30. DERNIER DOSSIER
𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
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chapitre trente —— Dernier Dossier
« On ne reçoit pas la vérité, il faut la cerner, la découvrir. »
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Emilia n'arrivait pas à le croire. Toute cette histoire la dépassait complètement. Après tout, elle n'était qu'une simple collégienne à la vie plutôt banale. Alors à quel moment tout avait dérapé ? Sûrement le jour où sa sœur disparut. Ce fut à partir de là que les problèmes et les questions s'étaient accumulés. A présent, elle devait faire face à une nouvelle vérité : sa sœur était détenue par un fou qui, en ce moment-même, devait sûrement lui injecter des tentacules et la transformer en un monstre.
— Au moins, elle est vivante... se dit à voix haute la brunette, un faible sourire aux lèvres.
Mais pour combien de temps encore ? aurait-elle voulu ajouter, la mine détruite. Seulement, les mots ne sortaient pas et restaient complètement bloqués dans sa gorge. Malgré sa persévérance a pensé que tout ira bien pour elle, qu'elle serait saine et sauve, la dure réalité la rattrapait et la poignardait en plein cœur.
— Et si nous retardions un peu le cours de la première heure pour que tu vois le téléphone de ta sœur ? proposa gentiment le professeur Koro.
— Merci, mais commencez plutôt votre cours, je ne veux pas pénaliser mes camarades dans leurs études, lui répondit Emilia en jetant un coup d'œil à sa classe.
— Tu plaisantes là ? s'étrangla Maehara.
— C'est gentil de penser à nous, mais si tu as un problème, c'est toute la classe qui est concernée, ajouta Isogai avec un grand sourire chaleureux.
Plusieurs approbations de tous les élèves s'élevèrent dans la salle de classe. Emilia resta plantée là, le regard perdu et l'air hébété. Comme elle devait avoir l'air bête, planté comme un piquet dans la classe. Elle ne s'attendait pas à ce que ses camarades fassent autant attention à elle ou l'aident dans son enquête. Son cœur se serra soudainement dans sa poitrine en y repensant. Elle était vraiment heureuse de connaître la classe E et regrettait amèrement ses anciennes moqueries à son égard.
— Merci à tous, leur sourit-elle à son tour. Alors on va enfin savoir !
Tous les regards étaient rivés sur elle, cela la rendait quelque peu nerveuse sans réelle raison. En un instant, le téléphone d'Adella et son ordinateur étaient sortis. Emilia alluma d'abord le portable, qui mit un petit moment avant d'afficher un écran de chargement, puis, un mot de passe à entrer.
Sans réfléchir, Emilia y entra la date d'anniversaire de sa sœur. Ce fut la première chose qui lui fut venue et surtout la plus logique. Après avoir valider, la jeune fille retint sa respiration, priant intérieurement que ce soit bien le code d'accès et qu'elle n'allait pas devoir déchiffrer ou chercher partout des indices.
Mais cela ne marcha pas. Évidemment, tout ne pouvait pas se résoudre à une simple idée logique avec Adella. Il fallait toujours trouver plus loin et analyser. Emilia poussa un long soupir, irritée. Alors elle essaya d'autres séries de nombres comme l'anniversaire de ses parents ou même des plus basiques, mais rien.
— Tu ne trouves pas le mot de passe ? demanda le professeur Koro.
— Non, je pensais savoir pourtant... répondit Emilia, déçue d'elle-même.
En vérité, si elle y repensait, son idée n'aurait jamais put être la bonne. Puisque lorsqu'elle se remémorait des souvenirs avec Adella, quand elle tapait son code d'accès, elle n'effectuait pas les gestes nécessaires pour que ce soit sa date d'anniversaire.
— Ce n'est pas une date d'anniversaire ni même un code bidon comme "un, deux, trois, quatre", poursuivit la brunette. Ça doit être quelque chose que elle seule sait.
— Mais comment on peut trouver une date que seule ta sœur connait ? C'est impossible, se plaignit Kurahashi.
— C'est peut-être le jour où elle a eu son diplôme, ou lorsqu'elle s'est mise avec son copain, proposa Karma, songeur. Après tout, si elle l'aimait vraiment comme une folle...
— A t'entendre, on dirait que c'est mal, répliqua Emilia en levant les yeux au ciel. Mais j'avoue que ce n'est pas une mauvaise idée...
Elle tapa rapidement la date sur le téléphone. Emilia était sûrement l'une des seules à être au courant du vrai jour où Adella s'était mise en couple, car elle avait longtemps hésité à avouer aux parents sa relation, de peur qu'ils pensent que cela entraverait ses études.
Quelques secondes après, l'écran d'accueil du téléphone s'afficha. Rassurée, Emilia poussa un soupir de soulagement. Mais sa joie bascula rapidement en de la surprise, en découvrant qu'il n'y avait rien sur le portable. Rien, à part un fond d'écran noir avec marqué une série de nombres.
— Alors, qu'est-ce qu'il y a ? interrogea Kanzaki, curieuse.
— Rien, à part un fond d'écran bizarre, finit par répondre Emilia, prise dans ses réflexions.
— Oh non, ça veut dire qu'il va falloir à nouveau chercher ce que ces nombres veulent dire ? s'enquit Nagisa.
— Pas vraiment, je pense avoir ma petite idée.
Les chiffres inscrits sur le fond d'écran était tout simplement le mot de passe qui permettait d'ouvrir le dernier dossier verrouillé de l'ordinateur. La souris tremblante, elle se dirigea lentement vers le dossier sans nom. Il contenait probablement toutes les réponses qu'Emilia se posaient.
Emilia prit une profonde inspiration. Elle devait se calmer. La tension commençait à monter en elle, son rythme cardiaque accélérait, ses battements de cœur tambourinaient dans sa poitrine. La jeune fille sentit soudainement une main se déposer sur la sienne, celle qui dirigeait la souris de l'ordinateur.
— Karma ? Qu'est-ce que tu...
— Arrête d'hésiter, c'est fatiguant.
— Je vais faire comme si tu m'avais dit quelque chose de mignon.
Mais même si Emilia ne l'aurait jamais avoué devant son copain, celui-ci avait raison : elle se fatiguait elle-même d'hésiter autant. Ou était passée sa si grande assurance d'auparavant ? Tous les événements s'étaient déroulés si rapidement qu'Emilia n'eut sûrement pas le temps de digérer.
Malgré son manque de confiance à cet instant, elle savait qu'elle pouvait désormais compter sur Karma, ses amis, et même sur toute la classe E qui était devenue ses camarades. Alors elle ferma les yeux pendant une fraction de seconde, chassa les mauvaises pensées qui la hantaient nuit et jour depuis le début, et inséra le mot de passe avec Karma. Il fut validé, et le dossier s'ouvrit.
— Alors, qu'est-ce qu'il y a ? s'enquit Nakamura, visiblement impatiente.
— Deux documents... Un avec comme nom "appelle-moi", et un autre avec "raisons", répondit lentement Emilia, tout en essayant d'assimiler ses nouvelles informations.
— Et si tu commençais d'abord par lire les raisons avec de l'appeler ? suggéra le professeur Koro, pourtant silencieux depuis le début.
Emilia hocha la tête. Même si l'envie terrible d'appeler sa sœur et d'écouter sa voix lui tordait l'esprit, elle devait avant tout connaitre les raisons de sa fugue et de toute cette histoire avec ce certain Shiro. Alors elle s'exécuta, ouvrit le document, et commença à lire les premières lignes :
— "Je suis persuadée que c'est toi, Emilia, qui a trouvé ce document. Je te félicite. Tu as dû galérer à décrypter tous mes indices, je suis désolée, mais je devais bien le faire pour qu'ils ne les comprennent pas. Malgré que je ne sois pas à tes côtés, je suis sûre que tu es en compagnie de personnes qui t'ai désormais chère à tes yeux. Tu as dû beaucoup évoluer durant mon absence, j'espère que je pourrais le constater de moi-même une fois que tu m'auras retrouvée."
— Tu ne m'avais pas dit que ta sœur était voyante, se moqua Karma.
— Elle est juste trop intelligente pour toi, répliqua Emilia. "Tu es sûrement en train de te demander pourquoi je suis partie. En vérité, la réponse est assez simple. Tu te rappelles un soir où je suis partie me promener seule ? Et bien, un certain laboratoire a explosé ce jour-là, et comme je me trouvais juste à côté, ma curiosité a pris le dessus, et je suis entrée à l'intérieur. J'ai appris toute la vérité : la destruction de la lune avait été causée par un rat de laboratoire, les expériences sur l'antimatière réalisées sur des cobayes humains, les identités de tous ceux qui travaillaient, et tout simplement la raison de l'explosion du laboratoire. Ils avaient crée un monstre."
Tous les regards se tournèrent machinalement vers le professeur Koro, qui avait profité pour aller se chercher un paquet de popcorn.
— Ne me regardez pas comme ça, Adella ne savait pas qu'en fait, je ne suis pas un monstre !
— Vous êtes une créature trop bizarre, elle a du avoir peur avec votre tronche, renchérit Karma, comme si le professeur n'avait pas reçu assez d'insultes sur son apparence.
— Ce que tu me dis me blesse ! Je suis un poulpe, pas un monstre ! se défendit le professeur. Et puis, je ne fais pas peur ! Regarde ma tête toute ronde et mes petits yeux !
— Hum, hum, Emilia se racla la gorge pour intimer le silence, puis poursuivit sa lecture. "Je sais que j'ai été repéré, et c'est à partir de là que j'ai commencé à être recherchée. Je ne sais pas ce qu'ils me veulent, enfin, je pense juste qu'ils souhaitent me tuer parce que je connais la vérité, et ma famille, au-cas-où je leur aurais tout raconté sur ce que j'avais vu. Je ne suis pas allée voir la police, ils ne m'auraient jamais cru. Et puis, j'avais peur qu'ils vous arrivent quoique ce soit, à papa, maman, et toi. Ils ne savaient pas où j'habitais, mais ce n'était qu'une question de temps avant qu'ils le découvrent. Alors j'en ai parlé à Ryu, et j'ai pris la décision de fuguer, de m'enfuir dans des endroits où ils ne pourront jamais me retrouver, le temps qu'il faut pour qu'ils m'oublient."
— "J'ai modifié un peu mon téléphone", poursuivit Emilia. "Si tu appelles le numéro qui se trouve dans l'autre dossier, tu écouteras le dernier message que j'ai laissé. Je sais que tu t'attendais sûrement à ce que je te réponde réellement, malheureusement, je ne pourrais pas. J'ai fait croire à Ryu que j'étais sûre de mon plan, mais en réalité, j'ai peur, car je sais qu'ils sont trop nombreux et me retrouveront, tôt ou tard. Alors même si tu as fait tous ces efforts pour me retrouver, je vais te demander encore une autre chose..."
Emilia marqua une pause pour reprendre sa respiration. Elle lit d'abord la dernière phrase dans sa tête, et immédiatement, les larmes remontèrent et embuèrent ses yeux.
— Qu'est-ce qu'il y a de marquer ? s'enquit immédiatement de Kaede, suivie par le reste de la classe.
Les mots ne parvenaient pas à sortir. Emilia se retrouvait paralysée, ancrée dans le sol, incapable de terminer la requête d'Adella tant sa vision se brouillait. Alors Karma finit la lecture pour elle, et dit d'une voix très sérieuse :
— "Sauve-moi, ou je mourrais."
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CHAPITRE 30 TERMINÉ
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*repars comme un fantôme*
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