Elle sentait ce vide immense en elle, encore une fois.

Elle a décidé cette fois-ci, d'écrire ce trop-plein qu'elle porte dans son cœur, alors elle brandit sa seule arme, son papier et son stylo.

-J'ai tellement de choses à dire, et si peu de personnes à qui en parler. Bien sûr, j'en ai, mais je suis bloquée dans un mutisme que je ne me connaissais pas.

Je sais pas, je sais plus, j'ai déjà été quelqu'un ?

J'ai l'impression de me noyer dans un océan noir.

J'ai l'impression d'être enfermée dans une pièce, sous terre, mais que je suis capable d'apercevoir un rayon de lumière. Quelle lumière, d'ailleurs.

Je pense qu'au fur et à mesure des années, j'ai réussi à me dire que la lumière, c'est ce qui m'a éblouie, brulée, déchirée. Pourtant, elle m'a l'air si attractive...

Tu sais, je crois fort en toi, même si je ne sais pas à qui je m'adresse, je crois que ça me libère.

Pourquoi tu n'en parles pas à tes proches ?- tu vas me demander.

Parce que j'ai pas envie de bousiller le rayon de soleils qu'ils sont, de les inquiéter -S'ils le seraient- et de tout ruiner. Pour mes parents, c'est différents, ils sont tellement occupés que je ne veux pas rajouter une pression supplémentaire. Je sais qu'ils feraient tout pour m'aider, mais je veux pas en rajouter, désolée.

Ma solution ?

J'en sais rien. Plus le temps passe, plus j'ai de mal à cacher ce truc qui me bouffe au fond de moi, tu sais.

J'ai pas l'impression d'être moi, quand je pleure et que je hurle ma douleur, que j'en veux au monde tout d'abord, puis que je me dis qu'au final si je suis la seule à le ressentir, je suis la seule fautive.

Putain de dépression.

A toi, qui ne me lis sûrement pas,

Je me nomme Kim Shuro, et je sais pas vraiment pourquoi, mais,

Merci.-

Elle soupire, pose son crayon et son papier, et part se coucher.

Non, malgré tout, elle n'est pas spécialement insomniaque, elle se sent juste vide.

Jusqu'à ce qu'ils soient là.

Park Jimin.

Lee Saelin.

Ce sont probablement grâce à eux, qu'elle tient.

Elle n'arrive pas à guérir, mais elle arrive à ne pas se noyer, et elle se raccroche à cela.

Pourtant,

Même si son espoir était presque éteint,

Elle l'a vu, lui.

Sa peau blanche, ses yeux noirs, ses cheveux cendrés.

Ils ne pensaient pas qu'ils en arriveraient là tout les deux.