Salut,

alors cet os est plutôt spécial alors dites moi ce que vous en pensez, voilà.

Bonne lecture.

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Si tu les regardais tu ne verrais rien. Rien d'anormal. Rien d'extraordinaire.

Si tu les observais peut-être que tu remarquerais quelques petites choses. Peut-être sont-ils hyperactifs. Peut-être ne montrent-ils pas tout.

Je peux te dire avec certitude que chez eux tu ne sauras jamais tout déchiffrer. Tout expert que tu serais tu ne trouverais jamais leur secret.

Tu aurais beau être Sherlock Holmes tu ne résoudrais jamais ce mystère. Le premier qui te résisterait.

Il te résisterait parce que tu n'as pas la moindre idée de ce qui peut se passer dans leur vie et tu aurais beau enquêter jamais tu ne résoudrais cette affaire.

Tu aurais beau être un expert du comportement, tu ne comprendrais pas le leur.

Tu aurais beau avoir le don de détecter les mensonges, jamais tu ne devinerais qu'ils te mentent.

Tu aurais beau avoir la science infuse, tu ne saurais jamais ce qu'ils te cachent.

Tu aurais beau être comme eux, jamais tu ne comprendrais ce qu'ils ont vécu.

Je pourrais te dire pourquoi ils réagissent ainsi.

Je pourrais te dévoiler leurs secrets.

Je pourrais te dire des tas de choses sur eux.

Je ne suis pas comme eux, je ne les comprendrais jamais.

Ni toi ni moi ne pourrions jamais comprendre ce qu'ils ressentent.

Moi je pense que quand ils voient des groupes d'amis, des gens heureux, eux ils voient ceux qu'ils ont perdu, ceux qui auraient pu vivre à leur place.

Toi tu ne connais pas leur secret, leur histoire. Tu ne peux pas voir ça. Tu ne peux pas deviner. Tu ne peux pas imaginer.

Moi je sais. Mais moi non plus je ne peux rien faire.

Je ne devrais même pas savoir. Je ne peux pas en parler avec eux.

Ils ne peuvent pas se confier.

Tu n'as pas compris pourquoi ils étaient sans cesse renvoyés de toutes les écoles dans lesquelles ils allaient. Tu n'as pas compris pourquoi ils ne se défendaient pas. Tu n'as jamais su et tu ne sauras jamais pourquoi et comment ils s'en sortent toujours.

Quand ils sont revenus avec une mèche de cheveux blancs tu n'as pas compris. Quand ils ont disparu pendant des mois tu n'as pas compris non plus. Et toujours pas quand est apparue cette étincelle dans leurs yeux.

Cette étincelle qu'ils gardent comme un fardeau, comme un souvenir, qu'ils gardent pour se rappeler, qu'ils sont obligés de garder parce que ce n'est pas comme si on pouvait s'en débarrasser.

La joie, la tristesse, le dégoût, la peur, la colère et la surprise. Ce sont les premiers émotions, celles que toi et moi ressentons.

Celles que tu crois qu'ils ressentent autant que toi, autant que moi.

Pourtant cette étincelle, valeur constante chez eux, dit le contraire. Ce rire que tu viens d'entendre il est faux. Ce sourire que tu viens de voir il est pale. Cette grimace quand ils ont croqué dans un citron c'est du théâtre. Pour eux tout est fade, plus rien n'a de goût. Et quand on a vu autant qu'eux, qu'on en sait autant qu'eux, la surprise n'existe plus.

Non, eux ce qu'il ressente c'est de la colère. De la colère, de la haine, de la fureur, contre tous ceux qui ont tué leurs amis, leurs familles. Contre tous ceux qui n'ont rien et qui sont de leur famille. Contre ces gens aveugles qui ne voient pas qu'ils ont besoin d'aide.

De la tristesse, de la peine, du désespoir, envers tout ceux qui sont morts, envers tout ceux qui sont aveugles de leur vie. Cette vie qu'ils auraient aimé avoir. Cette vie qu'ils n'auront jamais.

Et moi je ne peux rien faire. Et toi tu es impuissant, incapable de voir tout ça de toute façon.

Je connais leur vie, leurs secrets. Tu es loin de la vérité.

Je sais tout. Tu ne sais rien.

Je pourrais faire quelque chose. Tu ne peux pas.

Je ne peux rien faire. Tu ne peux qu'espérer.

Mais je te l'ai dit. Je ne suis qu'un auteur. Tu crois que je peux tout changer, tout réparer.

Je suis coincé. Mes personnages vivent. Ce n'est pas moi qui décide. Tu protestes et tu t'obstines.

Mes personnages je les aime. Mes personnages je les ai inventés.

Mes personnages ils ont une vie. Mes personnages vivent tous seuls.

Mes personnages je ne les contrôle plus. Mes personnages ne peuvent pas vivre sans moi.

Je ne créer pas une histoire. Je ne fabrique pas un autre monde. C'est l'histoire qui vient à moi. C'est ce monde qui ne demande qu'à être libéré.

Je ne fais que retranscrire et même si cela me déchire le cœur je ne peux pas sauver mes personnage. Je ne peux sauver ces gens. Leur vie leur appartient.

J'ai honte de les avoir lâchés dans cet endroit. Tu te dis toujours qu'ils n'existent pas.

Mais pour moi si. J'aimerais les sauver. Tu aimerais que je les sauve.

Mais je te l'ai dit : je ne peux rien faire.

Je ne suis qu'un auteur après tout.