PDV Shuro :

J'ai paniqué.

L'autre jour, j'ai rien dit à Yoongi.

J'voulais pas que ces sentiments reviennent.

Enfin, viennent tout courts, parce que techniquement parlant, ils n'ont jamais été rien d'autre qu'un rêve.

Et du coup, je l'ai jute ignoré. Une nouvelle fois. Et j'ai dansé. Puis je suis partie. Sans rien dire.

Ouais. Jimin m'a questionné du regard, mais je ne lui ai répondu que par un signe.

Je suis rentrée, soupirant, et m'allongeant sur mon lit après une bonne douche bien chaude.

Et depuis, je l'ignore.

Ouais, encore.

Je suis pitoyable, mais j'ai pris peur parce que les choses se passaient  avec la même trame que dans le rêve, et dans le rêve, on m'a promis des choses qui n'ont pas pu être réalisées, et on m'a abandonnée.

Et c'est pour ça, que je l'ignores.

Mais je n'ai pas envie que j'ai de l'espoir qui soit réduit à néant à la fin.

Peut-être qu'ils décideront de ne pas débuter pour moi, mais je ne veux pas être égoïste, donc je préfère ne pas être un obstacle pour eux qui les feraient regretter d'avoir voulu réaliser leur rêve.

Bref.

Le temps passe, et nous arrivons à l'anniversaire de Jin, début Décembre.

C'est sans doute là que je vais devoir l'éviter le plus.

Parce que ce qui s'est passé dans le rêve ne doit pas se reproduire pour de vrai.

Bref.

Je remet les même vêtements, et me dirige là-bas en métro, seule.

J'arrive enfin, et me dirige vers notre petit groupe.

Je dis bonjour à tout le monde, et saute dans les bras de Jin, qui m'attrape en riant.

Je lui souhaite milles fois joyeux anniversaire, et il me repose.

J'ai bien surpris un regard en coin de Yoongi pendant cette étreinte, mais je n'y fais pas attention.

Nous discutons, jouons à quelques jeux, mais je ne bois pas, parce que j'ai une prestation à tenir moi.

Bref, Jimin et moi nous dirigeons vers la piste, et nous exécutons le même duo que la dernière fois, et je me dirige, une nouvelle fois, vers le piano, et chante avec Jin qui joue.

J'ai réellement une impression de déjà-vu à cause de ce rêve. Sincèrement, j'en deviens folle, ça me tourmente.

Je soupire, ayant la tête qui tourne, je me dirige vers le balcon, et m'y accoude. Hoseok me rejoins au bout de quelques minutes.

- Tiens, salut Hoseok.

Hoseok- T'as géré pour tes performances, bravo à toi ! C'était vraiment magnifique.

souriant- Merci.

Hoseok- Tu avais l'air mal après, ça va mieux ?

-Ouais, j'ai juste pas envie de retourner à l'intérieur.

Hoseok- Tu ferai mieux de ne pas y retourner maintenant, tu as raison.

Je hausse un sourcil en l'interrogeant du regard. De quoi il parle ?

Hoseok- Y'a une fille qui arrête pas de coller notre p'tit Yoongi, et il n'a même pas la force de la virer, il a totalement la tête ailleurs...

Je hoche la tête silencieusement pour lui montrer que j'ai entendu et compris, mais je ne tiens pas à m'attarder là-dessus pour être honnête.

-Hé, Hoseok, j'ai une question sérieuse à te poser, tu peux me répondre honnêtement, sans hésiter ?

Hoseok- Ouais.

-Vous comptez débuter dans un groupe, les gars et toi, je me trompe ?

Et ses yeux agrandissent, tandis que de mon côté, c'est le trou béant au milieu de ma poitrine qui s'agrandit.

Hoseok- On en discute pas mal, effectivement...

Je soupire, et ne montre pas que cela m'affecte. Je ne dois pas être un poids. Nous discutons encore un peu, avant qu'il ne décide de rentrer parce qu'il avait froid.

A la seconde où il me laisse seule, je sens cette boule noire se manifester ouvertement en moi, et je pleure silencieusement. C'est ma décision, alors pourquoi je regrette ?

Pourquoi j'aurais souhaité qu'il me dise l'inverse ?

Je suis  tellement égoïste....

Les larmes se manifestent, et elles coulent sur mes joues gelées, les réchauffant au passage.

Oui, dehors, il fait très froid, mais ce n'est pas la raison pour laquelle je tremble actuellement.

J'ai déjà si peu de choses, alors pourquoi me sont-elle retirées ?

Pourquoi on ne me laisse pas ce que j'ai, le peu de force que j'arrive à maintenir ?

Comment je peux être capable de me relever, quand je n'est plus rien sur quoi prendre appui ?

Je l'ai au fond de moi la réponse.

Je me relèverai par moi-même, je prendrai appui sur ce sol si froid, et je courrai. Vite, loin, fort.

Peut-être même que je prendrai mon envol.

Mais pour l'instant, je dois débuter sur terre.

J'en ai conscience, seulement c'est tellement dur.

Si je n'ai personne à qui en parler, je vais devoir créer mes propres forces.

Mais c'est tellement dur...

Je ne parle pas beaucoup de ma famille, mais c'est parce qu'ils sont beaucoup occupés. Pour eux, entre eux, tout va bien, mais toutes ces fois où ils se sont disputés ont laissé des marques dans mon esprit, c'est sûrement la raison pour laquelle j'en suis là actuellement. Tout cela a été accentué au collège, mais je l'ai réalisé à la fin, et ensuite plus clairement au lycée.

J'ai vécu tellement longtemps dans cette pièce sombre dans laquelle je suis enfermée, sans lumière, que j'ai l'impression de n'avoir jamais vu le jour, que je ne suis même pas née.

Et ensuite, il est arrivé, lui. C'est la première lumière forte, mais qui ne me brûlait pas que j'ai pu apercevoir.

Même si ce rêve n'était qu'une illusion créée par mon cerveau et mon imagination, la vérité c'est que j'ai voulu y croire.

Et maintenant, je décide de le laisser filer entre mes doigts.

Ce n'était qu'illusoire, je ne dois pas m'y accrocher.

Je dois le laisser partir. Les laisser partir, ce rêve et lui.

C'est sans doute pour ça que quand je me suis retournée, que je l'ai vu, surpris, m'appeler, que j'ai couru. Je suis rentrée, ai descendu les marches rapidement, et je me suis précipitée dehors, alors qu'il continuait de me suivre.

J'ai traversé une rue, il m'a suivie.

J'en ai traversé une autre, et je n'ai pas entendu mon prénom arriver, mais des bruits de pneus qui tentaient de ralentir, et le bruit d'une voiture ayant heurté quelque chose, ainsi qu'un cri.

Son cri à lui, qui m'appelait.

Je me suis directement arrêtée, et j'ai pris quelques secondes à oser me retourner, pour le voir étendu par terre, inconscient.

 J'ai bugué quelques secondes de plus, avant de me précipiter à ses côtés, l'appelant, sans avoir de réponse, du moins aucune autres que mes larmes.

L'ambulance est arrivée, la femme qui l'a bousculé m'a donné son numéro pour la recontacter plus tard, et je suis montée avec Yoongi prétextant que j'étais sa copine.

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Cela fait des heures que je suis là, j'ai les yeux fermés, et tente de dormir en vain.

Quand le médecin arrive, et appelle la personne qui est venu voir notre cher Min Yoongi.

Je me réveille en sursauts, et le temps de me lever, quelqu'un s'est déjà présenté.

J'ouvre la bouche, mais aucun son ne sort, je suis simplement choquée.

Parce que la fille qui s'est présentée, je la reconnais.

En vrai je ne l'ai jamais vu, mais dans ce rêve, ses cheveux noirs la caractérise bien.

Suran.

Je me présente aussi au médecin, qui me regarde confus.

Médecin- Vous êtes.... ?

- Je suis sa-

Suran- meilleure amie. Bien évidemment, je la reconnais, en tant que petite-amie de Yoongi, je la connais. C'est aussi mon amie.

Elle accompagne le tout d'un grand sourire, je la regarde confuse, mais j'acquiesce quand je vois que le médecin attend une confirmation, et que Suran me regarde l'air de dire " Tu poses une question, t'es morte."

Bref, nous rentrons dans un bureau, et le médecin nous présente donc ce qu'il s'est passé, et nous annonce que les jours de Yoon' ne sont pas en danger,qu'il est uniquement blessé à l'épaule, ce qui nous vaut un énorme soupire de soulagement à toutes les deux.

Il continue ensuite de parler de quelques autres trucs, que je n'écoute pas. Je suis juste soulagée.

Il me rappelle cependant à l'ordre.

Médecin- Je suis désolée mademoiselle, mais il ne peut recevoir qu'une seule visite pour l'instant, comprenez qu'on laisse sa copine y aller à votre place.

Je hoche la tête simplement, avant de prendre mes affaires et partir.

Au moment où je suis au milieu du couloir, j'entends Jimin m'appeler, alors je relève la tête vers lui, et mes yeux s'embuent de larmes.

Il se dirige vers moi et m'emprisonne dans ses bras.

- Ji-Jimin... Yoongi a jamais eu l'intention de m'aimer... Je suis trop nulle... Je l'ai évité, alors pourquoi j'ai tant espéré ?... Il est avec Suran maintenant... C'est mieux que je parte, loin d'eux, qu'ils soient heureux sans moi...

Il s'apprête à répliquer, mais à croire que c'est une fâcheuse manie, puisque je quitte ses bras et pars en courant, pleurant.

Le cœur déchiré, l'âme vide.

Je ne suis plus rien qu'un trou béant.

Même mon âme ni est plus, elle n'attend plus rien, et moi non plus.