j'pique la bouteille à papa ;

caméra, flash

angles, lumière

j'fais quelques clichés

puis je les poste

et j'attends j'attends

j'attends

que sous les clichés

il défile

le déferlement d'opinions

et j'attends j'attends

j'attends

qu'une seule chose :

qu'elle voit la légende

pour qu'enfin elle comprenne

mes sentiments de haine.

après tous les mensonges

qu'elle m'a partagé

sourire aux lèvres

elle se foutait de moi

étais-je trop bête ?

sans doute trop amoureux

bien trop aveugle

envahi par la naïveté

et cette folle légèreté

que me procurait l'alcool

lors de nos soirées passées

allongés et ivres

sous le voile étoilé

rien qu'elle et moi

à parler, parler, parler

oui, à parler, parler, parler

sans jamais cesser de boire.

cul sec

ou pas

on aimait ça

ivres à souhait

presque morts

oui on aimait ça

les bouteilles se vidaient

les heures défilaient

mais jamais on stoppait

les descentes enflammées.

puis on s'mettait à danser

près du H

du hollywood sign

sur quelques notes endiablées

par le rythme de nos pas

et au son de nos voix au timbre brisé ;

ivres et cons

on s'aimait comme on pouvait.

magda

merci pour tout

si tu vois ça

sache que t'étais le citron

de ma vodka

ouais je t'aimais fort

j'dirais à la folie

parce que ouais j'étais fou

et toi aussi

alors ça va de soi.

aujourd'hui encore je suis fou

ça veut p'têtre dire que je t'aime encore ?

et dis-moi magda,

ça t'a amusé de m'abandonner ?

parce que moi, ça m'a pas amusé.

j'en ai même pleuré.

magda mon cœur a saigné

maintenant tu n'es plus privilégiée.

tu croyais quoi ?

que j'allais laisser ce trou

jamais comblé ?

pfff, magda, si c'est ça

je te croyais plus smart.

t'étais le citron

de ma vodka

mais désormais

j'ai trouvé le for de mon ever.

elle s'appelle anna

ouais t'as bien lu,

c'est bien elle

ta petite sœur que t'as bêtement lâché.

(jugez pas svp, je m'ennuyais)