os surprise 5 | sarah

Paris, 2017.

Sarah.

— Sarah, assure-toi d'avoir tout préparé pour l'arrivée du nouveau P-DG !

— Oui, monsieur !

Une fois qu'il disparut de mon champ de vision, je levai les yeux au ciel. Évidemment que tout était prêt : depuis une quinzaine de jours déjà, je m'activais à mettre en place une belle réception pour un homme dont je ne connaissais ni le nom, ni l'identité. Car oui, la boîte et ses dirigeants avaient décidé de « garder la surprise ». Pff, cette soit-disant surprise empiétait juste sur mon travail, rien de plus. Les affiches, couverts, banderoles – et j'en passe – n'étaient imprimés que d'un mot : bienvenue. Bienvenue qui ? Je n'en avais strictement aucune idée.

La boîte dans laquelle je travaillais depuis bientôt trois ans accueillait aujourd'hui un nouveau membre. Un nouveau P-DG. Bien évidemment, cela devait se faire sous les meilleures auspices et tout en grandeur, et j'en étais presque lassée ; il n'en serait jamais de même pour un « simple employé » – « simple employé » qui, au passage, servait plus à la boîte que certains de ses collaborateurs de renommée internationale.

— Bonjour, Miss, fit Harry, un ami – et accessoirement mon collègue – en entrant dans la salle de réception alors que je faisais les dernières vérifications.

— Comment tu vas ?

— Fatigué et stressé à cause du boss qui me fout une pression pas possible avec l'arrivée du gars mystère, mais sinon tout roule parfaitement. Et toi ? demanda-t-il en piquant un biscuit sur le buffet alors que je lui tapai la main, lui disant que c'était réservé aux invités.

— Pareil. Mr. Mathias ne me lâche pas d'une semelle.

— Il a jamais fait une aussi grosse réception pour les autres personnes importantes de la boîte, je me demande bien pourquoi il le fait maintenant.

Je lâchai un soupir et m'assis à une des nombreuses chaises présentes autour de la table principale de la salle. Mon ami m'imita.

— J'en sais rien mais j'espère juste que ce nouveau P-DG ne fera pas de caprices. Mr. Mathias est déjà assez difficile à supporter.

— Je confirme, dit-il avant d'attraper un autre biscuit.

— C'est pour les invités, Harry !

— Oui, bah avec tout ce qu'ils détiennent comme fric, crois-moi que c'est pas un petit sablé qui va leur manquer.

Je levai les yeux au ciel alors que Monsieur continua à se plaindre de son manque de sommeil.

***

— N'oubliez pas de l'accueillir chaleureusement.

— Oui, monsieur.

— Et souriez un peu. Vous êtes plus jolie quand vous avez un sourire.

Mr. Mathias s'en alla après sa dernière phrase qui me laissa, sans mentir, perplexe. Mais je secouai la tête, tentant de la chasser de mon esprit ; je n'avais pas le temps de m'attarder sur cela. La réception allait débuter d'ici quelques minutes et j'étais chargée d'accueillir le nouveau P-DG. Et j'étais stressée. Horriblement stressée.

— Sarah, fais vite, il est arrivé ! héla Harry à l'autre bout du couloir.

Respire, Sarah, ça va aller. Tout va bien se passer... Tout ira bien. Allez. Je me laissai encore quelques secondes de tranquillité avant de rejoindre mon ami qui, très vite, me tira hors de la salle de réception. L'air froid de la nuit rencontrant mes avant-bras et jambes découverts m'arracha un frisson et je passai alors mes mains autour de mon corps, tentant vainement de me réchauffer. Rapidement, une voiture luxueuse – une Lamborghini dirais-je – s'arrêta au bout du tapis rouge que nous avions pris, Harry et moi, deux heures à dérouler. D'ailleurs, mon ami et moi trépignions d'impatience. Était-il jeune ? Ou bien âgé ? Charmant ? Ou ingrats ? Peut-être même gentil ? Le chauffeur sortit, habillé d'un costume classique, et vint ouvrir la porte arrière dont la vitre était teintée. Un homme en sortit et je lançai un coup d'œil à Harry qui se tenait droit, mais tout aussi excité que moi, à mes côtés puis je reportai mon attention sur notre nouveau P-DG. Il avait la tête baissée, je perçus alors des cheveux clairs et une peau mate. Son fin corps était habillé d'un costume bleu marine et une montre sans doute dispendieuse ornait son poignet.

Allez, relève ta tête... Mes prières furent visiblement entendues car, la seconde qui suivit, mes yeux s'encrèrent dans deux immenses forêts mouchetées d'or. Dieu du ciel. C'était impossible... J'étais figée, comme clouée sur place. Je ne pouvais plus bouger. Non, ne me dites pas que...

— Sarah ? m'appela-t-il.

— Je-

Je n'eus pas le temps de terminer ma phrase que je pris la fuite. Oui, je venais de lâchement m'enfuir devant cet homme et une dizaine d'autres qui me regardaient m'éloigner d'eux en courant. Harry tenta de m'appeler mais je ne me retournai pas. Je courrai. Sans m'arrêter.

Pourquoi ces choses-là n'arrivaient qu'à moi ?

***

Assise à même le carrelage depuis bientôt cinq minutes, je me sentais affreusement ridicule. La scène qui s'était déroulée quelques instants auparavant se rejouait dans ma tête sans cesse. Je me rendis compte de mon acte et je souhaitais sortir de ce couloir peu éclairé mais j'avais honte. Honte de me montre à Harry, à ces hommes, et surtout : honte qu'il me revoit.

— Sarah ? SARAH ? Montre-toi ma belle, ce n'est que moi !

Je relevai instantanément la tête en entendant la voix de mon ami résonner dans le couloir vide.

— Je suis là, Harry, dis-je d'une petite voix, mais assez fort pour qu'il m'entende.

Quelques secondes plus tard, mon ami fit apparition dans mon champ de vision et, sans aucun mot, s'assit au sol, près de moi. Il prit ma tête et la déposa délicatement contre son épaule avant de venir flatter mes cheveux.

— C'était lui, hein ?

Je hochai la tête. Je n'arrivais pas à le dire. J'avais honte.

— Il est pas mal, hein, dit mon ami, me faisant légèrement glousser. Mais il est hétéro, continua-t-il en levant les yeux au ciel. Et vu comment il t'a bouffé du regard, je pense que tu as toutes tes chances, cocotte.

— Raconte pas n'importe quoi.

— Je ne raconte pas n'importe quoi.

— Si.

— Non. Et puis, pourquoi ça ne marcherait pas entre vous, hein ?

— Parce que la première fois, ça a foiré et que c'est pas maintenant que ça va le faire !

— Mais... Sarah ?

— Oui ?

— Tu ne m'avais pas dit que tu lui avais laissé une lettre juste avant de t'en aller ?

— Si...

— Et est-ce que tu lui as laissé une chance de te répondre?

— Non...

— Alors c'est le moment !

— Non, Harry ! Je- il ne m'aime pas, dis-je en baissant la tête.

— Comment tu peux le savoir si tu lui as pas laissé le temps de te répondre ? il se releva avant de me rendre sa main. Allez, lève-toi, tu risques de salir ta jolie robe Valentino sinon.

J'attrapai sa main avant de me retrouver sur pieds.

— Allons chercher la réponse de ton beau gosse.

***

J'étais seule au buffet, une coupe de champagne à moitié vide en main. Je regardai autour de moi les employés vêtus de leurs plus beaux costumes et robes, les collaborateurs étrangers venus spécialement pour l'occasion, discutant et riant entre eux, et les serveurs s'activer à ravir les personnes présentes par leurs services. J'en stoppai un, attrapant un verre d'alcool pour le boire cul sec.

Je ne l'avais pas revu depuis ma fuite et, honnêtement, je redoutais ce moment.

— Hum, Sarah ? entendis-je dans mon dos.

Eh merde, le moment venait d'arriver. Je fis mine de ne pas l'avoir entendu, mais il revint à la charge en posant sa main sur mon épaule, me forçant à me retourner.

Il était là. Neymar. Neymar da Silva Santos Júnior. Toujours aussi... beau.

— Je peux te parler ?

Je n'eus d'autre choix que d'accepter ; je ne pouvais pas le fuir éternellement. Il m'attrapa la main et me dit de le suivre. J'acquiesçai sans trop réfléchir, bien trop perturbée par ce contact qui avait déclenché un frisson de bien-être en moi.

Une fois éloignés du monde, Neymar se plaça devant moi. Il semblait... nerveux. Rares étaient les fois où je l'avais vu dans cet état. Il avait toujours été quelqu'un de serein.

— Bien, ahem, commença-t-il, se raclant la gorge. Je- je suis désolé. Mais ne me coupe pas avant d'avoir terminé, s'il te plaît, dit-il alors que je hochai la tête. Alors, hum... par où commencer... se demanda-t-il à lui-même en se grattant la nuque. Bon, par le début, j'imagine, rit-il nerveusement alors que je lâchai un petit gloussement, le trouvant adorable comme ça. Je ne sais pas si tu te rappelles de notre première rencontre ? C'était à la fac et tu venais de renverser ton milkshake banane sur moi. J'étais furieux mais ensuite j'ai vu ton regard paniqué et toi qui essayait de nettoyer mon haut, et je me suis adouci. T'avais l'air adorable ce jour-là. Je me rappelle que tu m'avais dit de t'attendre après les cours pour pouvoir te faire pardonner. Et tu m'as emmené manger une pizza. À dix-sept heures. J'avais adoré ce côté spontané de toi. Et je me souviens avoir discuté avec toi jusqu'à au moins vingt-et-une heure. Ton père était furax mais on s'était bien amusés. J'ai appris tellement de choses sur toi ce jour-là. Tu étais loin d'être la fille timide que j'observais de temps en temps. Et par la suite, on a commencé à se rapprocher. Si bien que j'ai commencé à ressentir des sentiments plus forts qu'un garçon devrait ressentir envers son amie. J'étais tombé amoureux de toi, mais j'avais bien trop peur de te l'avouer, par peur de me faire recaler. Puis un jour, tu es partie. Ta mère m'avait dit que tu avais trouvé une boîte qui avait accepté de te prendre en alternance mais qu'elle était à Paris. Et tu m'as laissé une lettre, cette lettre, dit-il en sortant une enveloppe de sa poche. Je l'ai lue tous les jours avant de m'endormir. Je rêvais de t'avoir dans mes bras, de te rejoindre à Paris, mais je me rappelais de ce que tu m'as dit dans ta lettre : « Deviens un grand homme. Ne brise pas tes rêves en me rejoignant. Sois le dirigeant que tu as toujours voulu devenir, et à ce moment-là, reviens me voir. Pas avant. » J'étais décidé. Je voulais réussir. Réussir à atteindre mes objectifs avant de te retrouver. Et c'est pour ça que je suis là ce soir. Je te retrouve après ces quelques années, pour te montrer que tu as toujours été là, dit-il en pointant sa tête, et là, et il pointa son cœur. Je t'ai toujours aimée, Sarah. Toujours. De notre première pizza jusqu'à présent.

Je le regardais droit dans les yeux, ne sachant quoi répondre. Ce qu'il venait de me débiter m'avait laissée bouche bée, sans voix. C'était si beau. Il venait de me dire tout ce que j'avais toujours rêvé l'entendre dire. Mais le plus important était qu'il venait de m'avouer son amour. Je sentais les larmes rouler sur mes joues. J'étais heureuse. Il m'aimait comme je l'aimais. Bordel, oui, j'étais heureuse.

— Je peux ? demandai-je et Neymar hocha la tête sans comprendre.

Je me jetai alors sur ses lèvres et, rapidement, il répondit au baiser, déposant ses mains au creux de mes hanches. Mes perles d'eau salée coulait entre nos bouches, donnant au baiser un autre goût. Le goût des retrouvailles.

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salut ! j'espère que ça va. je reviens avec un one shot destiné à ma Sarah d'amour (dis-toi que c'est ton cadeau d'anniversaire en retard). j'espère sincèrement qu'il t'a plu et je suis vraiment désolée pour les erreurs qui traînent mais c'est la première fois que j'écris avec mon nouveau téléphone et il s'amuse à changer quelques mots...

m'enfin. donnez-moi vos avis, je
serai ravie de les lire !

muchos besos.

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