Chapitre 44 - On aura bientôt de la compagnie !

Dans le chapitre précédent :

« Kelly, tu vas bien ? » demanda Gabriel en scannant chaque partie de mon visage et de mon corps.

« Oui. »

Un sourire illumina mon visage. L'instant d'après, je drapai mes bras autour de son cou et l'embrassai. Je goûtai avec plaisir à ses lèvres, sa bouche. J'en avais besoin. Tellement besoin. Il m'embrassa avec la même avidité.

Raphaël et Nahel se firent un plaisir de racler leur gorge pour nous inviter à nous séparer. Nous grognâmes en même temps avant de lancer un regard menaçant à ses deux frères.

Mais ils avaient raison de nous interpeler. Ce n'était pas fini. Il était encore là.

Jonas était encore à terre, se tordant de douleur. Le visage baissé, il ne bougeait plus. Tout le monde frémit à l'avance de ce qu'on pourrait lui infliger. Une belle torture sous la lune et le soleil réunis.

***

Ses battements de cœur. Pulsés. Rythmés. Tentants. Et cette peur qui se dégageait de son être. Je pris une grande inspiration, me délectant de cette odeur de soumission.

Enfin, il avait le regard baissé. Enfin, il était à mes pieds. Enfin, il avait peur.

Il y a quelques années, c'était moi qui étais dans cette même position alors que lui était debout. L'inversement des rôles me rendaient cette dignité perdue. Ils allaient payer pour toutes les humiliations qu'ils m'avaient fait subir.

« Jonas... » dis-je doucement.

Il releva la tête à l'écoute de son nom et me fixait sans aucune émotion visible à travers ses pupilles. Intriguée et méfiante, je reculai d'un pas le laissant se lever avec lenteur. Je savais qu'il avait encore mal à l'abdomen à cause du coup porté, mais à ma surprise, il resta debout sans esquisser un mouvement.

Quelque chose n'allait pas.

Soudain, j'entendis un loup grogner avec férocité sur Jonas. Le loup qui avait ce regard me faisant penser à Jack. Alpha Paul lui intima de la main de se calmer. Il s'ébroua un instant pour s'apaiser ensuite. Je levai mon regard vers l'Alpha avec une pointe d'interrogation. Ils semblaient bien complices alors que je croyais que c'était un loup de la meute de Gabriel. Alpha Paul, quant à lui, restait de marbre comme à son habitude.

« Attrapez-le ! Il s'échappe ! » cria tout d'un coup un homme de Gabriel qui sortait du bâtiment. Il était couvert de sangs, mais ce ne devait pas être le sien au vu de son aptitude à se déplacer avec vivacité.

Plusieurs loups-garous se tournèrent vers le chasseur qui n'était qu'autre qu'Eli. Et lui avait encore des pouvoirs contrairement à Jonas. Tandis que nos alliés tentèrent de le piéger dans un cercle pour éviter qu'ils ne s'échappent, j'hochai la tête en direction de Mattias.

« Attends, que vas-tu faire ? » demanda Gabriel en me retenant le bras.

« Je vais le tuer. »

Ma voix glaciale surprit mon âme-soeur qui me relâcha. Avant il n'avait pas pu voir les meurtres que j'avais commis quand j'étais dans la forêt entourant son territoire, mais maintenant, il allait observer ma bataille. L'excitation banda mes muscles et un sourire naquit au creux de mes lèvres.

Sans faire attention à Jonas, je me dirigeai vers Eli avec une rapidité sans égale et lui envoyai un coup de poing. Il n'avait même pas remarqué que j'étais devant lui avant de tomber à terre. Je continuai mes coups en lui mettant autant de force dans mes pieds. Ce coup le fit rouler de quelques mètres vers un arbre. Il râla de douleur avant de se relever. Je soulevai un sourcil, attendant qu'il m'accapare de poings. Avec une vitesse qui ne lui appartenait pas, il se plaça devant moi pour me porter un coup au visage. Je fléchis mes genoux pour l'esquiver puis le frappai d'une main sur son larynx. Désarçonné, il mit une main sur son cou en quête d'un souffle. Mais rien ne rentrait dans ses poumons.

Je vis ses yeux s'agrandir, ses pupilles se rétrécir, son âme me plaidant de l'aide. Je le laissai s'allonger à terre en tenant son cou, en me suppliant de son regard. Mais je le laissai souffrir. Amorphe.

Mes jambes mouvèrent près de lui puis s'accroupirent. Ma bouche s'approcha de son visage qui devenait bleu. Je le regardai souffrir. Dans un dernier élan de pitié, je lui soufflai des mots avant de lui tordre le cou pour de bon.

« Je suis tellement désolée pour ta famille Eli, mais tu vas pouvoir les rejoindre et te rendre compte qu'avoir un peu de pouvoir ne signifie rien. »

« Monstre, » cracha Jonas après un instant de silence. Je relevai la tête vers lui et voulus répliquer, mais Gabriel s'en chargea en envoyant la tête du chasseur dans la terre. Et il garda la main sur l'arrière de sa tête pour l'empêcher de se relever. Jonas se débattit comme il le put, étouffant sûrement.

« Les amis ! On aura bientôt de la compagnie ! » s'écria Mattias. Tout le monde le fixait avec confusion.

Je tendis l'oreille pour entendre des bruits de pas sur les feuillages. Ils étaient nombreux.

« Des chasseurs arrivent, » exposai-je simplement. Je savais que tout le monde m'avait entendu.

Les créatures surnaturelles commencèrent à bouger pour recevoir les assaillants. Le problème était que nous allions être entourés par ces hommes. Et peut-être qu'ils avaient encore des pouvoirs comme Jonas et Eli en avaient. Finalement, je ne savais pas qui avait ou pas des pouvoirs. Le seul moyen que j'avais était d'absorber.

En regardant vers Jonas, je le vis sourire doucement. Il savait que des renforts allaient arriver. Il les attendait. Mais il pensait aussi qu'on était faible. Nous étions tous des créatures surnaturelles, alors qu'ils étaient des humains. Il oubliait ce détail qui changera le cours de cette bataille.

Et bien sûr, j'avais raison. Avant qu'on n'aperçût les chasseurs, ils tirèrent des flèches empoisonnées sur nous. Mais rapide comme nous l'étions, il était aisé de les esquiver. De plus, le vent soufflait dans notre dos, contre les flèches et les chasseurs. Il était timide, mais présent. Je remerciai les Dieux pour leur soutien.

Les premiers chasseurs attaquèrent d'abord avec des fusils et mitraillettes, mais encore les esquiver était simple pour des êtres rapides. Ensuite vinrent les coups au corps au corps, mais encore là, ils étaient désavantagés.

Je vis Mattias partir vers la forêt et commencer à tuer les chasseurs. Je voulus faire de même, mais Gabriel me retint le bras. Je me retournai vers lui, l'air interrogatif.

« Qu'y a-t-il ? » demandai-je.

Il me regarda longuement avec des yeux intenses me transperçant l'âme avant de me relâcher.

« Rien. »

Il s'élança ensuite vers les chasseurs pour se battre. Je le fixai toujours dans l'incompréhension.

« Il ne voulait pas te laisser te battre au risque de te voir blesser. Mais il semblerait qu'il s'est fait une raison. Et surtout il réussit à calmer son loup, » expliqua Raphaël en riant.

Je souris aux efforts que faisait Gabriel. Mais dans cette relation, c'est lui qui avait le plus souffert. Je le traînai à ma guise en lui cachant la vérité, puis en me déplaçant à droite à gauche sans qu'il puisse m'arrêter. J'étais vraiment la pire des âmes-sœurs.

« Hey, tout va bien. Gabriel est patient, » dit Raph avec une pointe d'inquiétude à ma mine sombre.

Je hochai la tête en grimaçant un sourire, puis m'élançait vers les chasseurs pour les tuer et me changer les idées. Aux côtés de Mattias, de Gabriel et des autres garous, je frappai, tordai, criai. Je me déchainai. Les loups aussi. Les heures semblaient filer rapidement sous les battements. Enfin terminé avec ce carnage, je repartis essoufflée, mais avec toujours de l'adrénaline dans les veines, vers Jonas. Je devais faire peur à voir, car il semblait me craindre.

Jonas essaya de s'enfuir, mais il était retenu par Lucas. L'homme qui avait été torturé pendant des jours et des jours sans repos. Il se tenait juste en face de Jonas dont les membres tremblaient.

« Alors Lucas, que devrait-on lui faire ? Une mort rapide ou... ? »

Pour le coup, je ne voulais pas tuer Jonas comme j'avais tué Eli. Je voulais qu'il souffre pour toute la douleur qu'il m'avait causée à moi, mes parents, à tous ceux qui étaient prisonniers. Lucas esquissa un sourire inquiétant, tout comme les autres anciens prisonniers.

« Qu'on l'enferme. »

J'exigeai qu'on l'emmène avec nous pour qu'il soit torturé comme on le souhaitait. Personne n'émit d'objection.

Après cette immense bataille, Mattias et moi fûmes d'accord pour tout brûler. Je lui avais raconté ce qu'il s'était passé à l'intérieur, et comment j'avais dû tuer Joshua et sa félagi. À ce moment de l'histoire, je pus sentir Gabriel qui était à côté de moi se tendre d'un coup. Je devais vraiment le dégoûter. J'avais tué un ami cher et sa femme sans aucun remords. Joshua m'avait donné sa permission. Encore une facette de ma nature de Verndari qui devait le dégoûter.

Après cela, je demandai à tout le monde de faire des torches enflammées et de se promener à l'intérieur du bâtiment. Ils s'exécutèrent, tandis que je fis la même chose, mais à l'extérieur. Je brûlai les corps des chasseurs à terre. Nous nous éloignâmes ensuite de la scène admirant de loin les immenses langues de feu qui fourvoyaient le vent de ses lames tranchantes. Après seulement quelques minutes, un papillon vint se loger sur mon épaule avant de s'envoler de nouveau vers une direction loin des flammes ravageant le bâtiment.

Dans une marche silencieuse, je le suivis et les autres me suivirent. Nous arrivâmes devant un lac peu profond où nous pouvions nous laver, car nous sentions vraiment le sang.

Jonas avait reçu un coup sur la tête. C'était apparemment plus simple à transporter pour Lucas plutôt que de sentir sa peur puer à travers nos narines.

Les loups-garous commencèrent à se déshabiller, heureux de se débarrasser de leurs vêtements ensanglantés. Je restai de marbre ne sachant que faire. Est-ce que je devais moi aussi être nu devant tout le monde ? Le monde des loups-garous était vraiment différent de celui des humains. Ils semblaient s'amuser en se jetant de l'eau à la figure. Les enfants aussi jouaient avec les grands. Ils ne faisaient pas attention aux corps des autres et aidaient même certains à se laver le dos.

Gabriel aussi commença à enlever son t-shirt, me révélant sa musculature parfaite. J'aurais peut-être bavé si je n'avais pas vu pas son intense réflexion sur le visage. Il devait encore penser à ce que j'avais fait, ou plutôt à qui j'avais tué.

Soudain, mon regard se retrouvait attiré par un loup-garou qui se transformait. Je ne savais pas pourquoi, mais celui qui avait les mêmes yeux que Jack, je voulais voir son visage. Je ne savais pas si c'était autorisé de regarder aussi ouvertement les transformations, mais je ne voulais pas rater son visage.

Dès que je vis son visage, des larmes commencèrent à se former aux coins de mes yeux. C'était impossible. Je m'avançai doucement vers l'homme tandis qu'il jurait à cause de la transformation douloureuse. Son regard croisa enfin le mien avec d'abord de la surprise, puis de l'amour. En tremblant, je mis ma main sur sa joue.

« Jack, » soufflai-je les larmes coulant librement sur mes joues.

Balancez toutes vos hypothèses ! Vous croyez vraiment que c'est Jack ? Peut-être son jumeau ou un clone ou un revenant *-* ? En tous cas, je vous ai donné les réponses dans les chapitres précédents (je ne sais plus lequel exactement x)).

Au final, c'est l'avant dernier chapitre celui-là ! Du coup, le dernier chapitre arrivera dans la semaine ;) Et je pense à faire un épilogue ^^

Merci d'avoir suivi les aventures de Kelly et des autres à travers cette histoire que j'ai adoré écrire ^^ Et vos votes et commentaires positifs m'ont vraiment donné une motivation sans égale ! Merci beaucoup !



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