𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
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chapitre dix-huit —— Face-à-face
« L'amour c'est comme la guerre, ça commence face-à-face et ça finit corps-à-corps. »

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Étonnamment, livrer le dernier duel hors de la forêt n'était pas une si mauvaise idée que ça, surtout venant d'un monstre surnaturel qui servait de professeur. Emilia se retrouvait à nouveau baignée par le soleil et ses rayons lumineux et chauds, tout juste sortie de l'épaisse forêt d'à côté. Cela lui faisait du bien de revoir un endroit dégagé, où personne ne pouvait se cacher ni même tirer de loin. Pour la première fois, depuis le début de l'exercice, Emilia s'autorisa à se relâcher et à baisser sa garde.

Malgré la stratégie rapidement mise en place, la jeune fille ne savait pas précisément ce qu'elle et Karma allaient devoir faire contre l'équipe adverse. Bien sûr, elle se doutait aisément d'un combat, d'un face-à-face, mais peut-être y avait-il autre chose ?

Tous les élèves éliminés étaient assis sur le côté, observant les deux équipes arriver chacune de leur côté. Ils ne s'attendaient clairement pas à ce qu'Emilia soit parmi les finalistes. Après tout, elle n'avait jamais assisté à un entraînement d'assassinat ou à un cours sur le maniement des armes. Comment avait-elle pu arriver jusque-là ? Beaucoup pensaient que c'était grâce à Karma, même si Nagisa et Kaede leurs avaient déjà expliqué ce qui s'était passé.

Koro-sensei était là également, Monsieur Karasuma quelques mètres plus loin. Celui-ci arborait un petit sourire en coins, en apercevant la silhouette d'Emilia s'approcher, accompagnée de Karma.

Une fois les deux équipes réunies, au centre du terrain, face à face, Emilia rencontra enfin Kanzaki et Terasaka. Celui-ci lança un regard mauvais à la jeune fille, qui elle, lui décocha un grand sourire moqueur. L'équipe adverse avait l'air très sérieuse et déterminée à gagner, ce qui n'allait pas faciliter les choses pour Emilia, qui espérait qu'ils seraient fatigués et exténués.

Enfin, ce n'est pas ça qui vais m'arrêter, songea-t-elle avec un rire intérieur. Je vais les battre, quoiqu'il arrive, et sans l'aide de personne.

Monsieur Koro se déplaça instantanément aux côtés des deux équipes, son grand sourire habituel collé à son visage.

— Personnellement, je voulais continuer dans la forêt, commença-t-il avec un ricanement, mais Monsieur Karasuma a insisté pour faire la finale dans un face à face, et surtout, dans un terrain dégagé pour que les élèves puissent observer.

Emilia lança un regard noir à son second professeur, qui fit semblant de ne pas le remarquer. D'un côté, la jeune fille avait terriblement envie de partir pour poursuivre son enquête, mais d'un autre, sa fierté et son égo l'empêchaient de s'en aller, car elle considérerait cela comme de la fuite, et que les cancres étaient meilleurs qu'elle.

— Je vous préviens tout de suite, les armes à distance sont interdites, poursuivit le monstre jaune. Il n'y a que les couteaux qui sont autorisés. Je vous demande donc de me donner vos fusils et revolvers, et en échange, je vous confie à chacun un couteau imprégné de peinture de la couleur de votre équipe.

— Pas le droit... aux armes à distance ? répéta Emilia, légèrement soucieuse.

Cette finale était donc un pur face-à-face, avec comme seul arme un couteau et sa propre force brute. Emilia se retrouvait complètement désavantagée, surtout que, désormais, il n'y aurait plus moyen de se cacher ou de prendre l'ennemi par surprise. La victoire devenait moins assurée, mais ce n'était pas ce qui allait décourager Emilia.

Les élèves tendirent leurs armes à distance, que Koro récupéra en une fraction de seconde, avant de les remplacer par des couteaux. Puis, les équipes prirent leurs distances, en s'éloignant de plusieurs mètres.

— Et maintenant, tu comptes faire comment pour battre Kanzaki ? demanda subitement Karma à l'attention de sa coéquipière.

— Je pense esquiver ses coups et attendre une ouverture pour frapper, lui répondit-elle. Je réussirais, mais je pense que Terasaka va d'abord s'en prendre à moi, vu comment il me regardait mal.

— Je pense qu'ils comptent d'abord t'éliminer en première puis s'attaquer à deux contre moi.

— Ça me paraîtrait logique. Je n'ai pas envie de me battre contre l'autre idiot, donc charge toi de lui, autant que tu serves à quelque chose.

— Tu vois, quand tu veux travailler en équipe, tu peux.

Emilia se sentit subitement la gêne et la honte l'envahirent.

— Ne crois pas que c'est grâce à tout ce que tu m'as dit, j'ai juste pas envie de finir blesser.

— Mais oui, peu importe ce que tu diras, ce qu'on va faire, c'est du travail d'équipe.

La jeune fille ne répondit rien et réfléchit un instant. Était-ce vrai ? Est-ce que ce qu'elle allait faire avec Karma allait être un travail d'équipe ? Il était clair qu'elle n'avait jamais été confrontée à une telle situation dans sa vie, et qu'elle seule contre deux élèves, elle ne pouvait pas faire face, même si c'était dur pour elle de l'admettre.

Pourtant, avec Karma a ses côtés, elle sentait que tout cela pouvait être possible, qu'ils pouvaient remporter ensemble cette finale. Est-ce que c'était ce qu'il appelait du "travail d'équipe" ? Emilia se sentait légèrement frustrée de ne pas pouvoir combattre ses adversaires toute seule, et elle était bien obligée d'admettre qu'elle avait besoin de Karma pour gagner cette bataille.

— Prépare-toi au lieu de rêvasser, l'avertit Karma, la voyant perdue dans ses pensées. Je suis pratiquement sûre que Terasaka va se jeter sur toi dès que M'sieur Koro aura donné le signal. Alors je vais l'occuper, et toi, tu vas t'occuper de Kanzaki pendant ce temps.

— De toute façon, c'est ce que je comptais faire, maugréa Emilia, détestant recevoir des ordres.

Et à peine quelques secondes après avoir dit ça, le professeur donna le coup d'envoi. Comme prévu, Terasaka se jeta sur Emilia, ignorant royalement les paroles et les ordres que lui lançaient Kanzaki. Karma et Emilia attendaient patiemment qu'il vienne jusqu'à eux, avant de contre-attaquer.

— Tu vas voir ce que nous, les cancres, savons faire ! s'exclama l'adolescent avec une grande colère.

— Tu vois, il est l'exemple parfait de celui qui ne travaille pas en équipe, murmura Karma à l'attention de sa camarade.

— Ne me compare pas à lui et fais juste ton boulot.

Alors que l'ennemi ne se trouvait plus qu'à quelques mètres d'elle, prêt à l'asséner de coups de couteau, Karma s'interposa en une fraction de seconde, et réussit à parer facilement l'attaque. Surpris, Terasaka commença à forcer et à essayer de passer. Pendant ce temps, Emilia contourna le duel, pour courir en direction de Kanzaki, son arme en mains.

Bien obligée d'agir, la brunette, jusque-là alors immobile depuis que son coéquipier l'avait laissé tomber, elle se jeta à son tour sur son adversaire. Emilia esquiva d'abord un premier coup, puis tous les autres qui  suivent, haletante. Elle ne baissait pas sa garde, restait concentrée, voyait très clairement les attaques de son adversaire, et esquivait le plus rapidement possible.

Et au bout d'un long moment, alors qu'elle avait enfin trouvé une ouverture pour attaquer Kanzaki et peut-être même l'éliminer, elle sentit un poids se coller contre son dos. Prise de court, elle repoussa une attaque de Kanzaki, qui tituba quelques mètres en arrière, et jeta un coup d'œil par-dessus son épaule.

Karma venait tout juste de se placer derrière, dos à elle, pour parer une nouvelle attaque de Terasaka.

— Tu n'étais pas sensé l'éliminer pendant que je m'occupais de Kanzaki ? demanda Emilia, légèrement agacée de la situation.

— Il est partit pendant qu'on combattait. Je crois que c'est parce qu'il t'aime trop.

La jeune fille n'eut pas le temps de lui répondre ni même de soupirer. Kanzaki venait à nouveau lui porter une nouvelle attaque, et cette fois-ci, Emilia la para et n'esquiva pas, prise de court. Elle résista un moment contre la cancre, mais ses forces la quittaient peu à peu, elle ne parvenait plus à tenir la cadence.

Karma, lui, était sur le point de porter le coup de grâce à Terasaka, lorsqu'Emilia tomba violemment sur lui. Tous les deux s'étalèrent au sol, incapable de bouger. A cet instant, une sourde colère s'empara de la jeune fille, car elle le savait : elle avait perdu contre ces cancres. Pourtant, alors qu'elle laissait Kanzaki porter l'ultime coup de couteau, Karma lui cria :

— Utilise le couteau de secours !

Il voulait sûrement parler du couteau qu'il avait ordonné à son équipe de prendre en cas de danger ou de situation critique comme celle qui se présentait en ce moment-même. Mais Emilia avait eu — et avait toujours — beaucoup trop de fierté et d'égo pour obéir à un conseil d'un cancre. Malgré que celui-ci ait raison. Alors elle ne l'avait pas pris, et elle le regrettait amèrement.

D'un coup bref, rapide et précis, Kanzaki élimina Emilia et Karma.

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CHAPITRE 18 TERMINÉ
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