Ma main est profondément agrippée à celle de Chris. Mon cœur bat le tocsin. Qu'est-ce que cet homme faisait ici ? Je regarde derrière nous, je ne le vois plus. Un long frisson remonte alors le long de mon échine. Je me sens mal à l'aise, comme si j'avais été épié et comme si on s'était introduit de force dans mon espace personnel. Comme si une part de ma vite intime avait été dérangée.

- Ça va ? Me questionne Chris.
- Oui, je suis juste un peu perturbé.

J'ai sincèrement eu peur. Je repense alors à ce qu'il s'est passé et la manière dont Chris a réagit. Il s'est immédiatement mis devant moi et il a cherché à me protéger. Je le détaille et souris alors tendrement. Nous nous arrêtons avec Chris devant le grillage que nous avons escaladé un peu plus tôt pour pénétrer dans le parc.

- Comme il a fait pour entrer ?
- Je pense que c'était un sans abri, il doit vivre ici...
- Je pense aussi.

Nous nous regardons intensément. J'ai envie de me jeter dans ses bras et de me sentir parfaitement en sécurité. J'hésite quelque peu mais au bout de plusieurs secondes, je craque et me laisse happer par l'appel de ses bras. Je me blottis tendrement contre lui. Chris se laisse faire et une de ses mains se glisse calmement dans mes cheveux tandis que l'autre se pose dans le creux de mes reins. Cette sensation m'enivre. Je réfugie mon visage dans son cou et essaie de totalement me calmer.

- Tu vois, je te l'avais dit qu'il y avait de dangereux psychopathes dans la nature ! J'avais raison de me méfier.
- Il rit doucement. C'était pas un dangereux psychopathe voyons, tu as vu une hache ensanglantée dans sa main ?

Je me recule de lui et fais la moue. Je ne suis plus sûr de ce que j'ai vu. Même si je suis sur à cent pour cent qu'il n'avait pas d'arme dans les mains, je ne me rappelle pas des détails liés à cet incident.

- Arrête rigole pas avec ça. Si ça se trouve il en avait une de cachée dans les buissons.

Puis un bruit de crissement se fait entendre autour de nous. Je laisse passer un cris et sursaute de peur. Mon cœur s'affole et je commence à avoir sincèrement un sentiment de terreur qui me ravage.

- J'ai peur !!

Je détaille Chris qui déglutit péniblement, je l'entends. Il m'agrippe par la main alors qu'il regarde autour de nous, aux aguets. Il me fait monter sur le muret et m'incite à escalader.

- Allez dépêche, on ferait vraiment mieux de sortir de ce fichu parc.
- Je savais que c'était pas si romantique que ça comme rendez-vous... Râlais-je.
- Le lac était beau pourtant...
- Il le paraitra beaucoup moins quand on finira noyés dedans.

Chris ne répond rien. De nombreux bruits se font entendre. Je m'empresse d'escalader oubliant même ma peur des hauteurs. A cet instant je suis terrorisé à l'idée qu'on puisse nous faire du mal. Pourtant dans le fond ma raison sait parfaitement que tout ces petits bruits qu'on entend ne sont que des bruits naturels causés par des animaux nocturnes, mais après ce qu'il s'est passé et l'homme qu'on a croisé je m'imagine de nombreux scénarios effrayants. Je finis par arriver de l'autre côté de la grille. Je soupire longuement et suis soulagé d'être enfin en sécurité. Chris est toujours de l'autre côté, on se regarde à travers les barreaux.

- Viens prêt de moi s'il te plait... Je peux pas m'empêcher que quelqu'un va surgir de derrière et te couper la tête...

Il m'offre un tendre rire et se met également à escalader, il est bien plus habile que moi, ça se voit. Je l'admire faire. Il atterrit à côté de moi. Il époussette ses vêtements et pousse également un long soupire, comme si nous étions enfin en sécurité l'un l'autre. Les lampadaires dans la rue éclairent bien plus que ceux du parc et c'est rassurant. Contrairement à un peu plus tôt, nous voyons parfaitement autour de nous. Comme un automatisme, Chris vient à côté de moi et il attrape ma main dans la sienne. Il regarde à travers les grilles. Je tiens tellement à lui et plus le temps passe plus ca se confirme. Cette soirée ne fait que me prouver que c'est une personne pour laquelle je serais prêt à tout. Dès qu'on s'est senti en danger il m'a protégé. Et même la seconde fois, il m'a fait en premier escalader la grille et s'est assuré que je passe d'abord. Même si  cette action peut sembler anodine, moi elle me fait fondre le cœur. Je me mords doucement la lèvre alors que j'admire son beau faciès concentré. J'y amène timidement ma main, je caresse sa joue comme pour le ramener à la réalité.

- Ça va ?

Il tourne la tête vers moi, son regard croise le mien. Nos orbes se confrontent dans un doux combat d'intensité. Il acquiesce et passe une de ses mains dans mes cheveux.

- Ça te va vraiment bien ce bandana.

Je le porte encore c'est vrai ça ! Je m'empresse alors de chercher à le défaire pour lui rendre mais il m'en empêche, posant ses mains par dessus les miennes et me souriant amoureusement.

- Garde le. J'en ai plein d'autres.
- Tu es sûr que je suis pas ridicule comme ça ? Me risquais-je à demander.

J'ai peur d'avoir l'air idiot. Je suis loin d'avoir la prestance que dégage Chris. Ce dernier a une aura impressionnante. On sent quand il est dans les parages, son style et sa manière d'être imposent l'attention. Chris attrape mon menton entre ses doigts et me fait doucement lever la tête vers lui, je me laisse faire, timidement. Nos regards se confrontent. Il m'envoie un tendre sourire qui me fait relativement rougir.

- Tu es incroyablement beau à mes yeux.

Mon cœur explose. Je me sens envahit d'un sentiment de bonheur et d'extase. J'essaie de ne pas trop sourire mais c'est peine perdue. Chris pince  ses lèvres entre elles et se penchent vers moi. Mon muscle vitale s'emballe, il bat plus fort, plus lourdement. Je noue instinctivement mes bras dans son dos et n'attends qu'une seule chose : que nos lèvres se retrouvent et qu'elles se perdent dans un ballet endiablé. Je papillonne des yeux quand sa bouche vient sensiblement taquiner la mienne, son épiderme chaud et humide frôle lentement le mien. Il le caresse avec une délicatesse indescriptible. Mais un bruit étrange retentit et je sursaute alors, me séparant de Chris qui regarde précipitamment autour de moi. Il finit par rire doucement :

- On ferait mieux de rentrer chez nous avant que ton petit coeur nous lâche je crois.
- Je crois aussi...

Même si je meurs d'envie de rester plus longtemps avec lui, je suis mal à l'aise à l'idée de rester devant ce parc. Quand je regarde dans ce dernier, on ne voit presque rien. Les lampadaires sont lointains et l'ambiance pesante qui se dégage de ce brouillant de ténèbres me transcendent. Je frisonne violemment. Chris caresse délicieusement mon avant bras, il me tire de mes pensées.

- Je te raccompagne.
- Non non, surtout pas ! Je peux rentrer seul, ne t'inquiète pas.
- J'en doute pas mais je suis pas à l'aise avec l'idée de te laisser rentrer seul vu l'heure qu'il est.
- Ne t'inquiète pas pour moi.

Il rougit un peu, je le vois ce qui le rend encore plus mignon. Je n'aurais jamais cru que quelqu'un m'apporterait autant d'attention et d'amour à moi, ce petit être insignifiant et peu intéressant.

- J'ai pas envie de partir...

Je fais la moue, comme pour lui témoigner de ma profonde envie de rester à ses côtés. Chris pose ses bras sur mes épaules et il noue ses bras dans mon cou.

- Moi non plus j'ai pas envie.

Je suis trop bien à ses côtés. La tendresse qui se dégage de son être me donne envie de m'adonner à lui sans retenu.

- J'ai vraiment passé une très bonne soirée avec toi.
- Malgré le fait qu'on a failli être tué ? Le taquinais-je.
- Il lève les yeux au ciel et rit doucement. Peut-être qu'en fait tout été planifié pour que tu me prennes pour ton preux chevalier.

Il fait mine de passer sa main dans ses cheveux. Je fronce les sourcils et ris, il dit n'importe quoi. Je mets une petite tape dans son torse et le repousse de moi :

- Tu dis n'importe quoi, tu dois aller dormir.
- Alors on part chacun de notre côté, c'est ça ?

Je pense que c'est la meilleure des choses à faire. Je ne veux surtout pas qu'il me raccompagne et qu'il fasse tout le trajet de retour à pied, seul alors qu'il n'habite pas loin. Je préfère alors plus de route à faire, je ne veux pas qu'il lui arrive quelque chose. Je fais doucement oui de la tête et lui vole un petit baiser timide.

- T'es trop mignon, mon cœur fond totalement.

Il chuchote ca, se pinçant les lèvres entre elles. Je le détaille, surpris par ce qu'il vient de rire. Je crois qu'il a pensé à voix haut car il semble également surpris, sa bouche s'ouvre en grand et il semble perdre l'usage de la parole. Il bégaie, ce qui n'est pas dans ses habitudes car il s'exprime toujours à la perfection. Alors qu'il cherche comment annuler ce qu'il vient de dire, je me jette sur ses lèvres. Dévoré par la passion et l'extase qu'il me fait ressentir. J'ai l'impression d'avoir des feux d'artifice qui s'amusent à exploser à la chaine dans mon petit cœur. Chris semble apprécier ce baiser puisqu'il s'adonne à ce baiser, laissant ses lèvres effleurer les miennes pendant de longues secondes. Nous nous séparons finalement, chacun quelque peu essoufflé et le rouge aux joues. Je regarde le sol, quelque peu timide.

- C'est drôle parce que je pense ça à chaque fois que je suis avec toi... Finissais-je par confesser.

Je me sens sur une petit nuage.

- Dis pas des choses comme ça, ça me fait craquer.

Je pense qu'on peut ressentir tout l'amour pur qu'on se voue l'un l'autre. C'est indéniable, je pense que c'est flagrant. On arrête pas de sourire et le bonheur est clairement visible sur nos visages. Pour la première fois de ma vie je me sens légitime à aimer et légitime d'aimer. Je jette un bref coup d'œil à mon portable pour tenter de reprendre mes esprits.

- C'est bientôt minuit, je ferais mieux de rentrer maintenant. 

Il lui souris un peu plus. Chris me prend la main tandis que je recule, nos bras se tendent, nous ne voulons pas nous laisser aller. Il fait une petite moue qui me fait fondre comme un marshmallow. Nos doigts se caressent et sont sur le point de nous faire perdre tout contact l'un avec l'autre.

- Fais attention à toi Adam.
- Toi aussi...

Il fait oui de la tête. Nos mains se quittent finalement et je tourne alors le dos. Mon cœur bat si vite ! C'est impressionnant. Je tente de ne pas me retourner, la tentation est trop dure mais si je le fais je sais que je ne serais pas capable de partir et il faut que je rentre chez moi. Je serre les poings comme pour garder les pieds sur terre et ne pas céder à cette pulsion qui me pousse à regarder à nouveau sa personne. Je me sens déjà triste, je n'ai pas envie de m'éloigner de lui... 

Alors que mon cœur se sent lourd, deux bras m'encerclent.

- Je veux rester avec toi...

La voix de mon amant retentit dans mes oreilles. Un flot de béatitude se propage en moi, c'est comme si un voile doré contenant tout son amour se posait délicatement sur ma peau et m'enveloppait. Je me retourne vers Chris et le serre également dans mes bras.

- J'avais tellement envie de revenir vers toi, tu n'as pas idée...
- Pourquoi tu ne t'es pas retourné alors ?
- Parce que sinon je ne vais pas réussir à partir...

Il se recule de moi et me donne un baiser sur le front. Ce geste manifeste toute la bienveillance dont il fait preuve. Je souris extatiquement. Il se recule de moi.

- Bon, cette fois-ci rentrons vraiment chez nous. Ne nous retournons pas !
- D'accord.

Il inspire profondément et me tourne le dos, il part alors. Je me décide de faire de même, encore bercée par la sensation de ses bras qui m'étreignent précieusement. Je pars également dans ma direction et je me repasse en boucle dans ma tête tous ces petits évènements adorables qui viennent de se produire. Au bout de longues secondes à marcher, je ne peux alors plus me retenir et je me retourne pour apercevoir une dernière fois Chris. Quand je me retourne, je vois que ce dernier est également retourné. Je souris alors fortement et me mords la lèvre. Mon cœur est si léger. Je reprends mon chemin, emplit de bonheur. Mon portable vibre, je reçois un message. JE regarde et vois qu'il s'agit de Chris :
"Je t'avais dit de ne pas te retourner."
" Tu t'es retourné aussi."

J'ai l'impression qu'on est toujours sur la même longueur d'onde. Comme si on était réellement fait pour être ensemble. Comme deux personnes faites sur mesure pour s'imbriquer parfaitement. Il est la pièce de puzzle qui me manquait pour compléter cette incroyable fresque épanoui qu'est ma vie. Il est la touche subtile, celle qui marque l'amour et la félicité.

Le froid fouette mon visage et mes mains. La sensation est très désagréable. Je préférais être dans les bras de Chris au chaud. Je marche calmement, je ne ressens pas encore le manque de celui que j'aime autant. Pour l'instant je me sens bien trop béat.

Ce bonheur est rapidement effacé quand je ressens une sensation étrange dans mon être. Un frisson dérangeant me parcourt. Je regarde alors derrière moi et me pétrifie, remarquant que la personne qui nous fixait dans le parc est là. Comment elle est sortie du parc ?! Et qu'est-ce qu'elle fait ici ?! Je me retourne précipitamment et accélère le pas, ayant peur. Mon cœur commence à battre plus fort. Même si j'ai accéléré le pas, cet home à la démarche incertaine continue de me suivre. Il me rattrape même. Je vais plus vite et essaie de changer de trottoir et de rebrousser chemin également pour vérifier s'il me suit bel et bien et en effet... Il marche dans mes pieds. Je commence à paniquer. J'agrippe mon portable et compose le numéro de Chris.

Par pitié, faites qu'il me réponde. L'angoisse monte en moi, elle s'amuse à pétrifier et à me faire imaginer mille et uns scénarios. L'homme qui est toujours à ma poursuite, marche plus vite et commence à brailler des choses que je ne comprends pas. J'ai les larmes qui me montent aux yeux. Je tremble vivement et sent un creux d'angoisse me nouer l'estomac. Ma gorge est également comme resserrée.

- Je te manque déjà ?
- Tu es loin ?
- Pas vraiment. Ça ne va pas ? Ta voix est tremblante...

Je respire de plus en plus fort. Je jette un bref coup d'œil derrière moi. L'homme à la barbe mal entretenue a encore changé de trottoir et il est encore après moi.

- Quelqu'un me suit...
- Quoi ?
- Le mec qu'on a croisé dans le parc, il me suit. J'ai changé de trottoir, changé de direction et il n'arrête pas de me suivre. J'ai peur...
- T'es où ?

Je regarde autour de moi et lui décris dans les moindres détails l'endroit où je suis. Ma voix craque quelque peu, j'essaie de me ressaisir mais une douleur me prend au niveau de la gorge, comme si c'était désormais pénible de parler. L'angoisse est très forte...

- Je vais trainer dans cette zone, dépêche toi de venir s'il te plait.
- J'arrive tout de suite. Ne raccroche pas. Reste au téléphone avec moi.
- Je suis mort de trouille...

J'ai envie de pleurer. Je ne sais pas de quoi est capable cet homme. Il est peut-être armé après tout.

- Tu peux courir ?
- Je suis vraiment pas endurant, c'est pas une bonne idée...
- Tu es probablement plus endurant que lui.
- J'ai pas envie de tester pour être honnête...
- N'ai pas peur, j'arrive.

Je tremble de froid et de peur. Mes membres sont comme paralysés et cette sensation s'accentue quand on m'agrippe par le bras. Je laisse alors tomber mon portable par terre car mon corps se fige totalement. Je tourne la tête et me trouve face à cet homme qui me fixe de manière effrayante.

*****

J'aime beaucoup trop cette chanson, je la trouve profonde et touchante. Btw, le drama It's okay not to be okay était très chelou au début mais au final c'est un excellent drama. Une fois qu'on arrive à passer les 2 premiers épisodes il est vraiment bon et parle de problèmes de la société coréenne et c'est très intéressant. On voit notamment comment sont perçus et traités les personnes Neuro-A et c'est super fascinant de voir que les dramas s'ouvrent de plus en plus sur des problématiques originales. En vrai, je vous recommande vraiment ce drama !

Pensez à commenter et liker ce chapitre s'il vous a plu ~  C'est vraiment très important pour les auteurs d'avoir des retours. Vous vous dites certainement que ''c'est rien d'autres le feront'' mais si tout le monde se dit ca, je n'ai pas de retour aha... Et c'est le cas :/ J'ai très peu voir pas de commentaire, c'est vrai que parfois c'est un peur dur. J'espère malgré tout que même si vous ne pensez pas à liker ou que vous ne commentez pas, vous aimez cette histoire.

https://youtu.be/nrCbIy98rlI