Bêtement, j' ai appris à aimer ceux qui toujours, me fuiront.
J'ai appris à ranger ma fierté.
J'ai appris à souffrir, à laisser les autres partir . J'ai appris à me taire.
J'ai appris l'amour de travers, celui qui ne se ressemble pas.
L'amour bleus.
J'ai été, longtemps, l'amoureuse silencieuse.
Je le serai encore.
Je tomberai encore pour l'âme fumée qui m'échappe. Facilité.
J'ai pensé me protéger en choisissant ceux qui ne voulaient pas rester.
Les voleurs. Les ombres. Les silencieux. Les indécis. Les " et si ". Les amants au goût de parenthèses.
J'ai chuté pour des sourires en coin, pour des larmes, pour des étreintes qui, au creux de la nuit, dans les vapeurs de l'alcool, loin des étoiles, ressemblaient à la passion.
J'ai joué.
A la mystérieuse. A l'ingénue. J'ai joué à la joueuse.
J'ai accepté la tendresse comme elle venait. Toute la tendresse - ses miettes aussi. Violente. Salie. Fatiguée. Déçue. Abusée. Dure.
J'ai été poupée. Pantin vidé de ses sursauts de vie, de son semblant d'âme.
Et aujourd'hui, je me surprends à sourire à celui qui me dit " mais, justement, c'est le matin, quand tu te réveilles dans mon lit, pas maquillée et presque nue, que tu es la plus belle ".
Le sincère. Le doux. Le vrai.
Celui qui se cache un peu quand mon regard le gêne.
Celui qui écoute. Celui qui accepte.
Le présent, même de loin.
Aujourd'hui, je me surprends à aimer, si doucement, celui qui veux rester.
Celui qui le dit.
Mon amour ne se mesurera plus au nombre de mes poings qui s'explosent contre le mur dans un bruit sourd, au nombre de mes mots qui tanguent, qui se noient, avant de s'échouer ici, pitoyables et trempés de mes pleurs vains, appels à l'aide détraqués.

Tu y crois, toi ?