os surprise 3 | constance
Philadelphie, Etats-Unis.
19 février 2018.
Constance.
Je marchais, tête baissée. Je ne regardais pas vers où je me dirigeais, laissant mes pieds me guider. J'évitais les flaques d'eau s'étant formées sur le béton. La pluie se faufilait entre les mèches de mes cheveux. Le soleil avait ramassé ses rayons dorés. Il ne faisait pas beau, et le maussade semblait en parfaite concordance avec mes émotions.
Une fois à l'angle de la rue, je tournai à gauche et vis alors un brun adossé contre un arbre, cigarette en bouche. Je m'empressai de le rejoindre et m'adossai près de lui contre le tronc, lui piquant au passage sa tige de nicotine. J'inhalai.
- Eh, tu sais ce que veut dire « demander » ?
J'entrouvris mes lèvres, laissant la fumée s'échapper et se mêler à l'air frais.
- Et tu sais ce qu'est un coiffeur ?
- OK, alors soit t'as passé une mauvaise journée, soit t'as tes règles. Autrement, c'est pas possible d'être aussi méchante.
- Les deux.
- Et merde, ça veut dire trois fois plus d'engueulades et pas de baise. Génial.
Je lui fis une pichenette, ricanant légèrement.
- Sérieusement, Jack, tu comptes aller couper tes cheveux un jour ? Parce que ça devient clairement plus possible là, dis-je en passant ma main dans sa tignasse brune.
- Je pensais que tu aimais bien tirer dessus en hurlant mon prénom, répliqua-t-il, un sourire malicieux courbant ses lèvres.
- Abruti.
- Oui, oui, moi aussi je t'aime.
Je levai les yeux au ciel. Pourquoi avais-je accepté de me fiancer avec, déjà ?
- Bon, viens, on y va.
Il décoinça la cigarette d'entre mes lèvres et la jeta au sol avant de l'écraser avec sa semelle. Il glissa ensuite ma main dans la mienne et se mit à marcher.
- Où ça ?
- Quelque part.
Je levai les yeux au ciel.
- Merci, Sherlock.
***
- Faudrait peut-être que t'essaies d'arrêter de fumer.
- Pourquoi ?
- Bah, si on veut un enfant, vaudrait mieux qu'il ait pas de déformation.
- Sauf qu'il n'y a rien dans mon ventre.
- C'est possible. T'as fait des tests depuis la dernière fois ?
- Ouais, soupirai-je.
- Et ?
- Et ça n'a rien donné ! Je ne suis pas enceinte, Jack ! Ça se trouve même que je suis stérile et que je ne le sais pas ! m'emportai-je.
- Constance...
- Non, ne dis rien, le coupai-je en secouant la tête.
Puis, je quittai le salon. Je me dirigeai rapidement vers les escaliers, les empruntant afin de regagner notre chambre à l'étage. Jack ne tenta pas de me rattraper et c'était mieux ainsi. Je voulais rester seule. Toute seule.
***
02 mars 2018.
Je rentrai à la maison, fatiguée et essoufflée. Dernièrement, tout effort physique me rendait facilement dépassée, et je ne comprenais vraiment pas pourquoi ; je n'avais jamais été une grande sportive, mais marcher quelques mètres avec des sacs de courses ne m'aurait sans doute pas paru aussi difficile quelques semaines auparavant.
Je posai rapidement les sacs sur le comptoir de la cuisine avant de m'asseoir sur l'une des chaises présentes derrière celui-ci. Je repris correctement mon souffle, régulant ma respiration, avant que Jack n'apparaisse. Il s'approcha de moi et déposa un baiser sur ma tempe.
- Ça a été ?
- Oui, oui.
- Tu m'as l'air fatiguée, chérie.
- C'est rien, ne t'en fais pas.
Il ne dit rien mais je voyais bien que son regard reflétait un lot de questions.
- Je vais ranger les courses, tu pourrais juste mettre mon téléphone à charger s'il te plaît ?
- Mh, répondit-il, il est où ?
- Tiens, dis-je en le lui tendant.
Jack l'attrapa avant de s'en aller. Je le regardai partir du coin de l'œil, feignant ranger le lait dans le frigo. Lorsqu'il quitta définitivement mon champ de vision, je m'empressai vers l'un des sacs de courses et le vidai entièrement, faisant alors face à un objet en particulier. Je relevai le regard. Pas de mouvement. Pas de Jack. J'empoignai l'objet avant de le glisser discrètement dans la poche de ma veste. Pile à ce moment-là, Jack réapparut dans la cuisine.
- Besoin d'aide ?
***
- Allez, Constance, souffle. Ça va aller, tout ira bien- je- merde, non, ça ne va pas aller ! m'exclamai-je en prenant ma tête entre mes mains.
Je me parlais toute seule depuis quelques minutes maintenant, tentant de puiser un semblant de courage en moi. Mais je n'y parvenais pas. C'était bien trop difficile. Comment faire ? Une annonce telle que celle-ci se devait d'être magique, unique. Je n'avais rien prévu. Cette nouvelle venait de s'abattre sur moi et je n'avais pas le temps de trouver une manière aussi belle qu'elle l'était de l'annoncer.
- Constance ?
Eh merde. Etant assise au bord du lit, je pris l'objet assez fin et le cachai sous ma cuisse. Je tentai de prendre un air décontracté alors que Jack pénétra dans la chambre. Un magnifique sourire étirait ses traits qui m'avaient fait succomber alors qu'il contourna le lit afin de se prendre place, dans mon dos. Merde.
- Chérie, tu comptes rester comme ça ?
- Je- éteins la lumière.
Je ne le voyais pas mais je savais pertinemment qu'il venait de froncer les sourcils.
- Couche-toi d'abord.
- Eteins la lumière, Jack.
Il ne répondit pas. Seulement, quelques infimes secondes plus tard, il se retrouva face à moi.
- Qu'est-ce qui se passe ?
-Mh, rien.
- Constance, je te connais. Dis-moi ce qu'il y a.
Je baissai la tête. J'étais prise d'une peur soudaine. Je me mis à paniquer. L'air me manquait, mes poumons se compressèrent. Ma poitrine se mit à grandement se soulever.
- Eh, chérie, regarde-moi.
Je sentis les mains de Jack se faufiler sur mes genoux, l'une d'elle venant remonter ma tête. Il plongea ses iris dans les miennes et m'intima de me caler sur sa respiration. Ainsi, au bout de quelques secondes, la mienne redevint normale.
- Si tu ne veux pas m'en parler aujourd'hui, je comprends, mais dis-moi seulement si c'est grave ?
- Je-
Il avait le droit de savoir. Le lui cacher, sachant qu'il me connaissait parfaitement, serait bien trop difficile. Alors, je pris la décision de lui dévoiler ce que j'avais appris quelques heures plus tôt. Je soulevai ma cuisse et en extirpai un objet. Timidement, je le lui tendis et il l'attrapa. Je rebaissai la tête, ne voulant pas faire face à sa réaction. Au bout de quelques secondes de silence complet, sa voix résonna dans la pièce.
- Putain de merde, je vais devenir papa.
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coucou vous. avec un léger retard (n'est-ce pas ?) je reviens sur ce recueil pour partager un os dédié à ma petite constance ! j'espère sincèrement qu'il a su te ravir ! dites-moi ce que vous en avez pensé. je serais ravie de lire tous vos commentaires.
sinon le prochain os personnalisé est en cours d'écriture (et non, je ne dirai pas à qui il est dédié) !
muchos besos.
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