Chapitre 14 - 2/2


Cela faisait bien longtemps qu'Hunter ne cherchait plus Hella à son réveil. La jolie sorcière avait tendance à disparaitre au petit matin, ne laissant derrière elle que l'effluve d'une odeur. La sienne, sucrée, particulière.

Cela ne signifiait pas qu'il cautionnait, mais il fallait bien avouer que contre elle, il avait très peu de chance d'un jour remporter une joute physique ou verbale. Si jamais il prenait l'avantage, elle se débrouillait pour reprendre les rennes ou tout simplement faire ce qu'elle souhaitait. Aucune règle ne la bridait, aucune logique ne la tenait. Elle faisait ce qu'elle voulait quand elle le voulait. Rien de plus, rien de moins. Que ceux tentant tout de même leur chance se préparent. Le sort ne leur serait pas favorable.

C'était comme si la jeune femme était accompagnée en permanence par la chance.

Il leva la main, laissant se balancer le pendentif du collier entre ses doigts. La Chance entre ses mains. Il aurait pensé qu'avec ça au moins Hella aurait été obligée par la Chance à rester avec lui jusqu'au petit matin.

Le trèfle d'Awa n'était-il pas censé lui offrir tout ce dont il avait besoin, le protéger de tous les dangers et lui rendre la vie magnifique ? Pour un loup imprégné, le bonheur ne se trouvait qu'auprès de l'être aimé. D'Hella. Mais elle n'était pas là.

Assis sur les marches de l'arrière-cour, il observait le soleil se levé à l'horizon. Les rayons matinaux offraient une aura bien énigmatique au trèfle. Magique.

Les oiseaux chantaient, le ciel dégagé n'accueillait aucun nuage capable de voiler le bel astre de lumière. Rosée matinale et fraicheur timide d'une fin d'été. Il ne lui manquait qu'une chose. Une personne...

Après un soupir d'amant délaissé, d'Alpha affaiblie par l'amour, il se releva. Il n'était pas qu'un homme. Il était un lycan, Alpha de sa meute. Il avait des responsabilités.

Mais tout en se tournant, Hunter cru percevoir une odeur. Un parfum venu d'un lointain passé. Senteur céleste, fraicheur printanière. Une explosion pour ses sens en alerte. Son loup s'agitait, grognant et griffant en lui pour sortir.

Il leva le visage, faisant alors face à un fantôme. Une scène irréelle, impossible.

Bouche bée, ses sourcils s'arquèrent de stupeur et d'incompréhension.

— Tu... Tu n'es pas censée...

Tailleur de femme élégant, éclatant. Pantalon gris, chaussures à talons. Ses cheveux blonds étaient les mêmes qu'autrefois. Plus courts, un carré aux boucles décoiffés, une frange ne lui cachant pas les yeux au contraire de ses lunettes de soleil.

Pas de veste, seulement un gilet gris ouvert, sans manche, et une chemise blanche dont les premiers boutons étaient ouvert et les manches retroussées.

Elle retira ses lunettes, un large sourire aux lèvres. Des yeux bleus.

— Bonjour Hunter, cela fait une éternité.

— Tu es censée être morte.

— Ah...

Elle haussa des épaules.

— Il est vrai que tu m'as vu brûler vive.

Il se souvenait. Ces images étaient gravées dans sa mémoire. Celle de la femme suppliant, hurlant de douleur, appelant son nom. Il se souvenait de sa propre fureur et de son désespoir de ne pouvoir l'aider. Il n'avait rien pu faire...

— Disons que certaines choses sont arrivées, que j'ai dû faire des choix et qu'aujourd'hui j'ai décidé de sortir de mon trou.

— Non.

— Non ?

— Tu es morte. Je t'ai vu mourir. Il m'a fallut plus d'un siècle pour me relever.

Elle s'approcha, il recula d'un pas. La femme posa ses mains sur lui, sur sa chemise. Elle déboutonna, lentement, sans doute pour ne pas le brusquer. Sa cicatrice apparue et elle l'explora du bout des doigts.

— Tu l'as vraiment gardé.

— Certaines marques ne partent jamais. Toi mieux que quiconque devrait le savoir, rappela-t-il en lui saisissant les poignets.

— Tout comme certains liens.

Elle se rapprochait. Encore.

— C'est quoi ce bordel ?

A l'entente de cette voix, Hunter s'écarta aussitôt. Hella venait de rentrer. Et ce qu'il voyait ne le rassura pas.

Pire qu'une Hella normale ? Une Hella en colère.


***


Potion en main, une idée avait germé dans mon esprit. Une idée stupide de demander l'aide d'Hunter. Ce que je m'apprêtais à faire ne suscitait pas spécialement l'aider d'autrui, mais je préférais savoir Hunter à mes côtés lorsque je commencerai ma pénétration en Lettie. Juste pour être certaine de ne courir aucun risque, de me réveiller non-loin d'une personne pleinement consciente.

Mais je ne m'étais pas attendue à ça.

L'espèce de blondasse aux yeux de connasse s'écarta d'Hunter. Ou plutôt Hunter, qui semblait plutôt craindre ma fureur montante plus qu'autre chose.

Mon regard passa de lui à cette pétasse canon, attendant finalement des explications.

Voir Hunter en présence d'une autre femme ne me dérangeait pas tant que ça. Je n'étais pas de ces copines jalouses au point de cracher sur la moindre nana entourant son petit ami. Mais lorsque la femme en question était sur le point d'embrasser mon copain, ce même copain qui ne réagissait pas pour la repousser, là je sortais les griffes.

Tournant le talon avec une expression de mépris, je préférais partir.

— Attends, Hella !

Il accourut jusqu'à moi, me faisant barrage.

— Ce n'est pas ce que tu crois. Je peux t'expliquer.

— La plupart des hommes dans mon entourage finissent par trouver la mort. Ne me donne pas davantage de raison de forcer le destin à t'emmener toi aussi, menaçais-je avec un calme olympique.

Mais le beau loup ne s'écarta pas.

— Très bien.

Je fis volteface pour me présenter à la pétasse-blondasse-connasse.

— Hella, petite-amie officiellement liée et imprégnée à l'Alpha Hunter.

Elle prit ma main, la serrant avec un grand sourire dénué de sincérité.

— Agnès, ex-fiancée de l'Alpha Hunter, également liée et imprégnée à lui.

La phrase de trop. Elle se pencha vers moi, susurrant à mon oreille.

— Il est vrai que tu me ressembles, mais tu n'es pas moi, Hella Doux. Ou devrais-je t'appeler Linda ?

— Comment est-ce que... ?

— Ton père t'a appelé Linda, n'est-ce pas ? Mais maman n'était pas d'accord, alors dès qu'il a fallut changer ton identité elle a sauté sur l'occasion pour te donner un jolie petit prénom putride.

Le coup partie de lui-même. Ma main s'était levée pour frapper son visage. Mes ongles avaient griffé sa joue.

— Je ne suis pas une louve. Tes petites griffes en argent ne me feront rien.

Aussi, elle déboutonna sa chemise pour me présenter une marque au centre de sa poitrine. Une sorcière.

Hunter tenta de glisser sa main dans la mienne. Je le repoussais.

— Tu m'as dit être la seule. Tu as parlé d'un lien unique.

— Hella... Ce n'est pas ce que tu crois. Laisse-moi t'expliquer.

— Tu es un menteur. Et je ne veux plus écouter aucun de tes mensonges.

Ma vue s'était brouillée, mon regard s'était détourné. De ma main, j'écartais très vite les quelques larmes stupides ayant eu l'audace de se former. Il ne les méritait pas. Hunter ne méritait pas que je pleure pour lui.

Deux bras apparurent alors, m'enlaçant par derrière. Loki, habillé de la tête aux pieds, me tenait fermement.

— Partons.

Il me guida jusqu'à la voiture, m'installant sur le siège passager.

— Il m'avait affirmé... Un loup s'unit pour la vie. J'étais censée être unique.

Tripotant les boutons de la voiture, Loki cherchait visiblement à comprendre comment conduire. Un renard ne conduisait pas.

— Et en effet, ils s'unissent pour la vie.

— Alors pourquoi cette nana...

— Deux possibilités. Soit elle ment, soit elle dit la vérité.

Il trouva la clé et finit par démarrer la voiture.

— Loki, tu es intelligent et souvent plus renseigné que moi. Est-ce que tu sais ce qu'il se passe ? Est-ce que tu connais la vérité ?

Il effectua une marche avant, puis comprit comment reculer. Il recula très vite, manquant de peu un arbre.

— En effet, je connais la vérité. Je les connais toujours.

Il braqua le volant, sortant enfin de la propriété des loups.

— Mais il est des vérités qu'il vaut mieux garder pour soit.


******

Hey !!

Comment allez-vous ??

Il me semble que nous sommes mercredi. Et le mercredi, c'est un chapitre tant attendu de Bang Bang, Banshee sang qui débarque !

Alors, verdict ?

Hunter est dans la m****, Hella est en colère et même quand tout va mal, ça peut encore être pire x) Est-ce que je vais être miséricordieuse ?

Bref, vous l'aurez compris, ou pas, mais l'ambiance se projette dans un avenir merveilleux et plein de bonheur !


Je vous souhaite une excellente soirée et vous dis à la semaine prochaine, même jour mais pas nécessairement même heure !

Bye Bye ^^

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