𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
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chapitre quatre —— Disparue
« Il y a des moments où on veut juste être seul, loin du monde. »

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𝐄𝐌𝐈𝐋𝐈𝐀 𝐓𝐎𝐔𝐑𝐍𝐀 𝐋𝐄𝐒 𝐂𝐋𝐄́𝐒 dans la serrure de la porte. Lorsque celle-ci se déverrouilla, la jeune fille l'ouvrit et entra chez elle. Il n'y avait personne, comme lui avait annoncé sa mère. Le silence le plus total.

D'un pas las, elle déposa ses chaussures et son sac, puis se posa sur l'un des trois canapés de son salon.

Le regard scotché sur la télé, la tête vide de pensées, Emilia regardait depuis plus d'une heure les dessins animés qui défilaient inlassablement. Ça avait beau l'ennuyer terriblement ces petits personnages à la peau bleue, la jeune fille avait la flemme de bouger du canapé et aucune envie de faire ses devoirs ou de traîner sur son téléphone.

Rien que le fait que le portable soit dans sa vision lui donnait un mal de crâne. Emilia n'avait aucune envie de se rappeler qu'elle allait devoir se confronter à Asano. Elle n'avait aucune envie de faire ces gamineries.

Son regard se décrocha de la télé pour basculer sur son horloge murale. Il était déjà sept heures et demie. Adella n'était toujours pas rentrée, cela perturbait quelque peu la collégienne. D'habitude, sa sœur rentrait généralement aux alentours de dix-huit heures trente. Peut-être y avait-il des bouchons ?

Dans un élan d'énergie, la jeune fille se leva d'un bond et partit prendre sa douche. Après ça, elle prépara rapidement un plat pour son dîner : des pâtes. Même si sa mère préférait qu'elle fasse un plat équilibré comme elle lui avait tant appris, Emilia n'avait pas envie de s'embêter à cuisiner ce soir.

Elle se cala de nouveau dans le canapé, ses cahiers en mains. Demain, elle n'avait qu'à réviser un peu les sciences pour son contrôle. L'adolescente soupira. Les devoirs étaient un ennui mortel pour elle. Ils étaient là pour s'exercer lorsqu'on était dans le besoin de savoir et d'apprendre une chose nouvelle. Emilia savait déjà tout, mais ses professeurs lui demandaient tout de même de les faire.

Les heures passèrent, jusqu'au moment où la jeune fille entendit la clé s'insérer dans la serrure de la porte d'entrée. D'un air las, Emilia redressa la tête par-dessus le canapé, curieuse de savoir si c'était Adella ou ses parents.

— Papa et maman sont rentrés ! lança joyeusement une voix masculine.

— Bon, au moins je sais que ce n'est pas Adella, maugréa Emilia. Mais où est-ce qu'elle est passée ?

Ses parents rentrèrent dans le salon, bavardant sur le voyage du père. Celui-ci vint embrasser affectueusement sa fille, avant de s'exclamer :

— Mon reportage est vraiment incroyable, si je peux me le permettre ! Je suis sûr que j'obtiendrais une promotion pour ce travail. Tiens, Adella n'est pas rentrée ?

La mère fronça les sourcils, visiblement inquiète.

— Elle aurait dû nous prévenir qu'elle rentrait tard. Je vais l'appeler, dit-elle simplement en empoignant son téléphone dans les mains.

Elle partit dans le couloir et referma la porte derrière elle. Le père d'Emilia commença à préparer deux sandwichs en guise de dîner pour lui et sa femme. Emilia, quant à elle, ramassait paresseusement ses affaires pour les réunir en tas sur la table. Elle les remontera lorsqu'elle ira dans sa chambre.

— Au fait, tu ne m'as même pas dit en quoi consistait ton reportage à Shanghai, s'indigna faussement l'adolescente.

— J'ai étudié la surpopulation et leur qualité de vie, lui répondit le père entre deux bouchés. Tu me verras passer à la télé la semaine prochaine ! Il s'est passé quoi durant mon absence ?

— Rien de spécial. Maman a réussi des opérations dures en chirurgie, Adella a eu une très bonne note en droit civil, et moi, j'ai eu de bonnes notes dans toutes les matières.

Emilia avait oublié de préciser ses problèmes avec Asano et comme quoi il lui cassait les pieds. Mais ça, ce n'était qu'un détail pas vraiment important. Elle réglerait ce problème en un rien de temps.

— Que de bonnes nouvelles ! Félicitation Emilia, tu es vraiment douée !

— Oh, tu sais, il suffit juste de bien écouter en classe pour comprendre.

Elle n'avait pas besoin qu'on lui dise pour le savoir. Une nouvelle-fois, la jeune fille jouait la carte de la modestie. Même si, en réalité, elle savait qu'elle était géniale. Mais ça, elle ne pouvait pas le crier sur tous les toits, alors elle le hurlait dans sa tête.

Sa mère rentra à nouveau dans le salon, l'air paniqué. Elle s'approcha de son mari et lui murmura quelques mots, avant qu'ils se tournent tous les deux vers leur fille.

— Qu'est-ce qu'il se passe avec Adella ? demanda-t-elle, les sourcils froncés et le cœur emballé.

Ses parents semblaient hésiter à raconter ce qu'ils savaient. Ils s'échangèrent un regard peu discret, puis hochèrent chacun leur tête.

— Tu as raison, tu as le droit de savoir, fit le père, déboussolé par la situation.

— Alors ? insista la jeune fille, agacée de cette lenteur et cette hésitation chez ses parents.

— Adella... Elle a disparu, lâcha brutalement sa mère, comme si elle crachait ses mots pour ne plus jamais les dire à nouveau.

Emilia resta tétanisée un instant, les lèvres tremblantes. Son cœur manqua un battement à l'entente des dires de sa mère, alors que son sang ne fit qu'un tour. Disparue ? Depuis quand ? Pourquoi et comment ?

— Je l'ai d'abord appelée, mais je suis directement passée sur sa messagerie, son téléphone était donc éteint, expliqua la mère, la voix tremblante. J'ai ensuite appelé l'école, mais ils m'ont assuré qu'Adella était bien partie. 

— Et ses amis ? Tu y as pensé ? interrompit Emilia avec empressement.

— Oui... Mais personne ne sait où elle est et où est-ce qu'elle pourrait être.

— Tu leur as demandé si Adella avait eu un comportement étrange aujourd'hui ?

— Euh non... Je n'y avais pas pensé. Je vais les rappeler !

Il était évident que le comportement qu'elle avait eu ce matin avait un rapport avec sa disparition.

Avait-elle été enlevée ? Sûrement, elle n'était pas du genre à partir sans prévenir ou à fuguer. D'ailleurs, elle était du genre à toujours envoyer un message dès qu'il y avait le moindre problème et à être toujours ponctuelle.

— Demande leur aussi si Adella est bien rentrée avec eux aujourd'hui ! lança Emilia à sa mère.

Sa grande sœur rentrait tous les jours avec ses amis, puisqu'ils empruntaient le même chemin et les mêmes transports en communs. Si elle n'était pas rentrée avec eux, alors elle avait dû prendre une direction différente et partir de son plein gré.

À l'inverse, si Adella avait été bel et bien accompagnée jusqu'à l'arrêt au bout de la rue, alors il y avait de fortes chances qu'elle se soit faite enlever.

— J'espère que c'est la première hypothèse, maugréa Emilia pour elle-même. Elle doit savoir ce qu'elle fait si elle est partie de son plein gré. Dans ce cas, elle doit avoir un plan pour quelque chose. Peut-être qu'elle va voir quelqu'un ? Non, si c'était le cas, elle aurait sûrement trouvé une excuse et serait revenue le soir ou le lendemain. Là, on parlerait d'une durée indéterminée, de plusieurs semaines ou mois même.

Soudain, la mère ouvrit brutalement, les larmes aux yeux, et s'écria :

— Adella n'est pas rentrée avec ses amis !

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CHAPITRE 4 TERMINÉ
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