𝐁𝐀𝐒 𝐋𝐄𝐒 𝐌𝐀𝐒𝐐𝐔𝐄𝐒
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chapitre treize —— En Équipe
« Se réunir est un début, rester ensemble est un progrès, travailler ensemble est la réussite. »

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𝐀𝐏𝐑𝐄̀𝐒 𝐒𝐀 𝐃𝐄𝐂𝐎𝐔𝐕𝐄𝐑𝐓𝐄, Emilia rangea rapidement l'ordinateur portable de sa sœur, un sourire aux lèvres. Elle avait désormais la certitude qu'Adella était encore vivante, et cette simple information lui suffisait à obtenir la motivation nécessaire pour avancer.

Le temps où Emilia se laissait envahir par ses émotions était terminé. Elle n'allait plus rester les bras croisés à attendre que le temps passe, que la mort vienne la chercher au bord de la route, comme elle l'aurait fait il y a à peine quelques jours.

Le fait qu'elle est atterrie en classe E n'était peut-être pas une si mauvaise chose. Désormais, elle aurait tout le temps de se concentrer sur l'affaire de sa sœur. Plus besoin d'écouter les cours ennuyeux, de s'atteler sur son rôle d'idole du collège, sur ses faux sourires et son masque.

Tout ce qui l'importait maintenant, c'était de résoudre l'enquête qu'Adella lui avait laissé. Elle lui faisait confiance, elle n'allait certainement pas la décevoir.

Emilia poussa la porte d'entrée du bâtiment, avant de s'engouffrer dans le long couloir. La classe de cancre s'amusait tellement fort qu'elle l'entendait de là où elle se trouvait. La jeune fille soupira à l'idée de devoir les supporter, mais elle n'avait pas vraiment le choix.

— Au moins, la plupart me fiche la paix, maugréa-t-elle pour elle-même, légèrement agacée de la situation actuelle. Je serais tranquille.

— Tu ne devrais pourtant pas te mettre autant à l'écart.

Emilia sursauta à l'entente de la voix grave de Karasuma, juste derrière elle. Celui-là allait finir par lui provoquer une crise cardiaque ! Elle fit volte-face, le regard noir.

— Je vous ai déjà dit de ne pas apparaître derrière mon dos, finit-elle par dire avec une pointe de colère.

— Désolé, ce n'était pas mon intention.

Emilia croisa les bras contre sa poitrine, les sourcils froncés.

— Pourquoi est-ce que vous tenez tous tant à ce que je sois amie avec ces cancres ? De toute façon, je n'ai clairement rien à faire ici, et je ne vais pas rester.

— Le travail en équipe est une chose primordiale pour pouvoir abattre une cible, lui expliqua-t-il avec sérieux. Tu as un grand sens de l'observation, une intelligence hors norme et un sens de la stratégie impressionnant, tu serais un véritable atout pour...

— Je vous arrête tout de suite, je ne compte pas tuer le poulpe avec ces idiots, le coupa-t-elle avec amusement. Eux, ils s'occupent de faire ces choses puériles et qui les amusent, moi, j'ai des choses plus importantes à faire. Après tout, ce sont leur rôle de se battre.

—  Y a-t-il quelque chose de plus important que de sauver le monde ? insista le professeur. J'ai été informé de ta situation. Même si on m'a prévenu qu'elle était morte, tu essayes de retrouver ta sœur, n'est-ce...

— Elle n'est pas morte.

Le ton froid et sans appel d'Emilia fit taire Monsieur Karasuma. Il valait mieux ne pas la contredire ou l'énerver. Après tout, personne ne l'avait encore vu en colère ou contrariée, de quoi était-elle capable dans ces moments là ?

Même si Karasuma n'avait pas peur d'Emilia, il ressentait toujours un certain frisson lorsqu'il croisait son regard dur qui la rendait menaçante. Elle était capable d'imiter n'importe quels émotions si elle le souhaitait, ou bien jouer parfaitement la comédie. Et ça la rendait imprévisible. Impossible de savoir ce qu'elle pensait ou ce qu'elle allait faire.

Mais après tout, elle avait fait ça toute sa vie. Elle changeait de masque quand elle le voulait.

— Je daignerais peut-être mettre mon intelligence au profit du gouvernement pour tuer le poulpe lorsque j'aurais retrouvé ma sœur et pas avant. En attendant, je ne veux pas que quelqu'un se mette en travers de ma route. Donc les cancres de votre classe, ainsi que le monstre, n'ont pas intérêt à me faire de l'ombre ou à m'empêcher d'avancer.

Et à ces mots, elle tourna le dos au professeur et se dirigea dans la salle de classe, le ventre encore vide et criant famine.

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Emilia rentra sans un mot, la tête haute. Elle ne devait pas attirer l'attention des élèves, il fallait absolument qu'ils la laissent tranquilles. D'un pas pressé, la jeune fille se dirigea vers sa place, sentant les regards lui brûler le dos. Elle détestait se sentir ainsi épiée et détaillée de la tête aux pieds.

Ces cancres ne connaissaient définitivement rien à la politesse.

— Euh, excuse-moi, l'appela une voix, légèrement tremblante.

Mais Emilia ne répondit pas. Elle continua son chemin et fit mine de ne pas avoir entendu. Ils devaient abandonner l'idée de pouvoir discuter avec elle, de renoncer à devenir son ami. Emilia n'en avait pas besoin.

— Même si elle nous ignore, elle reste toujours aussi belle, murmura un élève.

Emilia se rassit et sortit de son sac son bento qu'elle n'avait pas encore entamé. Elle avait été tellement absorbée par l'enquête qu'elle avait totalement oublier de manger son repas. Mais la pause déjeuner était normalement terminée. Tant pis, elle mangerait durant le cours

Ça ne devrait pas poser problème au poulpe, songea-t-elle, un rictus aux lèvres.

— Me revoilà les enfants ! lança joyeusement une voix.

Un nuage de poussière apparut dans la classe, et aussitôt, le Professeur Koro fit son entrée, les bras chargés de sacs, visiblement lourds. Il les déposa au sol pendant que les élèves regagnèrent leur place avec une vive excitation, puis s'exclama avec entrain :

— Comme je vous l'ai dis ce matin, à la place du cours de sport, vous aurez un travail à réaliser en groupe ! Monsieur Karasuma a eu la gentille de m'accorder l'autorisation !

Emilia décocha un regard noir à l'intéressé qui entrait.

— Puisque nous accueillons une nouvelle élève aujourd'hui, je me suis dit qu'un travail collectif serait l'idéal pour qu'elle apprenne à vous connaître. Vous pourrez ainsi lui montrer ce que vous faîtes généralement en cours de sport !

— Mais quel enfer, murmura Emilia en prenant son visage entre ses mains.

— Il y aura six groupes de quatre et un groupe de cinq, poursuivit-il en la regardant. J'espère que vous montrerez à Emilia ce vous savez faire ! Elle a beaucoup à apprendre.

Pendant que les groupes se formèrent dans la classe, la jeune fille débuta son repas. Elle ne voulait clairement pas réaliser ce travail de groupe, elle n'avait pas le temps de s'attarder sur ce genre de choses futiles. Surtout que c'était du sport, autrement dit, la matière qu'elle détestait le plus.

Une fois qu'elle aura terminé son repas, elle continuera son enquête.

— Emilia ! appela subitement le professeur Koro, avec toujours la même excitation. Viens donc te mettre avec Karma, j'ai vu que vous vous entendiez bien ce matin !

— Plutôt mourir que de me mettre avec lui ! répliqua-t-elle avec colère.

Elle regarda du coin de l'œil avec qui le garçon s'était mit, légèrement curieuse. Trois autres personnes l'entouraient et tous avaient l'air de bien s'entendre.

Un garçon, assez petit, les cheveux bleus et les yeux de la même couleur, devait avoir hâte de commencer, vu la manière dont il discutait joyeusement avec son amie, une petite fille aux cheveux verts.

Karma, lui, semblait plus occupé à embêter un autre élève de la classe, accompagné d'une grande blonde, les yeux bleus, et le visage fin. Elle arborait un sourire sarcastique, alors que son regard pétillait d'amusement.

Mais alors qu'Emilia allait reporter de nouveau son attention sur son repas, elle se retrouva téléportée aux côtés du groupe de Karma, son bento dans les mains, sans même pouvoir réagir à ce déplacement contre son gré.

— Mais qu'est-ce que... commença la jeune fille, déboussolée.

— Bien, maintenant que tous les groupes sont fait, nous allons pouvoir commencer ! s'exclama Monsieur Koro, l'air de rien.

C'est clairement la pire journée que j'ai jamais eu...

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CHAPITRE 13 TERMINÉ
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