𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
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chapitre trois —— Cours de Sport
« La société n'est qu'un immense carnaval où chacun porte son propre masque. »

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𝐋𝐀 𝐉𝐎𝐔𝐑𝐍𝐄́𝐄 𝐒𝐄 𝐃𝐄́𝐑𝐎𝐔𝐋𝐀 normalement, sans aucun problème particulier. Emilia s'en fichait pas mal qu'Asano la menace, elle contre-attaquerait, l'anéantirait s'il le fallait. Enfin ça, ça sera quand elle en aura envie. Pour le moment, son exercice en sport la préoccupait plus.

Elle était terriblement mauvaise dans cette matière. Après tout, une jolie fille comme elle n'avait pas la nécessité de courir. D'ailleurs, elle ne trouvait aucun intérêt à courir sans but particulier. Emilia ne voyait clairement pas faire le sport son métier, alors ce n'était pas la peine d'en faire trop dans cette matière, le minimum suffisait amplement pour lui assurer une bonne moyenne.

Elle avait de bien piètre résultat, que ce soit en force ou en vitesse. Les seules choses qu'elle arrivait un peu près à réussir, étaient les exercices de souplesse et d'endurance. Étant souple de nature, cela ne lui demandait pas vraiment d'effort. Et en ce qui concernait l'endurance, elle réussissait seulement si elle le voulait.

— Emilia est vraiment jolie quand elle court, murmurait certains élèves.

— Emilia, tu veux que je t'apporte de l'eau ? proposaient-ils.

— Emilia, tu veux que je t'aide pour les exercices ? demandaient les plus courageux.

— Non, ne t'inquiète pas ! leur répondit la jeune fille avec un grand sourire aux lèvres.

Elle ne voulait clairement pas de leur aide. Si elle devait faire quelque chose, elle le ferait elle-même, sans personne d'autres. D'ailleurs, elle n'avait besoin de personne d'autre que elle. Si Emilia en avait envie, elle pourrait se donner à fond et se surpasser.

— Au fait, Emilia, il paraît que tu es allée retrouver Asano dans la cour, ce matin, c'est vrai ? interrogea Eriko, curieuse.

L'intéressée soupira intérieurement. Les rumeurs circulaient donc si vite ?

— C'est vrai, lui répondit-elle d'un air indifférent.

— Qu'est-ce qu'il te voulait ? insista la brune, les yeux pétillants. Te draguer ? Sortir avec toi ?

— Oh, il voulait simplement que je lui prête mon cahier pour rattraper un cours de maths, mentit Emilia avec un léger rire.

Elle observait discrètement du coin de l'œil Asano, en train de discuter un peu plus loin avec ses amis. A partir de l'angle où elle se trouvait, l'adolescente pouvait clairement voir les nombreux regards que le garçon lui portait de temps à autre.

C'était évident qu'il était déboussolé de connaître la véritable Emilia. Après tout, personne ne la connaissait réellement, pas même ses meilleures amies. Sous ce masque de fille parfaite qu'elle gardait avec le sourire, elle dissimulait son horrible caractère hautain et égoïste.

Peut-être qu'avec ça, il gardera un peu ses distances avec moi, pensa Emilia, songeuse. Même si je sais qu'il ne me lâchera pas aussi facilement. Surtout que je lui ai refusé quelque chose, et Asano est du genre à avoir tout ce qu'il veut par n'importe quels moyens.

— Emilia, tu veux que je triche un peu ? Tu sais, je peux te donner de bons résultats sur la fiche, lui souffla Aria.

— Non, bien sûr que non ! Ce n'est pas bien de tricher, enfin ! s'exclama Emilia, même si elle avait déjà eu cette idée.

Aria était clairement la fille la plus sportive qu'elle connaissait. Elle s'entraînait tous les jours à faire de l'athlétisme avec sa sœur jumelle Maria. Si Aria était extravertie et motivante, Maria était presque l'opposée : elle était bien souvent pessimiste et silencieuse, préférant rester dans son coin.

Emilia l'a acceptée dans son cercle d'amis pour pouvoir avoir un peu de tranquillité. Mais également, elle était la personne à qui on pouvait facilement se confier en étant sûr de ne jamais être jugée. Enfin ça, c'était si Emilia avait besoin de se confier, heureusement que ce n'était pas le cas.

Elle ne voyait pas non plus l'intérêt de parler à quelqu'un de ses problèmes, en sachant que la personne qui écoutait avait sûrement d'autres malheurs. Qui irait écouter ses problèmes dans ce cas-là ?

— Au fait Emilia, tu savais que cette année, il y avait un garçon intelligent qui rentrait dans la classe des cancres ? lança joyeusement Aria.

— Ah bon ? Cette classe n'est pas faite pour les gens comme lui, qu'est-ce qu'il fait là ? questionna la jeune fille, déroutée.

— Il paraît qu'il est super méchant, qu'il participe à plan de bagarre, et qu'à chaque fois, c'est lui qui gagne !

— Et c'est qui ?

Aria marqua une longue pause, avant de lui murmurer d'un ton qui se voulait effrayant :

— Karma Akabane.

Après avoir entendu le fameux du collégien mystère, Emilia se souvint d'une vielle histoire. Il y avait eu une altercation avec ce fameux Karma. Peut-être était-ce la cause de son envoi en classe E ?

— Pourquoi tu le murmures ? Il n'est pas avec nous.

— Oui, je sais, mais il paraitrait que si on dit son nom à voix haute, on croisera son chemin !

— Tu sais, il ne faut pas te laisser influencer par les rumeurs, lui sourit Emilia. Tiens, regarde. Karma !

La jeune fille appela le garçon, comme s'il se trouvait à l'autre bout du terrain.

— Tu vois ? Je peux te dire que je ne risque pas de le croiser !

— Emilia, tu as trop la classe ! Tu sais, je t'admire vraiment, lâcha soudainement Aria d'un air rêveur. Tu es belle, intelligente, une personne qui a le cœur sur la main. Tout le mode t'adore, et je fais partie de ce tout le monde. J'aimerais vraiment être comme toi.

Encore une autre discussion de ce genre-là. Emilia avait eu le droit à la même chose ce matin par Eriko. Enfin, c'était parce qu'elle avait accepté des gens à la côtoyer, mais sans ça, elle serait toute seule, et ça serait inimaginable pour Emilia.

Je devrais rester plus avec Maria, soupira-t-elle intérieurement, agacée. Au moins, même si elle le pense très fort, elle ne me le dit pas.

— Aria, nous sommes tous des gens formidables, lui assura Emilia, un sourire faussement sincère aux lèvres. Tu sais, chacun est unique, il n'y a pas à m'envier ni à vouloir être comme moi. Apprécies-toi telle que tu es, accomplis des choses qui te rendront fière, et à ce moment-là, ce seront les autres qui voudront être comme toi.

Les yeux d'Aria s'écarquillèrent de joie.

— Merci beaucoup !

C'est triste, elle me croit tellement sincère, pensa Emilia avec un rire intérieur. Je suis la seule personne ici à être formidable, tu as raison de m'envier.

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CHAPITRE 3 TERMINÉ
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