os surprise 4 | camille
1987, London.
Camille.
Je gambadais parmi les allées décorées d'œuvres depuis bientôt vingt minutes, à la recherche de l'artiste promu dans la ville entière. Depuis quelques jours déjà, des affiches placardées sur les poteaux et murets mettaient en avant un jeune peintre venu exposer ses œuvres aux yeux des plus curieux. Bien évidemment, j'avais tenu à y assister. La naissance de nouveaux artistes était invraisemblablement l'une des choses que je préférais : il y avait peu de monde, donc pas de risques de bousculades ou de groupies à vous en faire durement frémir les tympans.
- Eh Cam, ton artiste, il aime bien les gens nus, on dirait. T'as peut-être ta chance.
Je me retournai vers mon ami, le seul qui avait voulu m'accompagner - après bien vingt-cinq minutes de négociation.
- Je ne suis pas venue draguer, Leo.
- N'empêche que ça pourrait te faire du bien. Puis, il est pas mal.
Je levai les yeux au ciel, soupirant. Il était toujours comme ça. D'ailleurs, tous mes amis l'étaient. Ils souhaitaient absolument me caser avec quelqu'un. Certains d'entre eux pouvaient même me jeter dans les bras d'un parfait inconnu lors d'une soirée, mais la plupart osait simplement me faire quelques remarques incessantes, sans pour autant me pousser dans le danger - car, disons-le, l'inconnu était souvent synonyme de danger.
- T'insinues quoi, là ?
- Que t'es restée trop longtemps célibataire, et qu'on en a tous marre de ne pas ramener nos copains à chaque fois, pour ne pas que tu te sentes seule au monde.
Leo dans toute sa splendeur. Il avait toujours été d'une franchise implacable, et on aimait ou détestait cela. Certaines fois, c'était un vrai calvaire, mais d'autres, bien moins. Son franc-parler me faisait bien marrer.
- Toi, ne parle pas. T'arrives même pas à rester en couple plus d'un mois avec le même mec, répliquai-je avant de me diriger vers un tableau représentant Adam, tenant une pomme et allongé aux pieds d'Ève.
- Mais moi, au moins, je me mets en couple, dit-il avant de se placer à ma gauche.
Leo : un, Camille : zéro. Je soupirai discrètement. Durant quelques secondes, nous ne parlâmes pas. Nous ne faisions que fixer le tableau sous nos yeux. Le seul bruit perceptible était un bruit de fond produit par les quelques personnes présentes à l'exposition et une musique légère - Hotel California des Eagles. Au bout de quelques secondes, je me tournai vers mon ami.
- Tu sais quoi ? Je vais aller le voir, ce peintre. Ouais, je vais aller voir ce petit anglais et je vais lui montrer ce que c'est, une vraie femme, annonçai-je convaincue de moi-même.
- Mh, répondit-il sans pour autant quitter le tableau des yeux, me faisant alors rouler des yeux.
- Merci de m'encourager surtout.
- Avec grand plaisir.
Je fis alors volte-face, sûre de moi, et fis un pas en avant, mais percutai aussitôt quelque chose. Quelque chose ? Non, quelqu'un.
- Aïe.
Une douleur vive se créa au niveau de mon front qui venait tout juste de rencontrer un... torse. Sérieusement ? Un torse venait de me faire mal ?
- Vous allez bien ? me demanda une voix rauque qui m'était alors inconnue.
Je relevai la tête, tout en frottant douloureusement mon front. Et c'était lui. Il se trouvait là. Devant moi, souriant. Harry Styles. Le jeune peintre. Bon sang... qu'il était charismatique.
- Je- euh- oui.
- Je suis désolé.
- Oh non, c'est juste un front vous savez. Pas de quoi s'inquiéter.
Il lâcha un - adorable - rire, me dévoilant deux proéminentes fossettes. Je lui souris avant de lui poser une question :
- Pourquoi Adam est aux pieds d'Ève ?
- Vous parlez de ce tableau ? demanda-t-il en désignant l'œuvre accrochée près de nous, alors que je hochai la tête. Oh, eh bien, une envie de casser les codes, sans doute.
- Cliché de l'artiste moderne.
- Que voulez-vous ? Nous sommes en mille neuf cent quatre-vingt sept ! Il faut bien innover.
- Mais-
- Cesse de vouloir toujours tout contredire, Cam, me coupa une voix. Leo, enchanté, dit mon ami en tendant la main vers l'artiste qui l'accepta non sans un sourire.
- Harry. Harry Styles.
- Je sais qui vous êtes. Votre nom est sur tous les tableaux ici.
Harry lâcha un gloussement, tandis que je me tapai mentalement le front. Pourquoi étais-je venue accompagnée de cet énergumène, déjà ? Ah oui : c'était le seul qui avait accepté.
- Avant que vous ne demandiez : non, je ne suis pas son copain. Cette charmante demoiselle s'appelle Camille et elle est célibataire. En ce qui me concerne, je préfère les clés aux serrures, si vous voyez ce que je veux dire. D'ailleurs, je crois bien qu'un mâle me fait de l'œil depuis le buffet. Donc, je vous laisse. Amusez-vous bien, les tourtereaux, débita Leo avant de s'en aller, et il se retourna une dernière fois pour nous lancer un « et protégez-vous surtout ! » avant de complètement disparaître de notre champ de vision.
Alerte honte. Je répète : alerte honte. Leo avait le don de toujours me mettre dans de beaux draps. C'était parfois amusant, mais là, devant ce bel homme, c'était juste... à en mourir de gêne.
- Je suis désolée pour... ça. Leo est très, disons, direct.
- Oh ne vous inquiétez pas, au moins maintenant je sais que vous êtes célibataire.
Je gloussai bêtement. Argh, je détestais perdre mes moyens face à quelqu'un, surtout lorsqu'il s'agissait d'un homme. Mais je ne pouvais pas rester sobre d'émotions ; cet homme me perturbait vraiment.
- Et vous ?
- Célibataire jusqu'aux os.
***
- We don't need no education... We don't need no thought control...
Je lançai un regard vers Harry. Je souris en l'entendant chanter par-dessus la musique qui se diffusait dans la salle d'exposition. Il semblait divaguer dans ses pensées, ne se rendant sûrement pas compte que quelques notes franchissaient la fine barrière de ses lèvres rosées. Je souris. Quelle belle voix détenait-il.
- No dark sarcasm in the classroom.
En entendant ma voix, il haussa les sourcils mais ne fit aucun commentaire - bien au contraire : sourire aux lèvres, il poursuivit.
- Teachers leave them kids alone.
Nos voix se mélangèrent et nous prîmes un énorme plaisir à chanter cette œuvre de ce célèbre groupe anglais. Une fois que la chanson prit fin, il me sourit - sourire que je lui rendis - avant de tendre sa main dans ma direction.
- Suivez-moi.
Je le regardai, réticente, mais son éternel sourire éclatant et ses adorables fossettes m'encouragèrent à lui donner ma confiance. Je glissai donc ma main dans la sienne et me laissai guider par ce bel anglais en dehors de la pièce dans laquelle ses œuvres étaient l'objet d'admiration de certains.
***
Mes hanches s'imprégnèrent de la douceur de ses grandes mains. Je les sentais tracer des formes aléatoires par-dessus le fin tissu dont mon corps était recouvert. Il me fit valser à la pulsation de la musique flottant dans l'air et s'arrêta brusquement avant de me coller à lui. Tout en chantonnant les quelques paroles, sa main droite remonta le long de mon corps et finit sa course sur ma joue. Nous nous arrêtâmes alors de danser. Je plantai mes pupilles dans les siennes. Il planta ses pupilles dans les miennes. Nous nous mîmes à observer l'autre quelques instants avant que je ne me décide à réduire la distance de nos visages, et ainsi couper cet échange visuel. Au bout ces quelques secondes charnelles, il se sépara de moi. J'avais le souffle court, et lui les lèvres rougies. Je louchai sur celles-ci avant que mon regard remonte et se perde ainsi dans d'immenses forêts vertes et profondes. Dieu du ciel, que ses yeux étaient beaux. Il sourit. Je souris.
- Une « vraie femme », hein ?
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bon, bon, bon. j'ai débuté l'écriture le 03/11 et l'ai terminé aujourd'hui (06/12)... oui oui, j'ai pris pas mal de temps juste pour écrire un one shot alors excusez-moi d'avance si je prends autant de temps pour les autres... m'enfin ! je suis également désolée pour la qualité (pourrie) de cet os mais je manque de temps et c'est compliqué pour moi de me poser pour pouvoir écrire. quoiqu'il en soit, dis-moi ce que tu as en pensé, ma petite Camille !
d'ailleurs, dites-moi tous/toutes ce que vous en avez pensé! lire vos commentaires m'encourage vraiment.
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