O9. KARASUMA
𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
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chapitre neuf —— Karasuma
« On ne rencontre personne par hasard. »
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𝐋𝐀 𝐍𝐔𝐈𝐓 𝐏𝐎𝐔𝐑 𝐄𝐌𝐈𝐋𝐈𝐀 𝐅𝐔𝐓 𝐋𝐎𝐍𝐆𝐔𝐄 𝐄𝐓 𝐄𝐏𝐑𝐎𝐔𝐕𝐀𝐍𝐓𝐄. Au départ, impossible de fermer un œil tant des questions tourmentaient son esprit. Puis, lorsqu'elle s'endormit après des heures d'acharnement, elle fut accueillie par un cauchemar sanglant de sa sœur en train de mourir sous ses yeux. Au final, elle ne dormit que très peu.
Depuis hier, Emilia avait émis l'hypothèse qu'Adella n'était, en réalité, pas morte, et qu'elle avait planifié ce corps brûlé pour qu'il soit un leurre. Mais c'était totalement ridicule et impensable, alors cette hypothèse fut rapidement chassée de la tête d'Emilia.
Même si, en réalité, la jeune fille se raccrochait à cet espoir.
Emilia bailla à s'en décrocher la mâchoire, épuisée par la dure nuit. Elle aurait bien voulu sécher les cours, mais ses parents l'avaient obligé à aller en cours. D'ailleurs, elle leur avait parlé de son transfert en classe E, mais visiblement, ils avaient plutôt l'air de s'en ficher et avaient simplement dit qu'elle serait remise en classe A dans les plus brefs délais.
— Allez, c'est juste quelques semaines, se rassura la jeune fille en accélérant le pas. Je vais me tenir à l'écart d'eux, et c'est tout. Après tout, je ne suis pas un cancre, je suis meilleure, je n'ai rien à faire dans cette classe.
Sur les réseaux, tout le monde avait parlé de son transfert. Personne ne connaissait la raison et tout le monde cherchait à la découvrir. Mais Emilia ne disait rien, pas même à ses meilleures amies. Elle n'était pas d'humeur à parler avec qui que ce soit, ou encore à se confier.
— C'est encore loin ? râla-t-elle pour elle-même.
D'après ce qu'elle savait, la classe E devait se rendre dans un vieux bâtiment délabré, au sommet d'une montagne. Mais Emilia ne savait pas où elle se trouvait. Elle fit donc plusieurs fois le tour du collège, en faisant attention que personne ne la reconnaisse, puis emprunta un chemin qui conduisait à une forêt.
Voilà depuis plus d'une heure que la jeune fille cherchait son chemin. Elle était complètement perdue dans cette forêt vaste et dense. Emilia lâchait quelques jurons à son passage, et continuait de marcher en cherchant désespérément sa route.
— Mais comment ils font pour se retrouver ? se demanda-t-elle en pestant.
Au bout d'un long moment, elle arriva enfin à destination. Essoufflée, elle se reposa un instant sur le côté. Emilia se doutait bien que le bâtiment de la classe E se trouvait à l'écart, mais de là à ce qu'il soit aussi loin !
— Allez, respire Emilia, cette situation ne va pas durer, se dit-elle en se voulant rassurante.
Pourtant, même elle ne croyait pas en ses propres mots.
Face à elle, il y avait un bâtiment qu'était un plein-pied, fait en bois, avec quelques parcelles de nature et de plantes autour. Les vitres étaient propres et l'ensemble semblait plutôt bien entretenu, contrairement à ce qu'aurait pu penser Emilia.
D'un pas las, la jeune fille entra sans un bruit. Aucun son ni murmure, il n'y avait personne. Elle avança dans le long couloir, puis vit au-dessus de sa tête, un petit panneau blanc avec comme inscription "3-E".
— Mais qu'est-ce que je suis en train de faire...
Malgré le fait que ce ne soit que des cancres et qu'elle était clairement supérieure à eux, Emilia ne put s'empêcher de ressentir une petite peur l'envahir. Si ces élèves avaient atterri ici, c'était sûrement à cause de leur comportement.
— Et s'il me frappait ? murmura-t-elle, soucieuse. Ils doivent sûrement être habituéS à se battre pour atterrir dans cette classe.
— Je te rassure, la majorité des élèves sont là à cause de leurs mauvaises notes.
Emilia fit volte-face en direction de la voix qui venait tout juste de lui répondre. Son cœur manqua un battement, surprise de ne pas avoir entendue cette personne arriver.
La jeune fille se retrouva face à un homme assez grand, le regard sévère et l'air sérieux. Il était très bien habillé, vêtu d'un costume noir et d'une cravate soigneusement nouée. Ses yeux analysaient de la tête aux pieds la nouvelle arrivante, les sourcils froncés.
— Tu es bien Emilia Alvar ? La nouvelle élève transférée en 3-E ? questionna l'homme en ne prêtant pas attention à la réaction de la jeune fille.
— Temporairement. Je suis transférée temporairement, répondit-elle froidement.
L'homme parut légèrement surpris de ce ton. Il devait sûrement la connaître ou avoir déjà entendu parler d'Emilia, mais pas sous ce caractère.
— Je suis Monsieur Karasuma, un des enseignants de la classe E, mais aussi un agent du gouvernement, se présenta le professeur avec sérieux. Est-ce qu'on t'a expliqué la situation ?
— La situation ? Quelle situation ? questionna Emilia, les sourcils froncés.
Elle s'imaginait déjà les pires scénarios dans sa tête.
— Tu es sûrement au courant qu'une partie de la Lune a explosé sans aucune raison. Et bien, en vérité, c'est un être surnaturel qui a réalisé cette destruction, expliqua rapidement Karasuma comme si ce n'était qu'une banalité. Cet être est le professeur principal de la classe E, qui menace de faire exploser la Terre, si personne ne le tue d'ici la fin de l'année.
— Je pense que vous avez un peu trop bu, monsieur. Les êtres surnaturels n'existent pas, contra Emilia en levant les yeux au ciel. Je me doutais bien que ça ne tournait pas rond ici, mais de là à inventer une histoire aussi débile. C'est pour mon arrivée que vous avez fait ça ?
— C'est pourtant la stricte vérité.
Emilia avait, en effet, entendu parler aux informations, de la mystérieuse explosion de la lune. D'après elle, c'était sûrement un coup du FBI ou d'une autre organisation secrète, qui avait fait une mauvaise expérience.
— Et bien, admettons que cet être se trouve réellement derrière cette porte, poursuivit l'adolescente en pointant la porte d'entrée de la classe E. À quoi il ressemble ? Quels sont ses pouvoirs ? Et pourquoi confier une tâche à des collégiens alors que le gouvernement est le mieux placé pour cette mission ?
— Le souhait de cet être est de devenir professeur à des lycéens. En échange, il ne fait pas exploser la Terre, pour le moment. Le gouvernement a déjà essayé des centaines de fois de le tuer, mais il se déplace beaucoup trop vite. Sa vitesse est d'environ de mach vingt.
— Mach vingt ? Mais c'est impossible ! s'exclama Emilia. Et il ressemble à quoi ? À un gars de deux mètres ?
— Plutôt trois mètres. Il est jaune et a beaucoup de tentacules. Ses yeux sont tous petits, il n'a pas de narine, et il garde toujours un très grand sourire sur son visage rond.
— Je n'ai jamais entendu un truc aussi débile !
— Je pense que le mieux est que tu ailles voir par toi-même.
Sans que l'adolescente ne puisse répliquer quoique ce soit d'autre, monsieur Karasuma ouvrit la porte et entra seul. Immédiatement, Emilia put entendre différentes voix saluer le professeur.
Mais c'est quoi ce délire ? Dans quelle galère je me suis fourrée... pesta-t-elle, le cœur battant la chamade.
Un nœud se formait dans son estomac, alors que des questions se mélangeaient dans sa tête. Un être surnaturel ? Mais ce n'était pas possible, ça ne pouvait pas exister ! Et pourtant, le professeur avait paru tellement sincère lorsqu'il lui avait raconté tout ça.
Emilia devait être certaine que tout cela ne soit pas une blague ou quelque chose du genre. Elle se colla contre le mur de la classe, et écouta sans un bruit monsieur Karasuma, en train d'expliquer la situation.
— Vous devez sans doute être au courant qu'une nouvelle élève fait son entrée en classe E. Elle a été mise au courant pour le professeur Koro, mais ne l'a encore jamais vu. Je vous prierais de l'accueillir comme elle se doit, même si son transfert est temporaire.
— Elle va prendre peur quand elle va vous voir, m'sieur Koro ! s'amusa un élève.
— Je ne fais pas peur ! s'indigna une autre voix qui semblait être celle du monstre. Regardez ce beau sourire que j'ai sur mon visage, je suis sûre qu'elle me trouvera sympathique dès qu'elle me verra !
— Ou elle va s'enfuir en vous voyant, pouffa le même élève.
Alors qu'Emilia se concentrait pour écouter la conversation, elle ne fit pas attention aux bruits aux alentours. Elle ne remarqua donc pas que monsieur Karasuma venait de sortir de la pièce et qu'il se tenait près d'elle.
— Tu peux entrer, lui dit-il alors qu'elle sursauta de peur, sa main sur sa poitrine.
— N'arrivez plus jamais de cette façon ou je vais faire une crise cardiaque, maugréa Emilia.
Et d'un pas assuré, elle pénétra à l'intérieur de sa nouvelle classe. Un être surnaturel ? N'importe quoi. Ce n'était qu'une pauvre blague.
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CHAPITRE 9 TERMINÉ
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