O2. ASANO

𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
━━━━━ ⸙ ━━━━━
chapitre deux —— Asano
« Ce ne sont pas les gens qui changent, c'est leur masque qui tombe. »




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— 𝐄𝐌𝐈𝐋𝐈𝐀 ! appela une voix

L'intéressée se retourna en direction de la personne qui venait de l'appeler, le sourire aux lèvres. Elle avait immédiatement reconnu la voix entraînante de son amie Eriko, une adolescente beaucoup trop énergique.

Lorsque celle-ci arriva à la hauteur d'Emilia, elle remit ses longs cheveux bruns en place d'un mouvement de tête. Comme tous les matins, ses yeux noisette pétillaient de bonheur, et son sourire était rayonnant.

— Tu es toujours en avance ! Je ne sais vraiment pas comment tu fais... soupira la brune avec un léger rire.

— Et bien, je ne perds pas mon temps sur mon téléphone, moi, s'amusa Emilia en reprenant sa marche.

Eriko faisait partie du cercle d'amis très privé d'Emilia, qui autorisait un petit nombre de personne à rester avec elle et la côtoyer. Elles se connaissaient depuis plusieurs années, lorsqu'Emilia avait emménagé. Et pourtant, Eriko connaissait tout d'Emilia, à l'inverse, la jeune fille ne connaissait presque rien de son amie.

En vérité, Eriko ne l'intéressait pas. Elle était seulement assez belle et intelligente pour être autorisée à rester aux côtés de la fille la plus populaire du collège. En soit, elle n'était pas de mauvaise compagnie, bien au contraire, Emilia aimait bien son amie, mais elle restait une personne inférieure à elle.

Leur duo était iconique, connu dans tout le collège Kunugigaoka. Elles faisaient parties des plus belles filles, elles étaient l'élite. Même si tout le monde préférait Emilia, Eriko semblait très heureuse d'être aux côtés de l'idole du collège. Et même si la brunette était connue seulement parce qu'elle avait le titre de "la meilleure amie d'Emilia", ce rôle semblait lui convenir amplement.

— Maria et Aria sont arrivées ? poursuivit Eriko en marchant fièrement aux côtés d'Emilia.

— Aucune idée. Si c'est le cas, elles doivent être dans le hall.

— Tu as raison. Tu as révisé pour le contrôle de maths ? Ah oui, c'est vrai, tu n'as pas besoin de réviser !

— Ce sont vraiment des sujets très simples et enfantins. Je m'attendais à un meilleur niveau cette année. Enfin, ça ne fait qu'un mois qu'on a repris les cours, j'espère que les prochains cours seront plus intéressants.

À ce moment-là, son téléphone vibra dans sa poche. Curieuse, Emilia le saisit dans ses mains et découvrit un message d'Asano. Il en avait envoyé deux, c'était sûrement lui qui était l'auteur du message à six heures.

Emilia était légèrement perturbée que le garçon puisse lui envoyer un message, puisque celui-ci n'avait pas son numéro de téléphone. Mais ça ne l'intriguait pas plus que ça, le numéro d'Emilia devait sûrement circuler sur les réseaux.





De Asano :

Hey, c'est Asano, j'ai besoin de te parler.



De Asano :

On peut se voir près de l'arbre au fond de la cour ? Je t'ai vue arrivée.





Mince, il sait que je suis arrivée, pesta Emilia. Il doit sûrement avoir un de ses amis posté près de l'entrée.

Asano était quelqu'un d'assez spécial. Il était très gentil, charmant, intelligent et beau, le garçon parfait. Et sur ce sujet-là, l'adolescente ne pouvait pas le nier. Pourtant, elle savait que ce genre de personne cachait un bien plus sombre caractère. Emilia parlait en connaissance de cause.

Elle devinait aisément qu'Asano était assez manipulateur et vicieux. Étant en plus le fils du directeur et l'une des personnes les plus intelligentes de tous les troisièmes, il avait toujours plus d'un tour dans son sac et obtenait toujours ce qu'il voulait.

En bref, côtoyer une telle personne n'intéressait pas Emilia. Et même s'il lui ressemblait beaucoup au niveau du caractère, elle voyait clair dans son jeu et ne voulait pas s'engrener dans des problèmes interminables. C'était pour ça que depuis la rentrée, Emilia gardait ses distances avec lui.

Mais là, elle allait devoir le voir en face-à-face, sans aucune option pour éviter cela. La jeune fille savait pertinemment qu'elle ne pouvait pas dire non, ça gâcherait son image de "fille parfaite". Elle devait toujours garder le sourire et être gentille avec tout le monde, même si, en vérité, Emilia n'en avait rien à faire des autres.

Elle soupira, prise au dépourvue. Elle n'avait pas le choix, elle devait y aller. Elle pouvait déjà sentir les problèmes arriver. Mais la jeune fille n'allait pas se laisser faire aussi facilement. Asano ne connaissait pas le véritable caractère qu'elle cachait.

— Et du coup, il m'a même pas prévenu ! s'indignait Eriko. Il est parti comme ça, sans me...

— Excuse-moi, je dois aller voir quelqu'un, interrompit subitement Emilia sans laisser paraître son agacement. On se rejoint en haut, d'accord ?

— Oui, oui, pas de soucis ! À tout à l'heure !

Emilia continua son chemin d'un pas pressé, alors qu'Eriko partit en direction de la salle de classe. Elle avait beau être l'amie la plus proche de la blanche, celle-ci ne supportait pas lorsque la brune devenait un véritable moulin à paroles, à brasser du vent sans aucun propos intéressant ou utile pour Emilia.

Ce n'est pas parce que je l'autorise à rester avec moi qu'elle doit me casser les oreilles, soupira-t-elle intérieurement. Enfin bref, j'ai quelque chose de plus important à régler.

Son objectif était maintenant de se concentrer sur un nouveau problème : Asano, le fils du directeur. En quelques minutes, Emilia traversa toute la cour, sous les nombreux regards admirateurs des élèves autour d'elle.

Asano était là, l'attendant patiemment sous un arbre, le sourire aux lèvres. Il devait sûrement garder le même masque qu'Emilia. Il lui ressemblait beaucoup sur certains sujets.

— Je suis heureux que tu sois venue, débuta Asano sans perdre une seconde de plus.

— C'est normal, voyons ! lui assura Emilia malgré son agacement. Tu voulais me dire quelque chose ?

L'adolescent prit une grande inspiration, visiblement sûr de lui.

— Tu sais sans doute que toi et moi sommes les personnes les plus populaires de ce collège. Cela fait pas mal de temps que je t'observe, et je dois te dire que je t'aime. Je veux rester avec toi, apprendre à te connaître, t'aimer toujours plus et te porter dans mon cœur jusqu'à la fin. Est-ce que tu acceptes de sortir avec moi ?

— Tu ne me sers à rien.

Emilia se retenait de rire face à la réaction du garçon. Pendant qu'il parlait de ses sentiments bien ennuyants, elle avait décidé de tenter le tout pour le tout en révélant son véritable visage sous son masque. Avec un peu de chance, peut-être ne tournerait-il plus autour d'elle en apprenant la vérité ?

— Tu viens de me dire non, là ? Je crois que je n'ai pas bien entendu, s'étonna Asano, visiblement surpris.

— Non seulement tu ne m'intéresses pas, mais en plus tu es sourd ? Sache que nous ne jouons pas dans la même cour, je suis bien supérieure à toi. Ne viens plus me parler, j'ai autre chose à faire que de t'accorder l'attention que tu ne mérites pas.

Les joues d'Asano prirent feu. Il avait vraiment en colère contre Emilia. Enfin, elle ne pouvait pas lui en vouloir. Il ne connaissait pas le véritable visage de la jeune fille, il était normal qu'il soit surprit et en colère.

— Alors toi aussi, depuis le début, tu es fausse ? J'aurais dû m'en douter... murmura Asano en serrant rageusement ses poings. Tu sais quoi ? Je t'aime toujours. Tu n'as pas le droit de me refuser quoique ce soit, j'ai clairement les moyens de te faire chanter et tu le sais.

— Alors tu vas faire quoi ? l'interrogea Emilia avec amusement. C'est moi et moi seule qui règne sur cette école, j'ai tous les pouvoirs. Le simple fait que je dise du mal de toi pourrait te faire perdre toute ta réputation.

Asano resta plongé dans le silence. Il le savait tout ça, il n'avait aucun moyen de lui faire payer l'affront et l'humiliation qu'elle venait de lui faire subir. Même demander à son père de transférer Emilia en classe E était impossible, car c'était elle qui était l'élément clé de Kunugigaoka.

— Oh, tiens, tu n'as plus rien à dire finalement ? C'est bien ce que je pensais. Je suis bien au-dessus de toi, ne l'oublie jamais. Les hypocrites comme toi ? Je les détruis un par un s'ils m'embêtent un peu trop, ou s'ils sont sur ma route. Maintenant, excuse-moi, mais j'ai des choses plus importantes que de m'occuper de ta petite personne insignifiante.

Et à ces mots, Emilia tourna les talents, un fin sourire aux lèvres.

Comme cela lui avait fait du bien de parler avec sincérité.





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CHAPITRE 2 TERMINÉ
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