Chapitre 3
Bonjour, j'espère que vous allez bien!
Tout d'abord un grand merci pour vos nombreux commentaires, c'est tellement, tellement important pour moi et je vous en suit tellement reconnaissante! Un petit commentaire et un grand sourire pour moi!
Nous avons atteint les 2k de lecture! Merci beaucoup!
Sinon, sachez que je lis tout vos commentaires, et j'y répond au plus vite à chaque fois que j'ai le temps!
Lire vos théories, c'est génial pour moi, j'adore voir votre point de vus et vos premières idées. Si vous êtes perdus, c'est tout à fait normal, vous me connaissez, j'aime bien surprendre jusqu'au bout!
Vous risquez alors de tomber de haut, mais on y est pas encore! On y est loin même, je vais semer plusieurs informations et indices d'abord ;)
Finalement cette histoire est une grosse enquête qu'on partage tous ensemble!🕵️♀️
Bon, je vous laisse tranquille maintenant ahah, bonne lecture!
(Le premier gif ne signe pas la fin du chapitre, il y a la suite juste après, ça va m'arriver d'en mettre plusieurs par chapitre !)❤️
La note fin est importante à lire ❤️
...
(Leave a Light On _Tom Walker)
"La vie est une maladie,
Ceux qui rêvent ont bien de la chance, les autres ont des insomnies."-Pomme
Louis Tomlinson
C'est comme toujours. Tout se passe exactement pareil. Je sais déjà ce qui m'attends. Je le vois allongé sur la plage, en train de se faire poignarder par un homme qui porte une veste en cuir et des bottines noires. La mer aussi est devenu noire. Mais elle vire vers le rouge à cause du sang de mon père qui la rejoins.
Et comme toujours, je hurle, coincé dans mon corps d'enfant.
-Papa!
Je pleure, du moins je le sens, je crois. Je crois que je pleure et je crois que je souffre. Mais je ne ressens rien physiquement. Je ne ressens pas les larmes sur mes joues et je ne ressens pas mes cheveux s'arracher sous mes doigts qui les serre pendant que je hurle.
Et comme toujours, le meurtrier m'entends.
Comme toujours, il se retourne vers moi.
-Louis?
Je sursaute et me redresse en sentant mon cœur taper violemment contre ma cage thoracique. Ma respiration est saccadé tandis que je peux sentir ma nuque être humidifié par la sueur. Je ferme les yeux et soupire longuement..
..Encore ce cauchemars, comme toujours.
Ce cauchemars où je vis le meurtre de mon père mais où je me réveille toujours avant de voir le visage de son meurtrier. Dix ans. Dix putains d'années que je suis coincé dans ce corps d'enfant.
Dans le corps de Louis Tomlinson, le fils de l'assassiné.
-Lou..?
Je sursaute une nouvelle fois et tourne ma tête pour voir Felicite dans l'encadrement de la porte de ma chambre, son ours en peluche dans les bras. Elle me regarde avec de petits yeux et je remarque les cernes qui les suivent. J'essaie alors d'ignorer la boule dans ma gorge et lui souris doucement en tendant mon bras. Elle court immédiatement vers moi et j'enroule mes bras autour d'elle, la faisant s'allonger avec moi sous la couette.
-Toi aussi tu as fait un cauchemars..? Elle murmure en relevant la tête vers moi.
Je lui souris tristement et hoche la tête.
-Moi aussi.. Rajoute t-elle immédiatement.
-Tu veux me raconter? Je lui demande doucement.
-Non..
Son regarde fuit le mien et je suis trop fatigué pour voir les larmes qui perlent dans le coin de ses yeux. Je la sers alors contre moi et lui chuchote que les cauchemars ne durent jamais longtemps.
Même si le mien dure depuis dix ans.
Felicite a dix ans, ce qui veut dire que ma mère était enceinte d'elle lors du drame. Et peut-être qu'elle était pas né mais elle a subit autant que nous le meurtre de notre père, peut-être même qu'elle l'a encore plus subit. Elle est né au tout début de l'éclatement de cette guerre. Elle est né lorsque ma mère était encore dévastée et que les rues étaient inondées de sang et de haine.
Mais, finalement, rien de tout ça n'a changé. Les rues sont toujours inondées de sang et de haine .
Et ma mère est toujours dévastée.
-Louis, est-ce que tu pourras m'emmener à l'école demain..?
Je suis en train de me rendormir lorsqu'elle pose cette question. C'est pourquoi je n'entends pas non plus l'angoisse présente dans sa voix.
-Tu n'y va pas à pied, comme d'habitude? L'école est à côté.. Je répond d'une voix endormi.
-S'il te plaît..
-D'accord, princesse. Je chuchote en embrassant paresseusement son front. Dors maintenant, tu vas être fatigué sinon..
-Merci..
Je la sens me serrer contre elle.
Puis je m'endors, n'entendant pas non plus le sanglot qui traverse sa gorge.
✦
-Ernest, manges ta compote..
Ernest regarde ma mère et rit en secouant négativement la tête, bien plus intéressé par la barre de chocolat que j'ai entre les mains. Ernest a seulement trois ans et pourtant je devine déjà de qui il tient son espièglerie.
Je regarde mon petit frère et pouffe en lui donnant un bout de ma barre, gâchant le peu d'autorité qu'essayait d'avoir ma mère. Cette dernière lève les yeux au ciel mais finit par rire avec Ernest. Qu'est-ce que je disais sur l'autorité ?
-Felicite m'a dit que tu l'emmenais à l'école? Me demande ma mère en regardant rapidement l'heure sur l'horloge du salon.
-Oui, elle me l'a demandé cette nuit.
-Cette nuit?
-Elle m'a rejoint après avoir fait un cauchemars.
-Elle en fait beaucoup ces temps-ci..
-Peut-être le stress de la rentrée. Intervient ma sœur, Charlotte, mais de son surnom Lottie, en entrant dans la cuisine.
J'hausse les épaules tandis qu'elle embrasse rapidement Ernest sur la joue, lui laissant une belle marque de rouge à lèvre qui fait grogner notre frère. Pas de doute, je sais de qui il tient! Lottie se tourne ensuite vers nous et je vois ma mère froncer les sourcils en voyant le collier qu'elle porte. Un collier avec comme pendentif un requin mangeant une moto.
-Je peux savoir où tu as trouvé ça? Demande ma mère.
-C'est une pote à moi qui fabrique ses propres bijoux.
-Et bien tu pourras lui rendre.
-Mais maman! Souffle Charlotte en fronçant les sourcils. Je peux savoir où est le problème? Tu veux que je te dise combien de motards ont des bracelets ou des colliers qui nous ridiculisent ?!
-Et je peux savoir depuis quand on fait comme les autres sans réfléchir soi-même?
-Je réfléchis par moi même! Et ces connards le méritent.
-Charlotte ne parle pas comme ça. Répond directement ma mère, sans crier mais avec une voix dure.
Ma sœur soupire rageusement et regarde de nouveau ma mère.
-Ils mériteraient qu'on ne parle d'eux que sous ce nom. Je dois te rappeler ce qu'ils ont fait? Ce qu'ils ont fait à papa? À Nala?!
Une lueur de tristesse traverse le regard de ma mère et je me pince les lèvres, regardant Ernest qui ne devrait pas entendre tout ça. Nala était notre chienne. Et elle était très proche de Charlotte depuis qu'on l'avait, c'est à dire depuis cinq ans. Mais, cet été, on l'a retrouvé morte devant la maison alors qu'on l'avait laissé dans notre petit jardin côté rue, et non pas côté plage. Et c'était une erreur. On a plus le droit à l'erreur sur cette île. Ce qui est assez moqueur lorsqu'on réalise que cette île est une erreur à elle même.
On a retrouvé Nala empoisonnée et avec un bandana autour de sa tête.
-Dis quelque chose Louis!
Je regarde ma sœur puis ma mère qui a le regard baissé.
-Oui ce sont des connards. Je confirme, encore sous l'emprise du souvenir douloureux de la mort de Nala.
-Ah merci!
-Mais tu ne vas pas à ta rentrée avec ce collier. Je rajoute immédiatement.
L'énervement traverse à nouveau le regard de ma sœur.
-Putain mais c'est pas possible! Tu ne comprends rien, toi aussi!
-Tu n'es pas aussi conne qu'eux alors prouve le!
Ma sœur secoue la tête et attrape son sac de cours.
-J'en ai marre de jouer au moins con. Lâche t-elle avant de sortir de la cuisine.
On entend rapidement la porte d'entrée claquer et je soupire en me levant finalement de table. Ma mère a toujours son regard triste et je ne peux m'empêcher d'embrasser rapidement sa joue. Je sais qu'elle culpabilise, qu'elle croit être la cause du comportement de Lottie. Mais elle est tout le contraire. Elle se bat seule pour ses quatre enfants. Elle se bat seule alors que son mari a été tué et que son second compagnon a quitté l'île en apprenant sa grossesse. Elle se bat seule avec un magasin qu'il faut gérer et un loyer qui contient déjà plusieurs dettes.
-Tu devrais y aller, ta rentrée est en même temps que celle de Lottie.. Murmure ma mère, se relevant à son tour et partant prendre Ernest dans ses bras. Ernest qui est ne rit plus et qui est soudainement silencieux.
J'hoche la tête et secoue rapidement les cheveux de mon frère pour qu'il retrouve le sourire. Et c'est réussi.
-Fizz, on y va! Je l'appelle dans les escaliers.
Elle descend rapidement, la tête baissée et son sac sur les épaules. Elle ne regarde même pas ma mère et se contente de sortir de la maison pour rejoindre ma voiture. Je ne comprends pas trop son comportement. Peut-être qu'elle a entendu notre dispute..
-Tu veux monter devant? Je lui demande en souriant, sachant que ça va lui faire plaisir.
-Non, c'est bon. Elle murmure en s'installant sur la banquette arrière.
Je fronce les sourcils. Je ne comprends définitivement pas. Félicité saute toujours de joie lorsque je lui propose d'aller devant comme une grande.
-Tout va bien, princesse? Je lui demande en m'installant derrière le volant, balançant mon sac de cours sur le siège d'à côté.
-Oui.
Non, clairement pas. Malgré tout, je démarre en voyant les minutes passer sur ma montre. Après avoir emmené Félicité à sa rentrée, je dois aller chercher Lily pour nous emmener au lycée. Je vais avoir dix-neuf ans en décembre mais je suis encore au lycée à cause d'un redoublement.
Quelle idée de redoubler la maternelle?
-Tu es contente de retrouver tes copines? Je tente, regardant rapidement Fizz dans le rétro.
Elle hausse les épaules et baisse la tête. Je vois bien qu'elle n'a clairement pas envie de parler et je nous en veut de s'être disputé, Lottie et moi, ce matin. Je suis sûr que c'est ce qui joue sur l'état de Felicite en ce moment même.
On arrive rapidement devant son école et je me gare sur le parking avant d'accompagner ma sœur jusqu'au portail. Je me baisse vers elle et lui sourit en embrassant sa joue.
-Tu pourras venir me chercher ce soir? Est la seule chose qu'elle me dit.
-Je pense que oui, normalement. À moins que je rejoigne maman au magasin. Pourquoi? Tu deviens une petite fainéante ? Je plaisante.
Ma sœur relève la tête vers moi et secoue tristement la tête avant de partir soudainement rejoindre les autres élèves. Je la regarde toujours sans comprendre, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus dans mon champ de vision. Je me fais la promesse de lui parler ce soir. Elle ne doit pas rester comme ça.
C'est finalement la sonnerie de mon portable qui me sort de mes pensées. Je le sors rapidement de ma poche et lis le message qui s'affiche tout en retournant dans ma voiture.
De Lily:
Je t'attends, bouge ton petit (gros) cul de surfeur!
Je pouffe et lève les yeux au ciel.
C'est parti pour une nouvelle année.
✦
Lorsque je m'arrête devant la maison de Lily, je souris en la voyant s'asseoir à mes côtés. Je la connais depuis la maternelle et je peux dire qu'elle a toujours (enfin en apparence..) le même sourire qui peut éclairer la plus sombre des pièces. Et elle a toujours ses longues boucles rousses qui reflètent parfaitement les rayons du soleil. Je comprends totalement pourquoi Niall a craqué sur ma meilleure amie d'enfance.
-Jolie la rayure. Pouffe t-elle en fermant la portière.
-Merci de me la rappeler. Je marmonne en démarrant.
Elle éclate de rire et tapote mon épaule.
-D'ailleurs, on ne t'as pas vu rentrer hier soir. T'es parti juste après avoir tabasser ce surfeur?
Ses paroles me ramènent soudainement à la soirée d'hier soir et je peux ressentir à nouveau toutes ces émotions qui m'ont traversés. L'incompréhension, le doute et la colère. La colère d'avoir tout de suite ressentit l'envie d'aider ce gars au moment même où j'ai croisé son regard. Je n'ai même pas eu, durant une seule seconde, l'envie de le tabasser comme je l'ai fait croire. Et je m'en veux.
S'en vouloir de ne pas être sans cœur, voilà où j'en suis arrivé.
Je revois ses yeux. Je revois la façon dont il est tombé contre moi lorsque son gang l'a poussé. Je revois la façon dont je l'ai rattrapé avant de la repousser seulement à cause des regards qu'on me lançait . J'allais le garder contre moi.
Je l'aurai gardé si il n'y avait pas eu mon gang. Putain. J'ai vu la peur dans ses yeux, j'ai vu sa respiration s'emballer. Il n'avait pas envie d'être là, tout comme je n'avais pas envie non plus. Et, merde, pourquoi ça devait tomber sur lui? Pourquoi ça devait tomber sur le mec qui m'avait sauvé de la noyade le même jour? Ce Harry.
C'est ça ce qu'on appelle le destin? Ou alors le hasard ? Ou encore une grosse merde ?
Cette soirée n'aurait jamais dû se passer comme ça.
Je n'aurai jamais dû ressentir l'envie de l'aider ,ou même pire, de le défendre.
Je dois juste tout oublier.
-Bonjour, ici Lily reporter qui parle toute seule car son meilleur ami est parti je ne sais où dans ses pensées.
Je tourne la tête vers elle et ses paroles réussissent à calmer le bordel qui était en train de se former dans ma tête . Je ris avec elle et secoue la tête.
-Désolé, je pensais à..ma sœur. Mais sinon, ouais, je suis parti juste après l'avoir..tabassé.
Je n'arrive même pas à m'imaginer tabasser son visage. Et pourquoi il comptait se laisser faire lui aussi? Il fait parti du sang de meurtrier, il faisait sûrement semblant, la stratégie ils adorent aussi. Son visage apeuré me revient soudainement, sans que je ne puisse le contrôler et, putain, il avait pas l'air de faire semblant. Mais il n'a pas le droit de me faire douter de son humanité. Pas après mon père, pas après Nala, pas après la tentative d'agression qu'a subit Lily.
Bordel, je les déteste.
Et cet inconnu aussi. Parce que c'est ce qu'il est, un inconnu.
Je le déteste.
Et je me déteste de ne pas croire totalement en cette dernière phrase.
✦
-Tu dois venir! Me répète une énième fois Lily lorsque nous entrons dans le lycée.
Je soupire et cherche du regard notre groupe d'amis. Lorsque je trouve enfin Liam et Niall, j'attrape le bras de Lily et nous tire vers eux, ignorant les autres élèves autours de nous. Et ignorant surtout le fait que le hall d'entrée est déjà divisé en deux groupes. Ils veulent nous mélanger dans les classes mais ils ne réussiront jamais à nous mélanger de notre plein gré. À part pour se tabasser , bien sûr.
-S'il te plaît, ça va être une super soirée! Insiste Lily.
-Ils vont finir par débarquer pour tout gâcher.
-Mais Louis..
Je pouffe et lui répond un simple "on verra". Lily veut à tout prit que je vienne au regroupement de surfeurs organisé ce week-end. Ça sera une soirée sur la plage où nous dormirons tous dans nos tentes. Je m'ennuie lors de ces soirées mais évidemment que je vais y aller. Pour le gang mais aussi pour Lily qui me casse les oreilles avec ça depuis qu'on est sorti de la voiture.
-Mauvaise nouvelle. Nous lâche directement Liam en nous voyant arriver.
-Bonjour à toi aussi. Répond Lily, faisant sourire doucement Niall.
On a connu Niall et Liam en primaire. Je ne sais même plus comment notre amitié s'est crée mais ça a duré et ça dure encore aujourd'hui. Liam est un châtain vu comme ténébreux alors qu'il est tout le contraire. C'est un peu le papa du groupe et je le vois comme un frère. Tout comme Niall qui ressemble à Lily. Lui aussi est un sourire ambulant et il rigole toujours pour un rien. Si vous trouvez que votre humour est nul à chier, allez parler avec Niall et vous vous sentirez mieux.
Et c'est comme une évidence que Niall et Lily se sont rapprochés plus intimement depuis la collège. Honnêtement, je ne crois pas au délire du coup de foudre ou encore des âmes sœurs, mais si je dois un jour y croire, ce sera eux qui m'auront fait changer d'avis.
Mais il y a eu cette soirée il y a un an maintenant. Il y a eu ces deux porcs de motards qui ont tentés d'emmener Lily dans leur lit lors d'une bagarre collective au bar. Ils étaient en train de l'emmener dans leur voiture, ils allaient le faire. J'étais là, j'étais dans cette bagarre et je n'ai rien vu à cause de la foule. J'ai seulement vue Lily pleurer dans les bras de Liam à la sortie du bar, une fois la bagarre terminée. C'est lui qui l'a retrouvé alors qu'elle était déjà à moitié dans la voiture. Il est arrivé à temps, juste après qu'une blonde, qu'il n'a même pas eu le temps de bien apercevoir, est venu le prévenir.
Sans cette fille et sans Liam, Lily aurait vécu ce que je ne préfère même pas imaginer.
Et lorsqu'on la voit sourire, lorsqu'on la voit rire aujourd'hui, on n'imagine même pas les cachets qu'elle prend pour ne pas sombrer dans la dépression et le psychologue qu'elle voit régulièrement. On imaginerait pas non plus qu'elle n'ose plus sortir toute seule et que c'est pour ça que je viens la chercher tout les matins.
Cette guerre de gang a traumatisée une nouvelle personne ce soir là.
D'une façon ou d'une autre, il y a eu un second crime sur cette île.
Ils ont tué la Lily que je connaissais depuis la maternelle.
Elle n'est plus la même depuis ce soir là. Elle n'est plus la même avec Niall. Elle est distante avec, sans qu'on ne comprenne pourquoi elle l'est seulement avec lui. J'ai déjà essayé de lui parler mais elle refuse ou change de sujet. La seule fois où elle a faillit m'en parler, elle a éclater en sanglot en renonçant.
-Je viens d'annoncer la pire nouvelle de notre vie et tu n'a même pas écouté, Louis!
Je sursaute aux mots de Liam et chasse mes pensées pour le regarder et lui demander de répéter.
-Notre prof principal c'est madame Johnson.
Et merde. Si il y a bien une prof que je voulais pas avoir c'est elle. Madame Johnson n'est pas une native de l'île, elle y est arrivé il y a même pas trois ans. Et comme elle n'est ni motarde ni surfeuse, elle fait parti de ces personnes qui veulent à tout prix nous mélanger. Et c'est aussi une prof d'histoire, donc la prof de la matière que je déteste au plus profond de mon cœur.
Je n'ai de toute façon pas le temps de me faire à cette idée que la sonnerie du lycée retentis, nous faisant comprendre que nous devons rejoindre nos salles respectives. Je lâche alors un long soupire et suis Liam qui connaît déjà le numéro de notre salle.
Puis je regarde ces élèves autour de moi. Ces motards qui nous regardent avec haine et ceux de mon gang qui leur rendent le même regard.
Puis je regarde Lily qui a la tête baissée devant ces gars avec des vestes en cuir. Je la vois baisser la tête et s'incliner devant le traumatisme et la phobie de sa vie. Alors, doucement, je passe un bras autour de ses épaules et la sert contre moi tout en marchant.
C'est lorsque le sourire de Lily disparaît que je me rappelle pourquoi cette guerre existe.
✦
-Je veux que chaque motard soit à côté d'un surfeur!
Voilà la définition de madame Johnson: Femme complètement folle qui ne réalise pas le risque qu'elle prend à nous mettre côte à côte. Le silence en classe, elle l'aura. Mais il risque bien vite d'être détruit par des insultes et des bruit de coups incessants. Au fond, je suis sûr qu'on serait capable de s'entre-tuer rien que pour une histoire de table bougée sans faire exprès ou un coup de coude accidentel.
C'est pourquoi je m'empresse d'aller au fond de la salle, espérant qu'on soit un nombre impair et donc que je n'ai pas à supporter la présence d'un de ces abrutis en veste en cuir. Je regarde rapidement le spectacle qui s'offre à moi et l'atmosphère se fait lourde sous les regards haineux et les premières insultes qui sont lâchés. Je vois Liam s'asseoir à côté d'une blonde. Son regard est bizarre, il bug quelques secondes sur elle alors qu'elle l'ignore complètement. Juste en face, je vois Lily s'asseoir tête baissée près d'un gars un peu métissé. Et le regard noir qu'il lui lance me donne envie de me lever pour lui en foutre une.
Sauf qu'un mouvement à mes côtés m'en empêche. Je tourne rapidement la tête et..putain, c'est pas possible.
-Il ne reste que cette place. Me dit-il en comprenant mon regard.
Et sa voix toujours aussi rauque et calme m'énerve autant qu'elle m'intrigue. Pourquoi il est toujours aussi calme? Et pourquoi il ne semble pas déranger à l'idée d'être à côté d'un gars du gang adverse ? Pourquoi il ne fait pas comme tout le monde ici?
Et pourquoi je me pose toutes ces putains de questions?
Je finis par tourner la tête, l'ignorant complètement pendant qu'il s'installe à mes côtés. Il fait ensuite comme moi et écoute la prof qui commence à réciter son discours de rentrée qu'elle doit sûrement ressortir chaque année.
Bla bla bla votre diplôme est important pour votre avenir, bla bla bla je ne veux pas de discrimination dans cette classe, bla bla bla je sanctionnerai le moindre dérapage.
Notre avenir, hein? Quel avenir? Diplôme ou pas, le mien est tout tracé. Comme pour la plupart d'entre nous dans cette classe. Notre avenir? Notre destin? C'est d'être fidèle à notre gang, c'est de travailler pour lui et évidemment c'est de se détester.
La prof d'histoire nous rappelle au moins une chose: La guerre est notre avenir et l'armistice n'est pas compris dedans.
-Tu fais souvent ça?
Je fronce les sourcils et tourne ma tête vers lui qui regarde toujours le tableau.
-Quoi?
-Soupirer toutes les trente secondes, tu le fais souvent?
Cette fois, il tourne sa tête vers moi et je crois que j'aurai préféré qu'il ne le fasse pas. J'aurai préféré que croiser son regard ne me rappelle pas la peur que j'ai pu y voir hier. J'aurai préféré y voir cette haine qui raviverai alors la mienne.
Parce que c'est bien plus facile de détester que d'apprécier. Apprécier, c'est accepter d'être vulnérable. Détester, c'est être lâche en se sentant puissant. Le pouvoir, voilà une autre définition de l'île.
L'Homme ferait tout pour le pouvoir.
Voilà pourquoi je déteste l'histoire, parce que je suis lâche. Lâche d'affronter ce passé qui devient ma réalité.
-Tu recommences.
-Quoi? Je répète bêtement, ne comprenant pas vraiment pourquoi je prend la peine de lui répondre.
-Tu as de nouveau soupirer. Il répond, toujours aussi sérieusement.
-Et?
-Et il y a des chercheurs américains qui ont décryptés le soupire. On soupire toujours de colère, de tristesse ou d'une autre émotion assez forte. Les scientifiques aiment bien dire que ça a un aspect biologique mais je pense que c'est surtout émotionnel.
Je le regarde, les sourcils froncés et la bouche légèrement entrouverte. Ses paroles sont beaucoup trop intelligentes pour le blouson qu'il porte. Et, surtout, pourquoi il me raconte ça? Qu'est-ce que j'en ai a foutre ?
-Tu es genre, le petit-fils d'Einstein ?
Et pourquoi je continue de lui parler?
Je le vois pouffer discrètement, laissant de côté, pour quelques secondes seulement, son sérieux naturel. Ses traits s'adoucissent légèrement et je peux voir une légère fossette commencer à se creuser dans sa joues. Il tourne la tête vers moi pour me répondre mais la voix de la prof qui le coupe dans son élan:
-Tomlinson, Styles, taisez-vous.
Et ce que je redoutais le plus arrive. Tout les regards se tournent vers nous. Vers moi. Certains sont surpris, d'autre me crachent encore plus leur haine. Tomlinson, le nom que les motards détestent plus que tout. Tomlinson, le nom qui fait de la peine aux surfeurs.
Mais je n'ai demandé aucuns des deux. Ni la haine, ni la pitié. Je n'ai pas demandé à être le noyau de cette guerre qui nous détruit tous un peu plus chaque jour. Je n'ai pas demandé à renaître d'un meurtre.
Renaître, c'est exactement ça. C'est comme si le Louis que j'étais avait changé d'identité après ce drame. Comme si on m'avait renommé. Comme si on avait prit le livre de mon histoire pour le brûler et m'en balancer un nouveau remplie de feuille blanches , avec comme seul message: Démerdes toi.
Pourtant, il y a qu'une paire de yeux qui ne me regarde ni avec haine, ni avec peine. Des billes vertes qui me regardent avec une légère surprise mais avec rien d'autre. Il me regarde simplement. Et j'ai l'impression de connaître pour la première fois la sensation d'être vraiment regardé. Pas d'être jugé, pas d'être scruté. Seulement regardé. Et je ne savais pas que ça pouvait faire ressentir autant de choses dans un corps.
Ça fait dix ans qu'on me "regarde" toujours de la même façon.
Mais en fait, ça fait dix ans qu'on ne me regarde tout simplement pas.
Enfin, ça faisait dix ans.
Le vibreur de mon téléphone ,dans ma poche, me sort soudainement de mes pensées et je remarque seulement maintenant que la prof a reprit son discours et que plus aucuns élèves n'est tournés vers moi. Enfin..à part Niall qui me montre son téléphone pour me faire comprendre de prendre le mien.
Ce que je fais rapidement, ignorant le fait qu'on me regarde toujours. Qu'il me regarde toujours.
De Niall:
Tu fais amis-amis avec les motards maintenant? Pourquoi tu lui parlais à ce connard?
Et cette simple phrase me fait soupirer à nouveau. Je ne sais pas ce qui m'attriste le plus: Le fait que Niall devient de plus en plus violent depuis l'agression de Lily ou le fait que je me rappelle que je devrais être d'accord avec lui. Que je ne devrais pas parler à ce gars. Ce motard.
Je ne m'appelle Harry, pas motard.
-Pourquoi tu soupirais? Il demande soudainement, dans un murmure.
Je décroche mes yeux de mon téléphone et me tourne à nouveau vers lui, sentant toujours le regard de Niall sur nous.
En quoi ça te regarde ?
Qu'est-ce que ça peut te foutre?
Ferme là.
-J'aime pas l'histoire. Je réponds, sans me contrôler.
Je me surprends moi même à lui sortir ça . Ces phrases tournaient pourtant en boucle dans ma tête, ces réponses qu'on nous a toujours appris à donner. C'est ce que je voulais lui répondre. Alors pourquoi c'est cette phrase qui a traversé la barrière de mes lèvres?
-Moi j'aime ça. J'aime me rappeler les conneries qu'on a déjà pu faire pour, ensuite, éviter de les renouveler.
-C'est raté de votre côté. Je lâche sèchement.
Ça aussi c'est sorti tout seul. Parce que toutes ces images ne quittent jamais mon esprit. Parce que dans les coins de ma tête il y a toujours l'image de ma mère qui pleure la mort de son mari, il y a toujours l'image de Charlotte qui s'écroule avec le cadavre de Nala dans les bras, il y a toujours Lily qui m'a déjà appelé en pleine crise d'angoisse lorsqu'elle avait essayé de sortir à nouveau toute seule.
Il y a toujours le regard haineux de Niall posé sur nous.
Mais le problème, c'est qu'il y a maintenant son regard à lui qui prend place dans un coin de mon esprit.
Son regard de nouveau traversé par une lueur de tristesse.
Son regard qu'il détourne et sa voix qui devient muette.
Et je soupire.
Comprenant maintenant pourquoi je le fais.
Je laisserai la lumière allumée
Parce que nous avons tous fait des erreurs
Et se cacher de la vérité n'arrangera rien
...
Ce chapitre 3 vous a plu ?
Que pensez-vous, à première vue, des premiers personnages secondaires qui ont fait leur apparition?
(Ils vont être très important à l'histoire, tous. Cette histoire sera évidemment du Larry principalement mais je vais aussi creuser tout mes autres personnages, c'est pourquoi ils risquent d'avoir leurs minis point de vue dans certains chapitres , en plus de celui d'Harry ou Louis )
Le ressentis de Louis dans ce chapitre ?
(J'essaie vraiment de vous faire ressentir au mieux ses sentiments. Le fait qu'il soit complètement perdu et tiraillé. Qu'il cherche parfois pas à comprendre comme il cherche parfois trop à comprendre . Mais je vous rassure , il y aura des moments de répits pour pas que ça soit répétitifs dans ses pensées !)
Le comportement de Harry?
Et on ne l'a pas encore bien vu dans ce chapitre mais Madame Johnson aura aussi un rôle important, tout comme sa matière. Je vous le dit, il y aura beaucoup de référence à l'histoire et à la philosophie ahah! Ces deux matières m'aident beaucoup à faire passer le message principal de l'histoire :)
Je vous préviens, l'action arrive très vite dans cette histoire, l'empressement sera inconsciemment sa base! D'ailleurs première action inattendue dans le prochain chapitre! ;)
J'espère que ce chapitre vous aura donné envie de lire la suite!
All The Love❤️
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