O7. PROVISEUR

𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
━━━━━ ⸙ ━━━━━
chapitre sept —— Proviseur
« La vie est faite de duels. »





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𝐋𝐄𝐒 𝐉𝐎𝐔𝐑𝐒 𝐏𝐀𝐒𝐒𝐄̀𝐑𝐄𝐍𝐓 sans qu'Emilia ne travaille. Elle n'en avait plus rien à faire. À quoi cela lui servait-il de travailler, si c'est pour mourir quelques années plus tard ? Elle n'aura jamais rien accomplis, elle n'avait qu'à attendre patiemment que la mort la ramasse sur le passage.

"Continue de travailler et d'aller en cours, vie juste ta vie. C'est ce que ta grande sœur aurait voulu. "

La phrase de son père résonnait en permanence dans tête. Et même si Emilia avait horreur de l'admettre, elle devait bien avouer qu'il avait raison. Après tout, Adella était le genre de personne à voir les choses du bon côté et à ne jamais abandonner. Mais malgré ça, elle continuait d'avoir un doute sur cette vision des choses.

Mademoiselle Alvar, vous écoutez ce que je vous dit ?

Une voix interpella l'adolescente dans ses pensées. Elle releva la tête en face d'elle. Tous les élèves étaient tournés vers elle, alors que le professeur la fixait sévèrement.

Non, monsieur, lui répondit-elle simplement en basculant son regard en direction de son professeur.

Il va falloir que vous vous reprenez. Je ne sais pas ce qu'il se passe chez vous ni vos problèmes, mais nous entamons un chapitre difficile, même pour vous. Il faut absolument que vous restiez attentive.

Je n'aurais aucun problème pour ce chapitre, assura la jeune fille d'un air las.

Le professeur la fixait durement d'un œil mauvais. Emilia savait qu'il la détestait, sûrement parce qu'elle était la fille la plus populaire. Enfin, elle s'en fichait pas mal de savoir s'il l'aimait ou non, il était bien obligé de toujours lui mettre de bonnes notes.

Les cours s'enchainèrent, et les évaluations aussi. Heureusement, Emilia était une prodige, elle réussissait haut la main chaque contrôle avec une rapidité déconcertante. Mais elle ne ressentait plus la joie de vivre, elle ne souriait plus, elle ne brillait plus.

Pourtant, aux yeux des autres élèves, elle était toujours la fille populaire. Tout le monde essayait de lui parler gaiement, de la rendre heureuse, mais rien à faire. Même ses amis n'arrivaient pas avoir autre chose que de faibles réponses et hochements de tête.

Alors qu'Emilia traversait le couloir en direction de sa salle de classe, elle fut interpellée par quelqu'un. Mais ce n'était pas un élève, comme elle le pensait.

Emilia, je vous cherchais !

En un instant, elle se retourna en direction de la voix, prise de court. Elle fut totalement muette de stupeur, en découvrant celui qui venait de l'appeler.

Monsieur le proviseur ? s'étonna-t-elle.

Pourrions-nous aller à mon bureau ? J'ai besoin de vous parler.

Sans un mot, elle le suivit, méfiante. Pourquoi est-ce qu'il la convoquait ? Elle n'avait pourtant rien fait de mal. Emilia n'arrivait pas à comprendre la raison. Était-ce à cause d'Asano ? Avait-il dit à son père des horreurs sur elle ? La jeune fille allait devoir rétablir la vérité si c'était le cas.

Arrivés là-bas, chacun prirent place dans le bureau. Il était extrêmement beau et luxueux. Ordonné, spacieux, on aurait dit la chambre d'Emilia avant qu'elle ne jette ses affaires par terre après son excès de colère.

Le proviseur prit une grande inspiration, avant de commencer :

— Emilia, savez-vous pourquoi je vous ai convoqué ici ?

L'intéressée secoua la tête, incapable de justifier la raison.

Vous savez que vous êtes une personne très précieuse pour cette école. On parle partout de vous, que vous êtes la fille plus jolie, intelligente, gentille et j'en passe. Ces dires parviennent mêmes jusqu'aux autres écoles, qui tentent même d'intégrer notre collège seulement pour vous voir.

Tout cela me flatte, mais quel est le rapport avec cette convocation ? questionna Emilia qui n'en avait clairement rien à faire des compliments du proviseur.

L'homme prit un air déçu, avant de plonger ses prunelles dans celles de l'adolescente.

— Vous savez, l'idole du collège qui ne brille plus et enlève son masque, ce n'est pas ce que je veux.

Bouche bée, Emilia resta là, sans rien dire. Qu'il sache qu'elle ne brillait plus, elle pouvait bien le comprendre, mais comment pouvait-il savoir que son caractère était faux ? Que ses paroles étaient bidons, et que ses sourires étaient tout, sauf sincères.

— Ne soyez pas aussi surprise, vous avez très bien joué votre rôle de collégienne parfaite, lui sourit le proviseur. Vous avez même réussi à berner mon fils, vous m'en voyez étonné. Mais moi, je suis bien au-dessus de tout le monde, et je sais que vous jouez la comédie, c'est même flagrant pour moi.

— Vous parlez beaucoup monsieur pour au final, ne rien dire, qu'est-ce que vous essayez de me faire comprendre ? s'impatienta Emilia qui en avait déjà marre de cette discussion.

Le proviseur prit de nouveau un air faussement déçu.

— Vous êtes donc vraiment détestable, moi qui pensais que je me trompais sur votre compte. Enfin bref, reprenez votre masque, gardez vos faux sourires, j'en ai besoin pour faire fonctionner mon établissement.

— Désolée, mais je ne fais plus ça.

L'homme fronça les sourcils à l'entente de cette réponse aussi froide. Emilia s'amusa grandement de cette réaction. Qu'est-ce qu'il pensait, qu'elle accepterait aussi facilement ? C'était mal la connaître.

— Je vais être franc avec vous, reprit-il, le ton de sa voix désormais plus dur. Vous êtes celle qui compte le plus ici. Non seulement vous faites venir de nouveaux élèves et vous établissez une réputation parfaite à cette école, mais en plus, vous obligez les autres à se surpasser pour pouvoir attirer votre attention.

— Je le sais tout ça, vous ne m'apprenez rien, lâcha l'adolescente avec un fin sourire aux lèvres, satisfaite d'elle-même. C'est moi qui fais tourner les rouages de votre école, qui fais avancer le niveau des élèves, qui vous élève vers la gloire.

Elle ajouta sur un ton froid :

— Vous avez besoin de moi, mais vous voyez, je n'ai clairement plus envie de faire semblant et de briller. Qu'est-ce que vous allez faire, hein ?

Le proviseur la fixa, ses prunelles violettes plantées dans celles de l'élève. Emilia savait pertinemment qu'elle allait gagner ce duel, que pouvait-il bien faire ? Il ne pouvait pas la renvoyer au risque de perdre certains de ses élèves.

Alors que d'autres seront démoralisés et emplis d'une tristesse insurmontable, car leur idole, leur rayon de soleil, ne seront plus à leurs côtés, d'autres n'hésiteront clairement pas à arrêter de travailler, puisqu'ils ne trouveront plus aucun sens à leurs études.

Cette partie d'élèves étaient les plus fragiles. Sans un quelconque but ou objectif, ils n'avanceraient pas. Là, Emilia leur donnait une raison d'avancer : celle de bien travailler pour que, peut-être, elle daigne remarquer leur existence ou même, les regarder droit dans les yeux.

— Si vous voulez bien m'excuser, j'ai d'autres choses à faire, conclut la jeune fille qui s'apprêtait à se lever.

Mais elle se stoppa immédiatement lorsque le proviseur se releva d'un bond. Il était anormalement silencieux, et pour la première fois, Emilia sentit un changement d'atmosphère dans la pièce.

Le sourire inquiétant du proviseur ressemblaient plus à une grimace crispée qu'à autre chose. Ses yeux brillaient d'une vive lueur malsaine, alors qu'il semblait dégager une aura autour de lui. En un instant, Emilia sentit un frisson la parcourir. Qu'est-ce qu'il se passait ?

— Tu commences à m'agacer, vulgaire insecte, cracha le proviseur qui se retenait de s'énerver. Tu penses que tu peux me manipuler ou me faire du chantage ? Sache que c'est moi qui fixe les règles ici.

Puis, l'instant d'après, l'atmosphère tendue s'effaça d'un battement de cil. Le proviseur fit disparaître l'étrange malveillance qui émanait de lui, pour laisser place à son sourire hypocrite habituel. Emilia ne bougeait pas, scotchée à sa chaise depuis le début.

— Il est vrai que vous êtes indispensable pour mon établissement, poursuivit l'homme avec calme. C'est pourquoi je ne vais pas vous renvoyer.

— Mais... Qu'est-ce que vous comptez faire ? questionna l'adolescente, le cœur battant la chamade.

— C'est simple, je vais vous transférer en 3-E.





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CHAPITRE 7 TERMINÉ
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