Ouragan

❝ Comme un ouragan,
Qui passait sur moi,
L'amour a tout emporté.
Dévastée nos vies,
Des rêves en furie,
Qu'on ne peut plus arrêter.

Comme un ouragan,
La tempête en moi,
A balayé le passé.
Allumer ma vie,
C'est un incendie,
Qu'on ne peut plus arrêter. 


j'appelle marco ! 

il soupire. il n'était pas sûr d'avoir envie d'entendre parler de lui. pas de tout de suite. 

« tu peux attendre un peu. j'ai envie de rester ici encore un petit peu. » 

il croise les yeux remplis d'inquiétude de son ancien coéquipier. celui avec qui il avait gagné des titres, celui qui avait été lancé dans le grand bain aussi jeune que lui quelques années plus tôt, l'autre enfant prodige du club. celui à qui ils avaient pardonné bien plus facilement qu'à lui-même. 

« nuri, s'il te plait. » 

il aurait aimé qu'il n'y ait pas ces maudits sanglots dans sa voix. ceux qu'il entendrait forcément. il ne voulait pas qu'il voit à quel point il n'allait pas bien. c'était juste un sale moment, ça passerait.

« mario, il se passe quoi ? » 

mais seules les larmes lui répondent. il ne pouvait pas. il ne voulait pas. il ne pouvait pas comprendre. il n'avait pas perdu sa femme. il ne pouvait pas comprendre ce que ça faisait de voir sa vie basculer en une phrase alors qu'on se faisait une joie de sa soirée. il ne pourrait jamais comprendre à quel point il se sentait responsable encore aujourd'hui. il n'aurait jamais dû être dans les bras de marco. il n'aurait jamais dû parce qu'il n'aurait jamais dû se mettre en couple avec lui alors qu'ils étaient juste en pause dans un premier temps. et il n'aurait jamais dû le tenter avec ses baisers, ses caresses, ses bras confortables et ses sourires amoureux.

« mario parle-moi. » 

ça ne veut pas sortir. il laisse sa tête s'échouer contre son torse, il le laisse le serrer dans ses bras. il se sent redevenir comme avant, quand il était là pour lui. c'était avant qu'il rencontre le blond, quand il ne jouait pas encore à dortmund, quand il avait fui le club qui ne lui faisait pas confiance. 

il reste silencieux. y a sa femme qui ne pose pas de questions, les enfants qui les laissent seuls. il finit par le laisser le ramener chez lui. 

« ça va aller ? » 

il force son sourire, il hoche la tête. il sait qu'il est sceptique, mais il ne fait aucune remarque. 

« à bientôt mario. » 

il dépose ses lèvres sur la joue de son ancien coéquipier, le serre un instant contre lui. 

« merci. » 

c'est glissé dans l'oreille avant qu'il ne quitte la chaleur de sa voiture et qu'il se mette à courir se mettre à l'abri chez lui.

x x x

poignée sur laquelle il appuie et il entre dans son chez-lui, cette maison dont ils étaient propriétaires avec son mari qui devait l'attendre depuis des heures désormais. et il ne faut que quelques secondes pour qu'il se retrouve plaqué contre un torse, pour que des lèvres se posent sur sa joue, et que son odeur caractéristique envahisse tous ses sens. 

« j'ai eu peur. » 

il grogne un instant avant de sortir de son étreinte dont il n'avait pas spécialement envie. ou bien si justement. 

« j'étais chez nuri. 

─ bien. » 

et il sent son cœur qui se fissure quand il voit la tristesse dans le regard de l'autre qui s'éloigne de lui le laissant seul dans le couloir. il n'aurait pas dû le repousser. mais il ne savait pas faire autrement.

il pénètre dans son salon. l'ambiance est pesante, silencieuse. tous les regards semblent braqués sur lui. il peut palper l'inquiétude de ses enfants. 

« je t'aime papa. » 

regard chocolat qui rencontre plusieurs paires d'yeux. il croise les yeux verts rougis qui se détournent rapidement et il comprend. ils savaient. 

« moi aussi je vous aime. » 

les bras de son fils se retrouvent bien rapidement autour de lui. il laisse sa main traîner dans sa chevelure brune tout en forçant un sourire à destination de sa rouquine. il ne parle pas. parce qu'il n'a rien à dire.

x x x

« tu leur as dit ? » 

colère qui traîne un peu trop dans sa voix. et il le voit qui évite son regard. 

« oui. » 

c'est un murmure. 

« c'était ma vie marco, c'était pas à toi de leur dire. » 

le regard de l'autre change immédiatement. 

« ils posaient des questions. ils s'inquiétaient. franziska t'avait vu et pensait que tu me trompais. il fallait que je la rassure. j'allais pas lui inventer un bobard. 

─ comment tu as pu le faire ? c'était mon choix qu'ils ne sachent pas. c'est ma vie, mon histoire. » 

il ne voulait pas lire la pitié dans le regard de ses enfants, ou la déception quand ils comprendraient qu'ils n'auraient même pas dû être là si elle n'était pas décédée. il repousse un instant l'autre. il peut lire les flammes qui dansent dans son regard ambré passablement énervé.

« non. ça a toujours été notre vie, notre histoire. et j'ai le droit de raconter mon histoire à mes enfants. que ça te plaise ou non. »

il ne répond rien. 

« ils ont le droit de savoir. ils sont en âge de savoir. ils ne savaient rien de nous, de ce qu'on était, de notre vie avant, des difficultés. notre histoire c'est pas que notre coming-out dont tout le monde parle. c'est bien plus que ce qu'ils ont pu lire dans la presse. ils ont le droit de savoir qu'elle est pas aussi belle que le monde l'a décrite pendant des années. les belles histoires, c'est pas censé commencer comme la nôtre. » 

il ne l'entend même plus alors qu'il continue. ça s'embrouille dans son esprit. il laisse l'autre l'attirer à lui quelques secondes. 

« leurs cousins savent, j'aurais préféré que tu sois là, en parler un autre jour, mais pour moi aussi c'est dur. et j'en avais besoin aujourd'hui. » 

il ne veut pas entendre les sanglots dans la voix de l'autre. il ne cherche pas son regard parce qu'il sait ce qu'il y lira et il ne veut pas. alors il finit par rendre l'étreinte et reste quelques minutes blotti contre lui. il peut entendre les légers battements de son cœur. 

« dis plus jamais que notre histoire est pas belle. » 

c'est étouffé dans la chemise de l'autre et rapidement les bras l'enserrent un peu plus. 

« d'accord. » 

il sent les lèvres qui viennent se poser contre les siennes, et il ne réagit pas. la langue qui glisse demandant un accès qu'il lui refuse. pourquoi est-ce qu'il ne comprenait pas qu'il n'en voulait pas ce jour-là de ses baisers ? il voulait ses bras accueillants et protecteurs, il voulait sa voix réconfortante. mais il ne voulait pas de son amour omniprésent. 

il avait besoin du meilleur ami, pas de l'amant.
il avait juste oublié que ça faisait des années que les deux se mêlaient. 

« dégage marco ! » 

il le repousse. la douleur qui s'installe dans les iris verts le brise un instant.


j'espère que ce chap vous aura plu.

fin pendant le week-end, je pense.

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