Tempête
❝ À travers à tempête,
Qui tourmente ton être,
Tu seras le centre de mon univers
A travers à tempête,
Qui tourne dans ta tête,
Tu fermes les yeux pour que tout reste clair. ❞
j'suis rentré !
porte qui claque, tempête qui rentre. sac qui s'écrase sur le sol. chaussures qui volent dans l'entrée. manteau rapidement déposé. chanson légèrement entonnée.
« j'aime bien l'orage ! »
silhouette trempée qui se glisse dans la maison.
« vous êtes où ? on peut goûter ? j'crève la dalle. »
pas qu'ils entendent arriver. il n'était pas très discret. et bientôt il est là, tout sourire, planté devant eux. regard qui glisse sur les deux autres installés dans le canapé. et puis qui se pose sur le livre ouvert.
« vous faites quoi ? »
il se laisse tomber à côté de son père et dépose ses lèvres sur sa joue.
« coucou papou. »
il s'éloigne. il a les cheveux remplis d'eau et les gouttes qui glissent sur son visage, qui collent à ses cils.
« c'était obligé le jour de congés aujourd'hui ? »
et puis il se met à rire avant de se lever. il a l'accent chantant, celui qui leur rappelait à tous d'où il venait, même s'il était léger.
« j'vais me changer. »
il ne leur a pas laissé le temps de répondre à sa première question qu'il est déjà barré.
« préparez-moi un chocolaaat ! »
« le s'il te plait est pas en option.
─ s'te plait papou chéri ! »
léger rire du père. les gouttes d'eau claquent de plus en plus fort sur la toiture de verre qui les recouvre. il reste silencieux un moment, sa fille contre lui. il continuerait de lui parler d'elle, de lui, d'eux après.
« viens, on va goûter, je finirai après. »
fils qui les rejoint à table alors qu'il arrive avec la casserole de lait chaud.
« ouais !! »
il n'était jamais calme. quand il était petit, il pensait qu'il finirait par se calmer. et puis ça n'était jamais arrivé. mais ça apportait de la vie chez eux.
« c'était bien l'entrainement ? »
léger sourire de l'adolescent.
« pourquoi tu travaillais pas aujourd'hui ? »
il soupire, mais il a les traits amusés par la réponse de l'autre. ou l'absence de celle-ci.
« je voulais être à la maison. »
sa fille comprend immédiatement. parfois, quand elle était petite elle avait mal vécu leur amour, d'être leur fille. parce qu'elle avait vécu dans une famille avec un papa et une maman avant qu'elle perde tout. et avec eux, elle avait perdu ses repères. elle avait perdu ses parents et elle ne savait pas vers qui se tourner. c'était assez naturel son lien créé par la suite avec le blond. pourtant il se trouvait toujours moins doué, bien trop maladroit avec elle.
« alors l'entrainement ? »
grand sourire du germano-argentin.
« humide. »
il pouffe de rire. et puis il porte son bol à ses lèvres. moustaches qui apparaissent rapidement alors qu'il le repose. même à son âge, il était incapable de le boire sans s'en mettre partout.
« j'ai marqué à la confrontation. »
sourire victorieux.
« et t'as pris combien de buts ? »
légère lueur moqueuse dans le regard de la rouquine.
« mon équipe n'en a pris que deux madame. »
fierté dans la voix. sourire du père.
« c'est bien. »
parce que marquer était une chose, mais défendre en était une bien plus importante pour un défenseur.
volets qui claquent fortement contre la vitre. voilà que le vent se levait vraiment. il quitte son siège. fenêtre qu'il ouvre et d'un geste il les fixe afin qu'ils ne bougent plus. bourrasque qui vient frapper sa peau nue. il soupire un instant. le tonnerre semblait gronder encore un peu plus fort. son regard se perd dans le vide. mais il n'y a personne dans l'allée. pourquoi serait-il déjà de retour ? après tout, il était parti il y a peu de temps.
il se réinstalle à table et sort du pain et quelques pots de confiture. il se saisit d'un pot. myrtille. la préférée de son mari. il sourit un instant. celle-ci se retrouve vite étalée sur une tranche avant qu'il ne la porte à ses lèvres.
« et vous ? vous avez fait quoi de votre aprem ? »
curiosité dans le regard du cadet.
« c'était quoi ce livre que vous lisiez ? »
ainsi il s'était quand même un peu préoccupé de ce qu'ils étaient en train de faire.
« un album photos. »
légère pause dans le discours de l'ainée de la famille.
« papa me racontait des histoires de jeunesse. »
c'était beau dit comme ça. tellement plus beau et poétique que la réalité. c'était une tragédie cette histoire et elle l'avait très bien compris. il pouvait le lire dans le regard un peu grave qu'elle arborait tout en prenant une gorgée dans son verre de jus de pommes. il voyait ses pupilles qui se posaient un peu trop fréquemment sur lui, comme pour vérifier qu'il allait bien, comme pour capter la moindre de ses expressions. faux sourire qu'il plaquait sur ses fines lèvres le temps du goûter. il aurait le temps de le perdre plus tard.
il le voit qui se lève.
« débarrassage monsieur. »
rire qui s'élève.
« oui chef. »
il ne peut pas s'empêcher de lever les yeux au ciel tandis que son fils obtempère.
« pourquoi tu travaillais pas aujourd'hui ? »
souffle qui lui échappe.
« j'avais envie d'être à la maison pour mario. »
inquiétude qui traîne un instant dans ses iris. comment allait-il ? mal c'était une évidence. mais il n'en savait pas plus. et il peut lire la même préoccupation dans les pupilles de son dernier. évidemment.
parce qu'il adorait mario, il avait toutes ses expressions, il avait son regard chocolat rieur malgré son origine différente. et il le savait très bien marco, que si un nom devait un jour s'afficher sur son maillot ça serait celui du brun. douce ironie aux vues de ses origines.
« papa ? qu'est-ce qu'il a ? »
père qui se lève, récupère une éponge qu'il lance au brun.
« deux minutes. je finirai de raconter quand cette table sera vidée et propre. »
poings qui se ferment légèrement. en était-il réellement capable ? bras qui l'entourent une seconde et il sourit à sa fille.
« il a un problème ? »
il sent les prunelles brunes de son fils posées sur lui.
« non. »
oui. peut-être. éponge récupérée au vol.
« venez, je finis de vous raconter. »
j'aime trop ce gosse, je pourrais écrire une histoire rien que sur lui ❤
suite samedi.
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