Jess, James, Anna et Mark était assis en carré et en silence dans ce qui avait été un salon. Les murs étaient décrépis, le mobilier sans dessus-dessous. Par la fenêtre barrée, les rayons orangés du crépuscule s'étaient glissés, et avec eux divers grognements inquiétants. Les quatre amis semblaient épuisés, leurs vêtements étaient déchirés, parfois tâchés de sang. Chacun portait une arme : machette, revolver, hache, batte à clous. Ils n'osaient pas se regarder. Un grand coup sur la porte attira leur attention.

« J'ai bien peur que ce soit la fin, annonça Mark d'une voix hésitante.
-Allons, nous pouvons encore nous en sortir !, tenta Anna sans grande conviction.
-Il y a encore quelques jours, j'aurais été d'accord, mais là..., contredit Jess. Nous sommes à bout, et James est salement blessé.
-Désolé les gars, lança James avec un rictus de douleur.
-Il doit bien y avoir une solution !, continua Anna.
-Ouais, nous entretuer, ça sera moins douloureux, lâcha Mark.
-Ta gueule Mark, tu nous aides pas, là !
-Je suis du même avis, avança Jess. Je veux pas finir dévorée !
-Sinon, débarrassez-vous de moi, je ne suis plus qu'un poids, argumenta James.
-Jamais on fera ça ! On est une équipe ! Sans toi, on serait mort depuis longtemps !, s'exclama Anna.
-C'est pas vrai, vous vous débrouillez très bien !
-Ah ouais ? Et la fois sur le pont, qui a entendu ces saloperies arriver ? Et à la caserne, qui a réussi à se détacher et à nous faire nous échapper ? Qui a très vite compris que même les animaux étaient infectés ? Qui nous a appris à survivre en forêt ? Qui...
-Ça va, la coupa Mark, on a compris. On le garde.
-C'est gentil, remercia l'intéressé. »

De nouveaux coups, plus violents, s'abattirent sur la porte.
« On a plus beaucoup de temps, il faut prendre une décision, urgea Jess.
-On peut pas rester là, on a pas assez bien barricadé. Et ils sont trop nombreux dehors, résuma Mark.
-Ils finiront par entrer, donc il faut voir ce qu'on peut faire, et vite !, dit Anna.
-Ça fait du bien de vous voir reprendre du poil de la bête ! Ensemble, on peut s'en sortir !, s'exclama Jess. »
Prout.
Tous se tournèrent vers James.
« Je... je, bafouilla-t-il.
-Non pas toi..., se lamenta Anna.
-C'est pas possible ! Non !, cria Jess. »
Mark se contenta de secouer la tête, le visage déformé par le chagrin.
Prout. Prout. Prout.
« Il faut se barrer !
-Ou le tuer, lâcha froidement Mark.
-T'es fou !, hurla Anna. Pas après tout ce qu'il a fait ! T'as aucun cœur ! »
Prout. Prout. Prout. Prout. Prout. Prout. Prout.
« C'est trop tard de toute façon !, gueula Mark. Il est déjà en train de se transformer ! »
Jess le regardait, des larmes dans le yeux :
« Putain, pas toi James. De nous tous, t'étais le meilleur... Putain de destin ! »
Prout. Prout. Prout. Prout. Prout. Prout. Prout. Prout. Prout. Prout. Prout.
« Dans moins d'une minute, ce sera un zombie, faut se casser, aller vite !, les rallia Mark.
-On t'oubliera pas James !, lança Anna avec un dernier regard vers ce qui fut leur ami. »
Jess lui caressa simplement la joue et s'en fut.
PROUUUUUUUUUUUUUT.