Eclaircie
❝ Et si ce n'est pas pour demain
Qu'importe, j'attendrai
Le jour d'après
Un millier d'années
Un éclat de verre.
Millier de larmes
Une éclaircie. ❞
c'est triste.
oui ça l'était. certainement bien trop.
« c'était comme ça. »
le coin de ses lèvres s'élève en un léger sourire.
« et elle disait vraiment rien ?
─ non, elle disait rien. parce qu'on avait pas le choix. ni elle, ni moi. y avait que mario pour choisir et il arrivait pas à le faire. »
et au final, c'était certainement mieux comme ça. parce qu'il ne l'aurait jamais choisi. il n'était pas idiot. ils s'aimaient peut-être plus, mais c'était bien trop compliqué pour ne pas choisir la simplicité. lui aussi il avait essayé de la chercher pendant des années. il cherchait la fille qui pourrait capturer son cœur alors qu'il l'avait déjà offert à un autre des années plus tôt.
« vous vous êtes mis en couple comment ? »
il lâche un léger rire.
« t'es curieuse. »
elle a les yeux qui flamboient autant que ses cheveux pendant quelques secondes. quelques secondes avant qu'elle ne se mette à rire.
« oh tu rougis papa. »
il sait qu'elle a raison, parce que ses joues le brûlent un peu.
« je sais plus exactement, c'était comme une évidence après des mois à nous éloigner l'un de l'autre et nous faire du mal là où il n'y avait pas lieu. »
peut-être qu'il ne voulait pas tout leur dire.
« t'as pas répondu à la question papa.
─ j'me souviens plus. »
il se reconcentre sur l'album.
« hannn, il est en train de nous mentir. tu peux pas avoir oublié. personne oublie ça. »
il se sent devenir écarlate et tout de suite, il déteste ses deux terreurs qui semblaient avoir saisi une faille. et c'était eux la faille. parce qu'il n'avait jamais eu de mal à parler de sa vie plus que privée avec le brun à ses amis. mais c'étaient ses enfants, et c'était différent.
« on veut savoir, on veut savoir !! »
il grommelle un instant.
« c'était quelques jours après son retour à dortmund alors qu'on était en train de chahuter chez lui. je l'ai embrassé et voilà. ça vous va comme explication. »
il n'a pas de réponse mais il peut lire la malice dans le regard des deux adolescents qui l'entourent.
« elle vous avait surpris pour savoir ? »
soupir.
« non. c'est mario qui lui a dit. »
il marque une légère pause.
« on était pas vraiment resté ensemble la première fois. il avait peur pour nos carrières. »
et il ne supportait pas de la tromper aussi. il avait rarement autant souffert que pendant cette courte période. il se souvenait encore de la douleur.
« et puis, j'avais fait une soirée à la maison et les jeunes voulaient faire un action-vérité. »
encore aujourd'hui il trouvait l'idée idiote, et pourtant, il savait ce qu'il leur devait.
« on a dû s'embrasser, on a compris qu'on avait pas réussi à s'oublier ni l'un ni l'autre, et il l'a annoncé à ann-k pas longtemps après. »
il se tait un instant.
« continuez de regarder, je vais essayer de savoir où il est. »
il commence à s'inquiéter. il pleuvait de plus en plus. ça faisait des heures qu'il n'était plus là.
x x x
« allo marco ? qu'est-ce que tu veux ?
─ est-ce que mario est chez toi ? »
voix apaisante d'un ancien coéquipier toujours dans la ville.
« non, pourquoi ? tout va bien entre vous ?
─ ce n'est pas à moi qu'il faut demander ça. »
énervement pointant. où est-ce qu'il allait le retrouver ?
« marco qu'est-ce qu'il se passe entre vous ? »
il sent la larme qui glisse sur sa joue, sa gorge qui se noue.
« c'est le jour où ak est décédé et il m'en veut. je sais pas où il est et ça fait cinq heures qu'il a quitté la maison. »
et seul le silence lui répond. un long silence.
« ah. tu veux que j'essaie de l'appeler ? »
poitrine comprimée. il ne voulait pas forcément rentrer. il ne lui répondrait pas forcément.
« je veux bien.
─ je te tiens au courant marco. mais t'inquiète pas, il va revenir. »
et peut-être qu'il avait raison. parce qu'il l'avait toujours fait. parce que leur maison, ça faisait bien longtemps que ce n'était plus un lieu mais où se trouvait l'autre.
quand il revient dans la véranda, les regards des enfants sont tournés vers lui. il hoche négativement la tête.
« pourquoi il t'en veut ? »
il se fige.
« vous avez écouté la conversation ? »
un silence lui répond. mais il lit la vérité dans leurs regards.
« vous vous êtes disputés à cause d'elle ? »
il contient ses larmes. il ne voulait pas qu'ils le voient comme ça.
« non... je... »
sa fille se lève et se tourne vers son cadet.
« viens on va préparer à manger. »
il soupire de soulagement. peut-être qu'il n'aurait pas dû en parler, parce qu'il n'était pas plus prêt à le faire que le brun.
x x x
il se laisse retomber sur un fauteuil qui traîne là, celui où il aimait tant passer du temps. il étend ses jambes devant lui et récupère l'album. il en parcourt les pages. il reste fixé sur une photo du brun enlaçant sa femme. ça n'était pas longtemps avant l'accident. c'était peut-être la dernière fois qu'il l'avait vue. il ne sait plus. les souvenirs se mêlent bien trop.
« vous allez vous séparer ? »
il relève un regard rougi vers son fils qui se tient là.
« non. »
c'était qu'une mauvaise passe, celle qui existait même si elle ne durait pas longtemps.
« il était avec moi quand elle est décédée. et c'était moi qui avait voulu qu'il reste parce que je savais qu'elle devait revenir dans la soirée et qu'on allait pas pouvoir se voir pendant un moment en dehors des entraînements. »
larme qui vient rouler doucement sur sa joue et qu'il essuie rapidement.
« mais... »
il sait que l'adolescent ne peut pas comprendre. parce que personne ne pouvait comprendre les sentiments de culpabilité et de haine qui s'étaient emparés d'eux deux à l'époque. ceux qui existaient encore quand ils y repensaient. évidemment qu'il était responsable pour partie. évidemment que le brun ne pouvait pas admettre sa propre part d'erreur dans la mort de la femme de sa vie contrairement à lui-même. il avait pris sur lui et il continuerait de le faire. parce que c'était ce que le brun attendait de lui sur ce sujet.
« mais papa, c'était un accident. »
sourire qu'il force un instant. il se demande s'il ment pour le réconforter. mais son fils ne lui mentait jamais, c'était certainement sa plus grande qualité.
« je suis sure qu'il t'en veut pas. il t'aime trop. »
il relève son regard vers sa fille qui se tient dans l'encadrement de la porte et qui vient se rassoir à côté de lui. elle qui s'empare du livre avant de tourner rapidement les pages. les visages souriant s'étalent sur les pages, photo après photo, et pendant les minutes que ça dure, il y croit.
j'espère que ça vous aura plu !
les 2 derniers chapitres arrivent rapidement :)
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