Soirée d'intégration


Le rire de mon meilleur ami Niel résonne dans mes oreilles ne faisant qu'accentuer cette agacement qui croit en moi. Je suis devant le miroir et me fixe ne me sentant pas convaincu et pas spécialement à l'aise non plus.

- T'es vraiment belle !
- Arrête, me genre pas au féminin.
Râlais-je dans ma barbe.

La robe que je porte couvre assez peu mon corps, elle m'arrive au dessus des genoux, cette sensation est assez particulière. A la fois elle est agréable car je ne me sens pas à l'étroit mais d'un autre côté c'est comme si j'étais nu. Le fait d'avoir aussi peu de tissus en contact avec ma peau n'est pas habituel.

- Je me vois mal t'appeler Adam toute la soirée avec ton look.

Moi-même j'ai du mal à croire qu'il s'agit bel et bien de moi qui se reflète dans le miroir. La robe blanche au tissus souple contraste parfaitement avec le gilet vieux rose que nous avons emprunté à la grande sœur de Niel.

- Ta sœur a vraiment un don pour la couture. C'est super bien réalisé, elle pourrait vendre ce qu'elle fait.
- Elle aimerait bien créer sa propre boutique quand elle aura fini sa licence.
- Elle est en dernière année c'est ça ?
- Exactement.

Et nous, nous sommes en première année de licence de mathématiques. Ce soir est plutôt important dans notre vie estudiantine. La soirée d'intégration a lieu, je me faisais une joie d'y participer. Je n'ai jamais été quelqu'un de très populaire ou qui a beaucoup d'amis. J'ai même toujours été considéré comme une tête d'ampoule qui ne fait que travailler, ce qui est relativement faux par ailleurs. Je suppose que le fait que je sois asiatique n'a pas aidé non plus, mon éducation m'a toujours appris à travailler et à être rigoureux bien que je ne sois pas pour autant prude ou focalisé uniquement sur l'école. Mais mes origines m'ont toujours portées préjudices car les clichés prennent le dessus, je suis forcément un génie des mathématique qui ne vit que pour les nombres et les équations et qui ne sait rien faire d'autre de sa vie et du coup, j'ai toujours été éloigné du côté social au lycée. Heureusement, j'ai Niel à mes côtés, c'est mon seul et unique ami. Il est arrivé en cours d'année en seconde et est donc toujours resté relativement seul, il n'a jamais trop réussi à s'intégrer, je ne sais pas trop comment on en est venu à trainer ensemble. Peut-être machinalement, en voyant que l'on était toujours seul tous les deux ?

- Si je ne te connaissais pas je penserais sincèrement que tu es une fille.
- Merci ?
Ma voix troublée retentit dans sa chambre. 

Il n'a pas tort. J'ai un visage très androgyne, probablement du à mes origines également et il est vrai que mon visage fait très féminin avec ce léger rouge à lèvres.

- Tu regrettes pas trop d'avoir perdu ton pari ?

Son sourire carnassier, presque sadique me donnerait presque envie de l'étouffer sous son oreiller. Je lève les yeux au ciel et ne trouve rien à faire d'autre que râler à voix basse. Bien sûr, je regrette ! J'attendais impatiemment cette soirée pour pouvoir me faire des amis, essayer de m'intégrer et partir sur de bonnes bases dès les débuts et ne pas être rejeté à nouveau pendant toute une étape de ma scolarité. Surtout que là, tout le monde est dans le même bateau. Je ne serai pas le seul doué en mathématiques, tout le monde dans ma classe le sera et je n'aurais pas à me sentir exclu. J'avais hâte et maintenant, tout tombe à l'eau, je vais passer pour une personne bizarre et personne ne voudra s'approcher de moi.

- Je t'avais dit que tu aurais la meilleure mention, tu aurais du m'écouter. Tu as trop peu confiance en toi.

Je n'aurais jamais du parier que je n'aurais pas de mention pour le bac mais j'avais pourtant tellement l'impression d'avoir raté les épreuves que je n'ai pas pu m'en empêcher. Et voilà dans quel pétrin je me retrouve maintenant...

- Ça va, pas la peine d'en rajouter une couche.
Soufflais-je. J'ai vraiment l'air idiot ! Personne voudra me parler, je vais passer pour un pervers ou je ne sais quoi de glauque.
- Mais non, on te reconnait même pas ! Et suis je suis sérieux, tu as vraiment l'air d'une fille.

Je me détaille une nouvelle fois. Je n'ai pas de perruque, j'ai simplement les cheveux courts, bruns. Je dirais qu'ils seraient considérés comme courts comme une femme mais longs pour un homme, ce qui n'a aucun sens vous me direz. Mes yeux en amande sont légèrement maquillés d'un trait fin de liner, que je n'ai aucunement réalisé. Je n'ai aucun mérite à ce maquillage qui me met en valeur. La sœur de Niel a tout fait, elle est d'ailleurs présente, dans le fond de la chambre, elle fait quelques commentaires par moment et elle admire son œuvre, moi, un sourire satisfait en coin.

- Mais j'avoue qu'il manque quelque chose... 

Le regard espiègle de Niel ne me rassure aucunement. Je me retourne vers lui, sur la réserve, scrutant son visage dont les tâches de rousseurs ressortent parfaitement avec la lumière de la pièce. Ses cheveux raides cachent jalousement ses sourcils et viennent même taquiner ses yeux, il remet alors en place quelques mèches de cheveux puis il bondit sur moi, plaquant ses mains sur mon torse faisant mine de palper ma poitrine inexistante.

- Mais ça va pas ! Je vais pas non plus mettre des chaussettes dans un soutient gorge à ta sœur !
- Pourquoi pas ?

Il se retourne vers sa sœur Amanda qui parait plutôt dubitative. 

- Tu es très bien comme ça.

Je la gratifie d'un sourire. Elle lève un de ses pouces en l'air semblant contente du look que j'arbore. Bizarrement, je ne me sens pas aussi euphorique qu'eux deux. Niel semble bouder et continue à faire sembler de palper mes seins, faisant mine d'être triste quant au fait qu'il n'y en ai pas.

- On peut même pas tâter...
- Je suis pas un objet bouffon. Et puis plein de femmes ont presque pas de poitrine.

Je le repousse en arrière, ce qui le fait rire doucement. Je sais parfaitement qu'il rigole et heureusement j'ai envie de dire. Malgré tout, pour me venger de cette mauvaise blague et de ce parie vraiment fourbe je lance :

- Ça se voit que t'as jamais pécho si des seins te mettent dans cet état. Puceau.

Il fait sembler d'être touché en plein cœur tandis que derrière sa sœur éclate de rire. Amanda a toujours été adorable et présente entre Niel et moi et ça ne m'a jamais dérangé, bien au contraire. Elle est douce, gentille et bienveillante, en plus de ça elle est très drôle et quand on est tous les trois on s'amuse vraiment bien. Elle n'a que deux ans de plus que Niel et moi ce qui fait qu'on a les mêmes sujets de discussion et les mêmes terrains de jeu.

- Tu l'es aussi je te le rappelle.

On continue à se chamailler tandis que Amanda vient désormais me mettre du mascara pour ''compléter le tout''. Elle me râle dessus et me fiche des tapes dans les côtes quand je tourne la tête pour continue à m'embrouiller de façon factice avec son frère. On aime bien s'embêter comme ça, on sait qu'aucun de nous ne peut dire des choses qui chercheront à faire volontairement du mal à l'autre. C'est toujours bon enfant et cette amitié est absolument parfaite.


***************


On vient d'arriver à la soirée d'intégration, il y a de la musique, de l'alcool, à manger. Je me sens légèrement oppressé et observé, c'est très probablement dans ma tête mais je ne peux m'empêcher de penser que tout le monde a les yeux rivés sur moi, qu'il se rend compte que quelque chose ne va pas. Que les gens comprennent la supercherie.

- Je veux vraiment plus y aller.
- Te dégonfle pas !

Je soupire longuement. A la fois pour montrer que cette soirée me pèse déjà et également pour tenter de me débarrasser de cette boule de sentiments confus qui me perturbe. Le stress et la gêne me dominent. J'ai l'impression de ne pas être légitime, de ne pas avoir le droit de parler à qui que ce soit dans cette pièce. Comme si chaque son et mot qui se permettrait de sortir de ma bouche serait un mensonge. Alors que je balaie la pièce du regard, admirant les groupes de personnes dansant, les autres discutant, riant même et ceux qui prennent un verre en prenant soin de ne rien renverser de leur précieux liquide, je me rends compte que mon regard se braque sur quelqu'un. Que je le fixe depuis déjà de très longues secondes.

- Je veux vraiment rentrer ! intimais-je à Niel qui me tient par le bras pour ne pas que je me défile.
- Tu as perdu, maintenant, tu assumes !
- Mais c'est pas juste !

Je me rapproche de lui pour qu'on puisse s'entendre à cause de la musique qui résonne de plus en plus fort. Je donne un coup de coude à Niel pour attirer son attention, il me regarde alors, prétendant ne pas comprendre. Je lui fais alors les gros yeux et désigne discrètement derrière moi où je sais qu'il se trouve.

- Je veux pas qu'il me voit comme ça et me trouve bizarre !!
- Mais tu es encore plus bonne qu'en mec !
- Wow super cool et du coup quoi ? Je vais lui dire que mon hobby c'est de jouer à la princesse mais que je suis parfaitement normal et parfaitement sain d'esprit ?
- Lui dis rien du tout surtout, tu vas paraitre super creepy et le faire fuir.

Sa grimace me fait alors comprendre que je suis condamné à le regarder de loin, me cachant et espérant qu'il ne me remarque pas. Lors de la rentrée j'ai remarqué ce garçon, je dois avouer que ça n'est pas compliqué, il a du attirer plus d'un regard par sa prestance. Il renvoie une image tellement puissante, assurée et froide à la fois qu'il est intriguant et hypnotisant. Cela fait fait déjà une semaine qu'on a commencé les cours, je suis dans la même classe que lui pour la plupart de mes cours et je ne cesse de le détailler. Il a un style bien à lui et j'adore ça. Il est très porté sur la mode, ses tenues sont toujours très bien soignées, à la fois sobre et classe et à la fois avec une petite touche d'excentricité qui le rend charmant et attirant au possible. Alors que ce fameux garçon dont j'ignore le nom se tourne vers moi, je baisse immédiatement la tête et perds tout mon sang-froid.

- Non c'est bon, je rentre ! Ça suffit, c'est plus drôle.

Je tourne alors les talons mais Niel me retient, son air de chien battu me fait me sentir coupable et ma frustration redescend alors rapidement.

- Tu es mon Sam...
- Merde, j'avais oublié...

Donc je suis bel et bien condamné à rester à cette soirée que je n'apprécie déjà pas. Je me pince l'arrête du nez, tentant de réfléchir un court instant mais la réponse est toute claire, je ne peux rien faire à part rester. Il compte sur moi pour le ramener en un seul morceau.

- Ok, je reste.

Niel me sourit, me tape dans l'épaule et me dit qu'il va chercher à boire. Je m'assieds sur une chaise à une table vide. Je ne m'attendais pas à ce que cette soirée soit aussi festive. Le rythme de la musique pulse presque dans mes veines. Bien que je sois quelque peu mal à l'aise à cause de cette tenue que je n'ai pas l'habitude de porter, je me surprends à vouloir m'amuser, m'intégrer, parler à des personnes. Mais je ne me sens pas légitime. Je regarde d'un œil envieux tout ceux qui semblent y parvenir sans grand encombre.

Niel ne tarde pas à revenir, une boissons alcoolisée pour lui et une sorte de cocktail fruité pour moi.

- Il fallait vraiment que mon crush se pointe ici...
- Tout le monde est ici.
Reprend-t-il.
- Gé-nial.

Tandis que Niel sirote sa boisson, d'autres garçons viennent s'asseoir à notre table. Au début ils ne parlent qu'entre eux mais finalement ils finissent par engager la conversation avec nous. Ma gêne disparait très rapidement et dans les minutes qui suivent j'oublie même complètement comment je suis habillée, je profite simplement du moment présent, rigolant bien avec eux et cherchant à savoir quelles études ils font. Niel semble bien plus enthousiasme que moi, il a toujours été plus doué avec les mots et le côté social, il est plus avenant, plus en confiance avec les gens qu'il ne connait pas. Il enchaine les blagues et les sujets de conversations facilement, sans aucun obstacle, sans moment de gêne ou bien de vide. Chaque seconde est parfaitement comblée.

Malgré le fait que tout se passe bien et que ce groupe de nouveaux étudiants en biologie soit très sympa je ne peux m'empêcher de décrocher quelques regards à la fois curieux et admiratifs en direction de ce charmant jeune homme qui a attiré mon regard. Je prends cette fois-ci mon temps pour noter chaque petit détail de sa tenue. Il a un jean retenu par une ceinture marron ainsi qu'un pull col roulé noir. Son jean est habillé d'un ourlet et laisse découvrir de superbes Dr martens bordeaux. Je laisse mes orbes rouler sur son être, appréciant les faisceaux de lumière qui viennent se perdre furtivement sur lui offrant alors un magnifique spectacle. Les couleurs se mélangent et donnent une nouvelle dimension à ce tableau qui s'offre à moi. Le rouge et le bleu qui se succèdent permettent à ses vêtements et ses cheveux d'arborer de nouvelles teintes d'autant plus intrigantes. Son regard finit par croiser le mien. Mon cœur s'emballe alors, je baisse ensuite les yeux et plonge le nez dans ma boisson, m'empressant de boire pour fuir ses yeux accusateurs.

- Ça va ? Me demande alors Niel alors que les deux étudiants de biologie se lèvent pour aller danser.
- J'ai croisé son regard.
- Au milieu de toute cette foule ?
- Tais toi, je dis pas ça parce que je fais une fixette sur lui, je te dis qu'il m'a vu le reluquer.

Ma voix braillarde et gênée est transportée dans la pièce, se faisant bien rapidement rattraper et étouffer par la musique au rythme saccadé. Je me prends la tête dans les mains.

- J'avais espéré pouvoir lui parler pendant cette soirée.
- Avec comment il te parle en cours ?
- En tant que tel il ne me parle pas. Je dirais plutôt qu'il se contente de m'ignorer et me juger.

Le sourcil de Niel qui s'arque me fait comprendre où il veut en venir.

- Et c'est vraiment mieux ?

Je hausse les épaules. Je ne sais pas quoi lui répondre. Au lieu de ça, je me surprends à rêver en regardant à nouveau en direction de celui qui captive tant mon regard. Il a une légère aura hautaine qui se dégage de lui, je n'arrive pas à savoir si c'est parce qu'il l'est vraiment ou tout simplement parce que son charisme est si puissant. A chaque fois que je tente de lui parler ou d'avoir une quelconque interaction avec lui, c'était gênant. Je ne savais pas comment réagir, j'étais simplement plongé dans mes réflexions, remarquant à quel points ses joues et le bout de son nez prennent une teinte pourpre sans aucune raison. J'ai trouvé ce petit détail chez lui encore plus craquant et depuis je ne fais que chercher comment pouvoir l'aborder sans paraitre bizarre ou bien encore dérangé. Cette soirée ne sera définitivement pas la bonne.

- Il te regarde.
- Pardon ?
- Ton valeureux bonhomme froid comme la glace.
- Arrête de dire des conneries.

Je lève les yeux au ciel et malgré tout, pris d'une puissante curiosité je ne peux me retenir et relève la tête dans sa direction, nos regards se croisent encore mais cette fois-ci je soutiens ce dernier. Il sourit, ce qui me fige sur place. Il parle avec quelqu'un. Il lui répond mais ses yeux sont braqués dans ma direction. Il a du comprendre que je fais semblant d'être une fille mais que je ne le suis aucunement. Je me cache alors dans mes bras. Je vais me retrouver sur les réseaux sociaux et être catégorisé comme une personne à ne pas fréquenter...

- J'y crois pas...
- Tais toi. Je sais que je me ridiculise.
- Non, pas ça.

Mais avant qu'il puisse finir sa phrase une voix le coupe laissant ses mots en suspend. Une voix suave et intense se mélange à celle de mon meilleur ami. Je fronce alors les sourcils, relevant la tête et à cet instant précis je suis ébahi, ne sachant pas comment réagir.

- Je peux m'asseoir ? Répète-t-il en s'approchant de moi, pensant probablement que je ne n'ai pas entendu à cause de la musique. Je me sens pétrifié. Je tente un sourire pour acquiescer et alors il s'assied à côté de moi. Un creux me noue l'estomac, son charme et sa prestance me perturbent. A la fois je me sens extatique mais d'un autre côté je me sens prêt à partir en courant. Niel sourit grandement, ce qui m'embarrasse encore plus.

- J'espère que je vous dérange pas !
- Pas du tout !
S'empresse alors de répondre Niel, sous entendant donc très clairement que nous ne sommes pas ensemble. Je croise les jambes sous la table, voulant paraitre plus féminin ou bien encore, plus présentable et ne pas cramer ma couverture. S'il découvre qui je suis réellement ça va mal se passer et je n'aurais plus jamais ma chance avec lui.

- J'ai remarqué que tu me regardais avec insistance je me suis dit pourquoi pas venir te parler ! J'espère que je me suis pas fait des films sinon ça serait vraiment gênant.

Un petit sourire me fait fondre, ce dernier cumulé avec les petites rougeurs sur son nez et ses joues me rendent encore plus fébrile. Je ne sais cependant pas quoi lui répondre. Oui, je l'ai fixé, je n'ai fait que ça en réalité. J'ai passé la soirée à détailler chaque parcelle de son être. Ne sachant pas quoi répondre je tente timidement :

- J'aime beaucoup comment tu es habillé !

Niel pouffe de rire en silence, il me laisse me débrouiller je le vois, il ne veut pas me donner un coup de pouce et à ce moment précis je le hais de me laisser dans cette situation embarrassante. Heureusement, ma voix n'est pas très grave... Je n'ai jamais réellement mué j'ai l'impression, j'ai toujours eu une voix plutôt douce et bien que ça m'a longtemps complexé à cet instant précis j'en suis vraiment reconnaissant.

- Vous vous appelez comment ?
- Moi c'est Niel, je suis en licence de maths, je crois que toi aussi, il me semble qu'on est dans la même classe d'ailleurs.
- C'est fort probable oui ! Je dois avouer que j'ai pas fait attention aux personnes de la promo pour l'instant, on est trop nombreux.

Son sourire est toujours présent. Son regard enjoué croise alors à nouveau le mien, je me rends alors compte qu'il s'attend à ce que je me présente à mon tour. Je bégaie légèrement, perdant mes mots, n'ayant aucune idée de ce que je devrais lui répondre. Mes mains deviennent alors moites tandis que mon cœur bat le tocsin. Je lance un regard urgent à mon meilleur ami mais ce dernier attend, se délectant simplement de cette gêne qui me dévore.

- Moi c'est Mélodie ! 

A ce moment je sais que j'ai fait une erreur. Le regard incrédule de Niel me juge, je le sens, il me dévisage. C'est alors à ce moment que je me rends compte que les garçons qui sont venus nous parler avant ne nous ont même pas demandé nos noms. Je me retiens de me taper la tête sur la table, à la place, je me mords simplement l'intérieur de la joue, me trouvant idiot d'avoir inventé ce prénom et cette identité.

- Moi c'est Chris ! Je dois avouer que tu es très charmante. Je suis vraiment rassuré de ne pas m'être imaginé que tu me regardais aha.

Et alors la soirée se poursuit avec Chris à notre table qui me parle surtout à moi. Niel finit alors par sembler fatigué de cette situation sans queue ni tête et alors il se faufile et part faire connaissance avec d'autres groupes de personnes. Ce qui nous laisse alors le temps de faire plus ample connaissance avec Chris. Je lui trouvais une attitude hautaine mais en réalité il est très délicat, attentionné et amusant. Cette image de glace qu'il renvoie ne reflète finalement pas réellement sa personnalité. Il finit même par me mettre à l'aise. Nous rions par moment, nous amusons même plutôt bien. Ses mots dansent dans mon cœur, je me sens léger et en parfaite harmonie avec la situation. Les lumières sont plus douces et accompagnées d'une chanson qui glisse sur moi tel un voile de clarté.

Chris me détaille avec des yeux pétillant ce qui est vraiment surprenant. Je pense que je le regarde également de la même manière. On a seulement parlé de notre parcours scolaire, de ce qu'on attend de l'avenir même si pour ma part je suis resté très vague, ne voulant pas tout ruiner et qu'il comprenne que la douce Mélodie n'est en réalité que : Adam le coincé.

- Tu veux danser un peu ?

Sa question me laisse pantois un bref instant puis, sans réfléchir, comme si ces longues minutes avec lui avaient fait fondre mon cerveau, j'acquiesce. Il semble apprécier ma réponse positive et alors qu'il se lève il me tend la main tel un gentleman ce qui fait doucement se liquéfier mon petit cœur. Je lui tends alors ma main, ce contact entre nos peaux me fait tressaillir, il est brulant alors que moi je suis gelé.

- Tu as froid ?
- Non, non, je pense que c'est peut-être la gêne et le stress aha.
- La gêne et le stress ?
Reprend-t-il.

Alors que nous nous glissons au milieu de la piste profitant de la douce musique et qu'il glisse ses mains sur mes hanches, son regard se fait plus intense.

- Disons que tu es très charmant.

Il semble surpris par ma confession et il me rassure me disant que je le suis bien plus que je n'ai pas à rougir de mon doux visage. Ses paroles me transcendent, il n'est pas trop mielleux, ni trop intrusif ou romantique. Non, bien au contraire, c'est un parfait mélange de romance et de flirt avec de l'humour et des remarques très taquines. Ce parfait mélange me fait d'autant plus  craquer pour sa personne. Nous continuons à parler tranquillement, nous rapprochant comme lorsque la musique était très forte et que nous voulions nous entendre. Sauf que dans l'absolu, nous savons tous les deux que c'est plutôt un prétexte pour être plus proche, plus dans une sorte d'intimité, une bulle de mots et de gestes qui ne regardent que nous. Rien de déplacé, aucune phrase ou mot de trop, aucun geste portant à confusion. Nous nous complaisons dans la plus parfaite des innocence et des flirts à la fois enfantin et à la fois emplit d'une chose si particulière.

Ses mains sont délicatement posées sur mes hanches et les miennes sont nouées dans sa nuque. Je tente de ne pas trop fixer ses lèvres car l'envie de les embrasser me ferait perdre la raison alors à la place je me perds dans ses orbes marrons et ses joues rosées. Ses cheveux retombent dans une délicate farandole à chacun de nos mouvements ce qui le pousse à passer une mains dans ces derniers pour les remettre en place, ce qui le fait un peu rire, comme légèrement gêné.

La musique s'achève alors dans la plus parfaitement des harmonie et la fin de la soirée est annoncée. Je regarde alors l'heure, ayant l'impression d'avoir perdu la notion du temps et en effet, nous ne sommes pas restés de longues minutes à parler avec Chris mais plutôt de longues heures...

- Ça te dit qu'on échange nos numéros de téléphone ?

Je n'hésite pas une seule seconde et alors que je suis encore en transe par cette danse des plus légère et intime je me presse pour lui donner mon numéro de téléphone. Le cœur léger bien que légèrement torsadé quant au fait que l'heure est venue pour nous de nous séparer, je savoure ces dernières secondes, laissant sa main glisser le long de la mienne.


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Et nous voilà reparti dans une nouvelle aventure ~ J'espère très sincèrement que ce premier chapitre vous aura donné envie de lire la suite :3 Pour ma part j'ai beaucoup d'idées pour cette histoire et j'espère avoir votre soutient ~
N'hésitez surtout pas à me faire part de vos avis et ressentis ! C'est toujours compliqué de lancer une nouvelle histoire, ça fait toujours un peu peur et je dois avouer je stresse un peu quant au fait que cette histoire puisse ne pas plaire ou être à la hauteur.

J'ai hâte d'entendre vos retours ! Si ce chapitre vous a plu pensez à voter s'il vous plait, c'est très important pour m'aider à lancer cette nouvelle aventure <3

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