Chapitre 3
La deuxième apparition de ma soeur s'était faite exactement comme sa disparition du lundi soir, sans bruit, presque imperceptiblement.
Je savais bien qu'elle réapparaitrait un jour, sans prévenir, simplement j'ignorais quand - logique puisqu'elle ne prévenait pas... - sauf que cette fois, je ne pus pas la renvoyer chez elle, à cause de l'énorme valise qu'elle traînait derrière elle.
Elle attendait sagement derrière la porte, elle, sa valise et son sourire.
Enfin, presque, puisque celui-ci disparut immédiatement lorsqu'elle me reconnut.
Elle s'attendait à ce que quelqu'un d'autre ouvre la porte ou quoi ?
C'est elle qui a fait le premier pas pour entrer, alors que je n'osais plus bouger, ébahi, la bouche entre-ouverte.
C'est elle qui a demandé où elle pourrait dormir, si nous avions un canapé, ou si elle devrait coucher à-même le sol, pourtant à l'instant où j'ai croisé ses yeux, j'ai compris qu'elle me reprochait de ne pas le faire à sa place.
Nous étions dans le couloir qui nous servait d'entrée, face à face, frère et soeur, et pourtant nous nous comportions comme des étrangers l'un envers l'autre, et je savais que toute la différence était là entre elle et moi.
Pour moi, ce n'était pas une inconnue, tandis qu'elle, semblait me considérer comme tel.
Et elle m'en voulait encore.
Le silence s'est tissé autour de nous.
Il nous a enveloppés et m'a déstabilisé.
Un silence assourdissant.
Qui bourdonnait dans nos oreilles et semblait nous défier de le briser.
Alors j'ai lancé à la cantonade :
- Rassemblement au salon !
Dans ma tête, cela sonnait comme un appel au secours, mais j'espérais que cette nuance n'était pas perceptible dans ma voix.
Elle n'a pas attendu plus longtemps et s'est précipitée dans le salon, comme si elle s'attendait à y trouver le père Noël - ou peut-être fuyait-elle le père Fouettard ?
Mais à défaut d'un vieillard en pyjama rouge, c'était les six garçons qui rythmaient mon quotidien qui l'attendaient dans le salon.
Personne ne l'a remarquée lorsqu'elle a franchi le seuil de la porte, beaucoup trop occupés à se disputer entre eux.
Et le spectacle qui s'offrait à nous était inqualifiablement...
Bangtanesque...
J-Hope était avachi sur Jimin et s'échinait à lui prendre son baton d'eye-liner des mains tandis que Yoongi et Jin se disputaient au sujet d'une recette. Seuls le maknae et V dont on entendait les pas se rapprocher étaient encore invisibles.
Le brouhaha que produisaient les cris de chaque membre s'est très vite tue lorsque NamLee a discrètement raclé sa gorge.
Tout a semblé se figer dans l'espace. Personne n'osait bouger, mirifiés par le spectacle qui s'offrait à eux - ma soeur, en fait...
- Voici Namlee, ai-je dit pitoyablement
Silence.
Continue Namjoon... ai-je pensé.
- L'État l'oblige à venir ici suite à... suite à l'internement de son père.
- De ton père aussi je te signale, m'a t-elle glissé d'un ton cinglant, à un volume que moi seul pouvait entendre.
- En tout cas je suis ravie de tous vous rencontrer, a-t'elle lancé avant de gratifier ses paroles d'un sourire radieux.
Menteuse.
La veille, avant qu'elle ne parte, je l'avais prise à part.
Visiblement, cette résolution n'enchantait personne. Et elle encore moins que moi.
"Je n'ai aucune envie de passer mes journées entourée d'adolescents shootés aux hormones" m'avait-elle déclaré d'un ton dédaigneux.
Où était passé la mignonne petite NamLee qui me sautait dans mes bras et me demandait de chanter pour elle le soir ? Est-ce que tout ces souvenirs peuvent s'effacer en huit ans ? Étais-je le seul à me rappeler des milliers de chagrins que nous avions eu ensemble ? De toutes ces larmes que nous avions séchées ensemble ? Je n'ai jamais voulu dire adieu à ces souvenirs, alors pourquoi avait-elle fait une croix dessus ?
- Ils sont plus âgés que toi. Lui avais-je fait remarqué d'une voix emplie de colère.
Qui était-elle ?
Je revins brusquement à la réalité.
- J'espère que vous ne le subissez pas trop, ai-je entendu.
Des éclats de rire ont fusé.
- C'est un vrai tyran ! A rit Jimin.
Traître.
Si elle essayait de faire baisser ma "popularité" auprès de mes coéquipiers, elle n'avait pas fini d'essayer...
Elle voulait voir qui pouvait faire le plus de mal à l'autre ?
Ce jeu promettait d'être intéressant...
***
Des frissons parcouraient tout son corps lorsqu'elle s'arrêta enfin de courir. Ses pensées étaient emmêlées, comme si on avait secoué sa tête et débranché ses connexions neuronales pour faire du tricot avec.
C'était peut-être ce qu'on lui a avait fait, à bien y penser.
À cette pensée, son corps fut de nouveau secoué de spasmes. Il lui était impossible de se dire qu'en moins de 48h toute sa vie s'était retrouvée bouleversée.
Elle se détesta, et détesta l'État, qui lui faisait subir tout ça.
Elle détestait son frère de ne pas la comprendre, même si au fond d'elle, elle savait qu'elle lui en voulait surtout à cause du passé.
La pluie commença à tomber, faisant écho à ses pensées sombres. Est-ce que quelqu'un arrangeait le temps en fonction des sentiments des gens ?
On se croirait dans un livre, pensa-t'elle, au bord des larmes. Elle détestait cette sensation d'être constamment surveillée, entre le personnel de la maison de disque qui passait toutes les heures pour s'assurer qu'elle n'était pas une sasaeng, et les gens qui la dévisagaient audehors, dès qu'elle sortait de la BigHit.
Ses cheveux étaient trempés à présent, mais rien ne lui semblait mieux que ce climat qui se joignait aux gouttes d'eau qui maculaient ses joues.
Elle espérait même que toutes ces gouttes laveraient son âme et ce constant sentiment d'effacement.
Ici elle n'était personne d'autre que "la soeur du leader d'un des groupes les plus populaires de Corée du Sud".
Tout était terriblement silencieux lorsqu'elle rentra dans l'agence. Les chaises sur les tables, les lumières éteintes, et la solitude oppressante.
Le silence surtout, qui caressait ses oreilles et lui chuchotait qu'elle n'avait rien à faire ici a cette heure-ci, était insupportable, mais il fallait bien qu'elle passe par les bureaux pour accéder à son nouveau chez-elle, même à minuit.
Tandis qu'elle montait les escaliers, elle se rendait compte de sa solitude, et de tout ce qui l'attendait loin d'elle - du moins elle l'espérait. Fallait-il qu'elle change, qu'elle accepte de vivre constamment entourée ? Ou bien devait-elle rester distante et froide pour les deux ans qui allaient suivre ?
Elle fouilla ses poches à la recherche de ses clés. Elle n'allait pas pouvoir survivre aussi longtemps en gardant un comportement aussi capricieux.
Rabaisser son frère était une chose, éviter les membres en était une autre, et, malgré elle, elle ne voulait pas passer pour une fille capricieuse auprès des seuls gens avec qui elle aurait de constants contacts.
Elle fouilla à nouveau ses poches et décida d'en arrêter là sa conversation avec elle-même.
Pourquoi ne trouvait-elle pas ses clés ? Elle retournait inlassablement ses poches, en vain : elle n'y étaient pas.
Il ne lui restait plus qu'une option : toquer. Ce qu'elle fit. Mais seul le silence lui répondit. Et cette horrible sensation de solitude, comme si elle était seule au monde.
Elle frappa de nouveau.
Après tout, il était tard, peut-être que tout le monde dormait à cette heure-ci. Elle allait abandonner lorsqu'elle entendit des pas.
Une
Deux
Une
Deux
Une
Deux
Puis plus rien.
Personne ne viendrait, il fallait qu'elle se rende à l'évidence.
Avec lassitude elle se laissa tomber contre la porte, les yeux pleins des images de la journée.
Ses paupières pesaient, et elle n'avait plus envie d'autre chose que de dormir.
Elle devait sûrement rêver, lorsqu'elle crut entendre un chuchotement, comme une voix grave qui lui souhaitait bonne nuit.
***
Happy birthday RapMonster ! WE LOVE U (en tout cas moi oui ❤❤❤)
Je tenais à publier ce chapitre pour l'anniversaire de mon bias parce que... je ne publie qu'aux anniversaires (pas que mais pour l'instant c'est le cas XD)
Donc j'ai écris ce chapitre pour le meilleur Rappeur (désolé Agust D, Mad Clown, J-Hope, Zelo...)
Donc bonne journée et j'espère que ce chapitre vous aura plus (la chute bizarre...)
Comme d'hab :
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Peace 🎂🎁🎂
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