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On dirait qu'elle sait que je suis à bout de nerf et que j'ai envie de pleurer depuis tout à l'heure. C'est dur pour moi d'encaisser. Meme après 7 ans à savoir la vérité. La douleur de l'abandon restera sans doute toute la vie dans mon esprit. On ne peut pas oublier un truc pareil. Mais je me sens heureuse à la fois, elle est bel et bien vivante et ne m'a pas donné pare qu'elle ne voulait pas.

- Sache que si tu as été élevé par d'autres personnes, c'est entièrement de ma faute, insinue-t-elle en se relevant.

Elle se remet à marcher en rond, le visage chiffonné. Le regret passe un instant sur sa figure et je grimace en sentant les larmes monter.

- Ton père et moi n'avons pas eu le choix. Tu sais bien que j'étais la fille d'un ancien président extrêmement influent et que j'ai été espionne comme tu l'es ? Et bien, depuis que je suis petite, des personnes veulent à tout prix me tuer. M'éliminer pour avoir le pouvoir. Maintenant, nous ne savons pas si cette organisation existe toujours mais en tout cas, il n'y a plus eu de tentative de meurtre depuis que tu es née. Si ton oncle t'a éduqué, t'a fait changé de pays un nombre incalculable de fois, c'est uniquement pour te protéger. On me voulait morte sur un plateau. En sachant que j'avais une fille, tu étais condamnée toi aussi, explique-t-elle douloureusement. Ton père a essayé de retrouver cette secte, mais comme tu le sais, il n'est jamais revenu. Cette organisation est un grand groupe de personne qui peuvent être des agents doubles, des anciens agents ou simplement des malades mentaux. Je n'ai pas la certitude que ton père est vivant. Mais si c'est le cas et qu'il ne revient pas, c'est soit qu'il est vraiment mort ou alors il a changé de camp. Je peux te jurer que jamais il ne trahirait ce pourquoi il a consacré beaucoup trop d'années. Mais les gens peuvent changer et on ne peut rien y faire.

Je l'écoute sans jamais l'interrompre. Tout s'éclaircit dans mon crane. Mais des informations me chiffonnent.

- Tu ne sais pas qui a tenté de te tuer ? Tu n'as pas peur que maintenant, tout le monde connaisse la vérité sur moi. Les méchants savent que j'existe à cet instant précis. Il se peut qu'ils changent de plan et qu'ils décident de passer à une autre personne ? Posé-je en me doutant de la réponse.

Je sens qu'elle ne va pas me plaire. Mon instinct me dit que tout n'est pas rose et que je rêve trop. Bigaelle secoue la tete de droite à gauche avec un air désolé.

- Non. Quand ils veulent quelqu'un ou plusieurs personnes, ils continuent de la pourchasser jusqu'à la mort. C'est comme ça. C'est de ma faute si tu es en danger en ce moment. Ils doivent être en train d'échafauder un plan avec des milliers de gens à leurs services. Je ne connais que le nom du chef, annonce-t-elle presque froidement. Il s'appelle Victor Finley. Il est dans la quarantaine.

- Ce n'est pas de ta faute, répliqué-je durement. Rien n'est de ta faute. Tu ne dois pas te reprocher tous les malheurs du monde. Si ils veulent me tuer parce que je suis ta fille, alors, je les tuerai en premier !

Un sourire pointe le bout de son nez au coin de ses lèvres.

- Tu as le courage de ton père, c'est incroyable à quel point tu lui ressembles. Il serait très fière de toi si il te voyait. Tu as vu tout ce que tu a accompli ? Tu es douée, il n'y a pas de doute. Ne doute jamais de toi. Jamais.

Là, je ne peux plus retenir les perles salées qui salissent mes joues devenues rouges. Sans que je comprenne pourquoi, je me jette dans ses bras et me blottis tout contre elle, secouée de sanglots déchirants. Au lieu de revoir deux parents, il ne m'en reste plus qu'un.

- Merci...Maman, ajouté-je et je sens son torse se soulever plus rapidement. Tu ne peux pas imaginer comme j'ai détesté ma vie sans parents. Meme si j'avais Kirsten et Alec. Le problème était qu'ils n'étaient jamais là pour moi, toujours partis en mission secrète.

Elle pleure aussi. Elle caresse lentement mes cheveux, me murmurant des paroles rassurantes à l'oreille.

- On va y arriver. On va devenir une vraie famille et je ne te laisserai plus jamais tomber, tu entends ?

Je renifle péniblement et réussis à articuler un oui presque inaudible.

Deux heures plus tard. Il est environ 21 heures. Il faut que j'aille voir ou est ma chambre. Je retourne dans le grand hall à l'entrée. Heureusement qu'il y a de la lumière, parce que je n'entends aucun bruit à part mon ventre qui gargouille. J'irai chercher une gaufre après. Meme avec mon 1m73, je suis trop petite pour attendre la feuille des chambres.

- Besoin d'aide ? retentit une voix derrière moi.

Je sursaute comme une malade et fais volte-face. Un super beau garçon à peine plus âgé que moi, se tient appuyé contre le coin de la porte, les mains dans les poches. Il doit bien faire une demi-tete en plus que moi et sa carrure m'impressionne. Il est musclé sous son pull bleu marine et son jean qui lui retombe sur les hanches. C'est la première fois que je trouve ça beau chez un type. Il a de beaux cheveux bruns foncés légèrement bouclés, moins que moi et des yeux qui ont l'air d'avoir la couleur de la foret quand il fait beau. Il est vraiment magnifique. Il se dégage quelque chose de lui.

- Oh, heu, je bafouille en détournant le regard. Pas vraiment. Je devrais m'en sortir. Je vais peut-être aller sortir mes talons de dix centimètres de mon sac, plaisanté-je, les lèvres ornant un semblant de sourire.

Il se détache soudainement du mur et avance vers moi, toujours les mains dans les poches de son pantalon.

- Laisse. Je vais le faire. Tu t'appelles comment ? demande-t-il une fois devant le grand tableau.

Un instant, je suis tentée de lui dire mais je me ravise.

- Qui me dit que tu n'es pas un tueur en série ?

Je vois que ma question l'a surpris quelques secondes avant qu'une lueur moqueuse passe dans ses iris.

- Petit cœur, est-ce que j'ai l'air d'être un des méchants dans Harry Potter ? S'exclame-t-il d'une voix amusée et emprise d'hilarité.

Le surnom qu'il me donne me fait brusquement rougir et je tente de le cacher en secouant mes cheveux pour cacher mes joues écarlates.

- Abigail Casey, déclaré-je ne brisant le silence qui s'était installé pendant qu'il lisait la feuille.

Visiblement étonné, il se tourne vivement vers moi. Ses yeux se rétrécissent et je déduis qu'il m'examine, m'analyse sur toutes les coutures. Un éclair de lucidité traverse ses yeux.

- Alors, c'est toi, se contente-t-il de dire en continuant de me fixer, me rendant mal à l'aise. La célèbre Abigail. Je me disais bien que tu ressemblais fortement à une personne. Maintenant, je sais pourquoi.

Des frissons me prennent. Ça ne m'est jamais arrivé. Qu'est-ce qui m'arrive ?

- Tu es dans la chambre 19. Ça va aller pour aller jusque là ?

- Oui, bien-sur. Merci de ton aide. Bon, je devrais me dépêcher. Je crève la dalle comme pas possible et je n'ai pas fini de ranger mes affaires. A une prochaine !

Je passe devant lui, emportant ma valise et mes sacs avec moi.

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