Remords amers
Depuis que je suis rentré chez moi je n'arrête pas de me tracasser l'esprit. Je suis complètement perdu et n'arrive pas à savoir comment interpréter ce qu'il s'est passé chez Chris. Je n'arrive déjà pas à me remettre du fait qu'on a failli coucher ensemble tous les deux. Je suis encore sous le choc, j'ai l'impression que ses doigts sont encore sur ma peau brulantes. J'ai cette sensation au plus profond de moi, celle où sa présence maltraite encore langoureusement mon corps chétif. Dès que j'y repense des bouffées de chaleur me prennent et je suis encore plus confus. Dans le fond je pense que je suis content qu'on ne soit pas allé jusqu'au bout, ça aurait probablement tout ruiné entre nous ou du moins ça aurait complexifié les choses d'une telle manière. On a encore besoin de parler de nous deux, quoique j'ai peur d'avoir compris ce que voulait dire le baiser incertain de Chris quand je suis parti. Cette idée n'arrive pas à quitter mon esprit, elle me tourmente et s'amuse à me faire du mal. Je tente du mieux que je peux d'éviter le sujet en m'occupant ; J'étudie tout en ayant une vidéo en fond sonore mais cela ne suffit pas à contourner mes pensées .
Est-ce que ce baiser craintif était le reflet de sa décision en ce qui nous concerne ? Une sorte de baiser d'adieu me démontrant qu'en réalité c'est trop dur pour lui d'envisager quoique ce soit avec moi ? Mon cœur est douloureux... Penser qu'il n'a aucun désir pour moi et qu'il s'est rendu compte que ma présence le dérange plus qu'autre chose me fait sincèrement mal. Je ne veux pas me l'avouer mais j'ai la sensation que je dois pourtant me faire une raison. Peut-être que de cette manière la chute sera moins pénible lorsque Chris décidera de me le dire de vive voix. Mon portable vibre, je jette un bref coup d'œil et me rends compte qu'il s'agit de Chris. Mes yeux s'écarquillent et comme un réflexe idiot, je me remets droit sur mon bureau, me concentrant à nouveau sur mes exercices de physique. Je fais la sourde oreille, je ne veux pas voir son message, j'ai trop peur de ce qu'il pourrait contenir. Peut-être que les mots que je vais lire vont me briser et je n'ai pas envie de replonger. Je m'en veux d'ailleurs énormément en ce qui concerne cette fin d'après-midi qu'on a passé tous les deux. Je pense que dans le fond j'aurais préféré qu'on n'aille pas chez lui. J'aurais voulu me conforter dans l'espoir qui m'a été offert dans ce café aux odeurs de grains moulus.
J'ignore complètement le message, décidant de ne simplement pas regarder. Mais je n'arrive pas non plus à me focaliser sur mes cours. Chris hante mes pensées. Après de longues minutes, mon portable sonne à nouveau. Étant trop curieux et ne pouvant plus tenir, je finis par laisser parler ma frustration et regarde, la boule au ventre:
'' J'espère que tu n'es pas vexé par rapport à tout à l'heure... Je me suis dit que c'était trop tôt et que ça risquait de tout compliquer entre nous''
''D'un côté j'avais pas envie de m'arrêter du tout, ton corps m'appelait et j'espère sincèrement que tu ne crois pas que ça n'était pas le cas. J'ai vu que ton expression avait l'air attristée en partant...''
Mon cœur s'allège à la lecture de ces messages. Je souffle bruyamment, rassuré par ce qu'il m'a dit. D'un autre côté je ne peux empêcher un certain sourire quelque peu satisfait de prendre naissance sur mon faciès. Je suis sûr que je rougis comme un idiot. Je relis à nouveau ce qu'il m'a écrit, m'attardant sur la partie où il explique qu'il me désirait. Vous ne pouvez pas imaginer à quel point je me sens heureux. Je me mordille la lèvre inférieure et pianote sur mon portable, cherchant les bons mots à employer :
''Ton baiser sur mon front avait l'air triste et distant, j'étais et je suis encore confus pour être franc.''
Déjà il est ouvert à la discussion et ça me fait plaisir, ça me rassure même je dirais. J'étais tellement effrayé à l'idée de l'avoir définitivement perdu à cause de ce moment intime qu'on a partagé.
''J'ai vu que ta mine était chagrinée et déboussolée, je savais pas quoi faire et je me suis dit qu'un baiser était très déplacé alors j'ai fait ça, c'était peut-être idiot de ma part ?''
Je me mets à rire tout doucement le trouvant adorable comme toujours. Je m'installe sur mon lit et m'allonge dedans, prenant plaisir à parler avec cet être qui m'est si cher. Et si petit à petit on recommençait à zéro ? Le café, les messages... Tous ces petits éléments cumulés qui semblent me lancer des signaux. Je suis sûr qu'il était dans ce café car je lui manquais, c'est notre endroit après tout.
''Non, c'était loin de l'être, je me suis juste fait des films. Je me suis dit que mon corps t'avait dégouté et que tu t'étais rendu compte que tu n'y arrivais pas, que tu te forçais à me ''laisser une chance'' aussi mince soit-elle.''
Je n'ai plus vraiment peur de dire de bêtises, j'ai simplement envie de lui parler le cœur léger, lui exprimant mes craintes, mes désirs, mes joies. J'aimerais lui transmettre toutes ces choses que je ressens pour lui et notamment cet amour débordant. Je ferais tout ce que je peux pour le reconquérir et lui témoigner que je suis capable de le rendre heureux. La vibration de mon téléphone m'indique la présence d'un nouveau message :
''Je peux t'appeler ?''
Mon cœur se bat à battre à une allure folle. Sur le coup j'ai même l'impression que ma voix a disparue. C'est comme si je n'étais plus capable de produire un seul son. Je stresse. Je réponds de mes doigts tremblants :
'' Avec plaisir.''
Avec plaisir, en réalité oui et non ! Disons qu'entendre sa voix va forcément me faire un bien phénoménal mais d'un autre côté je sais que je vais fondre comme neige au soleil. J'ai déjà l'impression de me liquéfier sur place alors que j'imagine simplement cet appel. Mais quel idiot je suis ! Comment je peux me perdre dans une confusion et un stress aussi grand pour si peu ? Ma sonnerie retentit. Je sursaute et m'empresse d'appuyer maladroitement sur mon portable :
- Oui ?
Ma voix monte quelque peu dans les aiguës et alors je m'en veux instantanément. Chris rit tout doucement à l'autre bout du fil. Et à cet instant précis tout mon malaise disparait, savoir que ma petite maladresse l'a simplement fait rire me réchauffe le cœur. Si mes idioties peuvent le rendre heureux je suis prêt à faire le pitre à n'importe quel moment.
- C'est quoi cette petite voix toute cassée ?
- La voix d'une personne stressée car celui qu'elle chérit de tout son cœur l'appelle ?
Riais-je bêtement, essayant de rendre ma phrase comique. C'était peut-être un peu trop un peu trop tôt ? Je me tape le front, trouvant que je n'ai pas été très futé sur ce coup là.
- Peut-être devrait-il raccrocher alors ?
- Non ! Surtout pas ! Enfin, je veux dire...Si tu veux raccrocher tu le peux, je te retiens pas en otage mais pour être honnête, j'en ai pas la moindre envie.
Je me sens un peu bête de l'avouer, je pourrais jurer que mes joues sont en train de se teinter en pourpre. J'attends sa réponse, le cœur s'accélérant de plus en plus.
- C'était mignon.
- De quoi ? Balbutiais-je timidement.
- Ta petite déclaration juste avant et le fait que tu ne veuilles pas que je raccroche.
Je déglutis difficilement tandis qu'une bouffée de chaleur m'envahit. Je souris jusqu'aux oreilles. Je me sens tellement bien et à l'aise, rien que d'entendre sa voix ça a un effet apaisant.
- Dis moi...
- Oui ?
Je m'empresse de répondre ce qui le fait rire encore une fois. Jamais de ma vie je n'ai été si heureux de faire rire quelqu'un. Je le chérit tellement que je serais prêt à n'importe quoi pour le voir avec un simple sourire sur son beau visage. Je suis en train d'imaginer ce dernier avec ses traits délicats, ses yeux intenses et ses croissants de chair qui se tirent en un magnifique sourire dévastateur. Et en parallèle, ses joues et le bout de son nez se colorent, comme à leur habitude le rendant encore plus charmant à mes yeux.
- Tu peux descendre ?
- Descendre ?
Mon cœur palpite et je regarde précipitamment autour de moi comme si je m'attendais à ce qu'il surgisse devant moi. Je me redresse alors rapidement et me dire vers la fenêtre de mon petit studio, une excitation nouvelle monte en moi.
- Oui...
Reprend-t-il d'une voix un peu moins certaine. Il est en bas de chez moi . Comment ça ? Mais il ne sait même pas où j'habite, il n'est jamais venu chez moi ! Je secoue la tête, étant trop perturbé et cherchant à comprendre la situation. Je suis à la fenêtre. Je détaille dehors, la lune s'est levée et dépose son voile lumineux sur les personnes dans la rue. Le sol et la carrosserie des voitures reflètent gentiment sa belle lumière. Un petit vent frais a l'air de souffler mais donne un côté mystérieux et sombre à cette atmosphère extérieure. J'aime la nuit et cette part d'incertitude qui se dégage de ce voile sombre qui se lève sur le monde. Je me rends compte que je n'aperçois pas Chris même si je n'espère que ça. Je décide de lever le silence :
- Pourquoi ?
- J'ai l'air fou si je te demande à ce qu'on se voit maintenant ?
Mon cœur implose en un immense boum qui résonne dans mes oreilles. Mon souffle s'accélère, mon pouls se fait plus fort et ma chaleur corporelle s'élève de plus en plus. Je trépigne sur place, étant plus qu'excité à cette proposition. Qui est le plus fou de nous nous, lui qui propose ça à cette heure tardive ou moi qui suis plus qu'enclin à accepter ? Je souris de manière déraisonnée et m'empresse de répondre :
- Je parais encore plus fou si j'accepte ?
Est-ce qu'il est vraiment sérieux ? Il veut vraiment qu'on se voit, là maintenant ? Parce que moi je suis sincère, j'ai vraiment envie de le voir à nouveau. Je suis comme drogué à sa personne, complètement addict même je dirais. Dès que je suis loin de lui je ne désire qu'une seule chose : être à nouveau à ses côtés. Sentir ce sentiment de quiétude qui me berce quand il est avec moi est ma seule passion, mon petit plaisir coupable. Je me noie et m'effondre dans un méandre de plaisir où seule sa personne m'importe.
- On se retrouve devant le parc [...] ?
- Il est pas fermé à cette heure-ci ?
- Disons que les grilles sont pas très hautes...
- Tu veux entrer illégalement ?!
- C'est un bien grand mot pour un si petit acte...
Sa voix est amusée. Dans le fond j'aime le gout du danger et je ne sais pas pourquoi ça me tente autant. Je sens qu'un frisson d'excitation me parcoure.
- Alors, t'en dis quoi ?
- Si c'est pour que tu m'enterres dans le parc de nuit, je suis pas si sûr de vouloir venir.
Je m'amuse également de lui, décidant de devenir plus taquin. J'aime quand on s'embête l'un l'autre, c'est divertissant. Ça nous permet de nous rapprocher en plus. On cherche l'autre mais on ne va jamais trop loin, on sait quand s'arrêter et on sait ce qui dérange l'autre, on a beau ne pas se connaitre depuis si longtemps, on a tous les deux des caractères très bienveillants et empathiques alors je pense que ça joue dans ce sens : on remarque facilement les moindres changements dans l'expression ou l'attitude de l'autre.
- Et si c'est pour tout autre chose ?
- Quoi donc ?
J'aime la façon qu'il a de me parler et de titiller mes sentiments. C'est emplit de plein de bonnes intentions mais à la fois il y a cette volonté de repousser nos limites qui ressort. J'adore ça, j'ai vraiment l'impression de retrouver notre relation petit à petit et ça me fait un bien énorme. J'arrive presque pas à y croire, c'est comme si j'étais dans un rêve et que ce dernier s'éternisait à l'infini, m'offrant tout ce que je désire. Et si voulais être riche ? Ça fonctionnerait ? Demain je me réveillerai en étant l'héritier d'une personne riche que je ne connais pas ? C'est beau de rêver.
- Viens et tu le sauras.
- D'accord.
Je meurs d'envie de le voir. Je l'ai vu tout à l'heure, c'est vrai et dans des conditions assez intenses si je puis dire mais cela n'empêche que je veux à nouveau être avec lui. Cette fois-ci tout sera plus calme, il n'y aura aucun risque de déraper et ça sera bien plus détendu comme ambiance entre nous.
- A tout de suite alors.
- Ou plutôt à dans 20 bonnes minutes aha, j'ai un peu de marche.
- Couvre toi bien, il fait froid.
Et il raccroche dans une douceur que sa porte emporte au loin dans un écho. Il se préoccupe de moi, je n'ai pas rêvé là ? Mon cœur fond de bonheur. Une béatitude qui part du bout de mes doigts et remonte dans un picotement jusqu'à mon muscle vital, faisant imploser ce dernier. Je me jette alors sur mon armoire pour trouver de quoi m'habiller parce que je suis en pyjama. Je suis à la fois pressé, je veux partir en courant et aller le plus vite possible le rejoindre mais d'un autre côté je veux également prendre mon temps pour me faire un minimum présentable. Lui qui est toujours classe et beau en toutes circonstances, j'aimerais également lui offrir un joli spectacle pour les yeux en retour au moins par mes vêtements et mon look.
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Coucou ! Voici un petit chapitre de transition ~ En vrai malgré moi je me rends compte que j'arrête pas de rajouter des chapitres imprévus, je vais jamais finir cette fiction xD alèd xD
La dernière fois je vous ai montré des couvertures et merci énormément pour vos retours ! Je ne sais pas encore laquelle faire ensuite car deux sont au coude à coude et donc je réfléchis encore aha ! BTW j'ai vu que vous n'aviez pas remarqué que j'avais présenté la suite de LBD ! :0
Sinon si certaines personnes seraient intéressées pour être mes relecteurs pour LBD que j'aimerais présenter à une maison d'édition, ça m'aiderait énormément. Hésitez pas à me contacter en PV si ça vous tente mais je préviens, c'est sérieux ! Il faut relever les fautes, la syntaxe qui ne va pas etc... Fin ça prendrait beaucoup de temps mais tout écrivain en général fait appel à des ''proches'' pour être premiers lecteurs et je me dis que ça pourrait m'aider à améliorer des choses que moi je ne remarque pas en tant qu'auteur !
Insta : _inspartist
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