Il commençait à en avoir l'habitude. Les murs blancs indéchiffrables, la chaleur qui vous enveloppait, comme si tout était confortable et accueillant...
Sauf que c'était tout le contraire.

Il commençait à en avoir assez. Il ne supportait plus le tic-tac incessant de son horloge, le pressant de tenir à jour son emploi du temps.
Il ne supportait plus l'odeur du plâtre, qui lui rentrait dans les narines comme de l'eau, pénétrant chaque pore de sa peau.
Et plus que tout, il ne supportait plus ses patients qui allaient le rendre fou.

- Avez-vous pris vos pilules ?
Avez-vous pensé à manger ?
Essayez de vous éloigner le plus possible du briquet.
Ressentez-vous une tristesse quelconque suite à sa mort ?
Pourquoi avez-vous tué votre père ?
Le mieux serait de vous tenir éloigné de l'eau le plus possible...

Il avait l'impression que tourner en rond dans cette prison ne le ferait pas avancer. Et il détestait cette impression constante d'être observé.
Ses gestes, ses moindres mouvements, chacune de ses paroles devaient être contrôlés, s'il ne voulait pas passer de l'autre côté. S'il disait quoi que ce soit on le ferait sombrer dans la folie.
Mais s'il ne faisait rien, il savait qu'il y tomberait sans aide.

Il regarda l'horloge murale du cabinet une dernière fois, avant de clamer :

- Client suivant.

                           ***

La pluie tambourinait au-dehors lorsqu'elle ouvrit les yeux.
Rien n'avait changé.
Elle était toujours entourée de murs blancs, dans une chambre vierge et impersonnelle.
Ici, elle était tout aussi seule que chez elle, le silence pesant qui entrait dans ses oreilles sans jamais en ressortir, l'absence d'amour et la chaleur qui ne venait jamais atteindre votre cœur.

Pas à pas, elle traversa le couloir et se retrouva encore une fois seule. Personne pour l'accuser de mentir, pour la délivrer de la cage dans laquelle elle s'était enfermée.
Le silence se faisait tellement pesant qu'elle pouvait entendre les murs respirer.

N'y avait-il personne ici ? Pourquoi ils étaient tous partis au moment où elle avait le plus besoin de se sentir entourée ?

Rien à faire.
Le silence l'opressait, elle le sentait peser sur elle. Tout lui paressait énormément ennuyeux. Elle ne savait pas quoi faire. Elle aurait pû sortir. Elle aurait pû aller en cours. Au lieu de ça, elle retourna sous sa couette et s'endormit, rêvant d'un chanteur à la voix douce qui lui murmurait bonne nuit.

                            ***

Elle ouvrit les yeux. Encore. Non impossible. Pourquoi était-elle encore et toujours dans cette pièce blanche, emprisonnée entre ces quatre cloisons, comme une détenue ?

Plusieurs fois on lui avait répété : "Vous n'êtes en rien notre prisonnière, au contraitre ! Si nous vous traitons ainsi c'est pour parfaire votre sécurité Mademoiselle."

Mensonges.
Tout était faux. Elle ne supportait pas les discours perfides que ses gardiens de cellule lui servaient.

Faux. Tout était faux. Rien ne pouvait être vrai. Elle restait prisonnière. Prisonnière de son esprit. Elle était retenue ici, dans ce monde, et jamais elle ne se serait infligé de passer ses nuits ici si on lui en avait laissé le choix. Non elle n'était pas en prison, c'est vrai. Mais en quoi pouvaient-ils dire que l'hôpital psychiatrique était différent ? On ne peut pas le savoir si jamais on n'y est allé...

- Laissez-moi sortir ! Cria-t-elle encore une fois dans l'espoir qu'on l'écouterait cette fois-là.

Ses mains en sang frappaient sur les longues barres de fer la séparant de toute possibilité de s'enfuir.
Mais personne ne vint lui ouvrir. Elle baissa la tête, vaine. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, son cerveau ne lui permettait plus de réfléchir correctement. Elle avait des envies de meurtres. Dès qu'elle sortirait, elle se promit d'étriper ses gardes un à un, dans la plus lente et infinie douleur. Elle n'était pas folle, alors pourquoi la retenait-on en cage comme une bête de foire ? Elle les détestait tou...

Clic

Elle leva la tête, en direction du bruit. Impossible. La grille était à présent ouverte. Le monde qu'elle convoitait était enfin à sa portée. Sans attendre, elle se rua vers la sortir avant d'être arrêtée par un garde.

- Si tu t'enfuis de ce monde, compte sur nous pour te retenir ici toute ta vie, compris princesse ? Cest juste une visite chez le psy.

Elle regarda la salle d'attente, vide une fois de plus. Pourquoi avait-elle l'impression d'être si seule alors que 8 milliards d'êtres humains étaient censés habiter cette Terre avec elle ?

- Client suivant ! Entendit-elle.
Alors son psychiatre était un homme ? Voilà qui allait agiter cette nuit.

Lorsque NamLee entra dans la salle, elle se jura de tenter de détruire l'homme qui devait la guérir. Oui, elle le détruira, lui, son cerveau, et les lunettes figées sur son nez.

- Bonjour, NamLee, commença-t'il d'une voix légèrement aiguë et douce. Une voix à la fois typique et incroyablement originale, qui allait parfaitement avec cet individu aux lunettes classiques et aux cheveux gris, malgré son jeune âge apparent.
Je suis le professeur Park. Je vais vous poser plusieurs questions auxquelles vous vous efforcerez de répondre le plus précisément possible je vous prie.

Le ton qu'il prenait alors que la différence d'âge entre eux était proche surprenait la patiente au fur et à mesure qu'il s'exprimait.

- Que faites-vous ici ?

Bien que la question avait été posée avec le même ton doux et calme que ses salutations, elle avait l'impression que tout ça n'était plus un jeu. Elle n'avait pas trouvé un compagnon de douleur. Elle avait trouvé un rival pour sortir de ce monde.

- Vous êtes Jimin n'est-ce pas ?

Silence.

- Je sais que c'est toi. Réponds-moi.

Il ne disait rien, semblait comme figé, pris dans le temps comme dans des draps qui ne lui permettaient plus de bouger.

- Ici nous ne nous connaissons pas. Souffla-t-il. Ici je suis ton psy et personne d'autre.

Plus il parlait plus il approchait son visage du bureau. Et plus son visage devenait proche du bureau plus il avait de chances de rencontrer celui de NamLee.

- À quoi cela te sert-il de savoir que je suis ton colocataire ? Tu ne te souviendras de rien à ton réveil. Comme moi. Comme les milliards de personnes sur ce monde qui attendent ici autre chose que la vie qu'ils mènent. Toi et moi avons eu la malchance de tomber ici. Mais si tu parles de cette thérapie dans l'autre monde alors je te jure que...

- Que tu ne sauras pas de quoi je parle.

Il hocha la tête.

- Que fais-tu ici ?

Il la regarda surpris. C'était sa question à lui, que faisait-elle dans sa bouche à elle ?

- Je te fais sortir d'ici si tu me réponds.

Elle jouait avec lui. Il le savait. Il le sentait. Il était impossible de sortir délibérément d'ici. Tout ce qu'elle voulait c'était jouer avec ses nerfs.
Pourtant elle ne semblait pas folle, contrairement à tous les autres. Mais il ne se doutait pas qu'il avait en face de lui la pire de tous les cas psychiatriques.

Elle coupa le libre court de ses pensées lorsqu'elle murmura :

- Tu n'as qu'à tout me dire demain. Today we're gonna fly. Let's cry tomorrow.

Et tout à coup, leurs lèvres se retrouvèrent l'une sur l'autre. Un mélange de peur et d'excitation tourbillonait dans le corps du psy, tandis que la jeune fille n'était absolument pas perturbée par ce qu'elle venait de faire.

Il aurait voulu lui demander "pourquoi avoir fait ça ?".

Mais à des milliers de kilomètres, il se réveilla, sans même se rappeler de quoi il avait rêvé.

***

Hey ~~ je suis vraiment désolée ça fait vraiment longtemps que j'ai pas écrit de chapitre ! J'espère que vous avez aimé celui-ci ! N'hésitez pas à me dire ce que vous avez compris (ou pas) et que vous pensez qu'il serait bon que je clarifie dans le prochain chapitre.

Je voulais aussi demander... j'ai prévu de faire de cette fic un livre dont vous êtes le héro, ce qui signifie qu'à un moment de l'histoire vous pourrez choisir entre deux possibilités de suite de l'histoire différentes.
Est-ce que vous voulez que je le fasse bientôt ou ça n'est pas forcément nécessaire pr l'instant ? Dites-le moi svp !

Et quelqu'un sait ce que veut dire TT au juste ? 😂😂

Bisous !

*I'm like T-T*