O5. MORTE ?
𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
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chapitre cinq —— Morte ?
« "Si je mourrais demain, tu voudrais me dire quoi ?". »
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𝐋𝐄𝐒 𝐘𝐄𝐔𝐗 𝐃'𝐄𝐌𝐈𝐋𝐈𝐀 𝐒'𝐎𝐔𝐕𝐑𝐈𝐑𝐄𝐍𝐓 lentement. La lumière du matin éblouit immédiatement la jeune fille, somnolente. Elle avait un terrible mal de crâne, elle pouvait encore sentir toute la fatigue peser sur ses paupières.
Ses souvenirs étaient terriblement flous. Que s'était-il passé, la veille ? Emilia tentait de se remémorer quelques moments, mais ses maux de tête se faisaient de plus en plus fort.
— C'est quoi ce bordel, pesta-t-elle en se levant, titubant entre deux pas. Et pourquoi j'ai l'impression qu'il manque quelque chose ?
Et là, elle eut un éclair de lucidité.
— Pas quelque chose, quelqu'un, rectifia l'adolescente, les yeux écarquillés de stupeur.
Tout était plus clair à présent. Elle pouvait tout se remémorer. Elle se souvenait du choc de la disparition d'Adella, toutes les questions et les sentiments qui s'étaient mélangés en elle à cet instant précis.
Mais après que sa mère soit rentrée en trombe dans le salon pour annoncer qu'Adella n'était pas revenue avec ses amis, c'était le noir complet pour Emilia. Elle se souvenait juste que sa vision s'était rétrécie pour devenir qu'un trou noir.
— Je me serais... évanouie ? murmura Emilia, bouche bée. Pourtant, je sais garder mon sang-froid d'habitude.
Sa vision encore légèrement flou, la jeune fille s'approcha de la fenêtre et l'ouvrit d'un geste brute. Immédiatement, un vent fort vint lui souffler au visage, lui apportant un peu de fraîcheur après sa soirée d'épouvante de la veille.
Les yeux perdus dans l'horizon, Emilia fixait le vide qui s'offrait elle. Du haut de son troisième étage, la vue plongeante sur la ville lui donnait toujours une impression de supériorité.
Mais à cet instant, Emilia se sentait aussi faible qu'impuissante.
Décidée à savoir ce qui s'était passée, l'adolescente se dépêcha de descendre les escaliers à toute vitesse. Lorsqu'elle arriva enfin au rez-de-chaussée, seule sa mère était là, assise sur l'un des canapés, le visage caché par ses mains.
— Maman ! s'exclama Emilia en se jetant dans les bras de sa mère.
— Oh mon Dieu, Emilia ! Tu es enfin réveillée.
— Qu'est-ce qu'il s'est passé après que tu nous ais annoncé qu'Adella n'était pas rentrée avec ses amis ? questionna la jeune fille.
Le visage de la mère s'assombrit soudainement, ce qui dérouta immédiatement sa fille.
— Tu t'es évanouie. Pendant que ton père t'emmenait dans ta chambre et veillait sur toi, j'ai appelé la police et ils ont commencé les recherches.
— Et... Ils ont trouvé sa trace ? On demandé aux amis d'Adella des informations ?
Les larmes aux yeux, la femme secoua négativement la tête, et serra sa fille fort dans ses bras. Celle-ci enfouit sa tête, silencieuse. Elle ne comprenait pas, elle n'arrivait pas à comprendre. Et là, sa mère éclata en sanglots, visiblement à bout. Elle hoquetait, essayait d'étouffer sa peine, murmurait à sa fille des mots rassurants qu'elle essayait elle-même de croire.
— Adella est vivante. On va la retrouver. Elle est quelque part, elle n'est pas morte. On a dû l'enlever, elle a réussi à s'en sortir.
Ne te raccroche pas à une utopie maman, ou tu seras trop déçue pour remonter la pente ! hurla intérieurement Emilia, comme un cri de rage. Ce n'est qu'un pauvre mirage, un putain de fantasme !
Mais elle ne dit rien et resta silencieuse face au désespoir de sa mère. La jeune fille le savait : elle ne pouvait rien dire à sa mère au sujet de ses hypothèses, après tout, ce n'était justement que des hypothèses, rien de plus. Il ne fallait pas lui donner plus d'espoirs qu'elle en avait déjà.
Emilia le savait, sa mère était quelqu'un de sensible. Alors, lui annoncé que sa fille errait dans un lieu inconnu, sans aucune nouvelle ni sans savoir si elle était encore vivante, c'était visiblement trop pour elle.
— Emilia, on va se charger de retrouver Adella, je te le promets, poursuivit la mère entre deux sanglots. Je suis sûre qu'elle va très bien, peut-être qu'elle est simplement aller voir quelqu'un ?
Ça ne peut pas être aussi simple, maman... pensa Emilia qui se rattrapa au moment où elle allait dire ses paroles.
— On doit continuer notre vie, on ne doit pas se laisser abattre. On la retrouvera, d'accord ? Je reste à la maison aujourd'hui, mais toi, tu dois retourner en cours, tu ne peux pas te permettre de rater ça.
— Maman... Adella a disparu, je veux la retrouver ! s'indigna Emilia, la voix tremblante. Je vais pas aller en cours alors que je peux vous aider à...
Soudain, le téléphone de la mère sonna à l'autre bout de la pièce. La mère relâcha son enfant pour se précipiter sur son portable. Elle décrocha, la main tremblante, et murmura :
— Allô... ?
Emilia observa de là où elle se trouvait, essayaient en vain d'écouter ne serait-ce qu'une parole de la conversation. Un moindre mot, un moindre son, qui lui indiquerait que c'était la police qui appelait pour dire qu'il avait retrouvé Adella.
Mais Emilia savait que ça n'allait pas être aussi simple pour retrouver sa sœur. Son seul défaut était qu'elle ne savait pas mentir. Malgré ça, elle était intelligente, stratège, combative et surtout, compétitive. Allait-elle prendre tout ça comme un jeu ? Avec ds gagnants et des perdants ?
Lorsque sa mère ne répondit plus de rien, que son teint vira à la couleur d'un cadavre, qu'elle ouvrit grand la bouche et les yeux, et qu'elle poussa un cri, Emilia savait que cet appel venait des policiers.
L'adolescente se précipita aux côtés de sa mère et lui arracha facilement le portable. L'âme de sa mère semblait s'être envolée, laissant seulement le corps ancré dans le sol, telle une pierre tombale.
— Allô ? C'est bien la police ? Qu'est-ce qui se passe ? Qu'est-ce que vous venez de dire ? s'empressa de demander Emilia.
— Qui est à l'appareil ? Tu es la seconde fille ? Désolée, mais ce n'est pas une conversation pour...
— Écoutez-moi bien, ma mère ne répond plus de rien, elle est au bord de l'évanouissement et n'arrive plus à reprendre le contrôle d'elle-même. Je dois l'aider, mais pour ça, je dois savoir ce qu'il se passe. Je vous conseille de me dire immédiatement la situation.
Les paroles d'Emilia étaient claires, précises, allant droit au but. Elle devait connaître ce que ce policier venait de dire, elle devait savoir. Il eut un silence de quelques secondes entre les adversaires, sûrement parce que le policier était en train de réfléchir à l'autre bout du fil. Après plusieurs instants d'hésitation, il avoua tout :
— On a retrouvé des traces de votre sœur. Nous les avons donc suivies, mais on a découvert que...
— Que quoi ? insista Emilia avec fureur.
— On a retrouvé un corps brûlée dans une rue. On distingue difficilement la personne, mais c'est le corps d'une jeune fille qui ressemble beaucoup à la photo de votre sœur que vous nous avez fournie. Également, nous avons trouvé un téléphone aux côtés du corps, et d'après nos experts, c'est bel et bien le portable de votre sœur. Nous emmenons le corps au laboratoire pour essayer d'identifier si c'est réellement votre sœur, mais nous sommes presque sûrs que c'est...
Emilia n'écoutait que d'une oreille. Elle buvait les paroles du policier sans réellement vouloir comprendre la situation. Son cerveau s'était arrêté de réfléchir, sa tête se vida de toutes ses pensées. La jeune fille tremblait de tous ses membres, incapable de bouger.
Mais dans le désespoir et l'impuissance, Emilia poussa un hurlement à glacer le sang.
C'était terminé.
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CHAPITRE 5 TERMINÉ
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