TROIS

◸                      ◹
dialogue
◺                      ◿

BASILE & TRISTAN
comptoir du « Terrier du renard » ; Bargès
mardi 4 septembre ; 00h12

— Qu'est-ce tu
fous là, Tristan ?

— Bah je bois
un verre.

— J'aurais jamais
deviné, tiens.

( silence )

— Ça fait un moment
qu'on t'as pas vu
dans les parages.

— L'internat, tout ça
tout ça... au final ça m'a
pas mal éloigné de Bargès.

— Tu rentrais pas
les week-ends ?

— Dés que je pouvais,
je restais chez des potes.
Et tu connais mes parents,
pendant les vacances, y en
profitent toujours se barrer.

— C'était quoi
la dernière
destination ?

— Le Vanuatu.

— C'est quoi ce truc ?

— Une p'tite île paumée
dans le Pacifique. On a
fait bronzette en lisant
des livres, c'était sympa.

— Le mec vit dans
un trou paumé, mais
non, il décide de s'en
trouver un autre.

— Y fait beau,
là-bas au moins.

— Y'avait de beaux
surfeurs à matter ?

— Demande
à ma sœur, j'y
regarde pas moi.

— Ah oui, toi t'es
plutôt branché nana
en bikini qui observent
les surfeurs depuis la plage.
T'avais aucune chance, mec.

— La plupart étaient
supers bronzés en plus.
A part quelques blanches
persistantes, mais bon,
on peut pas tout avoir.

— Oh... bah quand on
s'appelle De Casse, ça
aide déjà beaucoup.

— Viens donc vivre
deux jours chez mes
parents, tu comprendras
que je préfère bien
m'appeler Lemaire.

— J'ai la meilleure
famille du monde
qu'est-ce tu crois.

— Si on excepte
que t'as Gabin
comme cousin.

( rires )

— Me parle pas de
ce couillon. Le seul
d'entre nous à toujours
pas avoir redoublé.

— Il a de la ressource.
Tu veux pas prendre un
verre toi aussi ? Que je
me sente moins seul
avec ma bière.

— Je viens de finir
mon service, on peut
bien se faire ça, ouais.

— Tu bosses
chez ton oncle ?

— Ouais, je viens
de finir mon CAP, il a
accepté de m'embaucher.

— Putain, cool ! Mais
ça dure pas deux ans
normalement ?

— J'l'ai redoublé ma
troisième, pendant
que tu te barrais à
l'internat. Et toi,
qu'est-ce tu fous là ?

— Mes parents voulaient
absolument me voir à
Sciences Po. J'ai postulé
que pour des prépa,
et aucun m'a prise.

— Dur.

— Du coup je leur
ai dit que j'allais
passer les concours en
candidat libre, que je me
préparais moi-même.

( rires )

— Et t'y crois
vraiment ?

— Moi ? Non.
Mes parents, si.

— Putain, une année à
rien foutre quoi. La
vie est belle pour
Tristan de Casse.

— Faut croire que
ma famille sert à
quelque chose,
parfois.

— A papa et maman
De Casse qui sont un
peu trop crédules !

( rires )

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