ENTHOUSIASME
un coup. un seul.
ses lèvres.
elle frappa encore plus fort, essayant de ne plus se l'imaginer.
ses yeux. tu les veux.
un coup à droite. un coup à gauche. toujours plus fort.
lève les yeux. il est droit devant toi. tu veux le voir,
elle ne pouvait se le permettre. elle devait se concentrer à tout prix. ne jamais se faire surprendre par son adversaire.
tu le sais très bien, julia. tu ne peux pas combattre ce que tu ressens. tu l'aimes. tu le veux pour toujours. tu ne peux t'empêcher de t'imaginer te perdre dans ses bras, dans ses draps..
Lorsque sa raquette frappa la balle ce coup-ci, elle poussa un cri de colère. essoufflée, fatiguée, terrorisée. elle en tremblait, sur le point d'exploser, telle une bombe à retardement. elle détestait tout ce qui l'habitait, se disant qu'elle devait ressembler à un bordel. elle se sentait si vulnérable, si affreuse. elle ne voulait plus ressentir ce gouffre au fond d'elle, ce manque qui ne pouvait se refermer, ce néant.
arrête-toi, je t'en pris. tout ça, c'est qu'un mirage. si tu crois que c'est réciproque, c'est que t'es cinglée, stupide, débile! concentre-toi sur le jeu, sur la balle, sur les lignes blanches, sur tes pieds, sur ta poigne, sur ton énergie, sur la stratégie. pas sur son visage de dieu, son sourire angélique, ses cheveux qui semble si soyeux, ses bras musclés, ses yeux qui scintillent... tu dois y mettre un terme.
charles ne réussit pas à toucher le retour de balle de julia, aussi vite qu'un taureau courant vers un toréador. il s'arrêta pour reprendre sa respiration. il savait que quelque chose clochait chez julia.
— tout va bien?
crier n'était pas là solution. il traversa donc le terrain pour la rejoindre. ses mains étaient accotées sur ses genoux, telle la femme la plus essoufflée au monde. et puis elle se releva pour lui faire face, les yeux fermés, tout en sueur. elle sentait une boule se former au creux de son estomac, une boule qui rongeait tous son espoir, tous ses rêves, qui menaçait son paisible quotidien.
je t'aime, putain. c'est trop demandé? je t'aime, charles. vois-moi tel que je suis.
— j'ai... j'ai seulement besoin d'une pause. tout ira bien, charles. je t'assure.
pourtant, ce n'était pas ce que son coeur lui disait.
— tu en es certaine?
il détestait la voir dans cet état, dans cette misère. il voulait la prendre dans ses bras, lui dire qu'il l'aimait de tout son coeur, qu'il allait la protéger de toutes les tempêtes.
— bien sûr. je suis juste... un peu perdue. j'ai besoin d'un peu de calme.
plus charles la regardait, plus il savait qu'il devait agir. son cœur ne pouvait supporter de la voir ainsi.
elle s'assied par terre et il suivit le mouvement.
— alors, j'avais prévu t'en faire part plus tard dans la semaine, mais je crois que les médias m'auraient rattrapés. tu sais bien à quel point ils sont rapides. tu mérites de le savoir maintenant et je dois l'avouer, je ne peux plus garder ça pour moi.
— de quoi parles-tu?
— j'ai des bonnes nouvelles pour toi.
elle tourna rapidement son regard vers le sien, faisait danser ses cheveux. elle remarqua toujours cette étincelle qui flottait dans ses yeux. elle pensa qu'ils étaient misérables, là, assis en plein milieu du terrain de tennis, sous les néons du centre sportif. toutefois, elle aimait être « misérable » en sa compagnie.
— tu sais comment les nouvelles parcourent vite le monde.. et tu sais aussi que tu as remportés les deux derniers tournois nationaux auxquels tu as participé. tu sais à quel point je suis fier de toi, pas vrai?
— absolument.
Il avait toujours ce sourire lorsqu'il parlait d'elle.
— hé bien, les juges qui ont décidés des joueurs du prochain tournoi de wimbledon, tu sais ce garden tournoi international très important qui fait partie des quatre grands...
— charles, je sais ce qu'est le tournoi de wimbledon. arrête un peu de me faire languir, dis-moi!
— ces juges-là ont entendus parlé de toi. ils te veulent dans le prochain tournoi.
julia resta là, à fixé le vide, sans vraiment comprendre ce qui se passait.
— tu m'entends, julia? tu as eu l'invitation pour ton premier grand chelem!
elle se leva précipitamment, les yeux grands ouverts, le coeur faisant un bond dans sa poitrine.
— c'est pas vrai! merde!
il se leva de même.
— si, ce l'est. c'est ce qui est génial.
elle lui montra enfin une grand sourire, si heureuse. son rêve se rapprochait.
enfin!
elle poussa un cri de joie et sauta dans les bras de son coach, s'emparant de toute son entité. il fut prit au dépourvu, le coeur tout battant. heureux, il décida enfin d'accepter son étreinte, de prendre le corps de la femme qu'il appréciait. il glissa ses bras autour de son corps et la fit valser. jamais il n'avait été si fier d'elle. jamais il ne l'avait autant aimée.
— c'est fantastique, charles!
— dans un mois, on y sera. es-tu déjà allé à londres?
elle était toute souriante lorsqu'il la reposa sur le sol.
— jamais.
— ce sera ta nouvelle ville préférée, dans ce cas.
— je vais devoir énormément me préparer. je vais devoir être parfaite. je veux gagner ce tournoi. je sais que c'est pratiquement impossible et que je vais devoir jouer contre les meilleures, mais je veux les battre. à tout prix.
— tu vas réussir. tu es capable de tout.
il le savait, il en était certain, puisque julia avait pourtant réussi l'impossible. elle avait volé son coeur.
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