au lycée nous avons l'air d'inconnus et ça me fait étrange, j'aimerais pouvoir passer plus de temps avec ma douce et tendre.
- Je pourrais avoir des problèmes.
- Tu as dit que tu étais toute seule et que jamais personne ne venait.
Son petit regard en coin semble me défier. Je commence alors à me sentir encore plus mal. Mes mains deviennent moites, je les essuie sur mes cuisses. Mon jean slim noire absorbe ma transpiration. J'ai chaud, j'espère que cela ne se remarque pas trop. Je garde les bras le long du corps et remets lourdement mes cheveux en place, un petit sourire crispé présent sur le visage, je réponds alors à contre cœur :
- C'est vrai, tu as raison. Je peux bien faire une entorse au règlement pour passer plus de temps avec toi.
- Et si jamais quelqu'un entre tu peux dire que je suis ton mannequin et que tu as besoin de mes mensurations pour ton prochain projet.
- Tu as tout prévu en fait.
Il semble fière de lui. Moi en revanche, je ne suis pas fier de moi. J'ai accepté qu'il vienne et en plus de ça j'ai menti sur mes compétences. S'il met réellement un pied dans cet atelier comment je vais faire ? Je ne connais rien à la couture ! Et s'il me demande de coudre quelque chose ? Ma respiration devient plus lourde et pesante.
- Au fait, je peux voir ta carte de l'atelier ? Je suis curieux, je ne savais même pas que certains élèves avaient des cartes particulières.
- Je suppose que les étudiants en musicologie doivent également avec des cartes spécifiques pour accéder aux instruments de musique.
- Tu penses que vous avez la même carte ?
- Je ne sais pas. C'est possible, ma carte est banale. Elle est complètement noire.
- Fais voir, je demanderai à un ami qui est en licence de musique s'ils ont la même.
Mon mensonge m'entraine de plus en plus dans un gouffre interminable. J'ai l'impression que je suis en train de me noyer. J'essuie doucement mon front. Je ne sais plus comment rebondir pour arranger la situation. J'ai le sentiment de m'être piégé tout seul. Je tente du mieux que je peux de garder mon sourire mais ce dernier résonne faussement dans l'air. Je fais alors mine de chercher dans mon sac pour sortir cette carte. Sauf que cette fameuse carte n'existe pas... Alors que mon estomac se tord d'angoisse je fais semblant d'être étonnée :
- Oh, elle n'est pas dans mon porte-feuille
- Tu es sûr ? Elle est peut-être tombée au fond de ton sac.
- Probablement...
Ma phrase reste lourdement en suspend. Je pose mon porte-feuille sur la table et m'affaire alors à chercher vaguement dans le fond de mon sac. Je sais pertinemment que je n'y trouverai rien, à part si par le plus grand des miracles il s'avère que j'ai une carte noire unie qui s'y serait perdue. Ce dont je doute fortement pour être parfaitement honnête. Je fais mine de râler quelque peu, histoire de rajouter un peu de concret. Peut-être que si je peste contre moi-même que je suis idiote d'avoir oublié ma carte cette histoire saugrenue paraitra plus réaliste ?
- Attends, je vais t'aider, tu as peut-être mal regardé.
Il attrape alors mon porte-feuille, je le vois du coup des yeux. Ces derniers s'écarquillent brusquement et juste avant qu'il n'ouvre mon porte-feuille je bondis sur lui pour le récupérer et le garder fermement contre mon torse. Je ris maladroitement et rapidement, une excuse sans queue ni tête me traverse l'esprit. J'essaie de rattraper la situation. Le regard curieux et presque choqué de Chris me perturbe. Il semble sans voix et ne parvient pas à comprendre ma réaction dépassée et le petit cri qui s'est échappé de ma bouche alors que j'attrapais le porte-feuille. On dirait que je protégeais quelque chose d'important. Et en réalité c'est le cas.... sauf que ca, lui, il ne le sait pas.
- J'ai une tête horrible sur mes photos d'identité, je veux pas que tu vois ca. Ca briserait le peu de charme que j'ai.
Mon petit rire s'accentue quelque plus. Cette chose à l'intérieur que je cherche à protéger pourrait bien tout détruire.... Ma véritable identité. A l'intérieur se trouve ma carte étudiante ainsi que ma carte d'identité et sur ces dernières mon vrai prénom est indiqué. Comment est-ce que j'aurais plus expliqué que je ne possède pas les cartes de Mélodie mais que j'ai celles de mon ''cousin'' : Adam ?
- Mais non je suis sûre que tu es magnifique. Et puis tu sais, j'ai vraiment une tête atroce sur la mienne. J'étais un ado aucunement épargné par les tourments de la puberté.
Il tend alors sa main dans ma direction. Je m'empresse de ranger mon porte-feuille dans mon sac, de fermer ce dernier et de le poser sur mes genoux pour qu'il soit hors d'atteinte. Je déglutis péniblement et évite désormais le regard perturbé de Chris. Je ne parviens plus à l'écouter ou à me concentrer sur quoi que ce soit. La seule chose qui accapare mon attention désormais est mon cœur. Les battements de ce dernier sont beaucoup trop forts et désagréables. Je suis incapable de ne pas mes focaliser sur ces derniers. Ma gorge est sèche et nouée. Je fixe maintenant impassiblement le comptoir sur lequel je peux apercevoir de nombreuses tasses de cafés fumant.
- Tu es proche de ton cousin, non ?
Pourquoi il me parle de lui tout d'un coup? Je fronce quelque peu les sourcils et acquiesce d'un bref hochement de tête. J'ai l'impression que si je parle je vais flancher, ma voix est sur le point de vriller. Ce mal être que je ressens depuis tout à l'heure est clairement remonté jusqu'à ma gorge et il tient cette dernière en otage. Malgré tout, je décide de parler, luttant de toute mes forces pour paraitre naturelle :
- Pourquoi ? Il est lourd ou a fait quelque chose qui t'a déplu ?
- Non du tout, au contraire. De ce que j'ai vu de lui aujourd'hui, il est une très bonne personne. Il y a juste quelque chose qui me rend curieux.
- Oui ?
Mon oui est incertain. Ma voix tente du mieux qu'elle peut de rester stable mais rapidement des vibrations désagréables se font entendre. Je m'éclaircis la voix et bien que je fasse semblant de regarder à nouveau dans les yeux Chris, je fixe son nez. Je prends mon temps pour observer ses joues rougies et la pointe de son nez aux teintes rosées qui me fait toujours craquer. Penser à ce petit détail si insignifiant et pourtant si important pour moi m'apaise.
- Je me demandais pourquoi vous ne mangez pas ensemble. De ce que je vois tu n'as pas beaucoup d'amis, on est plutôt pareil sur le sujet, tu n'apprécies pas trop être entouré et avoir de nombreuses amitiés. Je pensais que tu mangeais seule dans ton coin pour cette raison mais tu as ton cousin.
- On a pas le même cercle d'amis aha. Je ne veux pas le déranger et être la cousine chiante qui le colle, tu comprends.
- Il hoche positivement la tête mais il continue : sauf que maintenant je fais parti entre autre parti de son cercle, ça nous donnerait une occasion pour être ensemble.
Mon mutisme suite à ce qu'il vient de dire semble le perturber. Sa petite mine se décompose quelque peu, ce qui me brise une partie du cœur. Je viens taquiner ses doigts des miens et me risque à demander :
- Ça ne va pas ?
- J'ai l'impression que tu cherches à m'éviter à la fac pour être honnête. Tu as honte de moi ?
Cette question me cloue sur place. Je me sens estomaqué. Mes émotions sont complètement perturbées. Comment est-ce qu'il peut oser croire cela ? Je sais que mes mensonges me plongent dans des horizons inatteignables et qui rendent mon monde imaginaires mais en revanche mon amour ou du moins ce sentiment puissant que je ressens à son égard ne cesse de s'amplifie à chaque seconde.
- Pas du tout ! M'offusquais-je. Loin de là, tu es parfait.
Je ne parviens pas à dire plus. J'aimerais lui dire de vive voix toutes les choses que je pense mais je n'en suis pas capable. Les sons sont bloqués. Ma gêne semble prendre le dessus et m'empêcher de dire toutes ces choses qu'il aimerait entendre. Je sais qu'en réalité il a besoin de beaucoup d'attention et d'être rassuré en permanence. Tout comme moi il n'a pas confiance en lui, il a ce besoin de se sentir aimé et valorisé.
- Alors qu'est-ce qui cloche ? J'ai l'impression que tu ne me dis pas tout...
A ce moment précis mon monde semble se briser autour de moi. Je sens la panique monter. Cette boule d'anxiété qui était tassé au fond de mon être s'est réveillé. Désormais elle titille mon estomac et ma gorge. Elle me fait me sentir mal, comme si je manquais d'air et que j'étais sur le point d'étouffer. Je regarde autour de moi discrètement, masquant du mieux que je peux ma panique.
- Non c'est pas ça...
L'ambiance devient quelque peu étrange. Il quémande mon regard, je le vois il tente de capturer mes yeux qui eux fuient la situation. Je veux m'échapper, partir. J'ai l'impression que je craquer, que je ne peux plus supporter l'horreur que je lui fais subir. Je ressens au fond de moi que je touche le fond, mon cœur est tiraillé à un point qu'une puissante nausée me dérange. Je trouve alors une échappatoire. La plus lâche qu'il soit mais je ne sais pas comment me sortir de cette position pénible.
- Excuse moi je me sens pas bien, j'ai l'impression que le café passe pas...
Je me lève alors brusquement, trainant mon sac à bout de bras et je me dirige précipitamment dans les toilettes. J'entre sans faire attention et en ayant même complètement oublié que je suis Mélodie et non Adam, alors je me retrouve dans les toilettes réservées au mauvais genre. Je croise un jeune homme qui me regarde étrangement et ne semble pas comprendre. Il vérifie sur la porte ouverte le logo indiqué et se trouve alors être d'autant plus perturbé quand il comprend que je ne suis pas dans les bons toilettes. Mais je n'y prête pas attention, c'est trop tard. Je m'enferme rapidement dans une cabine. Je m'adosse contre la porte et inspire profondément. Je respire rapidement. Je me fais de l'air et tente de me détendre mais c'est peine perdue, je n'arrête pas de me repasser la scène en boucle. La mine déçue et la voix attristée de Chris me sont si mal. Je suis coincé dans un mutisme destructeur que j'ai moi-même provoqué, je m'en veux tellement.... Je suis aux bords des larmes.
Je laisse les minutes défiler. Pendant ce temps je pleure quelque peu et reprends lentement mes esprits. Mon souffle s'apaise et mon cœur ne bat plus le tocsin. Quelqu'un entre dans les toilettes, mon corps tout entier se contracte et se brusque. Les secondes s'éternisent puis on toque à ma porte :
- Mélodie ? Tu vas bien ? Je t'ai vu entrer dans les toilettes des hommes, je veux pas t'épier ou paraître lourd. Si ma présence te gêne je m'en vais immédiatement ! Je voulais juste m'assurer que tu vas bien...
Je laisse un long moment de suspend, cherchant quoi dire. Je ne vois pas quoi à part prendre définitivement la fuite pour aujourd'hui. Si je sors je ne saurais pas comment rebondir, je ne saurais pas quoi faire.
- Je suis malade... Je pense que je rentrer chez moi maintenant, je suis désolé...
J'ouvre la porte, il semble surpris de me voir, probablement transpirante et les cheveux en bataille. Nous restons l'un en face de l'autre, à nous fixer. Ce moment est gênant, je dévie le regard et m'excuse à nouveau en partant telle une furie. Il m'agrippe par le poignet de manière très tendre et délicate :
- Tu veux que je te raccompagne ? Ça n'a pas l'air d'aller fort, je n'ai pas envie de te laisser rentrer seule, ça m'inquiète.
- Je feins de blaguais gentiment : Non, j'ai pas envie que tu me vois vomir en pleine rue aha...
- Je m'en fiche de ça, je te tiendrais même les cheveux si tu veux.
Un petit rire gêné franchit la barrière de ses lèvres. Malgré le fait qu'il me taquine je perçois également qu'il est en réalité sérieux. Je peux voir toute sa bonté et le grand cœur amoureux qu'il a, ses paroles étaient sincères.
- Merci mais je suis pas très loin, je vais rentrer seule. Désolé, à plus tard.
Avant que je lui tourne le dos et m'en aille il glisse sa main fraîche contre ma joue et me vole une douce caresse.
- Fais attention et envoie moi un message quand tu es chez toi. Rentre bien princesse, si tu as besoin de quoique ce soit, appelle moi.
Je quitte les toilettes avec un sourire sur les lèvres malgré la douleur qui me ronge de l'intérieur. Cette double identité est en train de me détruire émotionnellement...
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