Je ne me rappelle plus d’où la fâcheuse envie de m’émanciper m’est venu à la tête, mais ce sentiment lourd qui me crie qu’il est temps que je prenne les choses en mains m’étouffe prétentieusement. J’ai beau me convaincre, qu’il faut impérativement suivre l’ordre des choses, mais après dix-sept piètres années d’existence, mon âme se languit de cette liberté si enviée.
Après des années de travails, je viens finalement de passer cette étape de ma vie. Celle qui m’a valu des pleurs, des rêves brisées, des fantaisies infâmes. Après des années à s’imaginer une « moi » unique, talentueuse et complète, je me retrouve face à une silhouette effacée, une âme perdu, un cœur déraciné. Et dire que ces rêves qui mon bercée des nuits, viennent d’un coup, m’exhiber devant un monde ignoble, devant une vérité poignante. Et dire que ce reflet que me montrait le miroir n’était en fait qu’un jeu, un jeu que me jouait ma nature perfectionniste. Et dire que tout au long de cette comédie j’ai pu tromper le monde et moi-même.
M’excuser suffirait il à changer les choses ?
Je ne pense pas.
M’évader me permettra peut-être à me retrouver ?
Je l’ignore.
Tout ce dont je suis certaine, est que je suis perdue, et pour la première fois de ma vie, j’appréhende le lendemain. Pour la première fois de ma vie, je me sens terrorisée. Pour la première fois de ma vie, je me sens lâche.
Dans une autre galaxie, j’aurais pu être une autre mais hélas dans ce monde. Je suis une fille, de dix-sept ans, une fille parmi tant d’autre, une fille sans rêve.
Toute cette demeure bâtit de rêve, d’espoir vient de s’évanouir, et cet éphémère air de changement, mit une claque majestueuse à cette fille parmi tant d’autre.
Une claque, qui fit rappeler à cette fille, que la vie n’est pas que souhait et bonheur mais d’échecs et pleures.
Une claque qui parut aux autres comme une trace de maturité mais qui n’était qu’une prise de conscience.
Ma vie, comme n’importe laquelle, n’est pas parfaite, et pour être honnête, elle ne le sera probablement jamais.
Il y a des jours ou je me demande, si je méritais tout cela, mais ce n’est pas une question de mérite, c’est juste une question de destin.
Je suis née pour vivre ainsi, peu importe si je suis la protagoniste ou l’antagoniste, par ce qu’en fin de compte telle est ma destinée.
Peut-être ai-je accepté cette réalité macabre, ou bien je suis juste fatiguée d’essayer de changer les choses.
J’ai beau avoir été une rêveuse, j’ai toujours été pessimiste.
N’est-ce pas drôle ?
Oh que oui.